Prescription et délivrance du médicament vétérinaire
jeudi 7 juillet 2011, 16:21 Un peu de recul Lien permanent
S'il y a bien une thématique à la mode en ce moment, c'est celle du conflit d'intérêt. Et celle-ci s'entrechoque actuellement avec celle de l'antibiorésistance, ce qui place les vétérinaires sous les feux de la rampe...
Pourquoi ?
Petit préambule
Pour bien comprendre ce dont je souhaite vous parler aujourd'hui, il faut savoir que les vétérinaires, en France (ce n'est pas le cas partout dans le monde) sont à la fois prescripteurs (ils rédigent une ordonnance après une consultation ou tout acte permettant de poser un diagnostic sur un animal ou un lot d'animaux) et délivreurs de médicaments (ils peuvent exécuter l'ordonnance, c'est à dire délivrer - vendre - le médicament). En ce qui concerne ce dernier point, nous différons des pharmaciens par une limitation très importante : nous ne pouvons exécuter que nos propres ordonnances, et non celles d'un confrère qui ne travaillerait pas au sein de notre clinique. Nous ne pouvons évidemment délivrer de médicaments à l'intention des humains.
Il est très important de rappeler également qu'un médicament, hors liste très limitée, ne peut être délivré que sur ordonnance, elle-même rédigée après l'établissement d'un diagnostic. Nous n'avons pas le droit de vous vendre un médicament pour un animal que nous n'avons pas soigné. Cette règle, autrefois peu respectée, l'est de plus en plus. Au risque de se faire traiter de profiteur par certains clients qui "veulent juste une pommade pour les yeux du chaton"... alors que l'idée qui a présidée à l'établissement de cette règle par le législateur est d'éviter la délivrance "sauvage" de médicaments.
Notez que cette règle de délivrance d'un médicament uniquement lors de l'exécution d'une ordonnance vaut également pour les pharmaciens (sauf exceptions), y compris pour des médicaments vétérinaires.
Un pharmacien, pas plus qu'un vétérinaire, ne peut donc vous délivrer une pommade pour les yeux du chaton s'il n'y a pas eu examen clinique, diagnostic puis ordonnance.
Un vétérinaire ne peut prescrire, et délivrer (cela vaut également pour le pharmacien) que des médicaments vétérinaires disposant dune Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) pour l'espèce concernée. Si je veux qu'un chien prenne de l'acide carbonifonique, connu sous le nom commercial vétérinaire Dragonal ("mais si, vous savez bien docteur, la pilule rose !"), mais également, sous forme de générique vétérinaire, sous le nom de Carbonix (plus appétant que le princeps, d'ailleurs), je rédige mon ordonnance, et j'exécute l'ordonnance en délivrant du Dragonal ou du Carbonix, selon ce que j'ai dans ma pharmacie. Je peux aussi envoyer mon client chez le pharmacien (ou mon client peut préférer y prendre le médicament, d'ailleurs), et le pharmacien pourra lui délivrer du Dragonal ou du Carbonix. Par contre, le pharmacien n'aura pas le droit de délivrer du Dragonix, l'équivalent humain contenant de l'acide carbonifonique, même si je prescrivais ce nom commercial, ce que je n'ai pas le droit de faire puisque cette molécule est disponible sous forme de spécialités vétérinaires.
Quand la molécule n'existe pas sous forme vétérinaire, et que son utilisation est justifiée et documentée, il y a des règles de dérogation, mais ce n'est pas le sujet.
Les enjeux
De nombreux intérêts gravitent autour de la délivrance du médicament vétérinaire.
Les premiers, soyons optimistes, sont sanitaires : les vétérinaires utilisent des molécules importantes, des antibiotiques notamment, qui peuvent être également utilisés en médecine humaine.
Les seconds sont évidemment financiers : le médicament vétérinaire est un marché qui pèse lourd. Il représente une partie de nos revenus, plus ou moins importante selon notre activité (chiens, chats ou bovins, voire productions industrielles). Et les pharmaciens aimeraient bien récupérer la délivrance du médicament vétérinaire, c'est une vieille bagarre au cours de laquelle les coups les plus bas sont régulièrement portés par l'une ou l'autre partie. Actuellement, les pharmaciens sont ravis de souligner que nous mettons en danger les antibiotiques. Bref...
Antibiorésistance ?
Le rôle de ces antibiotiques utilisés notamment dans les filières de production animale, dans l'apparition de souches de bactéries résistantes parfaitement capables de se développer chez l'homme, est sérieusement envisagé comme l'un des risques majeurs de l'apparition de ces antibiorésistances.
Utiliser des antibiotiques chez l'animal compromettrait donc la santé humaine en mettant en danger l'arsenal thérapeutique.
Je reste au conditionnel car les études sont contradictoires, mais je ne m'avancera pas plus sur ce sujet. Je préfère admettre que l'antibiothérapie chez l'animal est un facteur de risque, pour pouvoir plus tranquillement me concentrer sur ce qui m'intéresse vraiment : l'analyser un peu dans ses aspects pratiques, et voir comment le limiter au mieux.
J'évacue immédiatement la solution qui consisterait à interdire les antibiotiques chez les animaux. Personne n'y croit vraiment, et outre qu'une interdiction aboutirait au développement d'un spectaculaire marché noir, outre également les considérations liées au bien-être animal, il ne me semble pas plus judicieux de laisser des bactéries se développer librement chez des animaux de compagnie qui vivent, par définition, très près de nous, que chez des animaux de production que nous allons manger. Cela ne signifie évidemment pas qu'il faut faire n'importe quoi avec les antibios et les utiliser à tort et à travers, mais que les interdire purement et simplement est inenvisageable.
Interdire certaines molécules ? C'est déjà le cas. Les antibiotiques de réserve hospitalières nous sont inaccessibles, c'est très bien comme cela, et certaines molécules pourraient, pourquoi pas, être ajoutées à cette liste et "sorties" du régime commun.
Conflit d'intérêt
Là où je souhaite nuancer les prises de position extrémistes entendues ces dernières semaines, c'est sur le conflit d'intérêt qu'engendre notre double statut de prescripteurs et de délivreurs de médicaments. On nous reproche d'avoir intérêt à vendre, donc à prescrire, le plus possible, pour gagner plus de sous. Nous avons également intérêt à choisir les médicaments qui nous rapportent le plus d'argent au détriment de ceux qui nous en rapportent moins. Ça, c'est le discours de ceux qui sont préoccupés par les enjeux sanitaires, et de ceux qui prennent le train en route, mais pour des enjeux financiers.
Notre président de l'Ordre des Vétérinaires a une formule intéressante, mais un peu courte pour évacuer ce qui nous est reproché : "bien sûr qu'il y a un conflit d'intérêt, c'est pour cela que nous sommes une profession réglementée". C'est à dire : une profession qui n'a pas le droit de tenir officine ouverte (exécuter les ordonnances d'autres vétérinaires, avoir une vitrine), qui n'a pas le droit de faire de la publicité (même pas une insertion payante dans un annuaire, ou un panneau pour indiquer le cabinet dans le village), dont les médicaments doivent être tenus hors de vue du public, etc. Sans parler des règles déontologiques.
Oui, vendre plus de médicaments nous rapporte plus d'argent. Comme un pharmacien, d'ailleurs, mais qui arguera, avec raison, qu'il n'a pas le droit de prescrire et s'en tient donc à nos ordonnances (je serai vertueux et admettrai, par principe, que les pharmaciens comme les vétérinaires respectent parfaitement les règles relatives à la pharmacie vétérinaire... alors que tout le monde sait bien qu'il y a des "affairistes" - et des ignorants - partout). Cependant, dans un univers où les propriétaires d'animaux n'ont pas des moyens illimités (qu'il s'agisse d'animaux de compagnie ou de production), nous devons justifier la pertinence de nos prescriptions en regard de leur coût. Si j'ai le choix entre une vieille tétracycline (pas chère) et une quinolone de dernière génération (chère), et que j'en attend la même efficacité sur une indication précise, la première doit l'emporter. D'une part parce qu'elle est moins importante en santé humaine, d'autre part parce que cela coûte moins cher au propriétaire. Et les éleveurs sont très attentifs à nos factures ! Hors de question de facturer 60 euros d'antibios pour un panaris alors qu'on aura aussi bien pour 20 euros...
En fait, la question est de savoir si des considérations financières orientent nos choix. J'aurais tendance à penser que oui, mais pas dans le sens systématiquement "opportuniste" que l'on nous reproche. Oui, je cherche le traitement le moins cher pour une vache comme pour un chien. Et si j'ai le choix entre plusieurs, je choisis, une fois la question de l'efficacité évacuée, selon un équilibre entre le prix et la galénique (la présentation) du médicament.
Les labos nous suivent lorsque nous leur demandons des présentations qui nous permettent de vendre trois comprimés et non une boîte de dix, quand le chien n'en a besoin que de trois. Les labos nous suivent lorsque nous leur demandons des flacons de vaccins les plus petits possible pour coller à la réalité de la taille des lots de veaux dans les élevage. Bien sûr : celui qui sera le plus pratique et le plus avantageux gagnera le marché. Parce qu'ils savent que nos prescrivons et vendons ce qui est pratique et peu onéreux pour celui qui paye la note !
