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mercredi 10 mai 2023

Fondus d'amour

L’autre soir j’ai vu… Une dame très âgée, aux cheveux gris mauve et bouclés, en robe imprimée coupée comme une blouse. J’ai vu des types massifs habillés comme des bikers, blousons en cuir noir clouté et bandana rouge. L’un d’eux était assis à côté d’une jeune fille aux cheveux soigneusement tressés, perfecto et bandana assortis. J’ai vu un gamin avec ses grands parents, casquette du Stade à l’envers sur le crâne. J’ai vu des couples, des familles sur trois générations, j’ai vu…
J’ai vu une dame assez forte qui pleurait à lourdes larmes. J’ai vu huit jeunes femmes, six violonistes et deux violoncellistes, jupes noires, talons aiguilles et perfectos. J’ai vu des jeunes et j’ai vu des vieux, des grandes gueules et des timides, des gens habillés avec la classe des habitués, et d’autres qui avaient fait un effort mais qui n’avaient pas les codes.
J’ai vu un accordéoniste, j’ai vu un pianiste : Alain Lanty, quand même.
J’ai vu un vieux monsieur aux jambes maigres dissimulées sous son pantalon, ventre rond et polo à rayures rouges, qui se dandinait avec maladresse. J’ai vu ses yeux cernés, sans dec’.
J’ai vu tout cela dans la pire salle que je pouvais imaginer, celle d’un casino neuf et clinquant, qui essaie d’être ostentatoire, mais avec goût. J’aurais pu prendre un repas d’avant-spectacle à la brasserie du Fouquet’s. J’ai failli fuir. Vraiment.
J’avais envie de hurler, en m’asseyant. Au lieu de ça, j’ai regardé les gens. Tous ces inconnus qui se rassemblaient pour une même raison : l’amour. Et pour un même bonhomme : Renaud.
Pour une fois, les gens : merci beaucoup, infiniment.

C’est un drôle de chemin qui m’a amené là. Je suis venu seul, même si j’étais accompagné. C’était un moment si intime que je ne pouvais pas le partager, même avec elle qui me connaît si bien, car c’était une étape de mon histoire, de ma relation avec lui, lui, le jalon, le symbole, le maître, le compagnon. Elle n’a même pas osé me toucher : j’étais trop concentré.

Mes parents n’écoutaient pas Renaud. Mon père disait : « Il n’a pas de voix ». « Il ne sait pas chanter ». Et moi je pensais : hé, laisse béton,c’est pas l’sujet. Bordel papa, t’as fait mai 68 quand même (« une bonne guerre, même si j’me rappelle pas qui c’est qu’avait gagné »).
Il avait quand même acheté quelques uns de ses disques, et je n’ai jamais cessé de les écouter. Ma mère avait écouté, sans rien dire, comme d’habitude, et s’était procurée « La belle de mai » (et sa boîte en métal qui rayait le CD). Elle avait beaucoup de tendresse pour cet album, je crois, elle qui dans sa jeunesse chantonnait Hugues Aufray. Depuis combien de dizaines d’années ne l’ai-je pas entendue chanter ?

Le rideau s’est levé, tout le monde a crié, et il a aboyé : « J’ai 100 ans, et j’suis bien content ». C’est presque vrai, mais ça ne le sera jamais. Je n’ai rien compris à ce qu’il a dit, ou croassé, et je n’ai pas été surpris, je n’ai pas été déçu, je savais déjà que je ne venais pas vraiment l’écouter. Et puis le petit chat est mort, et les cordes, la puissances des violons et leur orchestration : presque une distraction. Putain, ces musicos, y z’ont vraiment trop d’talent.

Moi, je ne le quittais pas des yeux. La pêche à la ligne, il s’appuyait déjà sur le piano, son index tapant la pulsation tandis que ses mots tombaient à côté du tempo, en cloque, il a laissé la salle chanter. J’étais penché en avant, si intensément concentré. J’ai chanté, bien sûr que j’ai chanté, je chantais déjà ces mots que j’ai tant écoutés. Dans ma tête sa voix des albums se superposait à la musique et à sa voix d’aujourd’hui, les orchestrations connues par cœur s’entremêlaient à ces cordes. J’avais imaginé l’intensité des émotions que je ressentirais ce soir là, je ne m’étais pas vraiment trompé, même si je n’avais pas tout anticipé.
D’abord, j’avais eu tort d’avoir peur. Me confronter à Renaud en 2023, c’est faire s’affronter l’image du gringalet, du blondinet, du papa de Lolita, de l’alcoolique sur la scène de la halle aux grains, 23 ans plus tôt, tout ce que j’avais projeté sur lui, et le vieux monsieur d’aujourd’hui. Accepter un chemin de vie, engagé, riche et sincère, bourrés d’instants de tendresse et d’éclairs de génie, mais aussi d’erreurs et d’errements, de renoncements. Nous avons tous écouté où c’est qu’j’ai mis mon flingue, et j’ai embrassé un flic. J’en ai entendu le condamner, Renaud c’est mort, il est récupéré. D’autres se taire en silence, consternés. J’ai toujours eu du mal à me situer : qui suis-je pour le juger ? Qu’aurais-je fait à sa place ?

Il prend un verre sur le piano et boit quelques gorgées. « C’est de l’eau, vous inquiétez pas. J’ai pas touché une goutte d’alcool depuis deux ans et demi. Pas une cigarette depuis trois, quatre semaines. »

Applaudissements.

« On t’aime, Renaud ! »

Le cri a traversé la salle. Putain oui, on t’aime.

Je chante, la voix tremblante, vrillée par l’émotion, je pleure et nous chantons, mieux que lui certainement, j’ai déjà assisté à des dizaines de concert, en toute intimité ou dans des stades immenses, par des dieux vivants ou des petits groupes de quartier, j’ai entendu Bercy entier chanter… mais pleurer et chanter, d’amour sincère et partagé, jamais. « J’croyais qu’un mec en cuir, ça pouvait pas chialer, j’pensais même que souffrir, ça pouvait pas t’arriver. Hé Manu vivre libre, c’est souvent vivre seul, ça fait p’t’être mal au bide, mais c’est bon pour la gueule. Hé déconne pas Manu... » Un cocon de rencontres à la fois intimes et partagées, pouvez-vous l’imaginer ? Je ne l’avais pas anticipé. Il n’y avait rien d’autre que lui pour nous réunir ce soir là, et pas juste nous poser dans la même salle, nous qui n’étions en rien destinés à nous rencontrer : les fans, les curieux, les accompagnants, les nostalgiques, les pousse-mégots et les nez d’bœufs, Renaud nous observe et la salle est très, très souvent éclairée : il est venu nous rencontrer. Pas chanter. Pas faire un show. Nous rencontrer. Nous regarder. Il réagit et il sourit, esquisse un geste très mal assuré, parfois. Envoie chier un mec qui gueule « il est gros ton ventre, pourtant ! » (« même si j’dev’nais pédé comme un phoque, moi j’s’rai jamais, en cloque »). « Et ta gueule, elle est grosse ? »
C’est nul comme répartie. Mais il sourit, on sourit. Une infinie tendresse.

C’est quand qu’on va où, la médaille, morts les enfants, et ses mots, comme le jour où il les a pour la première fois chantés, résonnent avec l’actualité. Renaud a chanté de sacrés conneries, même sur ses plus vieux disques, mais il a aussi posé des mots justes, de ceux qui éveillent une conscience politique. Ce n’est pas rien de découvrir Renaud, quand on a 15 ans, 16 ans (je t’aime).

