L'évaluation comportementale
vendredi 12 décembre 2008, 11:48 Chiens dangereux Lien permanent
Le 12 novembre 2008 est paru au JO le décret n°2008-1158 du 10 novembre 2008 relatif à l'évaluation comportementale prévue dans la loi du 20 juin 2008 sur les chiens dangereux.
Comme le décret n°2008-897 du 4 septembre 2008 relatif au permis provisoire de détention de chien de catégories (selon les termes de la loi du 6 janvier 1999), il vient progressivement mettre en place les mesures votées dans ces deux lois.
Article D211-3-1
Modifié par Décret n°2008-1158 du 10 novembre 2008L'évaluation comportementale prévue à l'article L. 211-14-1 du présent code est réalisée dans le cadre d'une consultation vétérinaire. Elle a pour objet d'apprécier le danger potentiel que peut représenter un chien. L'évaluation comportementale est effectuée, sur des chiens préalablement identifiés conformément aux dispositions de l'article L. 212-10, par un vétérinaire inscrit sur une liste départementale établie par le représentant de l'Etat dans le département. Les modalités d'inscription des vétérinaires sur cette liste sont fixées par arrêté conjoint du ministre de l'intérieur et du ministre chargé de l'agriculture.
Quels sont les chiens concernés ?
L'article évoqué, qui prévoit l'évaluation comportementale, est le suivant :
Article L211-14-1
Une évaluation comportementale peut être demandée par le maire pour tout chien qu'il désigne en application de l'article L. 211-11. Cette évaluation est effectuée par un vétérinaire choisi sur une liste départementale. Elle est communiquée au maire par le vétérinaire.
Les frais d'évaluation sont à la charge du propriétaire du chien.
Ce "chien qu'il désigne en application de l'article L. 211-11, c'est un animal [...] susceptible, compte tenu des modalités de sa garde, de présenter un danger pour les personnes ou les animaux domestiques.
Cela concerne donc potentiellement tous les chiens, selon l'appréciation du maire, ou à défaut du préfet.
Les chiens de catégories (ceux de l'article L211-12) sont par contre directement concernés puisque cités dans l'article 211-13-1.
Qui réalise l'évaluation comportementale ?
Tout vétérinaire peut réaliser cette évaluation, s'il est inscrit sur les listes départementales (ce qui relève d'une démarche volontaire et individuelle de la part du vétérinaire). Les maires disposent de ces listes. Les vétérinaires inscrits sur ces listes sont des praticiens, pas forcément des spécialistes.
Ils peuvent avoir suivi la formation organisée par l'association Zoopsy et plusieurs organisations professionnelles. Ce n'est pas obligatoire (d'ailleurs, cette formation n'est pas diplômante).
L'évaluation comportementale est réalisée dans le cadre d'une consultation vétérinaire. Ce n'est pas une expertise, c'est une consultation : votre vétérinaire habituel peut donc évaluer votre chien. Il peut y rechigner un peu (il n'est pas forcément facile d'être objectif avec un chien que l'on suit régulièrement, et surtout délicat, dans les cas les plus sérieux, de dire ses quatre vérités au propriétaire d'un chien pas net...), mais il ne peut pas refuser formellement de le faire, puisqu'il s'est porté volontaire en s'inscrivant sur les listes départementales.
Qui a connaissance des résultats de l'évaluation comportementale ?
Article D211-3-2
Créé par Décret n°2008-1158 du 10 novembre 2008 - art. 1
A l'issue de la visite, le vétérinaire en charge de l'évaluation communique les conclusions de l'évaluation comportementale au maire de la commune de résidence du propriétaire ou du détenteur du chien et, le cas échéant, au maire qui a demandé l'évaluation comportementale en application de l'article L. 211-11 ainsi qu'au fichier national canin. Les modalités de transmission au fichier national canin des informations relatives à l'évaluation comportementale canine et la teneur de ces informations sont fixées par arrêté du ministre de l'agriculture et de la pêche.
Les résultats de l'évaluation sont communiqués au maire par le vétérinaire, c'est expressément une clause de non-respect du secret professionnel. Le maire de la commune où réside le détenteur du chien, et au maire qui a demandé l'évaluation, le cas échéant.