Non, nous ne vendons pas des médicaments pour vendre des médicaments. Oui, certains abusent : faut-il jeter le bébé avec l'eau du bain ?
Incompétence ?
Là où je suis, comme mes confrères, très amer, c'est que le discours ambiant, en plus de nous présenter comme des affairistes, tend à nous taxer d'incompétence. Il y a toujours là ce relent de supériorité des médecins envers les vétérinaires, patent dans un certain type de discours... ce qui a tendance à nous faire sortir de nos gonds, évidemment. Notre formation en pharmacie et législation n'es pas une simple formalité. Nous savons établir un diagnostic, et nous avons une connaissance étendue et attentive des relations entre pathologie humaine et animale. Nous avons nous aussi d'énormes modules de bactério, de génétique, nous ne sommes pas des sous-médecins, ni des sous-pharmaciens. Nous ne sommes pas non plus des surhommes. Nous sommes vétérinaires et nous aspirons à autre chose qu'une condescendance mêlée de mépris.
Chers médecins, aimez-vous que l'on vous caricature en usines à ordonnances-faites-en-quinze-minutes, esclaves de la communication des labos ?
Chers pharmaciens, comment prenez-vous ce qualificatif d'épicier qui vous colle souvent aux basques ?
Mon boulot, c'est le vôtre, et moi je dois justifier ma facture devant mon client. Je n'ai pas de sécu. Je ne vous reproche pas de l'avoir pour vous permettre de travailler tranquillement, je vous demande simplement de comprendre que cela oriente fortement nos choix diagnostics (examens réalisables notamment) et, pour ce qui nous intéresse aujourd'hui, thérapeutiques.
Un vétérinaire prescripteur, mais sans la délivrance ?
Cela existe dans d'autres pays européens, mais la comparaison directe n'est pas forcément pertinente.
J'en rêve souvent. J'y pense depuis des années.
Je veux dire : j'aimerais ne pas avoir à gérer ce foutu stock de médocs qui immobilise d'importantes sommes d'argent.
Devoir jeter les périmés, que j'ai évidemment payés.
Devoir "chasser" les impayés de mes clients quand je règle mes factures aux grossistes dans le mois qui suit.
Devoir me coltiner toute la législation qui va avec la délivrance du médicament.
Devoir immobiliser et payer une ASV pour réceptionner les commandes, les contrôler, les ranger.
Devoir me coltiner les reproches de clients "mais c'est moins cher à la pharmacie, mais celui là il l'aime pas je veux l'autre, mais si je vous rapporte la moitié du flacon de collyre, vous me la remboursez ?"
Nan parce qu'en plus, si un chien décède en cours de traitement, ou que je change de molécule en cours de route, je reprend et rembourse ce que je peux reprendre (avantage et inconvénient des médicaments vendus au comprimé...).
Je doute que le pharmacien le fasse. Non en fait, je sais qu'il ne le fait pas, puisque certains client sont essayé de me faire racheter des antibios vendus par le pharmacien...
J'aimerais que mes factures soient des notes d'honoraires relatives à mes actes. Je pourrais valoriser mon travail au lieu de consentir des remises sur une chirurgie d'un gros chien parce qu'avec les antibios pour 50kg, les gens ne peuvent plus se le permettre.
Ah oui, si c'est le pharmacien qui délivre et qu'il y a deux factures, je doute que les propriétaires d'animaux s'y retrouvent, financièrement. Car oui, j'augmenterai relativement le prix de mes actes... et le pharmacien ne vous fera pas 10% parce que vous prenez 5 vermifuges. Enfin, si j'ai des lecteurs pharmaciens, qu'ils ne le prennent pas mal et me détrompent si je suis dans l'erreur.
En plus, j'aurais peut-être moins de chèques différés et de paiements en 3, 5 ou 10 mois. mais au fait, le pharmacien, il acceptera ces arrangements ?
Et puis en fait, j'aimerais qu'on arrête de croire que j'essaie de profiter des gens au mépris de la qualité des soins et de la sécurité sanitaire. Alors, oui, j'aimerais que ce conflit d'intérêt disparaisse. Mais je ne crois pas que mes clients y gagneraient, je ne suis pas sûr que la sécurité sanitaire non plus. Et oui, à court terme, j'y perdrais sûrement. En tout cas, ça fait peur, et c'est pour cela que les vétérinaires montent au créneau, anticipent et mettent en place des nouveaux systèmes pour gérer ces risques (mise en place d'une super centrale de référencement dans le but de faire sauter les marges arrières, mise en place des visites sanitaires d'élevage pour encadrer la délivrance au comptoir...).
Je suis assez fier des vétérinaires, en fait. J'adore quand un client me dit que je suis plus sérieux que son radiologue sur la radioprotection, plus clair que son médecin sur une prescription, plus souple que son pharmacien dans la délivrance du médicament. Cela pourrait paraître mesquin, mais cela ne l'est pas, car ce ne sont pas des reproches que j'adresse à ces professionnels, que je respecte sincèrement et dont j'attends la même sincérité.
Je voudrais juste que l'on arrête de me considérer comme un irresponsable, un incompétent et un opportuniste, or notre profession a le chic pour se faire attaquer de toute part (et se tirer des balles dans le pied) : dans la définition de l'acte vétérinaire (conflits sur l'ostéopathie, la dentisterie équine, le comportement), dans le cadre de la délivrance... et nous avons, globalement, l'impression de récolter toutes les contraintes et bien peu d'avantages. Le tout pour un revenu qui stagne ou se casse la gueule, alors que le marché vétérinaire, au sens large du terme, n'a jamais été aussi florissant. Alors oui, je me plains, je sais que l'on va me le reprocher.
J'aimerais juste pouvoir continuer à faire mon boulot en paix, et à être respecté pour cela et pour les efforts que nous déployons dans le cadre de notre qualité de soins.
PS : je sais qu'il y a plein de trucs que j'aimerais ajouter à ce billet, déjà fort long. On verra en commentaires, ou alors j'éditerai selon vos remarques et questions.
Commentaires
Propriétaire d'animaux de compagnie, je dois dire que j'apprécie particulièrement de pouvoir prendre les médicaments sur place sans nouveau trajet pour aller à la pharmacie, le jour même lors de la consultation, à "l'unité" et pas sous packaging inadapté comme pour les humains (ex. boite de 6 cachets pour un traitement d'une semaine.. donc 2 boites...)..
Pour le traitement et son coût je dois dire que je fais totalement confiance à mon vétérinaire (sauf défaillance flagrante et répétée qui m'a conduite une fois à changer de vétérinaire...) et que ceux que j'ai croisés (au cours de mes différents déménagements ou vacances) ont toujours été consciencieux, et cherchant (a priori) à nous faire supporter le coût financier le plus faible...
Ma famille qui a une ferme (bovins + équidés) a la même analyse.
Et par contre j'ignorais le principe de l'auscultation par les pharmaciens mais je n'ai jamais eu besoin de venir avec mes bestioles dans une pharmacie pour acheter collyre ou autre...
Fourrure :
Non, évidemment ! Ce n'est pas au pharmacien d'ausculter et de prescrire ! Lui, son boulot, c'est la délivrance, suite à une prescription !
Voilà l'avis d'une cliente (et lectrice) de base... qui apprécie beaucoup la lecture de vos articles.
Merci à vous
tu trouves le vétérinaire cher? Dans ce cas ne prends pas d'animaux. Les gens n'assument rien de nos jours. Combien de fois j'entends "oui mais c'est cher le véto"
tu n'as pas un cerveau? Ah si mais tu ne penses jamais à rien? Tu n'anticipe jamais?
Marre de voir des animaux dans des états pas possible parce que hein ca coûte des ronds une visite chez un véto. Pis les vétos ils n'hésitent pas à gonfler la facture....
des têtes à claques les gens!!!
Je trouve normal et pratique que la délivrance des médicaments vétérinaires soit faite en direct après l’auscultation. Ayant pratiqué les urgences vétérinaires je n'aurais pas aimé devoir me taper 1h de trajet pour trouver la pharmacie de garde ouverte.
Pour ce qui est des gens qui vous prennent pour un "voleur", je pense que c'est notre société qui refuse de payer quoi que ce soit. (ben oui c'est la crise!!!) En hôtellerie aussi on a ce genre de remarque, les gens veulent payer leur chambre 20€ et avoir le service et les équipements d'un 4étoiles.
Bon courage et merci pour vos articles. ;-)
Moi aussi, je trouve ça pas mal que les vétérinaires délivrent les médicaments, c'est aussi la situation en Belgique. J'ai une grosse tendance à la procrastination, alors s'il faut amener la bestiole chez le vétérinaire puis trouver le pharmacien qui délivre le médoc, il est probable que son coryzha aura guéri tout seul le temps que je trouve mon courage pour ressortir acheter la boite de médicament ! Bouh, c'est mal, vilaine - je sais ! Je fais pareil pour moi.