Germaine et la scène se transforme en guinguette, les violons toujours, et tout le monde se lève et danse, il se dandine en agitant à peine les avant-bras, ça sonne encore plus faux que sa voix, mais on s’en fout. Certains se lèvent et dansent par pure joie, d’autres juste pour lui faire plaisir ? On t’aime, Renaud.

C’est un cocon d’amour, inattendu et improbable, ou juste tellement évident et je n’ai pas été assez lucide pour l’imaginer ? On est venus parce qu’on t’aime et qu’on veut te le dire, qu’on sait que tu as été très grand et que tu as merdé, à répétition et avec application, mais avec beaucoup de sincérité.
Je t’aime.

La teigne et ta voix se casse. C’est un de tes plus beaux textes, je crois. Est-ce que tu penses à lui comme tu penses à Lucien et sa bande ? Pourquoi as-tu choisi ces chansons-là ?
500 connards et le retour des lampions, pourquoi ?
Son bleu, bien sûr, tu dis que c’est ta chanson préférée de ces dernières années. Mais elle a plus de vingt ans cette chanson, Renaud !
Mistral gagnant, c’était un passage obligé. Je me retiens, même de fredonner, celle-là tu l’as bien mieux chantée que je ne le ferai jamais.

Tant qu'il y aura des ombres, de toutes celles que tu as jamais écrites, c’est ma préférée. Quelque chose dans la mélodie et la nostalgie plus que dans les paroles, qui ne me concernent pas. Une vibration de souvenirs, celle de ma voix résonnant dans ma cage thoracique, allongé au sol de la mezzanine, ma fille, mon bébé de six mois posé sur moi, et le murmure de tes chœurs et de ta chanson en boucle. Je ne m’attendais pas à ce que tu la chantes en concert en 2023. Je ne suis même pas sûr de t’écouter vraiment, j’entends ta voix d’alors et je te regarde, le reste n’a aucune importance, même si je sais que ce n’est pas vrai : je t’écoute aussi mais tout se superpose sans s’associer, ai-je déjà été aussi concentré ? Aussi focalisé sur une personne et sur mes souvenirs, sans pour autant m’extraire de cette somme d’individus qui amènent eux aussi ici leur propre foi en toi ?

Morgane de toi passe comme Mistral gagnant, mais la ballade nord-irlandaise elle aussi me ramène à un jalon de ma vie, à une scène, à un bœuf improvisé, des amis, un guitariste, une copine, on chante mal mais hé, nous avons été à bonne école, n’est-ce pas ?

Ce soir j’ai fait écouter tant qu'il y aura des ombres à mes filles, mais la nostalgie passe mal avec les pré-ados. Elle m’ont demandé Père Noël Noir. J’ai hâte qu’elles découvrent Chanson dégueulasse (mais chanson d’amour), que je dessinais en BD avec mes potes pendants les cours de philo.

Je t’aime, Renaud.

lundi 6 juillet 2015

Dominique Douay – Car les temps changent

Dominique Douay - Car les temps changentLes temps changent, les temps changent ! Ce soir, c'est la Saint-Sylvestre, tous regagnent leur domicile car ce soir, tout se dénoue. Demain, le plombier sera rentier, l'homme sera une femme, l'enfant, un adulte. Ou l'inverse ! Ce soir, 1963 s'achève. Demain, une nouvelle année commence. Nul ne sait ce qu'il adviendra de lui, alors les insouciants brûlent leur temps, les altruistes remplissent le tiroir-caisse, pour celui ou celle qui les remplacera derrière le comptoir. Histoire de bien commencer l'année !

En 1963, à Paris, on ne s'attache pas trop, on n'attend pas grand chose de la vie, on essaye d'être un bon père de famille, on grandit, mais... sans trop savoir pourquoi. Car de toute façon, avec le Changement, tout sera oublié, tout sera annulé, tout sera effacé. Et le hasard décidera.

A Paris, la ville verticale dominée par l'Arc de Triomphe, le métro plonge et remonte, au fil des niveaux de la cité spirale, et Léo le Lion plante là celle qu'il a aimé, l'abandonne à sa solitude, car... A quoi bon ? Dans quelques heures, il aura tout oublié. Autant ne pas faire durer la séparation.

Mais lorsqu'il se réveille, au premier janvier, Léo n'a rien oublié. Et personne ne le voit comme il est.

Ce court roman (200 pages) paru en 2014 au Moutons électriques m'est tombé dessus grâce aux bons conseils de Cathy Martin, de Bédéciné, à Toulouse (une de mes trois librairies préférées, avec Scylla à Paris et l'Atalante à Nantes).

La quatrième de couverture appelle P. K. Dick. A raison, il est vrai, c'est sans doute la référence la plus juste pour évoquer ce roman. On pourrait aussi penser à 1984 d'Orwell, ou Fahrenheit 451 de Bradbury, mais Dominique Douay ne se place pas explicitement sur le terrain de la critique ou de la dénonciation, ce qui le rend d'autant plus savoureux et intéressant. Si Car les temps changent est politique, il ne cherche pas la démonstration, il ne se perd pas en contexte ou en explications. Les temps changent, c'est comme ça. Ça a toujours été comme ça. A Léo le Lion de comprendre pourquoi ils changent, ou ne changent pas, pourquoi lui n'a pas changé, et comment tout cela peut bien fonctionner... A nous de le suivre dans ses espoirs et ses doutes, ses tentatives de prendre le contrôle de son existence : le personnage est crédible est attachant, il n'est ni très malin, ni très chanceux : il n'est pas un héros. Juste un type, un type comme nous, mais un type qui n'a pas changé. Et qui va devoir vivre avec ça, et contre tout le reste, s'il en est capable.

Je suis rarement surpris par un bouquin. Emporté, passionné, séduit, ou ennuyé, oui. Mais surpris, cela se savoure (et sans la libraire, cela ne serait pas arrivé !) : Car les temps changent, c'est de la bonne science-fiction, intelligente, fine, légère, et bien écrite. Une science-fiction qui emporte le lecteur ailleurs, lui propose de réfléchir, sans rien imposer. Avec suffisamment de talent pour avoir réussi à me sortir de mon monde pour me plonger dans celui-là, au point de me faire regarder bizarrement ceux qui m'entourent dans les heures qui ont suivi ma lecture...

jeudi 12 février 2015

Le livre

Boules de Fourrure devient un livre. Qui sortira le premier avril (non, ce n'est pas une blague).

Les choses prennent une tournure très réelle puisque je suis en train de relire les épreuves, la presque-dernière-version, la dernière en ce qui me concerne directement.

Les habitués du blog y retrouveront des histoires qu'ils connaissent, puisque le gros du livre en est extrait. Mais comme je n'avais jamais écrit pour être publié, mais plutôt sous le coup de l'envie, d'une émotion, d'un besoin, nombre d'entre eux ont été relus, retravaillés, réécrits. Et puis, parce que l'écriture appelle l'écriture, il y a quelques nouveautés...

Bien sûr, je vous tiendrai au courant.

Et non, je ne cesserai pas d'alimenter ce blog, même si le rythme des nouveautés a très fortement diminué. Difficile de se renouveler quand, au début de l'écriture d'un billet, on se rend compte qu'on a déjà parlé d'une histoire très similaire.

Et oui, vous êtes les premiers prévenus.

Merci à vous !