Le fichier national canin devrait également recevoir les résultats, mais l'arrêté n'est pas paru à ce jour.
Évidemment, ces résultats ne seront communiqués à personne d'autre.
Combien ça va coûter ?
L'évaluation est réalisée dans le cadre d'une consultation vétérinaire. Les honoraires sont donc libres, à chaque praticien de choisir son tarif selon les règles habituelles (ne pas fausser la concurrence, être raisonnable etc.).
A prendre en compte :
La responsabilité du vétérinaire sera lourde.
L'évaluation d'un chien à problèmes sera longue.
Une formation est utile (pas très chère car très aidée, mais une journée de "perdue" quand même).
Beaucoup de réflexion est indispensable !
Dans mon cabinet, selon les cas, je pense que nous oscillerons entre 50 et 150 euros selon le temps passé. En réalité, je n'en suis pas encore sûr, je n'en ai pas fait assez pour évaluer ce que cela me coûte.
A quoi ressemblera un résultat d'évaluation comportementale ?
Article D211-3-2
Créé par Décret n°2008-1158 du 10 novembre 2008 - art. 1
Le vétérinaire en charge de l'évaluation comportementale classe le chien à l'un des quatre niveaux de risque de dangerosité suivants :
Niveau 1 : le chien ne présente pas de risque particulier de dangerosité en dehors de ceux inhérents à l'espèce canine.
Niveau 2 : le chien présente un risque de dangerosité faible pour certaines personnes ou dans certaines situations.
Niveau 3 : le chien présente un risque de dangerosité critique pour certaines personnes ou dans certaines situations.
Niveau 4 : le chien présente un risque de dangerosité élevé pour certaines personnes ou dans certaines situations.
Selon le niveau de classement du chien, le vétérinaire propose des mesures préventives visant à diminuer la dangerosité du chien évalué et émet des recommandations afin de limiter les contacts avec certaines personnes et les situations pouvant générer des risques.
Il peut conseiller de procéder à une nouvelle évaluation comportementale et indiquer le délai qui doit s'écouler entre les deux évaluations.
En cas de classement du chien au niveau de risque 4, le vétérinaire informe son détenteur ou son propriétaire qu'il lui est conseillé de placer l'animal dans un lieu de détention adapté ou de faire procéder à son euthanasie. Un lieu de détention adapté est un lieu dans lequel, sous la responsabilité du propriétaire ou du détenteur, l'animal ne peut pas causer d'accident.
On aura donc deux parties distinctes :
- Un résultat chiffré allant de 1 à 4, comme explicité ci-dessus
- Des recommandations
Qu'est-ce qui va influencer la note de mon chien ?
C'est la question la plus complexe, et la plus intéressante. Heureusement, la loi ne fige rien : nous sommes dans le domaine du vivant, et plus encore, du comportement. Une loi trop précise aurait conduit à un grand n'importe quoi. Le législateur a fait confiance à l'association Zoopsy et aux représentants professionnels qui lui ont proposé une démarche d'évaluation aboutissant à ces quatre notes.
Risque et danger
Avant d'en venir aux critères de l'évaluation, il faut d'abord la définir : l'évaluation comportementale n'est pas une consultation de comportement destinée à poser un diagnostic de trouble du comportement, domaine qui relève pour les cas les plus graves de vétérinaires spécialistes. L'évaluation comportementale est une analyse de risque.
Un risque, c'est la probabilité de survenue d'un danger (les articles wikipedia mis en lien ici sont bien fichus pour expliquer ces mots mal compris). Une météorite de deux kilomètres de diamètre qui s'écrase sur la terre, c'est très dangereux. Mais il y a peu de chances que cela arrive, le risque est donc très faible.
Pour l'évaluation comportementale du chien, c'est le même principe : est-il dangereux ?
La réponse est oui, plus ou moins. Toujours. Le libellé du niveau 1 reflète bien cet état d'esprit : le chien ne présente pas de risque particulier de dangerosité en dehors de ceux inhérents à l'espèce canine. D'ailleurs, il n'y a pas de niveau 0.
La question est donc : ce chien représente-il un risque particulier ?