Et pour ce qui concerne le prix... La première fois que j'ai emmené mon chat chez le véto, oui, j'ai trouvé ça cher ! ...Evidemment, sur le coup je n'avais pas réfléchi que les traitements ne sont pas en partie remboursés par la sécu, chose qu'ils sont pour les humains, ensuite ça m'a paru normal. Toujours cher, mais normal. Le second chat que nous avions adopté provenait d'un refuge et, à peine arrivé à la maison, déclenche des diarrhées sanglantes, et la plaque de galle qui était en train de guérir, en réalité, empirait de jour en jour... La blague a circulé longtemps dans la famille : ce chat nous avais couté aussi cher qu'un bloc de foie gras - et était beaucoup moins doux et agréable.
Tout d'abord merci pour vos billets savoureux et instructifs à chaque fois.
j'étais loin de me douter de toute cette législation entourant la détention et la délivrance de médicaments chez le vétérinaire.
J'ai toujours apprécié de sortir de chez mon véto avec les gouttes pour Minou et les cachets pour Médor, sans me poser plus de questions.
Il est cependant très clair que si vous (les vétérinaires) n'avez plus ce monopole de distribution, les honoraires vont augmenter, et la facture totale de soins va se révéler plus saler pour les propriétaire d'animaux.
Je suis médecin généraliste et je comprend votre coup de gueule (ça fait du bien des fois !), mais aussi vos contradictions et vos doutes. Nos métiers sont très exposés aux conflits d'intérêt qui peuvent venir de toute part et sous plusieurs formes (labo pharmaceutique mais aussi beau-frère par alliance éloignée kiné ou chirurgien...) ! Le tout est de se remettre constamment en question pour rester le plus intègre possible, au service de nos patients à 2 ou 4 pattes.
Il y aura toujours des gens pour médire, dénigrer, jalouser. Il y aura toujours des malhonnêtes, opportunistes, magouilleurs.
Pour répondre à votre question: non, il ne faut pas jeter bébé avec l'eau du bain. Mais allez dire ça à nos autorités sanitaires et décideurs politiques... Pas sûrs que, eux, déclarent ouvertement leurs conflits d'intérêt.
A bientôt !
Ayant une carte de fidélité chez mon vétérinaire pour mon cheptel de chèvres, mon cheval, mon chien, mon chat, mes enfants (ah non, pas pour eux pardon, je trouve cette solution très pratique. Je vais le voir et je repars avec ce qu'il me faut, autant qu'il m'en faut et je n'ai pas à courir ailleurs.
Je préfère tout acheter chez lui car je peux en discuter avec lui, ce qui est le cas pour les seringues, les aiguilles et tout le toutim.
je vais me sentir moins seule quand je passe mon temps à contredire sur les forums canins les gens qui râlent parce que :
* leur salaud de véto leur a vendu une fortune un médicament vétérinaire alors l'équivalent humain coûte 5 fois moins cher (ben oui c'est interdit)
* leur salaud de véto a refusé d'importer d'Espagne un médicament contre la leishmaniose interdit en France qui réserve la molécule à l'humain (ben oui c'est interdit)
* leur salaud de véto a fait payer une consultation alors qu'ils savaient très bien ce que leur chien avait et n'avait besoin que du médicament (ben oui, c'est obligatoire). et qu'on leur répond sur le forum mais va donc chez le pharmacien, il le donne sans souci (ben zut c'est interdit)
et je passe pour une conne quand j'achète plus cher mes antiparasitaires chez mon véto qui me fait des consultations pas chères, alors que je pourrais avoir les même pipettes et colliers beaucoup moins cher sur internet. parce que soit-disant mon véto s'en fout déjà suffisamment plein les fouilles sans ça. et le site internet il s'en fout pas plein les fouilles peut-être? et en plus il ne soigne même pas mon chien.
...les pipettes et colliers anti-parasitaires sont vendus comme des médocs par les véto ? C'est marrant, ça par contre, ça se trouve en pharmacie, en Belgique. Pas les trucs basiques d'animalerie mais les trucs dévastateurs comme les pipettes à coller sur l'arrière du crâne, hein. Et j'ai souvenir d'être passé chez mon véto en coup de vent, limite entre deux consultations, pour redemander une plaquette de pilules pour le chat - bon, c'est le véto qui avait ausculté le chat avant, et on était plutôt content qu'ils nous refourgue pas la boute à 100 euro d'un coup mais nous vende les plaquettes une à une, étant donné le peu d'optimisme que nous avions quand à la survie de la bestiole - qui a survécu bien plus longtemps que ce que le véto aurait cru possible. un aphorisme dit "les plus teignes partent en dernier" c'est vrai ! - tandis que d'autres médicaments pour le chat, on les a acheté en pharmacie et c'était des médicament "humains" : le chat avait un rhume, il mouchait et éternuait comme un fou, on lui a filé un sirop "pour enfant". Un truc qui goutait la fraise tagada. Trop content, le chat, trop content, les maitres qui doivent le lui filer à la seringue...
Bref, il me semble qu'il y a quand même un peu moins de rigidité en Belgique, et en y réfléchissant, je trouve que la solution française - concernant les antibiotiques en tout cas - est plus sensée.
Par contre, un truc m'interpelle : il y a des années - 5 ans au moins _ la pharmacie de banlieue parisienne devant laquelle je passais souvent à l'époque avait un grand cartel publicitaire pour des pilules contraceptives pour chat. J'imagine mal une pharmacie faire la pub d'un produit qu'elle ne peut pas vendre, pourtant. quelque chose a changé en 5 ans ?
Fourrure :
les pipettes, colliers antiparasitaires et autres pilules contraceptives sont des médicaments ! Ils ne sont pas anodins, peuvent être mal employés (aaaah, les intoxications de chats à la deltaméthrine, les chattes en pyomètres à cause de pilules mal employées...) mais font partie d'une liste d'exceptions qui peuvent être délivrées sans ordonnance (donc, chez le vétérinaire, mais aussi en pharmacie, en animalerie etc). Par contre, le pharmacien peut faire de la pub (quoique cela me paraisse curieux dans ce cas précis) en vitrine, pas nous...
Merci Fourrure pour ce billet !
Et je rajouterais ceci :
-à quel prix comme tu l'as dit, et combien d'actes devrons nous faire par jour pour "nous en sortir" si nous n'avons plus la délivrance de médocs ? A fortiori en équine, je suis loin de voir 25 patients par jour (ok, sauf campagne massive de vaccins !)...
-Acheter un vermifuge au véto, un peu plus cher qu'au pharmacien (merci les remises affolantes que les labos leur consentent par rapport à nous !), ne serait-ce pas aussi établir une relation plus forte avec son véto, qui lui, se déplacera à minuit pour un animal en urgence ?
-Et que dire du manque d'argent suite à l'application stricte du décret prescription/délivrance lors d'une demande au comptoir, jusque là acceptée (genre délivrance vermifuge, ou quelques sachets d'anti-inflmmatoires pour le vieux cheval arthrosique que l'on connait mais que l'on a pas vu en consult depuis plusieurs mois...) ? Car le client nous engueule, et file chez le pharmacien qui délivre sans ordonnance, lui ! Quel voleur, ce véto !
Bonjour Fourrure !
Tout d'abord, je souhaite vous remercier pour ce blog toujours instructif (et souvent très émouvant) qui me permet d'appréhender un peu mieux le métier de vétérinaire.
Je souhaite faire part de mon expérience en temps que propriétaire d'un petit lapin bélier qui a malheureusement eu pas mal de soucis de santé dans sa vie.
J'avoue que j'apprécie fortement, comme beaucoup, de repartir de la consultation avec tous les médicaments nécessaires pour soigner ma bestiole. Mais il est arrivé plusieurs fois que mon vétérinaire nous prescrive des antibiotiques pour bébé, à acheter en pharmacie ce qui est pratique dans les traitements longue durée ne nécessitant pas de visite de contrôle toutes les semaines. Mon véto n'est pas spécialement à côté de chez moi, il me faut 1h de route aller-retour pour y aller, quand ça roule bien (les joies de la région parisienne). Autant, je saute dans ma voiture quand mon lapin est mal, j'ai une absolue confiance en lui, en plus, je sais qu'il n'abuse pas sur les prix des médicaments, autant pour racheter un médicament déjà utilisé maintes fois, ça me motive moyennement.
C'est ainsi qu'une ou deux fois, j'ai dû aller acheter un antibio chez un véto près de chez moi que mon propre véto a appelé pour expliquer la situation. Je ne savais pas, à ce moment, que vous ne pouviez délivrer de médicaments sur ordonnance d'un confrère. Je serai plus compréhensive une prochaine fois (car je me suis faite rembarrée une fois et je n'avais pas compris pourquoi !).
Concernant le fait que le véto coûte cher, ça malheureusement... Étant très active dans la communauté lapinesque d'internet, j'entends souvent l'argument "on ne va pas emmener un lapin qui coûte 30 € (voire moins) chez le véto, ça coute trop cher" et ça me fait bondir... Pour reprendre l'expression d'un autre un peu plus haut, mon lapin m'a coûté bien plus qu'un bloc de foie gras (j'ai pas idée des prix, mais je pense qu'il en vaut quelques dizaines), mais c'est un tel bonheur de l'avoir que je ne regrette rien !