Couverture Dr Fourrure

Vous pourrez aussi me retrouver sur Facebook : j'y causerais surtout du bouquin, ne vous attendez pas à ce que j'y sois très actif, je suis plus à l'aise sur Twitter !

mardi 13 août 2013

Dotclear a dix ans

Vous n'y faites sans doute pas attention. Cette discrétion, c'est peut-être une des forces de Dotclear, qui propulse ce blog depuis... Outch, six ans déjà. A l'époque, fasciné par le blog de Maître Eolas, je m'étais dit qu'aucun véto ne faisait ce qu'il faisait : expliquer son métier, décortiquer, casser des idées reçues.

J'ai joué avec l'outil Dotclear à l'occasion d'un voyage. J'imaginais un genre de multiblog (oui, Dotclear permet ça, pub, pub), avec une partie voyages, une partie jeux de rôles et littératures de l'imaginaire, et bien sûr une partie vétérinaire. Et un genre d'auteur schizophrène. J'ai fini par laisser tomber tout ça pour me concentrer sur ce qui, finalement, m'intéressait : parler de ce métier que presque tous les enfants veulent faire.

J'ai plusieurs fois hésité à supprimer les premiers billets, ceux qui parlaient de la Nouvelle-Calédonie. Je les ai finalement laissés.

Je voulais un truc indépendant, que j'hébergerais. Pas un blog hébergé par un opérateur quelconque qui se servirait, à sa façon, de mes données, de mon blog. Je paye un petit hébergement mutualisé chez PHPNet.

J'ai bricolé le thème, je l'ai changé une fois. Kozlika, la fée-thémeuse de Dotclear, m'a aidé sur sa dernière mise à jour.

J'ai choisi Dotclear par imitation, je l'ai conservé... par conviction. Un outil libre, gratuit, avec un code propre, léger, que même moi je comprenais, et qui passait les tests W3C.

Aujourd'hui, il y a plus de 300 billets, 5000 commentaires, environ 800 visiteurs par jour.

Merci à tous.

Le moins qu'on puisse dire est que je n'ai pas beaucoup contribué. J'ai à peine achevé une transposition de thème WordPress, que je n'ai jamais eu le courage de finaliser pour le mettre sur les dépôts.

Je n'aurais jamais le temps de me rattraper.

Aujourd'hui, Dotclear a dix ans.

Un grand merci à toute l'équipe Dotclear, passée, présente et à venir.

lundi 3 septembre 2012

Privés de Déserts

Ces médecins généralistes, tous des salauds. Je veux dire, quoi, merde, on avait trouvé un créneau, nous, les vétos, pour augmenter notre activité, avec la super proposition d'une élue dijonnaise : on allait remplacer les généralistes, ces fainéants.

Hop, un vêlage, hop, dites donc madame, vous avez mal là ? Vous rigolez ou quoi, la vache là elle a bien plus mal que vous, et elle ne se plaint pas. Quoi, vous voulez un arrêt de travail parce que vous avez 39° ? Mais à 39° mon bon monsieur, les chiens ils arrêtent pas de surveiller les moutons hein.
J'aurais p't'être même pu faire de l'éthologie humaine.
Des évaluations de gamins mordeurs.
Un bilan ? Pour quoi faire un bilan, puisque vous allez bien ?
Quoi la carte Vitale ?
Je vous préviens, mes comprimés d'antibiotiques sont aromatisés viande. Ou poisson, c'est selon.

Bon, j'arrête mes conneries, je vais me faire engueuler par les médecins ET les vétérinaires, les deux vont me reprocher de caricaturer leur boulot.

Mais après tout, c'est bien ce que font régulièrement nos cadres et responsables politiques ? Des propositions déconnectées de la réalité, des mesures à la con, parce qu'on ne sait pas bien comment ça se passe, quand on est un grand professeur et qu'on n'a jamais bossé en cabinet de ville, encore moins de campagne. Et que de toute façon, on les prend pour des cons, ces médecins. Je veux dire, les généralistes, c'est pas les nuls qui ont pas eu l'internat de chir' ? Tiens, ce billet de Gélule présente très bien ce drôle de choc, par les yeux d'une jeune généraliste, et en dessins.

Et d'ailleurs, ils sont nombreux, les généralistes, à parler de leur boulot, de leur vision de la médecine. Vous aimez mon blog, ma quotidien de véto, mes réflexions et mes emmerdes. Vous aimerez les autres. Jaddo, of course, mais aussi Borée, ou Gélule que je viens de citer. Dr Couine, Dr V, Fluorette... et tant d'autres. Je ne vais pas tous les citer, au risque de les vexer, ils se lient tous les uns aux autres dans ces propositions visant à faire disparaître les déserts médicaux et à redonner à la médecine générale ses lettres de noblesse (si vous adhérez, signez en bas). Si vous voulez le lire sur un mode plus ludique, rendez-vous chez Dr Couine.

Parce que bon, ces gens qui discutent sur twitter, qui parlent souvent de leur nombril, comme dirait l'autre. Ben ils ont aussi plein d'idées, de vraies propositions. Vous les avez trouvés sensibles, pertinents, passionnants ? Dites-vous qu'ils vous proposent la médecine comme ils l'aimeraient, et que ce n'est pas juste une proposition utopique, mais un vrai projet, bien carré.

Moi, je suis juste épaté. J'aimerais que ma profession dispose d'une telle force de proposition, loin des circuits plan-plan habituels.

Encore bravo.

jeudi 22 mars 2012

Laurent Kloetzer - Petites morts

De l'époque des Colin, Gaborit, Calvo, Kloetzer, je garde de ce dernier un souvenir... romantique, lié sans doute à la fascination pour la petite Dvern, alors explorée dans un cahier de Casus Belli. Si mémoires vagabondes m'avait dérouté et laissé un souvenir mitigé, mes impressions sur la voie du cygne restent enthousiastes. Je ne sais plus de quoi tout cela parlait, en dehors de Jaël de Kherdan et Dvern, mais nombre de bouquin finissent ainsi, en cocons d'émotions ou d'idées, lovés dans un coin de mémoire.

Le royaume blessé m'avait déçu. Une impression de cible manquée, d'inadéquation, et des "clins d’œil" qui m'avaient horripilé. C'était des détails, mais ces private joke me sortaient immanquablement de ma lecture.

Cleer m'a intrigué, puis dérouté, parfois fasciné. Étrange objet littéraire, le souvenir est bien plus récent. Il est brillant, voire éblouissant. Indescriptible et pourtant... J'y ai retrouvé le plaisir des idées agiles, d'une narration déroutante, liquide, à la fois surprenante et fluide. Un bouquin avec la transparence du verre dépoli. Je sais, ça ne veut rien dire. Mais lisez-le.

Laurent Kloetzer ; Petites morts Petites morts est un étonnant projet. Laurent Kloetzer a repris plusieurs nouvelles anciennes, et joué sur la confusion entre les aventures de l'écrivain (son personnage, qui est écrivain, et qui est un peu lui aussi, sans doute) et celles de son alter ego romanesque. Souvenirs d'amours anciennes, brumes d'enchantements, drogues, réalité augmentée, rêves. On ne sait plus quand Kherdan rêve, quand il s'écrit, ou quand il rêve qu'il s'écrit. On ne sait plus s'il est conscient, s'il est fou, s'il est une victime ou un bourreau. Kloetzer utilise les codes des rêves et des cauchemars, les détourne, les perd. Reprend les fils de son intrigue, puis nous égare.

