Matrice oh ma matriiiice, ne touche pas à matrice...
mercredi 30 avril 2008, 13:38 Vétérinaire au quotidien Lien permanent
Oui, je sais, le titre est mauvais, mais il est tiré d'une excellente chanson des Singlar Blou dont je vous recommande chaudement les délires musicaux. Notamment la Complainte du taureau, une ballade comme on les aime (promenez vous sur le site, c'est sur le dernier album dans la partie "discothèque"). C'est du rock agricole, c'est à dire que les musiciens sont avant tout agriculteurs, en Corrèze. Et en plus ils sont bons (en musique en tout cas, le reste, je sais pas).
Bref.
Certains invoquent la loi des séries, d'autre le pas de bol, les plus pragmatiques parlent de complications de vêlages tardifs. Mouais...
En tout cas, cette semaine, au menu il y avait des renversements de matrice.
Le principe est simple : une vache vêle, mais le veau sort accompagné de l'utérus qui se retourne comme une chaussette et pend à l'extérieur, exposant la muqueuse utérine aux intempéries. Cette complication est très grave, pour plusieurs raisons :
L'utérus est accompagné de deux très grosses artères, les artères utérines, qui peuvent se déchirer lors de leur extension vers l'extérieur (comme lors de leur réintroduction vers l'intérieur). C'est la mort pour ainsi dire immédiate, et sans appel : localiser précisément l'hémorragie et parvenir à la juguler est impossible.
La douleur est intense, très intense. Heureusement, les vaches sont des animaux très endurants à la douleur, ce qui leur évite de mourir de choc algique (contrairement à d'autres espèces : je n'ai jamais vu une jument survivre à ça, mais heureusement c'est rarissime chez elles).
L'utérus est dehors, et il n'est pas fait pour ça. Il arrive fréquemment que la vache se l'accroche aux barrière, aux fourrés, aux barbelés, ou qu'une autre vache marche dessus. Parfois, les dégâts sont au-delà du réparable...
Évidemment, visuellement, c'est très impressionnant : si j'arrive juste après le renversement, l'utérus est généralement assez petit (une vingtaine de kilos, une longueur d'environ 70-80 cm). Mais parfois, on m'appelle le matin pour un vêlage de la nuit, la vache ayant attendu 2, 5, voire 10 heures... et là l'utérus se gorge de sang veineux, la muqueuse sèche et se fragilise, j'en ai vu de plus d'1m20 de long pour un poids avoisinant sans doute les 50 kg.
Semaine de matrices, donc. Sachant que pour une raison inconnue, je n'en avais pas fait depuis quelques mois.
Echauffement
Lundi, 7h30
"Service de garde bonj...
- Allo, c'est Nère ! J'ai une vache qui a le ventre dehors !
- Hmmf j'arrive de suite"
5 minutes plus tard, je suis sur la route, le téléphone sonne à nouveau.
"Allo, c'est Noyant !
- Oui ?
- J'ai une vache qui arrive pas à vêler j'ai l'impression que c'est très gros !
- Ben je remets une matrice et j'arrive..."
Lundi, 7h50
La vache est debout, isolée dans son boxe de vêlage. Bon point, aucune autre n'aura marché sur la matrice. Manifestement, elle est fraîche, et délivrée, ça tombe bien, je suis pressé, il y a un vêlage qui m'attends. M. Nère a déjà attrapé la bestiole et préparé un arrosoir plein d'eau glacée, dans lequel je vide un désinfectant. Dans un coin, le veau grelotte, il est trempé : j'avais vu juste, ça vient d'arriver.
La paille est fraîche, craquante, le reste du troupeau nous regarde à travers les barrières, il fait beau et je serais au soleil pour travailler. Pas si mal.
Première chose, une anesthésie épidurale. La vache a le bon goût de ne pas bouger ni de tenter de me dégommer à grands coups de savate.
La queue retombe comme un linge, l'effet est presque immédiat. Parfait.
J'enfile ma chasuble en plastique, histoire de sauver mes vêtements en début de journée, puis je prends la matrice à bras le corps. Elle n'est pas trop lourde. Je la soulève et la fait tourner tout en la nettoyant sous l'arrosage de l'éleveur. Je la cale ensuite sur mon bras gauche et contre ma poitrine, puis, de ma main droite, je commence la réintroduction. D'abord le vagin que je remets à sa place, puis le col de l'utérus. Ca, en général, c'est très facile. Grâce à l'anesthésie, la vache ne pousse pas.
Maintenant, je pose ma main à plat contre la muqueuse utérine et je la fais glisser vers l'intérieur tout en la soulevant de mon bras gauche. Doucement, Pas trop gonflée, pas abîmée, elle rentre presque toute seule : trop facile. En 5 minutes, le travail est fait. J'enfonce mon bras dans le vagin jusqu'au fond de l'utérus pour déployer la "chaussette" renversée à sa place. Je ne décèle aucune lésion, la vache va bien, c'est vraiment impeccable. Je met trois oblets antibiotiques, puis je passe à la "suture".
