Fièvre Catarrhale Ovine

Ca y est. la lumière est éteinte. Il aura fallu trois semaines de préparation pour en arriver là : aller moi-même à une formation sur le sujet, fabriquer le diaporama, trouver un vidéoprojecteur et la salle, et surtout, surtout, faire venir ces quarante personnes. Je passe sur l'écran qui manquait malgré le gars de la mairie vu dans l'après-midi, j'en ai déniché un dans un placard au rez-de-chaussée. Ou sur la journée de fou qui a précédé cette réunion, pour changer.

J'ai une conscience aiguë de tous ces gens assis dans l'ombre, de tous ces visages connus, appréciés ou non. Ils sont tous éleveurs. Presque tous de bovins allaitants. Ils ont entre 25 et 80 ans. Il y a quelques femmes. Pas nombreuses. Je n'ai pas vraiment le trac, je maîtrise mon sujet et j'ai envie de leur faire passer ce message, ce soir.

Sur l'écran, il est écrit : Fièvre Catarrhale Ovine, alias Maladie de la langue bleue.

Ils ne savent presque rien de cette nouvelle maladie, mais doivent avoir la tête farcie de rumeurs, et je vais devoir être assez clair et professionnel pour gommer ces a priori. J'ai un avantage pour moi : ils me font globalement confiance, et ce soir il n'y a pas de laboratoire pour sponsoriser la soirée. Le message, je l'espère, est clair : c'est nous contre la maladie, pas un vendeur de vaccins ou d'insecticides.

Ils sont silencieux, attentifs. Un peu impatients sans doute, puisque comme le veut la coutume, nous avons une bonne vingtaine de minutes de retard.

Je me lance : "La fièvre catarrhale ovine, alias FCO ou plus communément appelée maladie de la langue bleue (blue tongue en anglais), va nous occuper une bonne partie de la soirée."
Penser à les remercier : "Tout d'abord, je tiens à vous remercier d'être venus si nombreux. J'ai préparé cette réunion avec Olivier, qui est actuellement sur une urgence. Il ne devrait pas tarder à nous rejoindre vu que sa pizza l'attends ici."
Quelques rires. La blague de circonstance, il parait que c'est nécessaire. Que valent ces théories de la conférence face à ce vieux célibataire qui sent d'habitude le renard mais qui ce soir s'est coiffé et a enfilé sa plus belle veste ? C'est presque incongru, cette tenue, sur lui. Mais ça lui va bien !
"Fièvre, parce que la première caractéristique des animaux malades, c'est une température très élevée, 41 voire 42° !
Catarrhale, ça veut dire nez qui coule, je ne vous fais pas un dessin.
Ovine, parce qu'elle touche les vaches." Quelques rires. Il y en a qui suivent, c'est encourageant, je n'ai pas perdu tout mon auditoire. "Je plaisante : à l'origine, cette maladie ne touchait que les moutons, d'où son nom. On l'appelle aussi maladie de la langue bleue car sur certains animaux - mais c'est rare - la langue devient bleue-violette, à cause du manque d'oxygène."

Je passe ma première diapositive. Une carte d'Europe, avec la répartition de la maladie.

"Comme vous voyez, nous sommes un peu isolés en zone indemne, la maladie touchant toute l'Europe. Comprenez que nous n'allons pas tarder à être atteints ici, et qu'il faut donc s'y préparer. Il y a déjà plus de 50000 foyers en France depuis deux ans et demi !
Il y a différentes couleurs car il y a différentes types de la maladie, que l'on appelle sérotypes. Le rouge est évidemment celui qui nous intéresse le plus, mais vous avez remarqué la tache verte qui n'est pas bien loin, du côté du pays basque. Le rouge, c'est le sérotype 8, le vert, le 1.
Il y a 24 sérotypes différents, mais pour l'instant, et j'insiste bien sur le "pour l'instant", seuls ces deux là nous intéresse. En gros, ils font la même chose aux moutons, mais seul le sérotype 8 rend les vaches vraiment malades, et c'est celui qui nous pend au nez. Les moutons sont les plus sévèrement atteints, ensuite les vaches, et enfin les chèvres et ruminants sauvages qui n'en souffrent pas trop. Tous peuvent porter la maladie et participer à sa transmission, mais seules les deux premières espèces sont malades, et encore, je le répète, seulement avec le sérotype 8.