Des trois nouvelles qui constituent l'ossature des deux premiers tiers du volume, je pense en avoir déjà lu deux. Sensations horripilante de déjà lu, qui vient pourtant intelligemment opérer son charme, car les nouvelles ont été réécrites. Souvenirs flous de lectures anciennes, brumes de rêves mal digérés au réveil, même sensations ? Le procédé peut agacer... mais Kloetzer explore avec justesse les contradictions et la noirceur de celui qui s'imagine héros romantique, épéiste élégant dont l'amour sincère et absolu se donne sans retenue, sans arrière-pensée, pour s'évanouir et disparaître lorsque le jeu ne le satisfait plus. Cruel et enfantin, Jaël de Kherdan fuit ses romances lorsqu'elles ne peuvent plus s'accorder à sa vision fantasmée de son personnage. Jaël de Kherdan est lâche, et même détestable lorsqu'il s'abandonne, sans vraiment se l'avouer, à ses moindres pulsions.

Jonglant avec les insaisissables avatars de son héros, Laurent Kloetzer pousse plus loin le jeu sur la subjectivité de l'identité dans Immacolata, abandonnant ses anciennes nouvelles pour se réapproprier les codes de Cleer, jetant une passerelle étonnante de justesse entre l'écrivain de 1998 et celui de 2010. Plus de rêves et de magie, plus d'Amance, mais la réalité augmentée comme une drogue. Laurent Kloetzer fait de son personnage un "reconstructeur d'identité publique", manipulant le réseau et les documents pour offrir à ses clients une histoire plus adaptée à leurs ambitions. Abîmes d'identités construites et démantelées au gré de manipulations de l'histoire des personnages, dont la réalité n'est finalement attestée, lorsque la mémoire fuit, que par des documents falsifiables ou manipulables. Kloetzer nous perd et perd son personnage. Il nous effrayait avec l'évocation de ces doubles de nous-mêmes qui peuplent nos rêves et nos fantasmes, nous montrant l'ambiguïté des représentations de nous mêmes que nous offrons à ceux avec qui nous vivons. Il rend cette idée concrète en nous laissant entendre à quel point l'image que nous avons de ceux que nous côtoyons, ceux pour lesquels nous votons ou pour qui nous travaillons, ne dépend en réalité que de sources fragiles, dont la manipulation permet de construire une histoire fantasmée plus "réelle" que celle que tous ont oubliée.

Petites morts n'est pas mon roman de l'année, ni, dans mon souvenir (flou) mon Kloetzer préféré. Mais il stimule, il agace, pour le meilleur et pour le pire. Il dépasse le cadre de la fantasy avec l'ambition, plus commune en science-fiction, de nous faire réfléchir. Sans trop en avoir l'air.

lundi 6 février 2012

Le testament de Mossieur Resse

Mossieur Resse achève aujourd'hui, avec un dernier billet, l'histoire musicale de sa vie. Une histoire pleine de rock, de punk, mais aussi d'impertinents, de "paroliers". Une histoire du rock, plus particulièrement. La sienne.
Avec l'idée de montrer comment de simples morceaux peuvent habiller des souvenirs, des émotions, et façonner une personnalité, ou en tout cas lui donner une "bande-son".
Mais ce testament, aussi touchant puisse-t-il être parfois, c'est aussi une porte ouverte vers une époque et une culture qui ne peuvent qu'être étrangères aux "jeunes" comme moi, nés bien après tout cela. Ou trop jeunes pour s'en souvenir. Flower Power, libération sexuelle, droit de vote des femmes, des acquis, des poncifs pour nous, et pourtant, à écouter l'actualité, quelle fragilité... Times are a changin.
Je trouve fascinant, et même incroyable, cette idée que la génération de mes parents a connu Woodstock, les disques de Beatles ou de Brassens, les bed-in de Lennon, la flamboyance de Morrison... Pour moi, de l'Histoire, pour eux, leur passé.
Du coup, ce testament devient un genre de docu, un autre regard sur mes parents. C'est aussi un peu grâce à mossieur Resse que j'ai poussé le pas jusqu'à Bercy avec mon père, pour Paul McCartney. J'ai vu un Beatles en vie, un Beatles chanter, avec cette cruelle certitude de ne plus jamais revivre un moment aussi magique (oui, j'avais envie de le claironner).

Le testament de Mossieur Resse, avec ses 111 disques et ses anecdotes plus ou moins sans intérêt, ressemble aux mots des petits vieux (et moins vieux) que je vois lors de mes visites ou de mes consultations. Ils parlent de leur histoire, ils l'incarnent, lui donnent un parfum, une saveur. Lui leur offre une musique. Pour eux, tout cela a un sens.

Alors on aime ces musiques, ou pas. J'ai découvert beaucoup de choses, je me suis orientés sur ces 60s 70s que je cherche depuis plusieurs années à explorer. C'est comme ça, d'ailleurs, que je suis tombé sur ce blog. Mossieur Resse m'a fait acheter plus de disques que n'importe qui. Ou quoi.

Je n'adhère pas à tout. Je ne comprends rien à Dylan, par exemple, qui le fascine. Beaucoup des disques ou des groupes qu'il évoque m'ont laissé indifférent. Il le sait, il n'est pas là pour faire un top 111, mais pour parler de sa vie. A l'inverse, je ne comprends pas certaines absences. Pas un mot de Queen ? Parfois, je me sens comme fusionnel. Au sujet de Renaud, notamment.

Ce testament n'est pas une critique construite, une histoire de la musique en bonne et due forme. Vous n'y trouverez pas de guide pour mieux explorer les Stones, Bowie ou le punk. Si quelqu'un a des conseils pour ce genre de choses, d'ailleurs, je suis preneur. Du contexte, des explications, même subjectives. Mossieur Resse en donne, mais peu, au hasard de ses envies. Tant mieux.

On n'y trouve aucun groupe moderne. Je veux dire, des décennies 90 - 2000. Aucun regard, pas un mot sur des groupes qui m'intriguent ou m'enthousiasment. Mes coups de cœur récents s'appellent Vampire Weekend, Beach House, Volo, pourquoi ne les évoque-t-il pas, eux ou d'autres ? Surtout d'autres, parce que ceux-là, je les connais...

En tout cas, je vous souhaite bonne lecture, bonne écoute. Et si l'expérience vous touche, ou si au contraire elle vous indiffère, n'hésitez pas à l'évoquer en commentaire, cet ovni bloguesque m'interpelle tant que je regrette souvent de n'avoir personne avec qui en parler !

mercredi 16 novembre 2011

Spam

En raison d'une avalanche de spams, je met les commentaires en modération a priori - ce qui signifie que je devrai les valider avant qu'ils apparaissent - le temps de trouver une solution technique. Ne vous inquiétez donc pas si vos commentaires n'apparaissent pas immédiatement. Avec toutes mes excuses...

dimanche 24 avril 2011

Le bois Duncton

Il y a, dans le douzième arrondissement parisien, une toute petite librairie qui déborde littéralement de bouquins. Quand vous entrez dans la boutique, vous passez sous les étagères de livres qui enjambent la porte. La pièce fait... dix, quinze mètres carrés ? Les livres couvrent tout, du sol au plafond, le comptoir est une bibliothèque, la "cabane" du libraire aussi. Le grand mur du fond, pour une bonne partie, est une double bibliothèque sur rails, avec un genre de recoin au fond, plein de cartons. De livres. Enfin, je suppose. A gauche, des livres d'occasion. Le long des montants des étagères : des lutrins. Des livres partout, je vous dis.