La plupart du temps, grâce à l'anesthésie, la vache ne pousse pas et ne risque pas de ressortir la matrice, mais cela peut arriver, surtout quand ladite anesthésie arrive à son terme. La coutume est donc de placer trois à quatre immenses épingles à nourrice en travers de la vulve afin de la fermer, puis de les lacer avec une bonne ficelle. Piercing de sauvages, comme l'avait commenté une de mes stagiaires... La vache est anesthésiée, elle ne sent rien. Il vaut mieux d'ailleurs, sinon elle m'expliquerait probablement tout le bien qu'elle pense de mes méthodes.
Une injection d'antibiotiques et je saute dans ma voiture, direction la stabu de M. Noyant. Là-bas, ce sera une césarienne, mais c'est une autre histoire. Il est déjà 8h10.
Corps à corps
Lundi, 19h30
Pour une fois, on pourrait presque dire que nous finissons à l'heure (19h00, en théorie). Juliette et moi réalisons les derniers soins aux animaux hospitalisés, quand le téléphone sonne. Je décroche, c'est encore moi qui suis d'astreinte.
"Service de garde, bons...
- Allo, c'est Aimans, j'ai une vache qui a rendu le ventre !"
Ah, pas banal chez un laitier. Bon... Je vérifie que j'ai tout ce qu'il faut dans la voiture, et je file. C'est qu'il habite à une vingtaine de kilomètres le bonhomme.
Le soleil tombe en oblique sur les Pyrénées, la lumière est splendide sur les crêtes des collines. Je n'ai pas mon appareil photo, tant pis.
Je me gare dans le couloir central de la stabulation, le père Aimans est en train de traire, son fils n'est manifestement pas là, c'est un jeune ouvrier qui m'accueille.
J'adore l'ambiance de ces grandes stabulations, le bruit de la machine à traire, la poussière soulevée par le manitou, le boucan des génisses qui attendent la nourriture, le bruit des cornadis qui claquent. Le soleil filtre à travers les tôles percées du fond du bâtiment, dessinant des rayons de lumière jaune dans la poussière.
La vache est couchée dans le parc de vêlage, elle n'a pas l'air fraiche du tout, elle. La matrice ne semble pourtant pas être sortie depuis longtemps, le veau est mort, étendu derrière elle avec encore les cordes de vêlage accrochées aux antérieurs. La litière est trempée, très sale, mais des sacs d'aliments vides ont été placés sous la matrice pour la protéger. Bon réflexe.
"Je n'ai jamais vu ça."
C'est la voix du père Aimans, 75 ans au moins, toujours sur le pont, et la déclaration me surprend, mais il est vrai que cet accident est très rare chez les vaches laitières.
"Je crois que je ne vous servirai pas à grand chose, mais Jérémie va vous aider, à deux, vous y arriverez ?"
Effectivement, il faut pas mal de force pour être utile dans ce genre de circonstances, et à deux, on devrait y arriver. Je prends les devants avant qu'il ne retourne à la salle de traite :
"Vous savez, ça peut mal finir ce genre de choses. Même si elle vient de la sortir, le choc consécutif au renversement de matrice peut très bien la tuer.
- Et bien, de toute façon, on n'a pas le choix, non ?
- Non."
A voir l'attitude de la jeune vache, couchée sur le côté, battant vaguement des postérieurs, j'ai un mauvais pressentiment. Début de fièvre de lait avec, ou prémices de l'agonie ? Ou simplement le choc et la douleur d'une primipare qui ne comprend pas du tout pourquoi sa vie tranquille s'est soudainement transformée en enfer de douleur ?
Pendant que Jérémie va chercher deux seaux d'eau froide, je fais l'anesthésie puis je délivre la vache. Je sépare le placenta de l'utérus en prenant bien garde à ne pas déchirer les cotylédons. Ces espèces de champignons très vascularisés servent de surface d'échange entre la mère et le placenta chez les ruminants. J'arrive à en enlever la majorité, mais pour certains, je laisse un bout de placenta, encore trop bien accroché. Je ne suis pas là pour déchirer les cotylédons, elle expulsera plus tard ces quelques débris.
Une fois l'ouvrier revenu, je tente de la relever. Redressée sur le thorax, nous la secouons, coups de fourche, grandes claques et cris d'encouragements. Rien à faire, elle retombe invariablement sur le flanc.
"Bon, on ne va pas pouvoir la lever. Le but du jeu va donc être de la garder couchée, mais sur le thorax, et les postérieurs en arrière, en "grenouille". Il faut deux grandes cordes, et une ou deux bottes de paille pour caler la vache."
Le temps qu'il aille chercher tout ça, je rassemble mon matériel : trousse de suture, désinfectant, épingles, oblets gynécologiques, antibiotiques, anti-inflammatoires.
Nous attachons les cordes aux postérieurs, puis nous les tendons en les attachant vers l'arrière. Pour l'instant, elle est toujours sur le flanc, et ne se débat pas. Je n'aime pas ça, elle est trop passive. La tête de la vache est attachée à l'opposée du boxe.