En France, la situation actuelle est résumée sur cette carte :
fco-france-blog.jpg
Ca, c'est la carte début avril 2008 : toutes les étoiles sont des élevages dans lesquels il y a ou il y a eu la FCO depuis fin 2005. Les zones bleues, ce sont les zones réglementées au delà des zones infectées.
Nous sommes encore indemnes, mais pas pour longtemps."

La FCO, c'est quoi ?

Diapo du virus.
La maladie est due à un virus, que l'on appelle BTV : Blue Tongue Virus. Vous apprécierez l'accent."
Encore quelques rires. Ouf.
"Un virus, ça signifie surtout une chose : pas de traitement. Les antibiotiques ne marchent que contre les bactéries, pas contre les virus. Nous en reparlerons.

La maladie est transmise par un moustique, appelé Culicoïdes."
Je passe des photos, on y voit un minuscule moucheron.
"Il pique un ruminant malade, le virus se multiplie dans le moustique, qui pique un autre animal et lui transmet la maladie. Un coup de vent et le moustique fait 200 km, vous imaginez à quelle vitesse peut se déplacer la maladie.
Evidemment, vous vous demandez d'où il vient, ce fameux virus ? En gros, contrairement à ce que l'on dit, cette maladie n'est pas nouvelle du tout, j'avais même eu des cours dessus à l'école véto, dans la catégorie "maladies exotiques". Elle est ancienne dans toute la partie "centrale" du globe. Afrique, Amérique du Sud, Indes, etc. Depuis peu, elle colonise doucement notre partie de l'hémisphère, avec une nouvelle épizootie partie de Hollande fin 2005. Les experts supposent que des moucherons africains infectés ont été importés avec des fleurs ultra-fraîches, mais ce qui a surpris tout le monde c'est qu'un moustique local, pas africain du tout, a été capable de servir de vecteur au virus. Ca, personne ne s'y attendait. On pensait que la maladie remonterait doucement par le sud, au pays basque et en Catalogne, mais pas qu'elle exploserait par le nord !
A dire vrai, les experts étaient même formels : pas de FCO parce que nous n'avons pas le moustique. Sauf qu'un autre moustique a fait l'affaire, pas de chance.

Très important aussi : ce moustique rentre dans les étables, se débrouille très bien dehors et a besoin de températures supérieures à zéro, et de quelques flaques. Autant dire qu'on le trouve partout et tout le temps. Il est inutile de désinsectiser les bâtiments ou de boucher tous les trous d'eaux, ça ne sert à rien. On peut lutter contre le moustique, mais pas de cette façon là, je vais y venir."

Une voix s'élève du fond : "mais pourquoi on fait pas comme en Camargue, là-bas ils les ont détruit les moustiques ?"
C'est un éleveur bio. "Mouais. Ils ont pulvérisé des tonnes d'insecticides avec des avions, et ça n'a même pas bien marché, je ne suis pas sûr que c'est ce que vous souhaitez...
- Ah mais si ça a marché, je l'ai lu !
- Oui, enfin ça c'est ce qu'ils disent aux touristes pour qu'ils viennent, mais allez voir sur place s'il n'y a plus de moustiques en Camargue."
De nouveau des rires dans la salle.
"Bon, j'exagère à peine : c'est très cher, très polluant et ça ne marche pas."

La FCO, une maladie grave

"Première chose : la FCO ne touche que les ruminants. Pas l'homme. Le lait ou la viande des animaux malades peuvent être consommés après le pic de fièvre. Aucun danger, c'est très important de le souligner.

Chez les bovins, la maladie n'est pas systématique, mais environ 80% des exploitations touchées par le virus ont des animaux malades. Cela signifie que dans 20%, on détecte le virus avec des prises de sang mais qu'il n'y a pas de malades.

Les symptômes, ce sont des croûtes sur le mufles, des ulcères dans la bouche, un nez qui coule, de la salivation, des yeux qui pleurent, des boiteries et une forte fièvre. Tous les animaux ne font pas ces symptômes, loin de là, mais on peut trouver de tout ça. Il y a des anomalies chez les veaux voire des avortements, beaucoup d'avortements."