Quand on adopte un animal de compagnie, on assume.
Fourrure :
Les ordonnances peuvent être renouvelables, et renouvelées chez le pharmacien ! Pas forcément besoin de retourner voir votre véto pour une affection chronique déjà diagnostiquée et nécessitant un traitement régulier, sauf renouvellement et contrôle.
Plop,
Je prends les médocs des chats et chevaux auprès du véto. Sauf les vermifuges. Je lui fais totalement confiance.
Il y a quelque mois, mon véto m'a prescrit un médicamment extrêmement cher afin d'éradiquer une verrue sur un cheval, j'ai suivi ce conseil et finalement j'ai évité une intervention.
Je fais confiance à mon véto, j'assume mes animaux, je les fais soigner, vacciner ect
Juste un bémol:
S'il pouvait trouver un médoc pour que le chat arrête de me plomber mon tapis de corps d'oiseaux, souris sans vie le matin au petit dej ...je suis prenneuse ;)
Nous, nous avons de la chance, nous avons une vétote PARFAITE.
Elle explique longuement le pourquoi du comment des subtilités de la vente en cabinet véto des médicaments, le (petit) profit qu'elle en tire, mais le temps qu'elle y perd à gérer les stocks etc....
Bref, la situation est claire.
Elle prend le temps de parler (autant au maître qu'au minou-toutou-lapinou).
Elle y gagne, au final, car nous lui envoyons des clients qui se sont fait rembarrer ailleurs en demandant si ce n'était pas moins cher chez le pharmacien!!!
Même sur le forum d'Equivista, peuplé d'éleveurs de chevaux à chaque page, j'ai remarqué que les gens connaissent bien mal la législation sur les médicaments vétérinaires.
J'ai dû batailler ferme pour leur faire accepter que les vermifuges étaient des médicaments dont la délivrance était soumise à prescription. Il a fallu que je les oblige à regarder la mention rouge au dos de la boite.
Certains étaient même convaincus qu'ils avaient déjà acheté des vermifuges pour chat/chien en animalerie.
Cela montre déjà que dans l'esprit du patient/client, le médicament vétérinaire n'est pas un vrai médicament.
Quant au pharmacien, qui place les médicaments vétérinaires sur un présentoir, coté clientèle, en libre service, il m'a regardé les yeux ronds quand je lui ai dit qu'il devrait normalement demander une ordonnance à ses clients pour leur vendre ces produits.
Il y avait là des antibiotiques, vendus plus librement que le dentifrice homéopathique...
Et tous ceux chez qui j'ai mis les pieds m'ont vendus sans discuter divers produits pour mes chats et mes chevaux, parfois avec une ordonnance et parfois sur ma bonne mine.
Ceux qui me connaissent ont également accepté sans difficulté de me vendre des médicaments humains, parfois beaucoup, beaucoup moins chers que leur équivalent vétérinaire.
La doxycycline, par exemple, est environ 4 x moins chère pour le même dosage.
Peut-être devriez-vous expliquer Dr, les raisons d'une telle différence de prix, avec la TVA, et les accords Sécurité Sociale - laboratoires.
Quant aux laboratoires qui conçoivent et fabriquent les médicaments vétérinaires, j'ai le sentiment qu'ils sont encore plus rentables que les autres. Me trompé-je ?
A l'opposé, les vétos de ma clinique équine ont durci leur position. Il est effectivement plus difficile de leur demander les 5 sachets d'Equipalazone qu'on aime avoir sous la main. Et s'ils vous les délivrent, c'est accompagné d'une ordonnance.
Ils restent plus souples vis à vis de la délivrance des vermifuges, car je pense qu'ils ne veulent pas décourager les propriétaires de traiter leurs animaux.
Les vermifuges sont déjà couteux, s'il fallait y ajouter le prix d'une consultation et d'un déplacement, certains cesseraient de vermifuger ou bien ne respecteraient plus les calendriers, et on aurait plein de chevaux morts de coliques dans les prés.
Pour ce cas, le ratio bénéfice/risque est donc probablement largement positif dans le court terme.
A long terme par contre, je ne sais si on nous laissera encore longtemps utiliser ces molécules...
Lled
Nous sommes un couple de vétérinaires qui exerçons en Belgique, moi en canine et mon mari en rurale. N'ayez crainte! Nous sommes aussi soumis à une législation très stricte en ce qui concerne la prescription et la délivrance de médicaments. Nous sommes contôlés régulièrement sur le stock, la conservation et la délivrance. Même en canine à chaque Antibiotique vendu je dois justifier un diagnostic. J'ai heureusement cette chance ne ne pas devoir faire d'ordonnance en triple exemplaire de ne pas être obligée de signer un DAF, numéro de lot, numéro de boucle... à chaque bête que je pique comme nos confrères ruraux .
Merci Fourrure, comme d'habitude, vous avez toujours le mot juste.
Je suis infirmière; quand je vois que pour les humains un flacon de facteur de coag coûte 30.000€ ou qu'un séjour de 3 semaines - un mois en réa peut avoisiner les 60.000€ (voir bien plus) je me dis que vraiment, le véto c'est pas cher! Et que mes vétos sont vraiment sympa de me faire des réductions sans que je ne demande quoi que ce soit (l'autre jour ma véto ne m'a même pas fait payer l'écho vésicale de contrôle de mon chat qui fait des cystites idiopathiques, j'étais presque gênée...).
Un peu dans le même sens que Kiara, combien d'entre nous savent vraiment combien coute un acte médical, en gros combien la sécu va le payer ?
De plus le marché du médicament vétérinaire est beaucoup plus petit (en volume)qu'en humaine pour des prix de R&D équivalents, du coup les prix en santé animale sont souvent plus importants.
J'ai une pension pour animaux et dans cette même ville il y a 3 cliniques vétérinaires qui m'envoient leurs clients. Les réactions par rapport aux prestations, coûts et éventuels conflits d'intérêt dépendent de la façon dont ils sont reçus plutôt que du résultat et du prix. Les vétos pratiquent les mêmes prix mais les clients qui se plaignent du prix d'un rappel de vaccins sont ceux qui sont expédiés en 5 minutes. L'année suivante ils ont changé de véto et payé le même prix mais le véto a pris une heure de consultation, pesé l'animal, écouté le client et ils viennent chez moi contents de la recomandation. C'est l'empathie réel pour l'animal qui rend le prix acceptable même si c'est cher pour un budget donné. Le conflit d'intérêt je n'en entends jamais parler. Il est pratique de trouver tout sur un même lieu et ce pour tout le monde. Moi ce qui me dérange profondément c'est le rôle toujours plus important que jouent les assistantes vétos qui font systèmatiquement barrage à une conversation avec les vétos au téléphone, qui reçoivent et écoutent le client et suggèrent de donner tel ou tel médicament, d'essayer tel ou tel nouveauté. Elles sont prescripteurs. Travaillant sur RDV, il n'y a jamais de possibilité de consultation le jour de la prise de rdv et donc le client ressort avec des médocs en attendant le jour de la consultation. Inacceptable (elles doivent avoir des actions sur Zylkene!). Etant moi même une professionnelle diplômée universitaire, j'ai entendu de ces aberrations qui font froid dans le dos. De plus une partie du fond de commerce devient la vente de croquettes et la de nouveau on culpabilise les clients si ils donnent des marques commerciales avec un barratin peu éclairé mais un aplomb extraordinaire; Résultat j'ai des clients qui arrivent avec des paquets de croquettes Royal Canin ou bio, et 20 minutes aprés l'arrivée de l'animal qui n'a pas trop digéré il vomit des croquettes multicolores. Ils ont hontes de dire qu'ils nourrissent leur chat avec des Friskies alors que l'animal est en parfaite santé.
Le rôle d'une assistante c'est de prendre rdv, prendre le temps d'écouter la détresse (ce que le véto peut pas tj faire) et rassurer et non pas vendre à tout prix quelques choses parce là vraiment on a l'impression d'être une vache à lait qui attend la traite!
Merci une fois encore Fourrure pour ce billet à la fois clair et complet... je ne peux que souscrire à l'ensemble des arguments que tu avances et tout particulièrement à tes conclusions.
Il est dommage que notre profession pèche par un manque de communication en direction du grand public - d'un point de vue institutionnel j'entends car je me plais à penser qu'un blog comme celui-ci contribue à mieux nous faire connaître...
Bonjour,
Je me demandais d'ailleurs pourquoi mon vétérinaire a affiché cette information depuis fin d'année dernière ? Il y a eu une augmentation de contrôles ?
La seule et unique fois où j'ai pris des médicaments chez un pharmacien (pour une blessure superficielle mais douloureuse un dimanche), j'ai failli perdre mon chien (ben oui le pharmacien m'a soutenu, malgré mes doutes, qu'on peut donner 10mg d'ibuprofène/kg à un chien qui a une MICI).