Ensuite, nous la basculons sur le sternum avant de la caler grâce aux bottes de paille. Puis nous retendons les cordes des postérieurs vers l'arrière, tout se déroule impeccablement bien, la matrice pendouille lamentablement et se pose sur le sol entre les deux cuisses.
"D'habitude, c'est plus compliqué de les mettre comme ça..."
J'aurais du me taire. Deux mouvements et vlan, la vache est de nouveau sur le flanc. Il faut reprendre la manœuvre au début... C'est une jolie bestiole de plus d'une demi-tonne que nous manipulons à deux, qui a mal, qui a peur, et qui n'apprécie pas les contorsions que nous lui imposons. Mais nous n'avons pas le choix.
L'odeur de sang est prenante, mêlée à celle des eaux du vêlage, à la bouse et à la poussière, dans un vacarme assourdissant : machine à traire, meuglements sourds ou aigus, claquements des cornadis, Jérémie et moi sommes couverts de merde et trempés de sueur. Le cadavre du veau est toujours dans un coin du parc.
Il faudra 5 essais pour stabiliser la vache.
Le travail peut commencer. Je m'agenouille entre les postérieurs écartés, puis je m'avance jusqu'à pouvoir poser la matrice sur mes jambes. Je suis serré entre les cuisses de la vache qui bouge encore, mais sans conviction. Calé, concentré, je dois rentrer cette matrice, et vite, avant qu'elle ne se remette sur le flanc. Je réponds mécaniquement aux questions de l'ouvrier qui n'avait jamais vu ce chantier. Il a quel âge, 18 ans ?
"Oui, la matrice est énorme, mais elle a déjà réduit de taille, imagine qu'elle contenait ce veau il y a encore une heure."
"Oui, elle s'est retournée comme une chaussette. Ca, c'est la muqueuse, le tapis interne, si tu veux. Ca, les cotylédons, il y en a plus d'une centaine. Ces trucs blanchâtres translucides, ce sont des fragments de placenta."
"Oui, elle peut y rester, le pire danger maintenant ce serait que les artères utérines, qui transportent tout le sang vers l'utérus, se rompent, notamment quand je redéploie l'utérus à l'intérieur. Malheureusement, il n'y a rien à faire... On verra bien."
Au fil de la discussion, l'utérus reprend sa place. Jérémie a versé les deux seaux d'eau et d'antiseptique sur la matrice - et mes genoux. Le vagin d'abord, puis le col, le corps de l'utérus, et les deux cornes. Pas de déchirure, j'ai de la chance, l'utérus est assez solide quand il n'est pas resté dehors à attendre. Ca glisse, ça dérape, ça saigne, la manœuvre me prend environ 15 minutes.
Je suis les oscillations de la vache lorsqu'elle essaie de tirer sur les cordes qui entravent ses postérieurs. Drôle de sensation que cette fusion avec l'animal, son utérus entre les bras, posés sur mes jambes, je suis serré entre ses cuisses, agenouillé dans le sang, le liquide amniotique et le lisier. Gestes rapides et méthodiques, le vagin, le col et l'utérus ont repris leur place.
Je finis par m'allonger derrière la vache pour redéployer toute la matrice à l'intérieur, je suis trempé. Les oblets, les épingles, et nous détachons la vache, qui reprends une position intermédiaire. Je titube et vacille en me relevant, ankylosé et épuisé.
Antibiotiques, anti-inflammatoires, je lui administre également des sels de calcium et de phosphore au cas où elle en manquerait, ce qui pourrait expliquer sa faiblesse.
Elle devrait survivre.
Moi aussi, mais je vais aller me doucher. Il est 21h30.
Champ de bataille
Samedi, 10h15
Francesca passe la tête dans l'entrebâillement de la porte de la salle de consultation.
"Docteur, c'est madame Alleroy, un renversement de matrice."
Et m...
Rebelote, et cette fois j'emmène Juliette qui n'a pas vu ce genre de chantier depuis longtemps. La matinée est calme, profitons-en.
Il me faut une dizaine de minutes pour être sur place. La vache est une laitière (encore !) dans une vielle étable. Je rentre, plutôt souriant, mais mon sourire s'efface lorsque je vois la vache.
Manifestement, madame Alleroy est venue dans ce bâtiment après avoir fini de traire, avoir mis les vaches au pré et pris son café : celle-ci a certainement vêlé au milieu de la nuit. Le veau est attaché contre le mur. Lui, il va bien. La vache aussi, remarquez. Elle rumine bêtement, comme si de rien n'était. Tant mieux. Par contre, elle est couchée, mais en position normale.
Ca va être l'horreur. L'utérus est noir et violacé, on devine la finesse de sa paroi sous sa tension. Vu sa taille, il est gorgé de sang. Ou bien des intestins voire la vessie sont passés dedans, dans la chaussette renversée. Typiquement le genre de matrice qu'il suffit de toucher pour déchirer.
Celle-là, si elle y survit...
Je fais l'anesthésie, tout le matériel est là. Vue son attitude, elle doit pouvoir tenir debout. Des voisins commencent à affluer et pronostiquent le match. Pas un ne doit avoir moins de 60 ans, mais cette-fois, je vais avoir besoin de main d'œuvre.