Les diapos se succèdent, j'entends des soupirs dans la salle.

"Chez les moutons, c'est la même chose mais en plus grave.

Retenez qu'il y a peu de morts pour les bovins : au plus 5% du troupeau, mais la réalité serait vers 1-2%. Pour les ovins par contre, on atteint 30% !

Cela dit, beaucoup d'animaux auront besoin de beaucoup de temps pour se remettre de la maladie, et une partie d'entre eux devront être euthanasiés... Ajoutez à cela les avortements, l'infertilité, la chute de production laitière importante et durable, et vous comprendrez que les conséquences économiques peuvent être catastrophiques, sans même parler des restrictions à l'export des broutards.

Vous le savez déjà, l'Italie interdit l'importation d'animaux provenant de zones réglementées, c'est à dire la plus grande partie de la France. L'Espagne pas encore, mais c'est un tout petit marché pour vos broutards. A ce niveau là, la situation évolue très vite, je vous tiendrais au courant dans les mois qui viennent.

Bien. Nous avons vu ce qu'est la fièvre catarrhale, comment elle se transmet, et quelles en sont les conséquences. Maintenant, comment lutter ?"

J'ai l'impression de faire une colle en prépa.

La lutte contre la Fièvre Catarrhale Ovine

Il n'y a pas un bruit dans la salle. On entendrait un culicoïdes voler. Olivier est arrivé depuis une dizaine de minutes, il mange sa pizza.

"Je vous le disais en introduction, il n'y a pas de traitement possible, car nous luttons contre un virus. Bien sûr, il y a des médicaments pour lutter contre la fièvre et les complications, mais nous sommes quand même démunis : tout repose donc sur la prévention.

La vaccination

"Vous l'attendiez tous. Le vaccin a été développé par trois laboratoires en Europe : Intervet, Merial et Fort Dodge. Ils se sont réparti l'appel d'offre lancé par l'état français pour fournir des dizaines de millions de doses afin de vacciner tous les ovins et bovins de France, selon les zones contre le sérotype 1 ou le 8.

Il faut savoir qu'il n'existait pas de vaccin contre le sérotype 8. Il a donc été développé en un temps record par Merial et Intervet. Normalement, il faut environ 6 ans pour faire un vaccin : le temps de le développer, de le tester à fond et d'obtenir toutes les autorisations, reposant sur des preuves de son efficacité et de son innocuité. C'est ce qu'on appelle le dossier d'AMM.
Dans le cadre de la FCO, les laboratoires ont obtenus des ATU, des autorisations temporaires d'utilisation : cela signifie que les tests ont été réduit au minimum, étant basé sur l'expérience des labos avec des vaccins contre les autres sérotypes de la FCO. L'état français a jugé que les garanties apportées constituaient un risque inférieur à la propagation de la maladie sans vaccin, ce qui me semble logique. On ne va pas non plus injecter n'importe quoi à vos vaches, je vous rassure.

Pour les bovins, à partir de deux mois et demi, la vaccination se fera en deux fois à trois semaines d'intervalle, avec des rappels annuels. Il va être très très important de s'organiser au mieux pour pouvoir utiliser les doses qui nous seront allouées, vacciner tous les cheptels très vite sans gaspiller et en respectant les conditions très strictes des protocoles vaccinaux. Deux fois à 21 jours d'intervalle, ce n'est pas deux fois à 30 jours.

L'immunité est correcte trois semaines après la seconde injection.

La vaccination n'est pas obligatoire, cette année tout du moins. Vous pouvez choisir de vacciner tous vos animaux, ou seulement les adultes, ou les broutards, c'est comme vous voulez.

Evidemment, la question, c'est "combien ça coûte ?"
Les vaccins sont payés par l'Etat.
La vaccination elle-même, l'intervention des vétos, est partiellement prise en charge par l'Etat.
Pour le reste, nous nous basons sur les barèmes utilisés pour le vaccination contre le sérotype 1, qui est obligatoire et entièrement prise en charge par l'Etat dans les quatre départements concernés, afin de ne pas créer d'incompréhension chez nos clients."

Cette fois, dans la salle, il y a un brouhaha indistinct, logique.