Notez que l'évaluation comportementale n'est pas non plus une boule de cristal. Le vétérinaire ne doit pas répondre à la question : "ce chien mordra-t-il un jour ?"
La loi peut être stupide, mais elle ne l'est pas à ce point, sachons mettre au crédit de ceux qui ont conçu celle-ci d'avoir approfondi leur réflexion, et écouté les spécialistes. Ce que l'on veut savoir, c'est si un chien présente un risque supérieur à la moyenne.
Si c'est le cas, on veut également savoir comment limiter ce risque.
Un exemple ? Un chien effrayé peut facilement mordre s'il est acculé. En lui évitant d'être en contact avec ce qui lui fait le plus peur, on évitera la morsure. Si Kiki est mort de trouille quand il voit belle-maman, pourquoi le lui fourrer dans les bras sous prétexte qu'elle aime les animaux et qu'elle est triste que Kiki ne la comprenne pas ? Pourquoi risquer une morsure de caniche au visage ? Laissez Kiki se planquer au fond du couloir, dans son panier, et servez une tisane à votre belle-mère, vous passerez certainement un très agréable moment avec elle.
Les critères de l'appréciation
L'appréciation sera globale, et tiendra compte de très nombreux éléments. Ce n'est pas une démarche figée.
- La puissance physique du chien :
C'est un critère objectif et facile à imaginer. Un berger allemand peut faire plus mal qu'un caniche, même si ce dernier n'est pas inoffensif. Un berger allemand est donc plus dangereux qu'un caniche, si toutes choses sont par ailleurs équivalentes.
- Le milieu de vie du chien :
Vit-il avec des personnes vulnérables (enfants, personnes âgées) ?
Vit-il dans un jardin clôturé, à la chaîne, dans un chenil, dans une maison, sort-il dans la rue ?
Avec quelles personnes sera-t-il mis en contact, et avec quelle fréquence ? Souvent avec des petits vieux, parfois avec les petits cousins ?
Vit-il avec d'autres animaux ? Lesquels, comment, pourquoi ?
Bref, tous ces éléments de contexte qui vont nous permettre d'appréhender le risque.
- Le comportement du chien :
Cela semble évident dans le contexte d'une évaluation comportementale :
Est-il bien éduqué, soumis à l'homme, à tous les humains ? Comment se comporte-t-il dans la salle de consultation, avec le vétérinaire, en situation de stress ?
Et avec des "groupes" particuliers, quel est son comportement ? D'ailleurs, en a-t-il déjà rencontré ? Enfants, porteurs d'uniformes, un chien observateur mais rarement sorti de chez lui pourrait avoir peur de ces humains à l'apparence différente des autres.
Comment réagit-il en présence d'autres animaux ?
- L'existence d'une morsure
Le chien a-t-il déjà mordu ? Ou même simplement pincé ? D'ailleurs, est-il dans cette salle de consultation pour cette raison ?
S'il a mordu, pourquoi, que s'est-il passé ? Le vétérinaire ne voudra pas des interprétations, il voudra des faits. Restez factuels. Toute appréciation que vous pourriez ajouter sera entendue d'une oreille distraite. Ce n'est pas parce que le chien a déjà mordu qu'il va être placé en niveau 4, mais le vétérinaire aura besoin de comprendre.
Il se demandera si le chien chassait, s'il se défendait, si l'agression était causée par un conflit hiérarchique (sexuel, ou lié à la nourriture, à la gestion de l'espace). Si cette agression, du point de vue d'un chien (et pas d'un humain) était normale.
Un exemple ? J'ai déjà laissé vivre un mordeur d'enfant. Un chien de 7 ans, sans histoire, auquel un enfant de quatre ans est venu mettre un coup de bêche alors que le chien venait de se blesser, et qu'il se terrait au fond de la voiture de son maître. La morsure était simple, vulnérante mais non appuyée, elle est venue après un avertissement en bonne et due forme que l'enfant n'a pas respecté. Je crois que je ferai un billet sur cette évaluation, tiens...
J'ai interdit au maître de remettre le chien en présence d'enfants (facile, c'était déjà le cas avant, il n'y a aucun enfant qui vive dans ce foyer, ni même qui y passe régulièrement). J'ai constaté que les parents avaient (c'est assez rare pour être souligné, mais le cas était simple) bien compris que l'enfant était en faute. D'ailleurs, ils ne réclamaient pas l'euthanasie du chien... Ils voulaient savoir s'il y avait un risque majoré.