Grandes claques, cris, coups de fourche et de pieds, la vache reste couchée, imperturbable. Elle n'essaie même pas de se lever. Il faudra carrément sortir l'aiguillon électrique pour la décider, mais, en deux essais, c'est un succès. Cette fois, je me sers d'une planche d'une quarantaine de centimètres de large et d'un mètre de long pour soutenir la matrice.
Un papy à ma gauche, appuyé contre le mur.
Un papy à ma droite, assez petit, qui soutient la planche sur ses bras croisés.
Mamie tire la queue de la vache pour tenter de la décoller du mur.
Juliette aide le papy à ma droite.
Une autre mamie papillonne par-ci par-là, se demandant comment être utile.
Et la vache est contre le fond du bâtiment. Ca ne va pas nous simplifier les choses puisque si elle se met contre le mur et y cale son derrière, je me retrouverais superposé au papy qui est censé tenir la planche de ce côté. Elle semble terriblement perturbée par notre agitation : elle est occupée à manger du foin...
Cette fois, il faudra 5 seaux pour nettoyer l'utérus. Il y a quelques déchirures superficielles, je vais éviter de les recoudre, mon aiguille risquerait de faire plus de dégâts qu'autre chose. L'eau et l'antiseptique débordent par tous les côtés, les deux vieux prennent la douche et rigolent : "c'est les bains turcs !"
Celui qui est à ma droite m'inquiète, je ne suis pas sûr qu'il soit en état de porter la planche et ses 60 kg de matrice derrière une vache qui bouge. Sa femme non plus d'ailleurs, qui vient prêter main forte à Juliette. A trois, si ils ne se gênent pas trop, ils devraient y arriver. Avec la rigole derrière l'aire de couchage, c'est pas gagné.
Lors de mes stages, j'ai souvent porté cette planche que nous utilisons dans ces cas où l'utérus est trop gros pour être sur mes seuls bras, malgré ma musculature remarquable (...). Je sais à quel point c'est pénible. En plus, il faut porter cette planche très haut, juste sous la vulve, et de préférence un peu en pente vers la vache pour utiliser la gravité dans la réintégration de la matrice.
Pour moi, c'est aussi l'horreur : la planche, placée plus ou moins sous mes bras, m'oblige à travailler avec les bras très haut, sans que je m'appuie non plus, c'est déjà assez lourd pour mes sexagénaires. En plus, je travaille à bouts de bras à cause de la largeur de la planche, l'effort musculaire est bien plus pénible que dans les cas précédents.
Cette fois, j'y vais très, très doucement. Réintégration du vagin et du col, facile comme toujours. Je "vide" l'utérus vers le ventre, et sens les intestins regagner leur place. J'avais vu juste, ils s'étaient glissés dans le poche crée par la matrice renversée. Déjà, son diamètre a diminué. Ensuite, le plus délicatement possible, je fais rentrer l'utérus, lentement, doucement, avec cette vache qui balance de droite et de gauche et ces vieux qui ahanent, la mamie à droite a carrément posé la planche sur son dos en se penchant en dessous. C'est l'enfer.
Et évidemment, ce qui devait arriver arriva. Grosse déchirure sous mon poing serré. J'enlève mes gants et bondis sur ma trousse de chirurgie, je fais un surjet en quelques instants, serre mes nœuds, et reprends. Méthodiquement, doucement. Malgré tout, je vois la muqueuse se déchirer à nouveau sur ma suture : peine perdue, je ne recoudrais plus, l'utérus n'est pas assez solide. Espérons que toutes ces déchirure seront assez superficielles pour ne pas percer la séreuse, cette membrane qui tapisse les organes côté ventre. Sinon, ce sera la péritonite... et sans doute la mort.
Pas à pas, très doucement, l'organe reprend sa place normale. Le travail est presque terminé lorsqu'un pied qui glisse fait descendre la planche. La matrice suit, trente bon centimètres à reprendre...
Les renversements de matrice ce sont souvent des bataille de patience et d'obstination. Dans le calme de cette vieille étable, on entends les respirations sifflantes de mes coéquipiers, et mes inspirations hachées. Je suis épuisé, mais je n'ai pas le choix. Je devine ces douleurs musculaires dans mes biceps et mes pectoraux, qui signent les déchirures et les cachets d'aspirine pour les jours à venir.
Je sens les fluides tièdes couler le long de mes bras, du sang et de l'eau qui glissent dans ma chasuble et coulent le long de mon thorax : j'ai oublié de remettre des gants après la suture. Parfait, je vais être magnifique en enlevant ce truc tout à l'heure.
Il faudra plus d'une demi-heure d'efforts pour que la matrice regagne enfin sa place normale. Je place les oblets, les épingles et le lacet. Puis j'injecte antibiotiques et anti-inflammatoires, que je vais prolonger sur une semaine, elle en aura bien besoin. Les sexagénaires rentrent chez eux, en refaisant le match et en comparant avec les techniques d'il y a 10, 20 ou 30 ans. Manifestement, ça leur rappelle leur jeunesse !