"Quels sont les effets de la vaccination ?
D'abord, et c'est très important, réduire la circulation virale : en augmentant les défenses des animaux, ils pourront empêcher le virus de se développer en eux, donc les moustiques ne boiront pas de virus et les piquant et ne pourront donc pas le transmettre. Ca permet de limiter l'extension.
Ensuite, mais là nous n'avons aucun recul, le vaccin doit permettre d'atténuer les symptômes : moins de fièvre, moins d'avortements, moins de veaux patraques, moins de morts, moins de pertes économiques. Précisons à cet égard que le vaccin ne rend pas malade, au pire un petit pic de fièvre sans danger. Ca, ça a été démontré. Je ne dis pas qu'il n'y aura pas en France quelques vaches qui avorteront à cause de lui, c'est malheureusement inévitable, mais ce sera négligeable par rapport à l'effet du virus lui-même."

Être honnête...

"Très important : plus il y aura d'animaux vaccinés, plus il sera efficace. Je prends un exemple caricatural : mettons que vous vacciniez une seule vache dans le troupeau, et que la maladie arrive. Tous les moustiques qui piquent tout le troupeau vont se charger en virus, à force de piquer la pauvre bête vaccinée, le vaccin sera débordé et la bête sera malade. Si vous voulez protéger votre troupeau, il faut vraiment vacciner tout le monde."

Bon, maintenant, un sujet à polémique avec les syndicats. Je pense qu'ici ça ne posera pas de souci, au contraire.

"Qui vaccine ?
Je vous l'ai dit tout à l'heure : les vétérinaires. Pourquoi seulement eux, et pas vous ?
Parce que la Fièvre Catarrhale Ovine est une maladie dont la lutte est organisée par l'Etat, mise en oeuvre par les DSV et réalisée par les vétérinaires sanitaires : nous.
Parce que ce vaccin n'a pas d'AMM mais une ATU, ce qui en fait légalement un médicament interdit de distribution au grand public.
Parce que les protocoles sont très stricts et doivent être appliqués très strictement, ce que nous garantirons.
Parce que la France a investi des millions d'euros dans cette lutte, et qu'elle entend bien être certaine que tout sera bien utilisé.
Parce que l'Italie attends des garanties de certification de vaccination, et qu'il est évident que ce n'est pas aux éleveurs de garantir la certification de leurs propres animaux.

La vaccination a débuté dans le nord, elle va se faire zone par zone selon un plan susceptible d'évoluer, mais dans lequel nous serons les derniers servis car nous sommes indemnes : l'idée est de protéger ceux qui ont déjà souffert depuis deux ans. C'est discutable, mais c'est un choix qui devait être fait : protéger les zones indemnes ou soulager ceux qui n'en peuvent plus. Ca ne nous arrange pas, nous, mais je pense que vous pouvez comprendre cette décision."

Les diapos se sont succédées pour illustrer mon propos. Plus qu'une dizaine pour la désinsectisation, puis un retour à la vaccination pour les questions pratiques.

La désinsectisation

"Sans culicoïdes, la maladie ne peut pas se propager. Je vous l'ai dit, il n'y a pas de contamination directe de vache à vache. Empêcher le vecteur, c'est à dire le moustique, de piquer vos bêtes, et diminuer sa population, sont de bonnes solutions pour limiter la casse.

Désinsectiser les bâtiments est inutile : c'est cher et au pire, ça créera des résistances. Le milieu naturel, n'en parlons plus.
Restent les bêtes. Là, c'est simple : une seule famille de molécule est à la fois efficace et non-toxique, ce sont les perméthrines, avec, en chef de file, la deltaméthrine.
Les présentations les plus efficaces sont en pour on : 10 à 30 mL de liquide à verser sur le dos des bovins, en partant entre les cornes pour arriver à la queue. Des études indépendantes des labos ont prouvé que les poils des paturons des bovins ainsi traités étaient toxiques pour les culicoïdes un mois après l'administration. Le traitement est donc à renouveler tous les mois."

Murmures dans la salle. Les diapositives se succèdent.

"Oui, pour les allaitants au pré, c'est extrêmement lourd. A vous de voir. Pour les laitiers par contre, c'est une solution efficace et peu contraignante. Comptez environ 1,30 euros HT par bovin adulte."

Re-murmures dans la salle.