- L'état de santé du chien :
L'évaluation a lieu au cours d'une consultation, il y aura un examen clinique. Est-il bien nourri, bien soigné, est-il atteint de maladie qui peuvent affecter le risque ?
Un chien qui souffre d'arthrose, et qui a donc des douleurs chroniques, peut être très susceptible : comment va-t-il réagir lorsque le petit cousin ira le chahuter dans son panier alors qu'il a déjà mal partout ? Quand vous avez mal, vous êtes de mauvaise humeur, plus susceptible, plus violent. Un chien, c'est pareil.
- Le comportement du maître :
A-t-il peur de son chien, méconnaît-il le danger potentiel qu'il représente ? Est-ce qu'il le gère bien ?
Est-ce qu'il comprend quelque chose aux chiens ?
Est-ce qu'il peut physiquement le maîtriser ?
Est-ce qu'il sera capable de le maîtriser ?
- La catégorie du chien :
La catégorie du chien (1 ou 2 selon la loi du 6 janvier 1999) n'est pas un critère.
Renouvellement de l'évaluation comportementale
Article D211-3-3
Créé par Décret n°2008-1158 du 10 novembre 2008 - art. 1
Le propriétaire ou le détenteur d'un chien mentionné à l'article L. 211-12 est tenu de renouveler l'évaluation comportementale prévue à l'article L. 211-14-1 dans les conditions définies ci-après :
1° Si l'évaluation comportementale conclut que le chien est classé au niveau de risque 2, elle doit être renouvelée dans un délai maximum de trois ans ;
2° Si l'évaluation comportementale conclut que le chien est classé au niveau de risque 3, elle doit être renouvelée dans un délai maximum de deux ans ;
3° Si l'évaluation comportementale conclut que le chien est classé au niveau de risque 4, elle doit être renouvelée dans le délai maximum d'un an.
Le vétérinaire a manifestement la possibilité de prescrire une réévaluation plus précoce. Je pense notamment aux cas de pathologies organiques qui doivent être traitées, ou aux familles dans lesquelles la relation homme-chien n'est pas cohérente par défaut de compétence du maître. Dans ce dernier cas, six mois de travail en club d'éducation peuvent aplanir bien des difficultés...
Voilà tout ce que m'inspire ce texte pour le moment, je complèterai le billet selon vos questions ou les oublis que je pourrais éventuellement remarquer dans les jours qui viennent, n'hésitez pas à réagir.
Commentaires
Bonjour,
Merci (encore) pour votre suivi scrupuleux sur la législation concernant de près ou de loin les chiens potentiellement dangereux.
Pour l'évaluation comportementale, vous avez dit vous même que selon les chiens, les situations "à risque" sont plus ou moins nombreuses, et variées. Dans ce contexte, comment se déroule une consultation d'évaluation comportementale? Y a-t-il mise en situation du maître et du chien pour vérifier les réactions de l'un et de l'autre?
Fourrure :
Le vétérinaire peut mettre en oeuvre tous les moyens qu'il estime nécessaire, mais il est évident que toutes les situations ne pourront pas être testées, ce n'est d'ailleurs pas le but du jeu, il faut rester réaliste. Si un maître soulève un problème, et veut l'avis du vétérinaire... pourquoi pas ?
Un exemple idiot (mais vrai) me vient à l'esprit : on m'a parlé récemment d'une chienne adorable en tous points de vue, dont la fonction était de garder un établissement professionnel, et qui ne grognait QUE sur des individus de couleur (je pense que son propriétaire l'empêcher d'aller au-delà du grognement, et qu'il était nécessaire qu'il l'en empêche). On peut dire que ce chien présente un risque de dangerosité pour certaines personnes, et pour autant, en consultation, cela ne serait pas détecté (à moins que le vétérinaire soit lui-même de couleur, naturellement).
Du coup, et sans mettre en doute une seconde la capacité de jugement du vétérinaire concernant le comportement canin, comment se fier aux conclusion de l'évaluation comportementale?