Il y a un fauteuil (pas la place pour deux), et un libraire. Ce sont les deux seuls endroits libres de livres, quoique cela dépende sans doute des moments. Ah, et j'oubliais de préciser : il n'y a là que des bouquins des "littératures de l'imaginaire". Science-fiction, fantasy, fantastique, et tous les ovnis sans étiquettes, ou qui en portent trop. Des livres pour ceux qui adorent la SF, et ceux qui la détestent mais qui l'aimeront quand même quand ils auront oublié leur préjugés. Moi, je rentre là-dedans, provincial typique assumant son allure de touriste avec son sac à dos pas assez grand, et la ferme intention de repartir en le bourrant au maximum. J'avais mon petit papier chiffonné avec l'adresse griffonnée, j'ai un peu hésité en voyant le quartier (une librairie, ici ??).

Le libraire est jeune, sympa, nous faisons connaissance en quelques minutes. Je suis chiant et pédant, j'ai tout lu, sauf plein de trucs, je veux être surpris, mais j'aime aussi le charme des histoires bien racontées. Je veux aussi le contraire. Des nouvelles, des antiquités, des gros cycles, des nouveautés. J'achète aussi quelques livres que j'ai déjà, pour offrir. J'apprends que des auteurs viennent souvent dédicacer, discuter avec les lecteurs. Je me demande où il met tout le monde. Moi, de toute façon, je n'aurai pas la chance d'être là, je suis bien trop loin dans mon sud-ouest.

Le nom de ce paradis ? La librairie Scylla, et vous en saurez un peu plus sur sa page web.

Moi, je veux vous parler d'un gros pavé qu'il m'a placé entre les mains, pour lequel je lui ai entièrement fait confiance. Jamais je n'aurais acheté un truc pareil : un gros volume de 750 pages, avec son doux papier de l'Atalante, dont les héros sont des taupes. Le bois Duncton, de William Horwood. Jamais entendu parler de lui, ni de ses taupes. Vous non plus ? Le bouquin a été publié en 1979, pourtant. En français, en 1997. Le bois Duncton est un drôle de bouquin. Il commence avec la carte typique des histoires de fantasy. Le prologue pose le cadre, certes, mais le prologue nous plonge surtout dans un style, une écriture, un temps qui n'est pas celui des livres de fantasy d'aujourd'hui. Pour notre plus grande plaisir, et à ma plus grande surprise.

Brin-de-Fougère naquit par une nuit d'avril dans un terrier plein d'ombre et de chaleur qui s'enfonçait au plus profond du réseau de galeries de Bois Duncton, réseau qui appartient à l'Histoire, six années-taupes après la naissance de Rébecca. Ce qui suit est le récit de leurs amours et des efforts épiques qu'ils durent déployer pour pouvoir les vivre un jour.
Il s'agit d'une histoire vraie, tirée de nombreuses sources, et qu'on puisse la raconter constitue déjà un miracle aussi grand que les faits qu'elle relate. mais, sans une autre taupe, sans le bienheureux Boswel d'Uffington, Brin-de-Fougère et Rébecca auraient été victimes de leur légende, et ce qu'ils ont réellement vécu se serait perdu peu à peu dans la nuit des temps pour devenir une simple histoire d'amour. Or, leur vie fut bien davantage que cela...

Moi, ça me rappelle Tolkien. la Comté, Bilbo le Hobbit. Épique, peut-être mais épique et douillet, un certain charme anglais, un confort de coin du feu. De l'herbe à pipe.

De l'heroic fantasy avec des taupes en vedette, cela paraît tout simplement ridicule. D'ailleurs, ce n'est pas de l'heroic fantasy, ni de la fantasy. Plutôt un conte, une histoire d'amour, une geste, une chanson. Il ne semble y avoir ici nulle autre magie que celle que l'on fait naître de la force de sa foi et de ses croyances, celle qui habite chaque chose pour peu que l'on souhaite l'y voir. Horwood d'ailleurs est certainement profondément croyant, mais ne nous assène pas ses convictions, nous offrant plutôt des questions que leurs réponses.

Le bois Duncton n'est pas un bouquin pour enfant qui pourrait évoquer le vent dans les saules. Ici, les taupes ne sont pas habillées, ne vivent pas dans des terriers aménagés comme des chaumières anglaises et ne se comportent pas comme des humains. Les taupes sont... des taupes. Elles ont leurs coutumes, leurs mythes, leurs croyances, elles défendent leur territoire, élèvent leurs petits, et Horwood imprime à ses mots le rythme des saisons et des années, déroulant au fil des mois la courte existence de ses héros.
Le réseau de galeries du bois Duncton est un réseau célèbre, peut-être, mais un réseau comme les autres. Le nouveau réseau, en tout cas, celui qui s'étend autour du val du tumulus, au bas de la colline, jusqu'à la limite des prairies et des marécages. Pas l'Ancien Réseau, presque légendaire, qui étend ses secrets sous la Pierre à laquelle les taupes vouent un culte saisonnier, qui, peu à peu, tombe dans l'oubli. Les jeunes générations ne se préoccupent plus guère des rites de la venue de l'été, des histoires de taupes blanches ou des scribes d'Uffington. Il faut se nourrir, se reproduire, et défendre son territoire. Et lorsque Mandrake, la taupe du Siabod, puissante et terrible, vient prendre la tête du réseau, ils ne sont plus que quelques uns à oser braver ses ordres pour perpétuer la tradition.

Brin-de-Fougère est une jeune taupe, faible et malingre, qui refuse de se contenter de lombrics et cherche, à travers la Pierre et les secrets de l'Ancien Réseau, des réponses à peine esquissées par son mentor avant sa mort sous les griffes de Mandrake. Claire Bauchat le dit mieux que moi sur ActuSF :

Sans le savoir, ses actes feront à partir de ce moment là parties de la plus fabuleuse légende taupe : celle des amours de Brin de Fougère et de Rébécca, la fille de Mandrake.
C’est le récit de ses amours et de leurs répercussions sur le culte de la Pierre dans de nombreuses communautés taupes que nous livre Boswell d’Uffington, taupe scribe qui fut à leurs côtés pendant les moments heureux et malheureux de leurs vies.
Il est des personnages qui vous marquent, auxquels ont s’identifie dès la première ligne. Aussi étonnant que cela puisse paraître, Rébecca, Brin de Fougère et Boswell sont de ceux-là. Ne vous méprenez pas, vous ne mourrez pas d’envie de gober une appétissante assiette de lombrics bien roses et bien grassouillets en refermant ce livre. Mais les interrogations que leur prête l’auteur sont de celles que tout le monde s’est posé au moins une fois en évoquant une puissance supérieure. Si une telle force existe, une force capable de créer le monde et ses habitants, comment l’aimer, la respecter et avoir foi en elle quand elle permet la guerre, la maladie et toute autre forme d’injustice ? Les réponses sont incontestablement celles d’un croyant (taupe certes, mais croyant quand même) mais Horwood vous laisse l’entière possibilité de choisir qui, de la destinée ou du hasard (de la Pierre ou de la nature) décide du devenir de la communauté du Bois Duncton.