J'ai fini chez mon véto avec une facture très élevée et surtout une bonne engueulade :-s
C'est pas que je voulais pas aller chez le véto de garde, c'est que le véto de garde, je ne le connaissais pas du tout. Et le déranger pour un coup de croc...
Sinon je prends TOUT chez mon vétérinaire parce que j'ai le CONSEIL qui va avec ;-) Il sait quel vermifuge il faut donner et à quel période... Lui, il sait quels médicaments tel ou tel chien peut prendre ou pas.
De plus, rien ne l'y oblige mais si j'ai besoin de 5 cachets, il ne me vend pas une boite de 30.
Je trouve vraiment appréciable qu'il dispose d'une pharmacie et je trouve plus que légitime, qu'il soit le seul à prescrire quoi que ce soit car il est le seul à avoir ausculté l'animal.
Après le prix, ben ouais, mais je n'ai jamais eu le sentiments d'être volée. Parfois ça chiffre, mais bon il n'y peut rien, il fait son boulot (soigner), je respecte ma part du contrat (je paye).
Après je pense qu'il y a une question de rapport du maître à son animal (le prix de sa vie en quelque sorte) et de la confiance en son vétérinaire.
Ma petite expérience :
Je suis allé chez le véto "mon chat a un coryza "...il éternue , coule des yeux...j'ai posé mon diagnostic... "trop facile cqfd" la personne en face de moi m'a donné les antibios oups
-autre.. rendez vous en règle visite puis les médocs (génial ma petite tablette à l'unité) mais avec les chats il y a de la perte donc pharmacien pour avoir le même médoc avec ordonnance...rien ils n'avaient pas. Donc elle a sorti un "livre" pour me conseiller un médoc humain à diviser par "1112222" j'sais plus ;-) pour mon chat...
Sincèrement les professionnels de la santé (humaine ou animal) ça fait peur. Faut pas être malade ....
Suite à Nico: En plus, pour un principe actif, la version vétérinaire est souvent adaptée à l'espèce: avec des gouts facilitant la prise orale, injectable longue action pour éviter la guerre propriétaire-animal récalcitrant. L'amoxicilline est prescrite pour l'homme et l'animal, certes, mais le petit gout de viande en plus de la spécialité vétérinaire, c'est juste pour Médor ou Minou.
Kajou: je n'ai rien compris à votre affaire. Vous savez tout d'avance, mais ces imbéciles de professionnels de santé veulent pas vous donner ce que vous voulez à la dose et en nombre voulu, et ça vous fait peur? Moi, ça me rassure.
@Grr c'est pas grave ! juste mon expérience proprio /véto .
( et non j'sais pas tout d'avance, et oui il y a des "imbéciles" qui ont en charge une vie, et à qui il faut faire confiance...) Et je respecte énormément les vétérinaires qui font correctement leur boulot.
@ Grr : je ne savais pas qu'il y avait aussi des LMR en médecine humaine !
Par nos monts helvétiques, les vétérinaires délivrent aussi la plupart des médicaments. Heureusement, car les pharmaciens n'ont en général aucun médicament vétérinaire en stock. Je suis éleveur de chiens et ai plusieurs vétérinaires (selon la spécialité de chacun). Un vétérinaire qui délivre les médicaments, c'est juste vital! Un dimanche, avec une portée qui venait de naître et refusait de téter, j'ai particulièrement apprécié le fait que mon vétérinaire spécialiste des chiots avait en stock du colostrum de synthèse et tout ce qu'il fallait pour donner le coup de fouet nécessaire pour que les chiots s'en sortent. Un pharmacien de garde n'aurait pas eu ça, et les chiots seraient morts. Mon vétérinaire m'a sauvé la portée, et tant pis si ses médicaments valaient le prix de l'uranium enrichi: chaque chiot sauvé est maintenant adulte et se porte à merveille. Sur cette portée, mon vétérinaire a gagné un petit peu d'argent, moi rien, mais les chiots ont gagné la vie. C'est ce qui compte.
Enfin, j'apprécie particulièrement le fait que les vétérinaires vendent le médicament à l'unité. Quelle économie, quand on en a besoin de trois pilules, alors qu'une boîte en compte 30.
Mon pharmacien ne m'a jamais fait de rabais; mon vétérinaire principal, lui, me fait 10%. Et surtout, il ne facture qu'une consultation quand je débarque avec 10 chiots à vacciner.
«Devoir jeter les périmés, que j'ai évidemment payés.»
À propos... La clinique gratuite de stérilisation que nous organisons dans notre petit coin reculé du Mexique cherche du fil de suture périmé (mais pas trop, hein :-).
Comparaison géographique : Au Québec, le vétérinaire prescrit et vend, lui aussi. Le pharmacien, par contre, vend à l'unité. Les médicaments sont vendus en vrac; 28 comprimés si c'est en février qu'on en a besoin, 31 en juillet.
Pour les vermifuges du troupeau (pas pour les cas isolés) notre véto passe par le GDS (groupement départemental sanitaire). Cela revient moins cher à l'éleveur, le véto qui ne touche pas un centime sur la transaction préfère ce système.
Je ne sais pas si cela se fait ailleurs.
Mon mari est généraliste et je peux t'assurer que certains le voient aussi comme une usine à ordonnances. Ils viennent pour un RDV, ils sont quatre malades... et ne veulent payer qu'une consult parce qu'ils ont tous la même chose (ou pas). Ils viennent pour 3 trucs différents, à prendre en charge en 1/4 d'h. Un vaccin, ça prend 10 minutes, un dépressif 3/4 d'h. Ils se plaignent que le docteur ait du retard... Ou encore, sur le pas de la porte, après avoir montré leur petit qui a la gastro: "au fait docteur, je voulais aussi vous demander un certificat pour le sport... ou vous montrer ma cheville qui me fait mal..."
Si les vétos "valent moins" que les médecins, les généralistes sont des quiches comparés aux angiologues. Peu importe que la médecine générale soit une spécialité.
Pour revenir au sujet, moi aussi j'apprécie énormément de sortir de chez le véto avec les médicaments, en nombre adapté et pas par boîtes de 30, avec le conseil bien sûr, et par des personnes qui savent ce que c'est qu'un animal:-p
Bonjour. Ce billet tombe bien, ou mal... : mes parents, qui n'y connaissent rien, se sont vu "refourguer" par leur vétérinaire 3 boites d'Epileptyl (soit 51 euros pour de l'eau sucrée, placebo pour chien) dans l'indication amusante de "cauchemars du chien" (crises convulsives suspectées ???) : je suis scandalisé ! Je leur ai d'ailleurs conseiller de changer de crèmerie...
Je crois qu'il n'y à pas grand chose pour la défense de la vendeuse.
Fourrure :
Moi et l'homéopathie...
@ ksk : en Bourgogne les antiparasitaires sont également vendus par le GDS, par contre, je pense que le véto touche un petit quelquechose au passage
"je rédige mon ordonnance, et j'exécute l'ordonnance en délivrant du Dragonal ou du Carbonix, selon ce que j'ai dans ma pharmacie"
Hola, Bijou!
Si Carbonix est la spécialité vétérinaire, je te rappelle que tu n'es même pas censé détenir du Dragonal si c'est la spécialité humaine; alors, la délivrer, même assortie d'une ordonnance en bonnet-difforme(comme disait Bérurier), c'est prendre quelques libertés avec la législation, ce que tu nous expliques d'ailleurs fort bien dans la suite du paragraphe!!
Y'a pas un peu comme une contradiction???
Mais, bon, passé ce détail, il y en a un autre brièvement évoqué par "Eau de Source", c'est l'existence d'une certaine "Taxe à la Valeur Ajoutée" d'un montant de 19,6% que nous ponctionnons au client, aussi bien sur les actes que sur les médicaments, alors qu'elle oscille entre 2,1 et 5,5% sur les médicaments humains... Je n'ai pas d'exemple de pharmaciens qui surtaxent les médicaments humains délivrés aux animaux alors qu'ils devraient le faire pour complaire à Bercy!
TVA qui d'ailleurs ne s'applique pas à la consultation d'un médecin!!!
AAAAH, Monsieur Bercy! N'en voilà donc un qui aurait tout intérêt à ce que l'on vende un max de médicaments, et des bien chers, en plus!
Fourrure :
Pour les noms des spécialités, je n'ai peut-être pas été très clair, comme le souligne le commentateur suivant. J'ai essayé d'améliorer le paragraphe.
Et oui, la TVA change aussi beaucoup de chose, et je n'ai jamais entendu parler d'un pharmacien modifiant, lors de sa délivrance, la TVA d'un médicament humain pour un animal.
Naaan Rollin,
Dragonix est la spécialité humaine.
Dragonal c'est la spécialité vétérinaire et Carbonix le générique vétérinaire.
M'a fallu un moment pour piger aussi quand j'ai lu l'article.
Fourrure :
Mais personne n'a trouvé ma subtile référence, par contre, je suis déçuuuuu.
AAAAHH
OKKKAY!
Un chouia pervers, quand même!
Fourrure :
Certainement moins que la législation en la matière.