Quant à ma tenue, c'est une merveille : le sang dilué a teinté mon t-shirt blanc et mon pantalon écru de nuances pastels, très artistiques. Un client me voit arriver à la clinique avant que je file à la douche.
"Vous êtes splendide !
- C'est une ovario de chatte, il y a eu une petite hémorragie, mais elle va bien."
Le gars rigole. Allez, à la douche.
Dernier round ?
Lundi, 7h50
Le téléphone sonne. Encore. Je vous ai déjà parlé de sa sonnerie, je crois ?
"Service de garde, bonjour ?"
Tiens, on ne m'a pas interrompu.
"Oui, c'est Baldet, j'ai un renversement de matrice."
Oh, ça change. Un qui dit "renversement de matrice" et pas "rendu le ventre". Ailleurs, j'ai entendu :
- Sortir le petit Jésus
- Mettre le sabot au vent
- Sortir le mascloun (mais ça ça n'a pas la même signification ici, où je travaille maintenant).
Et chez vous, on dit comment ?
Vingt minutes de route, une stabulation au soleil, c'est agréable sans la pluie.
La vache est couchée avec trois autres dans un petit parc. Dangereux, ça, si une autre avait marché dessus... Son veau est à ses côtés, encore mouillé. Parfait : celle-là est récente.
"Je n'ai pas essayé de la faire lever, pour pas qu'elle s'abîme, on va la mettre entre les barrières, là."
Impeccable. La manœuvre est moins facile que prévu avec cette bestiole qui n'a pas décidé de nous aider, mais en 5 minutes elle est à peu près en place. Au moins, il n'y a pas eu besoin de la brutaliser pour la faire se lever. Je fais l'anesthésie locale, comme d'habitude.
Délivrance facile et rapide, nettoyage de la muqueuse, j'enlève la paille, la bouse et les débris non identifiables. Encore une douche glacée pour commencer la journée, mais l'eau froide favorise la vasoconstriction, réduisant la taille de la matrice et les petites hémorragies.
Cette fois, il faudra une dizaine de minutes pour remettre l'utérus à sa place, l'éleveur est content, il voit que ça se passe bien. Je le tempère quand même en lui rappelant qu'on peut avoir des morts lors de la réintégration. De fil en aiguille, j'évoque avec lui mes pires matrices.
Celle aux douze coutures.
Celle qui avait suivi une embryotomie.
Celle de la vache en liberté dans un sous-bois, qui avait accroché une des ronces et des mûres à son placenta (celle-là, heureusement qu'elle n'avait pas délivré, le placenta avait protégé l'utérus).
Celles qui sont mortes à peine le travail terminé.
Celle de la limousine qui avait piqué un cent mètre dans les prés avec sa matrice au derrière, laquelle était tombé au bout de quelques ruades. La vache avait fait 50 mètres de plus avant de mourir, saignée.
Celle qui avait gelé, un petit matin d'hiver (elle a survécu, et a eu encore un veau après !!).
Celle qui était morte parce que son éleveur avait décidé que ce serait plus facile de remettre la matrice à la ferme, et qui lui avait fait remonter tout un pré et une petite route attachée derrière le tracteur.
Celle qui était déchirée et chez laquelle la vessie, renversée elle aussi, était passée dans la déchirure.
Quelques anecdotes pour appeler à l'éleveur (et au lecteur ?) que même si les dernières se sont bien passées, les catastrophes ne sont malheureusement pas rares.
Commentaires
Chez moi, bien que ce soient essentiellement des laitières, on ne manque pas de matrices à remettre en place. Je n'avais jamais entendu dire que c'était plus rare que chez les allaitantes. Les éleveurs appellent généralement en disant que la vache a "fait la mère", ou "fait le ventre", ou "fait la matrice". Et cet article m'évoque bien-sûr une foule de souvenirs plus mauvais que bons.
Fourrure : Un doute soudain m'étreint.
Il est clair que mon expérience est bien plus allaitante que laitière, et parce que j'ai toujours travaillé dans des bassins allaitants, j'ai pu me faire de fausses idées. Je vais me renseigner. En tout cas, au vu du nombre de vaches laitières dans ma clientèle, c'est un drôle de hasard.
Aller juste une parce que je ne peux pas résister...ma première matrice en auvergne...mon patron m'avait regardé un peu inquiet avec "tu y vas?"...voui, j'avais hâte de montrer mon autonomie...arrivée derrière un grosse charolaise...mince quand on tapote sur l'utérus ça fait des vagues, la vache est blanche comme une charolaise certes mais ses muqueuses aussi...elle souffle...pas trop le temps d'expliquer, il me faut un tracteur, une fourche, je suis désolée elle va se saigner et mourrir...alors pas le choix...je l'ai saignée comme dans les abattoirs...il a fallu ensuite vider la vache car la viande aurait été contaminée...ce que j'ai fait...mon patron inquiet nous a rejoint; ne me voyant pas revenir il venait me donner un coup de main...je revois encore sa tête lorsqu'il est arrivé me trouvant avec mes 50 kg derrière un énorme rumen, en train de ligaturer le cardia!!! Son humour ne lui a pas manqué: "c'est pas comme ça qu'on les rentre les matrices"!!!...oui, celle-là en tout cas n'a pas été une perte sèche pour l'éleveur, la vache a été placée en consigne à l'abattoir voisin, pas de saisie, tout s'est "bien" passé...