Le bois Duncton est un roman d'initiation, une chanson sur le temps qui passe, un poème guerrier, violent et sans concession. Horwood n'humanise pas ses taupes. Elles ont leur personnalité, bien entendu, ce n'est pas un documentaire animalier ou un numéro de la Hulotte. Mais si leur civilisation surprendra ceux qui ne voient en elles que nuisibles, elles restent vulnérables, soumises à leurs instincts, leurs cycles sexuels. Horwood réussit brillamment cette alliance entre anthropomorphisme et respect de l'identité de ces animaux. Le résultat est surprenant, touchant et prenant : on ne pourrait échanger Brin-de-Fougère contre Bilbo, même si son voyage pourrait furieusement évoquer l'histoire d'un aller et d'un retour, les dragons et les elfes en moins, les sages taupes scribes d'Uffington et les pentes glacées du Siabod en plus. Par la simplicité et la justesse de son propos, Horwood se rapproche d'ailleurs à mon sens des meilleures lignes d'Ursula K. le Guin. Ses héros comme ses personnages secondaires sont si vulnérables et si fragiles, si éphémères aussi (une vie de taupe, c'est cinq ans, six ans ?), que l'héroïsme naît souvent de situations banales. Au point parfois de risquer l'ennui : le bois Duncton est un bouquin qui ne se lit pas d'une traite, mieux vaut prendre le temps d'en savourer chaque étape. La vie des taupes du bois Duncton invite à apprécier ce rythme, à réfléchir tranquillement, à savourer ces aventures insignifiantes, épiques et improbables. Étonnantes et pourtant tellement familières.

dimanche 27 février 2011

Débordé

Un p'tit billet temporaire pour rassurer les très gentilles personnes qui m'ont envoyé des mails ou des tweets, ou les quelques commentaires qui posent la question : non, le blog, n'est pas suspendu, je ne suis pas (trop) malade, ni en grève (!), je bosse simplement 6 jours et demi par semaine sans aucun temps mort, avec des journées de 10-11 heures plus les astreintes. Quant à ceux qui se demandent ce que je fais la demi-journée qui reste : je fais les courses, le ménage ou d'autres trucs tout aussi passionnants.

Je n'ai donc pas du tout le temps d'écrire des billets... tout en ayant rarement eu autant de choses à raconter !

Promis, je reviens.

Dès que j'ai le temps de souffler un peu.

mercredi 5 janvier 2011

Bonne année et tout le reste

Pas le temps d'écrire. pas l'énergie. Pourtant, ce n'est pas l'envie qui manque. Les journées de boulot s'enchaînent à un rythme déraisonnable et notre équipe n'en peut plus de se prendre des claques, morales ou physiques. Du coup, priorités obligent, je délaisse ce blog.

Rassurez-vous, ce n'est que temporaire.

Et d'ailleurs, j'aimerais bien vous parler de Milord et de sa torsion d'estomac de Noël. D'un cachou et d'un châtaigner. D'un élevage bovin où une série noire d'avortement sonne le tocsin de mon cabinet jusque dans plusieurs labos, où l'urgence de la situation tolère mal les temps analytiques.

Bref, il y a de la matière, sans parler du reste. J'ai, curieusement, envie de vous parler du bizuthage de l'école véto, de la situation financière d'une clinique comme la mienne, de pleins de trucs et de machins.

Mais je vais commencer par vous souhaiter une nouvelle année.

Et au rang des nouvelles importantes, un petit coming out.

Il y a un bouquin "Boules de Fourrure" en préparation. Qui ne sera pas un recueil de notes du blog, mais un vrai bouquin plein de trucs tout neufs, même si les habitués y retrouveront certains personnages.

Le problème, c'est que je ne sais pas du tout quand je trouverai le temps de l'écrire.

J'ai déjà la dédicace, la citation d'ouverture, le sujet du premier chapitre, et deux autres idées de chapitres assez bien définis.

On verra.

Sur ce, je cesse le teasing, c'est honteux, et vous souhaite à tous une excellente année 2011. Puisse-t-elle commencer mieux que la mienne !

dimanche 28 novembre 2010

Fahrenheit 2010

Fahrenheit 2010Fahrenheit 2010 se lit comme un cri, un grondement ou une expiration. Isabelle Desesquelles est libraire, était la directrice de l'une des plus grande et plus anciennes librairies indépendantes de France. Une librairie que j'ai fréquenté dans mes jeunes années. Sans doute y ai-je croisé l'auteur et ses personnages. Peut-être m'ont ils orienté. Dans cette librairie, je me perdais.

Je n'ai jamais songé à m'en plaindre, remarquez.

Fahrenheit 2010 est une autobiographie, un témoignage ou un documentaire, une parcelle de vie, une histoire, un peu la nôtre, un peu celle des livres, l'histoire d'Isabelle Desesquelles. Masquant, pour la forme, les noms et les lieux afin de mieux raconter l'essentiel, brossant des portraits cruels mais plus désespérés que méchants, culpabilisant et s'interpellant sans cesse tout au long de ces pages qui s'enchaînent comme des cris de rage et d'impuissance.

Car c'est l'impuissance qui domine la lecture de l'histoire de cette libraire dont l'institution livresque a été rachetée par un grand groupe bien décidé à rationaliser et organiser ce stock et ces méthodes de vente, faire de ces indépendants le numéro un français, niquer la FNAC tout en prenant garde à Cultura. C'est dire la médiocrité de ce blondinet décidé à les mettre au pas, qui annonce sans fard : "les seuls dont je me méfie vraiment, c'est Cultura." C'est dire le nivellement par le bas. Car nous en connaissons tous, de ces grandes librairies à l'ancienne, que l'on explore timidement, sans oser s'imposer tellement le lieu est habité par une présence dont nous n'avons pas l'habitude. Par les livres, par des libraires qui conseillent et proposent au lieu de rester bien sagement dans l'ombre pour simplement trouver le bouquin que l'on recherchait. Bien loin des supermarchés. Il m'a fallu plusieurs visites pour me sentir à l'aise dans des murs de ce genre, pour arpenter sans appréhension les salles d'Ombres blanches ou de la librairie Privat. Tiens, quand on cherche cette dernière, on n'a qu'un site anonyme en .com . Et après cette lecture, je n'oserai y retourner aujourd'hui...

Un repas en famille chassait un dîner entre amis, tu te taisais, mais aussi tu écoutais. Médecin hospitalier, enseignant, puéricultrice, ingénieur : tous dépassés par leur travail. Ils expliquaient, racontaient, tremblaient, et tu remplaçais le mot livre par leurs maux à eux et c'était tout comme. Tu aurais pu être rassurée, te dire que tu n'étais pas la seule, que c'était la vie après tout, et le monde qui voulaient ça. Tu as été effrayée. Comme s'il n'y avait plus qu'un seul mot pour dire : livre, malade, élève, avion ou même enfant, tout et tous : marchandise.
Tu ne t'y fais pas à cette valeur marchande, à sa suprématie écrasante. Tu regardes les livres et tu commences à douter. Tu entres dans un hôpital, dans un lycée, dans une crèche, tu montes dans un avion et tu observes la lézarde, tu la vois grandir et ce qui devrait être insupportable, dangereux, devient normal, ordinaire. Terriblement ordinaire.