"Par dessus le marché, il vaudrait mieux commencer la désinsectisation dès maintenant : les moucherons ne sont pas encore très nombreux mais il vaut mieux les empêcher de se multiplier plutôt que d'attaquer le traitement quand ils seront déjà des millions...

En ce qui concerne les autres modes de traitement, oubliez la pulvérisation. Je sais qu'elle parait très séduisante, mais considérez ces chiffres. Avec du bon matériel horticole, il vous faudra 6 minutes pour traiter correctement un bovin, et pour une protection inférieure à celle qui est conférée par le pour on. 6 minutes, à condition qu'il ne bouge pas. Sinon, ce sera plus. 100 bovins, 600 minutes : 10 heures de travail.
A votre avis, combien de temps allez vous réellement passer par bovin ?

Il y a une analogie facile. Combien d'entre vous utilisent le Frontline ND en spray pour les chiens ?"

Murmures.

"Combien d'entre vous trouve qu'il ne marche pas ?"

Murmures beaucoup plus audibles.

"Mettons que vous possédez des border colleys de 25 kg. Combien d'entre vous mettent 100 coups de gâchette sur leur chien ?"

Silence.

"Ben voilà, ce sera pareil pour vos vaches. Je vous conseille le pour on pour les bovins, et l'antipuce sous la même présentation pour vos chiens.

Pour les moutons, vous pouvez toujours utilisez la pulvérisation, mais ce n'est efficace que si vous possédez la superbe machine spécialement conçue pour cela, à 14000 euros HT. Des amateurs ?"

Photo à l'appui, les gars rigolent. A 60€ la brebis, tu m'étonnes...

"Bon, j'en ai fini avec la présentation. Je vais attaquer des points plus pratiques sur la vaccination."

Précisions et questions

Nouveau diaporama.

"Je vous rappelle les données du problème : deux injections à 21 jours d'intervalle, sur tout ou partie des animaux, mais les mêmes les deux fois, et à partir de deux mois et demi. Il faut donc faire tout le monde en moins de trois semaines, et recommencer.
Les flacons contiennent 50 doses. Un flacon entamé doit être utilisé en 24h, et avec la pénurie, il n'est pas envisageable d'en gaspiller.
Et toutes vos bêtes seront dehors.
Ca va être l'enfer : il va falloir organiser des plannings très serrés et les respecter deux fois à trois semaines d'intervalle.
Ah, et le vaccin sera disponible en août si tout va bien, mais je ne sais pas si ce sera le premier ou le 31 du mois..."

Là, les discussions commencent. Détails techniques, précisions sur les délais nécessaires à l'immunisation, sur les restrictions à l'export pour les bêtes vaccinés, sur l'effet de la vaccination d'une zone sur l'exportation des animaux vaccinés ou non vaccinés, sur les tests sanguins réalisés afin d'accélérer les procédures d'autorisation à l'exportation, sur les éventuels cas italiens qui permettraient la réouverture du commerce, sur l'interaction entre le sérotype 1 du pays basque et le sérotype 8 du nord, sur les doubles vaccinations, sur le blocage de la zone provoqué par la vaccination sérotype 1 pour l'exportation en Italie et peut-être en Espagne, sur le risque posé par les autres sérotypes, sur l'intérêt de l'homéopathie, sur les indemnisations pour les animaux morts ou pour la repousse des broutards, sur l'évolution pour les années à venir en tenant compte de ce qui s'est passé dans les autres pays, voire en Afrique, sur les sensibilités respectives des diverses races en fonction de leur rusticité, etc, etc.

Trois heures de réunion en tout, plus de quarante participants, des éleveurs pour la plupart satisfaits mais déprimés.

Avec une donnée à ne jamais oublier : tous ces plans évoluent et vont évoluer en fonction de la situation réelle en France et en Europe. Je les tiendrais au courant aussi souvent que possible...

Je m'excuse de ne pas avoir mis le prix des interventions vétérinaires, je n'ai pas les barèmes sous la main, je peux trouver ça pour les curieux.
Si vous avez des questions, les commentaires sont ouverts...
Je précise au cas où que je n'ai aucun lien autre que prescripteur et vendeur de médicaments avec les laboratoires Merial, Intervet ou Fort Dodge, comme avec tous leurs homologues.

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