Sinon pour ce qui est des laitières, j'avais cru remarquer en aveyron une nette différence laitier/allaitant...souvent une laitière qui faisait le ventre se saignait, on avait plus souvent des ruptures d'artères utérines chez les laitières, pas souvent chez les allaitantes...depuis, la Franche Comté m'a réconciliée avec la matrice de laitière...ici, pas de différence entre une matrice de Montbéliarde et de Charolaise...
Enfin pour les expressions rigolottes: une vache qui décasquette...c'est pareil que celle qui fait le ventre...
Fourrure : Saigner à la ferme, je n'ai jamais fait, tiens...
Je crois que je vais faire un inventaire de ces euphémismes locaux, c'est vraiment mignon, décasquetter !
moi j'aime bien le petit jesus... J'ai aussi entendu des vaches qui "jetaient" la matrice, plutôt violent non?
Sinon pas mal le coup de la matrice gelée, au moins on a pas besoin d'eau froide dans ces cas là. Et si on met de l'eau chaude, on risque l'onglée de la matrice?? Ca doit faire mal ça...
Fourrure : Ah oui jeter je l'ai déjà entendu !
Pour la matrice gelée, j'étais vraiment désespéré, je ne savais pas quoi en faire, je l'ai réintégrée telle quelle. Perfusion, antibios & co, mais sans espoir. Et à la prophylaxie suivante, l'éleveur qui me montre une limousine avec son veau. C'était elle...
Mmmh délicieux entre le fromage et le dessert…
Ici on appelle le véto. parce que la vache a fait la portée. Au début on imagine une portée de veau ?! après on comprend.
Ca m'a rappelé l'histoire d'une charolaise qui voulait vivre… Bah oui en général c'est réforme quand cela arrive, surtout quand la copine a marché dessus, que c'est déchiré et difficilement recousable. Mais la vache maligne va voir monsieur en "sautant" quelques clôtures le moment venu (je ne vous fait pas de dessin), retourne dans son champs en laissant les clôtures à terre l'air de rien… et l'année suivante bingo ! un veau qu'on attend pas en plein champs et en pleine forme ! Du coup Mamie reste… C'était il y a plus de cinq ans, elle est toujours là, un veau tout les ans sans problème…
Hahaha "Singlar Blou", je me rappelle encore des morceaux de ce groupe que tu m'as fait écouter chez toi :)
On peut espérer voir, un jour, une photo de matrice renversée ? Même si j'imagine ça comme un ballon de baudruche de couleur claire ou rosée qui pend à l'arrière de la vache.
Sinon conçernant les matrices, bah tout bon mathématicien te dira qu'il y a des formules pour inverser les matrices, il suffit de les appliquer. Bon ok, je retourne dans ma grotte !
Fourrure : Heu pour les photos j'essaierais d'y penser, mais je vais devoir mettre un avertissement !
pfffff! quels récits! et encore tu ne nous raconte que les bonnes...
en lisant ça, je me dis que ton boulot est vraiment physique (en même temps, ça te permet d'entretenir ta musculature de dieu... hihi)
à côté de moi, forcément... je ne peux pas les toucher, mes gamins! pourtant, je suis sûre qu'ils pourraient bien voler à travers la classe ou la fenêtre...
pffff
Ah non ! Surtout pas de photo !!!
C'est déjà assez difficile comme cela, avec juste un peu d'imagination...
Finalement, j'ai bien fait de choisir "informatique", c'est plus propre :)
Fourrure : Pas de doute pour le côté "propre", quoique vu ce qu'on en fait... ce n'est pas à vous que je vais le faire remarquer !
En plus, je trouve que windows a un comportement de plus en plus biologique. L'absence de logique, la tendance aux défaillances inattendues, les émotions qui priment sur la raison, tout ça...
Juste une question sans doute idiote. Pourquoi les vaches et pas les autres animaux. Il y a une morphologie particulière aux bovins?
La question n'est pas idiote, et il y a plusieurs réponses. Aucune n'est une preuve définitive, plutôt des éléments mécaniques dont la réunion peut logiquement expliquer ces différences.
Les ligaments larges, qui "suspendent" l'utérus dans l'abdomen, sont particulièrement lâches chez les bovins, et il n'y a pas de pédoncule fibreux chez les ruminants, contrairement aux chiennes par exemple.
De plus, c'est aussi une question de proportion : l'utérus d'une vache est relativement court par rapport à son diamètre. Disons 50 cm de diamètre pour 1m40 de long, à la louche. Et sa paroi ne mesure que quelques millimètres. Mécaniquement, l'éversion en doigt de gant retourné est donc facile. Dans les espèce plus petites, les proportions ne sont pas du tout les mêmes : pour une femelle berger allemand, disons 8 centimètres de diamètre pour 40-50 cm de long, et en plus chez la chienne l'utérus est très largement bifide, comme un Y dont le pied ferait 15 centimètre jusqu'à la vulve, le reste de la longueur représentant les deux branches. On imagine qu'il est plus facile de faire passer l'utérus de la vache par son vagin que chez la chienne, en raison de ces tailles.