Fahrenheit 2010 n'est pas un pamphlet, pas une argumentation construite et logique sensée démontrer l'inhumanité d'un système commercial broyant toutes valeurs humaines et culturelles. Fahrenheit 2010 est bien plus un témoignage livré au rythme saccadé du désespoir et de la rage d'une libraire qui culpabilise lorsqu'elle se laisse entraîner dans un système qu'elle refuse viscéralement mais contre lequel, pour s'élever, il lui faudra des mois de colère étouffée. L'histoire du blondinet, de beurk et de gus tient parfois de la farce grotesque et sinistre, j'imagine avec difficulté la médiocrité de certaines scènes lorsque je me dis, au fil des pages : "ce soir là elle était là à vivre ça, et moi, où étais-je ?" Réalité tellement insensée qu'il devient presque impossible de se l'approprier, de l'habiter. Pierre Assouline en parle remarquablement bien sur les pages de son blog.

Gros lecteur, j'avais l'habitude d'expéditions toulousaines pendant lesquelles je chargeais dans mon coffre des dizaines de volumes achetés dans ma librairie préférée, pas celle d'Isabelle Desesquelle, celle de Kathy Martin. Oh, ce n'a jamais été sa librairie, elle n'en a été (n'en est ?) que l'inspiration et l'âme côté science-fiction ou fantasy, quand ses complices incarnaient la bande dessinée ou le polar. BDCiné était devenu le refuge des mes années étudiantes, mon plus gros budget, le lieu de souvenirs devenus quelques mots ou quelques traits dans la page de garde de mes bouquins, dédicaces et rencontres, discussions et fascination. Aujourd'hui, BDCiné a subit le même sort que la librairie d'Isabelle Desesquelle, et je ne m'y rends plus que pour le plaisir de rencontrer Kathy, pour me souvenir et, en silence, soupirer. Car la machine semble bien avoir réussi à broyer ceux qui incarnaient une passion et un plaisir, ceux qui me conseillaient avec une joie évidente leur dernière trouvaille, leur dernière tocade. Je continuais à venir même lorsque l'enseigne bleue avait remplacé celle de BDCiné, déprimé par les cernes et les mines fermées, par la disparition de l'énergie et du rêve qui semblaient exsuder des pages de ces mondes imaginaires sagement rangés. Kathy m'avait dit, il y a plus d'une décennie : "j'ai tout".

Que lui reste-t-il ?

Que nous reste-t-il ?

Elle m'a dit : "je n'ai plus de stock, mon biquet". Et parce que j'insistais : "prends celui-là, j'ai bien aimé". J'en ai presque pleuré. Ma libraire préférée, on l'avait enfermée dans un placard à balais. Le rayon de son acolyte avait été carrément supprimé. Et même de venir et d'essayer de leur dire à quel point je les appréciais ne semblait plus pouvoir illuminer cette boue de tristesse et de résignation. Le livre d'Isabelle Desquelles n'est pas seulement son histoire, c'est aussi la leur, celle de ces libraires qu'elle ne connaît sans doute pas comme de tout ceux que je n'ai, moi non plus, jamais rencontrés.

Moi, je n'ai pas de morale à en tirer. J'espère juste que l'auteur a su retrouver le sommeil et redresser la tête, qu'elle n'a plus honte. Je n'ose espérer qu'elle n'ai rien à regretter. J'ai écrit ce billet qui n'a rien de vétérinaire car c'est l'histoire de l'impuissance, de la résignation, de notre vie aujourd'hui.

Qui a dit : "directive services" ?

mercredi 5 août 2009

Petits travaux, le retour

Je ne suis toujours pas satisfait du thème actuel, j'ai donc décidé de retrousser mes manches pour adapter un thème conçu à l'origine pour Wordpress, et visible ici. Je me reconnais mieux dans ces codes couleur...

Plus de photo à l'accueil, par contre, mais je ne vois pas comment les conserver. C'est dommage, ça permettait de savoir d'un coup d'œil où on tombait puisque le titre du blog n'est pas très explicite.

Il reste quelques trucs à chipoter mais ce sont des détails.

Tous vos commentaires sont les bienvenus.

Ah, et, oui, ça se passe là.

Par contre, ne laissez pas de commentaires là-bas, sauf sous le premier billet. Cette image de mon blog est promise, à court terme, au néant.

EDIT du 09 aout 2009 : ça y est, le nouveau thème est en place, phase de test finale enclenchée. N'hésitez pas à critiquer tout ce qui traîne, à appuyer partout et à faire des remarques, à terme ce thème sera disponible sur les dépôts de Dotclear.

samedi 18 juillet 2009

Petits travaux

Voilà, je suis de retour de vacances et j'ai une envie de changements. Je suis donc en train de bricoler la mécanique et l'apparence du blog.
Je reste toujours sous Dotclear 2 mais j'utilisais une vieille version Release Candidate alors que le logiciel en est déjà à sa version 2.1.5.
Je ne sais pas si un billet sera publié dans l'intervalle, mais de totue façon, cela ne devrait pas prendre très longtemps, malgré quelques difficultés.

A très bientôt !

Edition de 13h51 : mise à jour de la mécanique réussie, maintenant, je vais m'attaquer au thème (celui qui est en place est le thème par défaut)

Edition de 15:51, le 19/07/09 : ça y est, le thème commence à ressembler à quelque chose, n'hésitez pas à critiquer et commenter !

vendredi 26 juin 2009

So long

Le son, et la danse. Des souvenirs d'enfance, un peu de jeunesse qui s'enfuit, Michael Jackson était à mon insu une icône immuable d'un âge perdu dont je ne regrette pas grand chose. Dans ma mémoire, il ne changeait pas, il ne bougeait pas, quels que soient les scandales ou les traits de son visage ravagé.

Une de ces choses que l'on tient pour acquises, au sujet desquelles on ne se pose plus de questions. Elles sont.

Et puis...

Elles ne sont plus.

Comment gère-t-on ça ? Que se passera-t-il quand d'autres piliers ne seront plus là ? Des piliers plus intimes, plus essentiels ? Quand la mort que je touche quotidiennement vient frapper par une autre porte, je me sens plus fragile. Pourtant...

Pourtant je ne suis pas un fan de Michael Jackson. A vrai dire, je ne crois pas posséder un seul de ses CD. Je ne les ai jamais écoutés en boucle. Ils sont d'autant plus, pour moi, indissociables de souvenirs clefs d'un autre temps. D'une fascination pour ses pas. Pour ses mains gantées de blanc. Mes madeleines sont musicales.

Peter Pan n'existe pas. Mais je me souviens bien de lui.

So long Michael.

So bad.

jeudi 11 septembre 2008

Paperblog, BlogAnd et compagnie

Hop, un petit billet pour changer de ma piquante actualité...

J'ai été contacté il y a quelques semaines (mois ?) par deux sites, Paperblog d'une part, et BlogAnd de l'autre.