Moi, de par mon métier je suis confrontée à pas mal de vétos (à peu près tous les cabinets du pays).
Je suis vraiment contente que le véto les délivre, les médicaments ! quand je débarque entre deux tâches, parce que j'"en ai une chez Monsieur truc qui a un trayon comme ça ça et ça, d'ailleurs regardez j'ai pris une photo" et que je repars avec une pommade et SURTOUT les conseils pour gérer la crise, ça me soulage énormément.
Le fait d'avoir aussi les médocs sur place quand il vient en consultation, c'est précieux. J'ai pas forcément le temps de courir partout pour aller tout chercher.
Et surtout, maintenant, ils me connaissent, savent qui je suis, et la ferme (je vais chez les vétos qui "correspondent" aux fermes) aussi, et y'a d'ailleurs un compte : ça me fait tout ça de temps et d'énergie gagnée.
Par contre, maintenant, je les connais aussi : je sais que dans tel cabinet, y'en a un qui n'aime pas les vaches, et qui est plus commercial que soignant : il essaye toujours de refiler un max de produits même si on a rien demandé. Sur tel autre, les vétos sont gentils, certes, mais pas hyper compétents ; ça fait mal au coeur mais c'est comme ça.
Et enfin tel autre cabinet, c'est "LA" référence du coin en quelque sorte, et quand j'ai besoin d'un conseil, c'est eux que j'appelle.
Ceci dit, la délivrance des médicaments, si c'était en pharmacie, je sais pas ce que je ferais.
Ma liste de numéros et adresse serait un peu plus longue chaque fois, que chaque agriculteur m'ajoute le pharmacien chez qui il a un compte ?
Merci pour ce billet, j'ajoute ma voix à celles des gens très contents de leurs vétérinaires.
J'ai 3 chats, dont un qui se bat et surtout se blesse beaucoup. Entre mars et juin, j'ai dû l'emmener une bonne dizaine de fois chez le vétérinaire, qui essaye au maximum de ne pas me faire payer trop cher, entre les consultations, les radios, les anesthésies, les opérations et j'en passe. Et je suis aussi très contente que ce soit mon vétérinaire qui me délivre les médicaments.
Par contre je suis un peu étonnée par ce que vous dites en préambule : le dernier problème du chat en question a été une infection entre 2 vertèbres de la queue. Risque d'amputation, antibiotiques à haute dose pendant 6 semaines, et justement, le vétérinaire m'a prescrit un équivalent humain d'une molécule existant en spécialité vétérinaire, tout simplement parce que si j'avais eu la spécialité vétérinaire, j'aurais dû faire avaler à mon chat 6 gélules par jour pendant 6 semaines (ça fait beaucoup de gélules, le chat est cool mais quand même). J'ai donc couru les pharmacies (4 au total) qui ne disposaient pas du dosage souhaité (apparemment peu prescrit par les médecins), et j'ai dû le commander. En attendant, je suis retournée chez le vétérinaire, et j'ai donc administré les fameuses 6 gélules quotidiennes à mon chat, à grand renfort d'enrobage dans du fromage de chèvre, le temps que la commande arrive en pharmacie. Bref, tout ça pour dire qu'aucun pharmacien n'a eu l'air de trouver problématique une ordonnance vétérinaire d'un médicament pour humain... ??
Au fait, l'histoire finit bien, mon chat a gardé sa queue. :)
Fourrure :
Le pharmacien prend ses responsabilités ! Par ailleurs, si un médicament n'existe pas sous une forme adaptée, ou n'existe tout simplement pas, dans la pharmacopée vétérinaire, il est tout à fait possible et autorisé de prescrire des médicaments pour humains (il y a tout un corpus de règles pour ça, avec plein d'exceptions).
Je suis intriguée. T'es fan de fantasy, alors c'est une référence à un bouquin avec des dragons? Hmmm.
Ou c'est un truc pas du tout litéraire du style le dragon(ix) carbonise(x)?
Y a un rapport avec acide carbonifonique?
Oooooh, chuis piquée!
Très intéressant ce billet !
Je suis à la fois propriétaire de 2 chiens "à misère" et préparatrice en pharmacie.
J'ai donc le point de vue des 2 côtés.
Une seule chose me chiffonne. Certes, la praticité d'avoir les médicaments en sortant de consult' est indéniable, mais le prix sincèrement, c'est parfois impressionnant.
Juste pour exemple, une de mes patiente humaine est venue une fois pour un "dépannage" de fortekor, avec ordo et touti quanti. Ordo qui comprenait une petite dizaine de médicaments vétérinaires pour diverses pathos dont souffrait son très, très vieux caniche. Après un rapide calcul (en commandant les dits médocs chez le grossiste, donc pas de remise particulière et en appliquant un coeff sur PHT plus que rentable), ma patiente économisait quasi 100 euros par mois en se fournissant chez nous.
J'imagine quand même que les vétérinaires, du moins les grosses cliniques commandent en direct et en plus grosses quantité qu'une officine, il doit bien y avoir quelques remises des labos.
Pourquoi donc les prix sont si différents ? D'autant que les vétérinaires peuvent eux déconditionner les boîtes, choses qui nous est interdite (ou peut être que je me trompe sur ce point).
Idem pour la cortisone de ma chienne, traitement à vie, que je payerais presque 3 x le prix si je la prennais chez ma véto.
En revanche, je suis totalement d'accord sur la délivrance d'autres spécialités tel que collyres/AB etc, qui ne devrait pas être donnés sans une consult suivi d'une ordonnance, chose qui malheureusement est fréquent en officinal.
Un peu hors sujet, mais concernant l'emploi de médicaments humains pour les animaux, je suis amenée à donner de la ciprofloxine à mes chats, qui ont une bordetella chronique résistante à la plupart des antibiotiques vétérinaires habituels.
Ma pharmacienne me prépare (sur ordonnance) des gélules à partir des comprimés d'antibiotiques de façon à adapter le dosage.
A cette occasion, j'ai pu constater que les gélules sont bien plus faciles à administrer que les comprimés habituellement prévus pour les chats, bien qu'elles soient un peu plus grosses.
Passées dans un peu d'huile d'olive, elles glissent très facilement au fond de la gueule. Je préfère ça 100 fois aux tout petits comprimés qui restent collés au doigt ou que l'on perd de vue derrière une babine et qui finissent recrachés sous un coussin du canapé...
Fourrure :
La ciprofloxacine est un métabolite actif de l'enrofloxacine utilisée en médecine vétérinaire... et pas plus efficace ! Et oui, les gélules ont certains avantages lorsque la prise "de force" reste la seule solution.
Les visiteurs ;-)
Fourrure :
Le point pour vous. Et heuu, non, il n'y avait rien à gagner.
A Grr:
Cette fois, c'est bibi qu'a compris la vanne!
Enfin à moitié...
Le Dragonal, ma chère, ce sont les p'tites boules roses qu'il faut faire ingurgiter à "Cousin Hube!", un peu contre son gré, vu qu'il est tout perplexifié de s'être fourvoyé dans les couloirs du temps, perplexifitude qu'il aurait tendance à combattre à grands coups de Durandal (Version frenchy de l'Excalibur)ce qui fait un peu désordre pour la Maréchaussée moderne...
Par contre, pour le Carbonix, chuis un peu sec...
J'ai pas dû mater le bon film...
Amicalement.
Fourrure :
Non, après le Dragonal, j'étais un peu sec en molécules de fantaisie. Du coup par association d'idées, je suis passé à la carbonite, qui est un brin plus radicale pour faire tenir les excités tranquilles. Mais bon, si on commence à explorer mes associations d'idées, on risque de se faire peur.
Aaaaahhhh...j'étais vraiment à côté de la plaque. Faut que je revise les classiques.
Dragon crache du feu donc carbonisé "carbonix" lol
et que dire des ventes non régulées sur Internet.
Comprenons nous bien : moi, mes vétos je les adore.
Toujours là pour assurer, même en cas de grosse catastrophe comme l'autre Lundi de Pâques, où il a fallu perfuser ma vieille jument fourbue au milieu du pré .
Jamais avares de conseils qui ne leur rapportent rien financièrement, et un suivi, pour mes 2 chevaux et ma chienne, que j'estime supérieur à celui effectué pour moi par mon médecin traitant.
Et pourtant ... j'avoue leur faire régulièrement des infidélités qui s'expliquent par quelques chiffres.
ma chienne atteinte d'une dysplasie de hanche évoluée, a, à 6 ans, l'arthrose d'un chien de 12 ans. Pour essayer de retarder l'évolution de cette dégénérescence je lui donne chaque jour un traitement qu'elle prendra à vie et qui est relativement cher.
La même boite de comprimés m'est proposée à environ 90 euros à la clinique vétérinaire, à environ 80 euros à la grosse pharmacie du coin qui a un important rayon animaux et où l'on est servi, soit dit en passant, non par des pharmaciens mais par des techniciens en animalerie ! et à … 36 euros sur Internet ( 41 euros avec les frais de port ).
Le calcul a été vite fait et j'ai commandé une boîte sur ce site britannique en me demandant ce que j'allais recevoir : médicament périmé ou ersatz de l'original ou même … rien du tout.