Au moment de la mise-bas, les contractions se répartissent plus sur la longueur, les chiots sont petits (par rapport à la taille totale de l'utérus) et sortent un à un. Pour une vache, c'est un seul veau et qui sort d'un coup, et qui prenait toute la place dans l'utérus, et n'y a pas de "poids" derrière lui qui pourrait retenir la matrice.
Enfin, les chiennes, les juments ou les chattes expulsent le placenta en même temps que le nouveau-né (enfin, quand tout se passe bien). Chez la vache, cette expulsion est souvent différée de plusieurs dizaines de minutes, et il y a des efforts d'expulsions associés. Bref, un mélange de paramètres anatomiques et physiologiques qui concourent à modifier mécaniquement le déroulement de la mise-bas, et les risques encourus.
Par contre, je ne sais pas pourquoi les juments en font si peu, je suppose que c'est lié aux fixations internes de l'utérus (c'est l'impression que cela donne quand on délivre une jument, par rapport à une vache : la mobilisation de l'utérus est plus facile chez la vache, comme si moins de choses le tenaient à l'intérieur, mais c'est complètement empirique comme constatation). Si un véto équin passe par là...
chez nous , la vache " jette la portière". Quelques souvenirs de belles courbatures et le moment incroyable où après s'etre dit :ça va jamais rentrer, ça fini par disparaitre au fond du ventre de la vache!
Pff c'est assez délirant, ces expressions !
J'imagine la tête du vétérinaire remplaçant qui arrive dans une nouvelle région.
Avec tout ça j'ai oublié de préciser que le terme "médical" est "prolapsus utérin"...
Et après on dira que mes textes sont durs...
Il est vrai que j'ai assisté juste une fois à un vélage et franchement, j'étais plus spectateur qu'assistant. Le fait de tuer la vache pour sauver le veau... et la viande, n'est pas banal.
Il m'arrive de retourner voir ma famille (non pas dans le Loir et Cher) , et d'aider un peu ...
La dernière fois je me suis fait écraser le pied par un veau de belle taille lors de sa descente du camion (en prenant la bête par la queue et par une oreille, mais bon, je manque un peu de pratique).
Les vaches, ce n'est pas mon truc; et pourtant ...
Heureusement, le sacrifice de la vache pour le veau et la viande, ou du veau pour la mère, n'est vraiment pas banal. Le plus souvent, on sauve tout le monde...
Des textes durs ?
Oui, comme mon boulot, ou le vôtre. Si mes textes peuvent un peu aider à casser l'image du vétérinaire ancrée dans la tête des gens, pour lui donner une réalité plus... brute, alors ce sera déjà pas mal. Comme les vôtres peuvent réconcilier les gens avec la réalité de la police après avoir trop visionnés Julie Lescaut ou les experts...
Pour rebondir sur l'aspect laitier vs allaitant, je confirme que ça n'est pas spécialement rare chez les laitières (ça dépend peut-être des races aussi? en ce qui me concerne, il s'agit surtout de Montbéliardes)
Sinon, pour faire dans l'originalité, la dernière matrice que j'ai remise (pas plus tard que la semaine dernière) n'appartenait pas à une vache mais à une femelle de renne!
Fourrure : Je dois avouer que ça, c'est original !
Je propose un titre de série possible :
Vétérinaire et assciés?, Ally Mac Fourrure ?, Hum Urgences ?. Le pilote commencerait par l'épisode de la matrice :)
J'ai été appelé pour ma part il y a quelques années par un éleveur dans les Monts du Lyonnais car une de ses vaches, qui avait vêlé la veille d'un gros veau, poussait sans arrêt et il avait peur qu'elle fasse un renversement de matrice.
Il avait mis des sangles pour retenir l'utérus et c'était assez efficace.
Avant de faire quoi que ce soit, j'ai, comme d'habitude, commencé par vérifier si ce qui se passait en dedans.
Et j'ai eu la mauvaise surprise de toucher le veau jumeau, mort depuis la veille, et qui avait commencé son emphysème post-mortem.
Ce qui explique bien aussi les efforts expulsifs !!
Après ABthérapie massive et découpe soigneuse du rejeton, elle a vécu quelques années et refait d'autres veaux.
Comme quoi, rien n'est jamais perdu et tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir :-)
Poulot, si tu nous lis, pense à **toujours** vérifier la matrice après un vêlage, même si le veau est gros.
Chez nous, c'est une vache déchargée.
Je crois que je vais faire un billet rien que pour l'inventaire de ces expressions. On pourrait voir aussi pour les termes désignant la vulve. Chez moi, les éleveurs l'appellent "la nature", et je sais que c'est assez répandu.
Ailleurs, on me parlait de "la naissance".