A priori, deux espèces d'annuaires de blogs très web 2.0. A l'époque, je n'avais pas donné suite, faute de temps, mais là, paperblog me relance, du coup je m'interroge :

Bonjour,
Suite à la découverte de votre blog, je me permets de vous contacter car j'aimerais vous faire découvrir Paperblog, un service récent dont la mission est d'identifier et valoriser les meilleurs articles issus des blogs.
Pour vous faire une idée, je vous invite à visiter http://www.paperblog.fr. <http://www.paperblog.fr/> Si le concept vous intéresse, n’hésitez pas à proposer votre blog.
Parmi la masse d’informations créées chaque jour sur les blogs, il existe en effet des pépites difficilement accessibles pour le commun des internautes. Nous souhaitons donc donner une plus grande visibilité à ces blogs. Pour parvenir à notre objectif, nous organisons ces articles pour les proposer aux bons lecteurs.
En proposant votre blog sur Paperblog, chaque article sera associé à votre blog via un lien vers l’article original et associé à vous via votre nom et votre fiche Auteur. Certains de vos articles pourront également être mis en « coup de cœur » Paperblog par l’équipe éditoriale (qui essaie d’en mettre 1 à 2 nouveaux par jour et par thématique).
Une fois inscrit (via ce lien http://www.paperblog.fr/accounts/register/blogger/), sauf refus de votre part, vos articles pourront également être proposés à des médias partenaires dont les lecteurs seraient susceptibles d'être intéressés. Bien sûr, vous aurez la possibilité via votre espace personnel de refuser que vos articles soient repris par tel ou tel partenaire dont le contrat de lecture ne vous satisferait pas ou pour toute autre raison.
En espérant vous retrouver sur Paperblog, je me tiens à votre disposition pour toute question, remarque ou suggestion.
Bien cordialement,
Adeline
Responsable communication

Je m'apprêtais à lui répondre ceci :

Bonsoir,
J'avoue avoir du mal avec ce concept de reprise et sélection d'article tel que le propose votre site... Je comprends que je peux y gagner un peu de visibilité, mais je vois aussi que c'est un lieu où des commentaires peuvent atterrir sans que je puisse aisément les suivre... De plus, le lien vers le blog original est on ne peut plus discret, ce qui réduit les chances de commentaires sur le post original.
De plus, mon idée du blogging (c'est comme ça qu'on dit ?) est difficilement compatible avec un site qui valorise son travail par de la publicité que je m'interdis de placer chez moi (sélection, mise en forme, c'est un boulot, mais... et puis ? aucun contenu original ?).
Enfin, je me vois mal à ma place dans la rubrique santé entre "Attention au nettoyage des oreilles" et "Conférence bien-être Kiria".
Snob ? Oui, peut-être un peu...
Amicalement,

Le second, BlogAnd, m'a abordé de façon un peu plus personnelle.

Bonjour,
Nous vous contactons pour une demande d'interview. Pour présenter rapidement notre projet, Blog And est une sélection humaine des meilleurs blogs par thématique.
Etant donné la qualité du votre, l'émotion qui ressort de chacun de vos récits et votre régularité, c'est tout naturellement que vous avez été sélectionné sur Blog And Pro.
En plus de proposer des fiches pour chaque blog, notre ambition est également de proposer du contenu exclusif que nous sommes en train de produire (interviews, articles, focus sur, etc).
Nous réalisons dans un premier temps des interviews par mail.
Voici les adresses si vous souhaitez y jeter un oeil :
http://www.blogand.com/site/
http://www.blogandpro.com/blogs/296/boules_de_fourrure_-_fourrure.html
Pour finir, seriez-vous donc disponible pour une interview par mail ? Nous commencerions avec une première série de questions, et en fonction de vos réponses, nous vous enverrions une nouvelle série pour rebondir et aller plus loin. Nous apprécions énormément votre blog et ce serait avec grand plaisir que vous soyez la première interview de Blog And Pro
Merci d'avance !
Alexandre,
Blog And - La sélection humaine des meilleurs blogs

Là, évidemment, il me brosse dans le sens de la fourrure...
Mais il a repris mon contenu sans me demander mon autorisation, alors que mon pied de page est explicite. Un peu cavalier, voire carrément bourrin.

Lui, je ne lui ai pas répondu. J'avais d'autres veaux à piquer, n'est-ce pas ?

Maintenant que je les ai un peu regardé tous les deux, difficile de les mettre dans le même sac. Paperblog a une apparence très "Femme actuelle", plein de bandeaux de pubs, le lien vers le site original est ridicule, les sections ressemblent à des fourre-tout. Je ne me retrouve pas dans leur "sélection".
Par contre, BlogAnd met le blog original en avant, le billet ne suit que bien après un bandeau du site, des captures d'écran, le tout beaucoup moins flashy que son concurrent. En plus, ils ont l'ambition d'apporter plus que des fils RSS améliorés, en créant un peu de contenu.

Du coup, j'ai envie d'envoyer balader Paperblog mais de donner suite à BlogAnd, histoire de voir.

Et vous, utilisez-vous ce genre d'annuaires ? En tant que lecteur, en tant que blogueur ?
Et que vous les utilisiez ou pas, qu'en pensez-vous ?

lundi 28 juillet 2008

Parenthèse

Et non, je n'ai pas abandonné mon blog, pas plus que je ne suis parti en vacances (enfin, quelques jours quand même), mais je n'ai plus d'accès internet depuis presque un mois.

J'ai pas mal de choses à vous raconter, ma liste de billets en attente s'allonge, j'ai des photos plein ma clef USB, alors à très bientôt !

vendredi 28 mars 2008

Être à la mode : Fourrures

fourrure-yaw.jpg

C'est grâce à un concours gagné haut la main sur le Spectacular Yaw's Blog que vous est révélée la dernière tendance de l'hiver 2008-2009 !

Merci Yaw !

dimanche 9 mars 2008

Six choses

Zythom m'a tagué... Et comme Versac, Eolas ou Koz ont cédé, je vais pouvoir m'exécuter sans faire de manières.

Je dois donc révéler 6 choses insignifiantes et sans importance sur ma personne, et transmettre le bébé à six personnes.

  • J'ai un jour vu une goutte de sueur couler le long du sein gauche d'Hélène Ségara pendant l'Ave Maria Païen de Notre-Dame de Paris. L'un dans l'autre, ce grand show à paillettes est un excellent souvenir.
  • Je me suis présenté au concours général de Physique-Chimie. Je n'ai pas voulu écouter ma prof qui me disait que c'était toujours de la physique, et jamais de la chimie. J'ai répondu à la question IA1a, mais c'est tout. Et j'ai du attendre une heure pour sortir.
  • Je n'ose pas tailler mon ficus, de peur de faire des dégâts, du coup, il pousse n'importe comment.
  • Je dis que je n'aime pas les chats, surtout pour énerver ma femme, mais ces bestioles m'adorent. Du coup, je ne sais pas si je les apprécie ou pas. Cela semble leur convenir.
  • J'ai toujours trouvé que les vaches avaient un regard intelligent. Enfin, la plupart du temps.
  • Je pense me reconnaître un peu trop dans les personnages de la série Dr House.

Bon, et pour la peine, je vais mettre un coup de bombe sur un bouquin d'Alexandre Delaigue SM Authueil Veuve Tarquine, taguer la voiture de Nichevo et le fourgon de Bénédicte Desforges, piquer les pinceaux de Lilly, la palette de Joranne, les pixels de Mopi, et, parce que j'aime bien tente n'importe quoi (et que ça ne me coûte pas grand chose, il faut dire), poser un gros sticker Firefox sur la machine de Tristan Nitot.

vendredi 7 mars 2008

Les dés ne servent qu'à faire du bruit derrière l'écran du MD

Gary Gygax est mort.
Erick Wujcik est gravement malade.

Nous vieillissons, le jeu de rôle vieillit, et ses icônes anciennes vacillent et s'éteignent.

Gary Gygax était l'inventeur de Dungeons & Dragons, de son ancêtre et de certains de ses successeurs.

Qu'il soit remercié pour avoir, le premier, lancé des dés qui firent et font encore rêver des millions de personnes, et, plus personnellement, pour m'avoir donné certains des plus beaux souvenirs de ma vie.

Est-ce que quelqu'un sait où se cache son phylactère ?

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