La surprise a été bonne et j'ai reçu ce que j'avais commandé. Mais pour une bonne expérience sur un site sérieux combien de personnes se sont faites avoir ?
Car là aucune ordonnance, aucun conseil de professionnel ( vétérinaire ou pharmacien) sur les dosages ou les interactions, aucune garantie de ne pas recevoir une contrefaçon, on sait ce que cela donne en pharmacie humaine mais qu'en est il en pharmacie animale ?
Bravo pour avoir le courage de poser ce problème de votre profession !
D'abord, pour sourire, je vous suggère de faire remarquer que vous ne prescrivez pas d'arrêts maladie... C'est pour sourire, je ne veux pas jeter d'huile sur le feu !
Comme tout éleveur, je peste en recevant la facture véto chaque mois ! Le contexte de l'élevage explique peut être les choses... Mais il faut dépasser ce stade et analyser la situation ! Il est clair que la rurale est en danger de disparition, preuve en est avec l'arrivée quasi exclusive de vétérinaires belges dans notre région en remplacement de vos collègues français ! Les conditions de travail et les résultats financiers y sont sans doute pour beaucoup ! Cela a changé le rapport et la perception des éleveurs vis à vis de votre profession ! Je sais que pouvoir compter sur une intervention dans les minutes qui suivent pour un renversement de matrice par exemple a un prix légitime !!! Je note au passage que maintenant, en cas d'urgence médicale la nuit, je dois faire le 1. et attendre puisque j'habite à plus d'une demie heure du centre d'urgence... Les animaux sont donc mieux soignés que les hommes ici. D'autant que la notation des urgences ne sont pas glorieuses dans le coin, sauf pour un service ! Mieux vaut prendre sa voiture et téléphoner en route quand c'est possible... Garder cette disponibilité me rend responsable de ma façon d'agir, pour déranger à bon escient afin de ne pas rendre votre métier pire qu'il n'est ! C'est donc dans la relation humaine que tout se joue, plus que sur la "réglementation de la profession " ! Mais relation humaine veut dire, individus donc hétérogénéité des réactions ! Et le raisonnement de l'un par rapport à d'autres varie beaucoup ! On sent bien que tous n'ont pas la même relation à l'argent. Aucune règle ne permettra de corriger cela !
Par rapport à la vente en pharmacie , je reviens à l'exemple médecine : Après 20 h, je dois passer par la gendarmerie pour aller à la pharmacie de garde à 20 ou 30 km suivant les jours !!!! A supposer que la gendarmerie de garde ne soit pas dans le même village que la pharmacie de garde, me voilà parti pour le tour de la région... Donc le mieux est d'aller aux urgences en ville. Une fois l'attente aux urgences vaincue, c'est la course au commissariat de la ville puis à la pharmacie de garde... De quoi passer la nuit sur la route ( J'ai donné pour mon fils il y a pas longtemps )!!! J'ai donc tout intérêt à ce que vous gardiez la vente des médicaments. Je trouve un peu facile d'ailleurs le schéma de pharmacies qui ont un rayon vétérinaire : En concurrence aujourd'hui avec vous, ils prennent sur leur marge... En feront ils autant une fois obtenue l'exclusivité de la vente de médicaments vétérinaires ? Je connais la réponse !!! Par contre, je note qu'un ami véto est entré dans une sorte de coopérative montée avec un GDS ! Il est dépositaire du stock de médicaments mais n'assume pas le financement ! Il touche une marge définie et constante à chaque vente et profite de prix de gros. C'est un exemple qui a sans doute ses limites ! Le gros problème vient des politiques des labo !!! Je suis très bien placé pour connaître leurs stratégies commerciales en médecine ! C'est un scandale...J'imagine qu'il en va de même en vétérinaire. J'en ai fait l'amère expérience avec le vaccin FCO cet hiver !
Je voudrais juste insister sur un point pour ne pas allonger ! Les antibiotiques... C'est probablement un des vrais enjeux de sécurité sanitaire ! Il faut que vous soyez les seuls à les prescrire et même à les vendre pour les animaux ! Même s'il faut instaurer une marge bloquée pour éviter les dérives. Je suis atterré par le comportement de certains éleveurs qui donnent à tout va et cela doit être pire pour les animaux de compagnie ! Il faut éduquer : Ce ne peut être systématique et il faut lutter contre l'idée que "cela ne lui fera pas de mal " Votre rôle est déterminant ! Il n'y a qu'un passage par vos compétences qui puisse réguler. A condition de ne pas pratiquer l'acharnement thérapeutique sur les animaux, ce qui est un autre problème...
Tout se résume à la capacité d'être responsable de chacun ! Aucune loi ne peut être satisfaisante...
@Bob En tant que proprio, oui la logique est de prendre les médocs chez le véto (plus pratique)c'est ce que je fais "automatiquement" mais je me sens obligé de le faire car je sais qu'à la pharmacie, va falloir commander le médoc (ouais c'est rapide mais pour un traitement à faire de suite).
"...les chattes en pyomètres à cause de pilules mal employées...)" Est-ce le proprio qui ne sait pas "employer" cette pilule contraceptive ou est-ce vraiment une "saloperie" qu'on ne devrait pas utiliser ?
Fourrure :
La pilule pour chattes est un moyen de contraception temporaire qui ne pose pas de souci particulier si il est employé... temporairement. Quelques années au plus, et ni une fois que les chaleurs ont démarré, ni lorsque la chatte est gravide. C'est surtout dans ces deux derniers cas que des effets indésirables (notamment infections utérines) apparaissent.
"...Je suis atterré par le comportement de certains éleveurs qui donnent à tout va et cela doit être pire pour les animaux de compagnie !..." là je ne pense pas que le proprio d'un animal de compagnie qui donne un antibio à son york pèse bien lourd par rapport à l'éleveur qui en donne à son troupeau destiné à la conso humaine ou autre ?
Fourrure :
Les problématiques sont un peu différentes.
Dans l'élevage, la question se pose surtout sur les résidus d'antibiotiques (mais ça, si tout le monde fait bien son boulot, c'est parfaitement géré) et sur la sélection de souches de bactéries résistantes qui peuvent ensuite se répandre dans l'environnement (et pas tellement dans les produits destinés à la consommation humaine qui ne sont pas censés être contaminés par des bactéries).
Pour des animaux de compagnie, la question se pose lorsqu'un animal peut transmettre certaines de ses bactéries à son entourage humain, ou que certaines de ses bactéries apprennent à celles des humains à résister.
Dans les deux cas, il y a un risque, et je n'ai pas connaissance d'études les comparant (le premier étant bien plus étudié que le second). Dans ma pratique quotidienne, je pense que mes clients observent correctement mes traitements, et je ne pense pas que le risque soit supérieur pour l'un par rapport à l'autre.
Je fais aussi partie des "contents-de-leurs-vétos" bien que leur ayant laissé 1,5 fois mon salaire ces 6 dernières semaines. Oui, c'est cher, mais avoir des animaux, c'est un choix, et une responsabilité, et faut bien assumer.
et comme souligné, si c'est moins cher pour les humains, c'est une histoire de SECU !
Et bien sûr, je ne serais pas aussi satisfaite de brûler mes revenus ainsi si j'avais le sentiment d'être prise pour une vache à lait = mes vétos ont su gagner (et conserver) ma confiance.
c'est malheureusement vrai que des vétérinaires exagèrent sur les prix, la vente des médicaments ne devrait etre qu'un a coté (et un service au client ) mais pour certains c'est un gros revenu. nous ne sommes pas ( en tant que vt) concurrents des pharmacies mais complémentaires. le marché vétérinaires des médocs pour animaux de compagnies , c'est quasi rien par rapport aux médicaments humains. et l'élevage industriel des cochons,volailles, poissons augmente le risque de créer des bactéries résistantes aux antibiotiques.
Mon cher confrère, je ne te connais qu'à travers tes écrits que je trouve remarquables.La profession traverse des difficultés importantes, notamment avec la pression exercée par le lobby des Pharmaciens en ce qui concerne la délivrance des médicaments, et avec la concurrence déloyale, désormais tolérée par notre Ordre, des officines d'exercice non vétérinaire d'ostéopathes ou de techniciens dentaires en tout genre.
Tu as des idées, tu les exprime et les fait partager à tous avec efficacité, clarté et clairvoyance.La profession a besoin de toi,je souhaiterai pouvoir te citer avec ton autorisation, merci de bien vouloir me contacter pour en discuter.