J'ai eu une chatte déchargée, j'ai enlevé la matrice et elle a survécu...
Pour la chatte, je n'ai jamais eu, mais je ne suis pas pressé...
Pas mal les Singlar blou ! (J'ai entendu classiquement que la vache avait fait la matrice, le ventre, voire la mère du veau. Et elles "mettent de la nature" lorsque la vulve se prépare au vêlage, tandis qu'elles "ont du rhume" signifie qu'elles ont de l'oedème mammaire.)
Ah il y en a quand même qui ont écouté !
C'est complètement dingue ce truc, on dirait un film d'horreur... quand j'imagine ces trucs sortir... berk!!
Sinon pour prendre du recul avec tout ça, utérus, matrice, etc... moi ça me faisait penser aux popples, vous savez ces petites peluches qui pouvaient être roulées en boule grâce à une poche située dans le dos, le fait de sortir la bête puis de la refaire rentrer..... heu, enfin bref....... donc je propose comme expression "la vache, elle a fait popples".............................. hum, dsl
C'est très bien se que vous avez marquer pour les eleveurs qui ne savent pas faire merci
Fourrure : Heuuuu... vous faites bien comme vous voulez, hein, mais je vous déconseille de remettre les matrices vous-même. Les plus faciles, juste sorties, pourquoi pas, le reste, ça demande une certaine expérience pour ne pas les abimer (j'ai du en remettre vingt ou trente avec le véto qui m'a formé avant de me lancer seul) ! Ce n'est pas avec mon billet que vous allez faire grand chose, ce n'est pas un manuel !
Personnellement, j'ai eu quelques fois des éleveurs qui me téléphonaient après avoir tenté de remettre une matrice un peu trop compliquée pour eux : deux mortes, le reste, je facture sévèrement plus pour les sutures et le boulot de dingue, qui aurait pu être si simple si ils n'avaient pas fait les @#& !
Vous me faites peur à laisser des messages comme ça.
J'ai vu une fois un renversement de matrice, mais brièvement et de loin. Mais, hier soir, c'était pendant presque 2h et en gros plan (bin oui, je tenais la torche...). Alors fallait déjà l'attraper car malgré la douleur, elle se défilait la pauvre...
Une fois bien attachée, pendant au moins 1h, le véto a tenté de remettre c'te matrice et la vache poussait malgré l'anesthésie et ressortait la matrice (et les pets qui vont avec!) Au moins 15 fois, il a essayé de la remettre et finalement, elle est restée en place. Couchée à 1h du mat', merci la louloute! aujourd'hui, elle se remet de ses émotions et le veau profite goulument du lait de sa mère. Y a pas que la vache qui a eu de grosses émotions...
je vous salut tous vous avez un tres grand courage et de volonté pour pratiquer ces defficultés.moi je suis un etudiant en medecine veterinaire en algerie et je voudrai bien savoir en ces truques surtout en ce qui concerne l anesthesie epidurale a la prochaine ça sera bien si tu aurais mettre des photos ou des video des scenes de traitements pour tout les animaux rencontrer pendant vos sorties .merci bon courage
Fourrure :
Bonjour !
Non, il n'y aura ni photo ni vidéo, en tout cas pas dans une optique "cours". Ce n'est pas l'objectif de ce site !
Tout cela s'apprend à l'école puis dans les premiers stages et années de boulot. Bon courage en tout cas.
Prolapsus vus chez des espèces différentes réçamment: une ponette (qui a survecu! Pas d'épingles mais un lavement à l'eau tiède une fois l'uterus en place), un lama (une lama? Quel est le féminin de lama?) et plus communément, des brebis.
Aussi (bonjour mes références!): un prolapsus utérin dans le dernièr épisode d'Urgences...comme quoi, cela arriverait aussi chez la femme.
Moi, j'ai toujours entendu "retournement de matrice".
Je me souviens d'une Suze, une grande montbéliarde très grande et un peu échalas, qui en est morte...
Ce qui est cool c'est sur les brebis parce qu'on peut les suspendre par les pattes arrières... Ca rentre mieux ^^
Sinon moi j'ai eu "torsion de matrice" mais je pense que l'éleveur était TRES stressé !
bjr Dr .ce que vous ecrivez me soulage de savoir que je ne suis pas le seul a a etre tt l tps plein de bouse car je fais la méme chose que vous mais dans des conditions plus périleuses du tier monde
Chez moi, retournement de matrice hier matin chez une jeune primipare allaitante de race nantaise, très rustique pourtant ; jusque là aucun problème lors des naissances en pâture ; mais le veau était gros, et la naissance prévue huit jours plus tôt... La vache a pu être conduite doucement dans la contention et la matrice rentrée par le véto dans les règles, après avoir été lavée au vin rouge !
La vache a l'air en bonne voie mais le pire était de voir la velle parfaitement conformée mais définitivement morte. Pourquoi???Lorsque je l'ai vue, le cordon ombilical n'était pas encore coupé. Seau d'eau sur la tête, Respirot, massage cardiaque, rien n'y a fait...
Chez moi, elles jettent leur porture...