Bien confraternellement
pff quelle idée de faire véto...
moi je finis ma thèse et je pars monter ma baraque à frite : pas de gardes, pas de RCP, pas de clients difficiles et mauvais payeurs. Et de toute façon l'an prochain c'est 2012.
hello! étant pharmacien et mon mari généraliste , la maison pleine de bestioles de tous poils, j'avoue que nous soignons souvent les fauves ...
en très bon contact avec notre véto qui apprécie notre échange concernant thérapeutiques humaines et vétérinaires .
je suis aussi bénévole SPA et soutiens des assos de sauvetage de chiens et je vous assure que trouver un véto qui fait de l'humanitaire et nous aide , c'est dur dur !
nous ne comptons pas les heures et les sous quand c'est possible pour soigner et placer au mieux les chiens mais chaque pièce ou billet compte!
on a des très bonnes équivalences entre médicaments et quand il y a une possibilité d'aider une famille qui soignent ses animaux mais ne roule pas sur l'or ou quand une association prend en charge des petits vieux qui coûtent chers plutôt qu'ils soient envoyé ad patres , et bien dites moi comment faire ???
je n'hésite pas à appeler le vétérinaire pour conseil et à y aller si besoin mais je peux le faire aisement .
faut il pénaliser les gens de peu de moyens ? ils aiment souvent leurs animaux et les soignet plus que certains plus fortunés
j'aimerai plus de dispensaires , plus d'humanitaire !
désolée, je m'égare ! mais je baigne tellement dans la misère animale ... enfin , on les aime , on les soigne, les balades ...
mais ça reste du refuge ...
cordialement
Travaillant en pharmacie, je serais pour vous laisser entièrement la délivrance de médicaments et produits véto dont je ne maîtrise rien. Ou alors ouvrir des pharmacies vétérinaires ...
je repond a toute vos remarques il y a des gens qui aime leurs bêtes mais malheureusement les gens perde facilement leur boulot ou n'en trouve pas et ne peuvent du cou soigner leurs bêtes vue le coût des soins et traitements.moi même sans emploi j'ai trouver un chaton et je l'ai recueilli et aujourd'hui il a des eternuement j'ai demander a mon veto si il pouvait me donner un traitement sans consulte pour mon chat.Elle a refuser alors que sens le voir elle pensait a un coriza donc mon chat que j'ai voulu sauver quand je l'ai trouver est condanné aujourd'hui ne vous étonner pas si les gens abandonne leur bêtes et je suis contre l'abandon .Avoir un animal est devenu un luxe et un vrai marché vétérinaire.exemple ma chienne c'est fais griffer l'oeil par mon chat il y a quelque mois,cour chez le véto,consultation traitement collyre etc.. je devais revenir 4 jours après pour voir l'évolution consultation peu d'amélioration donc chirurgie,il a cousu la 3e paupière et fermer l'oeil 1 semaine puis retour chez le véto pour enlever les points verdicte micro chirurgie j'ai donc refuser et j'ai continuer les collyres et la au miracle guérison alors si les véto ne pense pas a leur caisse qui se remplis alors la sa m'étonnerais.J'ai eu un seul véto qui fesais son boulot par passion et nn pour le pognon souvent je ne payais pas les écos ou autre qu'il pratiquais sur mes animaux sa c'est un véto qui pense d'abord à soigner l'animal
Fourrure :
Nous faisons tous (enfin je crois) des actes gratuits, des réductions, des étalements de paiements. Ce qui peut être une facilité pour les plus démunis, ou un cadeau ponctuel, ne peut pas pour autant être une règle. Dois-je dire à mes salariés que tel jour, j'ai "sacrifié" 10% de mon chiffre d'affaire en actes gratuits, et qu'en conséquence, je diminuerai d'autant leur salaire ? Pourtant, mon "salaire", à moi, est bien amputé d'autant, lui ! Dois-je dire la même chose au propriétaire de ma clinique, à qui je paye un loyer, et à la banque à qui je rembourse l'emprunt de 20000 euros pour l'échographe ?
Non, bien sûr. Alors si je ne fais pas mon boulot pour le pognon, il faut malgré tout qu'il en dégage, du pognon. Et beaucoup, avec une rentabilité avoisinant les 10% (vous me donnez 100 euros, j'en ai 10 pour moi, ensuite je paye mes emprunts personnels (achat clinique...) et mes impôts avec). Alors oui, le vétérinaire, ça peut être cher.
Et une blessure à l’œil, ça peut nécessiter des chirurgies lourdes (et chères, donc !), qui peuvent malgré tout échouer. Et parfois, juste des gouttes, ça suffit. Mais le risque d'échec, dans certains cas, est beaucoup plus élevé avec des gouttes qu'avec la chirurgie. Risques relatifs à pondérer, et ça peut être délicat. Je n'en sais rien, je n'ai pas vu votre chienne.
Bref, je dis ça parce que la motivation de ce vétérinaire n'était peut-être pas si vénale que vous le pensez. Ou peut-être que, à mon grand regret, vous avez raison... mais cela m'étonnerait vu le déroulement des évènements.
Tout ça pour dire : oui, je pense d'abord à soigner l'animal. Mais je ne peux pas ne penser qu'à cela. Ce qui me désole, d'ailleurs, mais c'est une autre histoire.
Bonjour,
Nouvelle sur le blog et déjà accro !
Juste une petite correction en tant que pharmacien :
@Eau de Source : oui les vermifuges chevaux nécessitent forcement une ordonnance, mais non ce n'est pas le cas de tous les vermifuges chien/chat. Et non, non, vous ne trouverez pas d'antibiotiques côté clientèle (c'est à dire en libre service ET sans ordonnance), peut être avez vous vu des antiseptiques locaux ?
En tant que pharmacien, j'ai toujours exigé l'ordonnance pour les produits listés non exonérés (tous les produits)... Les pharmacies, comme les vétérinaires sont contrôlés, c'est pour ça que votre vétérinaire ou votre pharmacien ne peut pas vous délivrer (même si vous payez, gros argument) la quantité que vous désirez ...
veterinaires ou pharmacie sachez quand meme que certain veterinaire ne sont interesses que par votre argent
grace a l un deux j ai perdu ma chienne adoree
Je lis votre blog depuis de nombreux mois et j'en apprécie sa pertinence.
Concernant ce sujet, ce n'est pas tant la nécessité d'avoir une prescription qui m'interpelle mais plus la différence conséquente de prix pour un même produits entre la vente en clinique et les sites notamment étrangers (anglais, belges ...) qui pourtant proposent les mêmes produits. En tant qu'éleveuse, une différence pouvant aller jusqu'à 30% voir plus même tout en tenant compte d'une TVA à 21% en moyenne me fait me poser de nombreuses questions.
Fourrure :
Oups : votre commentaire est passé en spam à cause du mot prescription... ça fait sérieux vu le sujet.
Le débat est sans fin, les arguments sont toujours les mêmes (sans moquerie : ils sont pertinents). Un site internet c'est un grossiste qui peut pratiquer des marges plancher, en négociant des remises énormes sur de grosses quantités. Très peu de personnel, un entrepôt, même pas de magasin. J'ai vu sur internet des médicaments à un prix inférieurs à mon prix d'achat en centrale. Je ne peux pas "lutter". Je peux diminuer la marge sur les médicaments. J'augmenterai en conséquence le prix des actes. Cela ne fera pas avancer le schmilblick...
Bonjour,
tout d'abord merci pour ce sujet traité avec clarté et calme. Je suis vétérinaire, et je suis tombée par hasard sur ce post suite à une consultation avec une cliente qui me présentait son chien, victime de problèmes de peau à répétition. Passons sur le fait que cette dame avait manifestement une idée plus précise que moi de ce qu'il fallait faire pour diagnostiquer et guérir son chien malgré le fait que sa dernière consultation remonte à plus de deux ans. J'ai été sidérée d'apprendre que son pharmacien lui délivrait allègrement et depuis plusieurs mois, une spécialité vétérinaire à base de cortisone pour gérer les crises de démangeaisons... Et, avec tout le respect que je dois aux pharmaciens, ce n'est pas la première fois que j'en entends un me débiter des âneries toutes droit sorties d'analogies avec l'espèce humaine. Nous ne donnons pas de conseil en médecine humaine, les pharmaciens devraient s'abstenir d'en donner en médecine vétérinaire. Les conséquences peuvent être fâcheuses, comme dans mon cas. La cortisone, employée à tort sur certains problèmes dermatologiques, fait flamber les infections bactériennes, fongiques ou parasitaires. Les collyres à base de cortisone sur des ulcères cornéens peuvent conduire à une perforation de la cornée. Donner du paracétamol à un chat, c'est le tuer. C'est pénible d'essayer de regagner ensuite la confiance des propriétaires, et encore plus de rattraper les conséquences sur la santé de Médor ou Chachou.
les mentalités française dans cette société ne sont plus a démontrer et les véto n'y échappent pas. le fric!!! en plus ils nous font payer leur inconpétence..cessez de vous écouter parlé, sur le terrain c'est bien différent.
je suis navrée mais 256 euros pour une infection urinaire et un traitement qui au final a été inefficace eh bien oui c'est cher. Surtout quand j'ai découvert que ça se soignait très bien chez le chat avec de la bruyère, de la busserole et de la cranberry qui m'on couté 20 euros. Oui les vétos sont chers et non parfois on ne peut pas anticiper une telle somme, même si on vous propose de la payer en plusieurs fois. Je suis ravie pour ceux qui peuvent débourser 250 euros sans sourciller. Moi ça me fait une dépense imprévue et des privations pour trois mois et pour rien en plus.