Merci d'avance pour l'éclaircissement, bonne continuation
Fourrure :
Le chien qui grogne sur les groupes de population qui lui font peur, par défaut de socialisation en général (uniformes, personnes avec une canne, un chapeau, un parapluie, noirs, etc) sont très fréquents. Il est évident que ce fait peut facilement être caché au vétérinaire... et que notre consultation ne peut pas tout prédire !
Le but est d'évaluer des chiens ayant déjà mordu, ou des chiens de catégories. Dans le premier cas, on peut avoir plein d'indices. Dans le second, bof... Un maître qui veut absolument mentir au vétérinaire et qui maîtrise son sujet pourra parfaitement biaiser l'évaluation, mais comment faire autrement ?
Article très complet et très bien expliqué, je vous remercie...
Je n'aurais qu'une question à poser: un vétérinéire qui ne s'est pas inscrit sur les listes de vétérinaires faisant ce bilan, peut il quand même en faire une, ou la sienne n'aura t elle aucune valeur? Parce qu'après tout, rien ne dit que beaucoup de vétérinaires seront volontaires pour celà, et j'aurais paur que les rares qui le feront soient débordéset/ou facturent des sommes faramineuses pour cet examens...
Et en fait j'ai une autre question... Si un véto, lors de cette analyse/ consultation, se rend compte q'un chien est très dangereux et/ ou maltraité, que peut il faire?
Merci, bonne journée
Fourrure :
Il faut que le véto soit inscrit sur la liste départementale, apparemment. De toute façon, s'il en fait, ça ne coûte rien de s'inscrire !
Si un chien est vraiment très dangereux... reste à en connaître les raisons. Si cela peut se soigner, ou se gérer, tout doit être mis en oeuvre. Au pire, il reste l'euthanasie. Et s'il n'y a pas moyen de le faire comprendre aux maîtres, il peut être nécessaire d'en avertir le maire...
merci pour ce billet.
justement j'assitais à une réunion sur le sujet hier soir. Mon avis est cependant différent du tien sur un point : à mon sens, il est tout à fait légitime de refuser d'évaluer les chiens de nos clients, et c'est d'ailleurs l'avis du snvel et du présidant de l'ordre de ma région).
Même si le ministère considère que c'est une consultation et non une expertise, un juge pourrait être d'un avis différent si l'évaluation était contestée (et elles le seront, c'est sûr).
Pour ma part, je refuserais (mais je ne suis pas encore incrite) d'évaluer les chiens de ma clientèle, et j'en ai le droit, considérant que je ne peux alors faire une évaluation objective. Même refus d'ailleurs en face d'un propriétaire agressif ou menaçant.
Fourrure :
Cela me parait en effet le plus logique... Disons que ça nous laisse au moins le choix : évaluation des chiens pour lesquels cette étape n'est qu'une formalité (comme les chiens de catégories que nous suivons depuis longtemps, qui étaient en règle et qui ne représentent aucun risque particulier) ou refus d'évaluer les chiens quand on sent venir le problème. De toute façon, qui nous attaquerait pour "refus d'évaluation" ?
Enfin, je suis tout à fait d'accord sur les propriétaires agressifs ou menaçants : comme pour toute consultation, d'ailleurs.
Mais c'est un vrai livre , ce truc ! J'avoue ne pas avoir tout lu, tout ces décrets me donnent le tournis ! Ne serait il pas plus simple d'agir lorsque des chiens sont menaçants pour autrui, style quand ils courent et menacent derrière un grillage... Et de laisser en paix les autres... La phrase :" le chien ne présente pas de risque particulier de dangerosité en dehors de ceux inhérents à l'espèce canine." est extraordinaire ! Dites moi quel animal dans la nature, en se sentant menacé ne devienne pas dangereux ? Les vaches les plus douces peuvent être les plus dangereuses lorsqu'elles ont de jeunes veaux... En vérité, je ne crois pas qu'on règle tout cela par des lois ! Je crois au bon sens en donnant les moyens aux responsables locaux ( vétos, maires, gendarmes...) d'agir quand ils le jugent nécessaire et qu'on leur signale des cas... Quand aux chiens dangereux, ils en restera toujours, tout simplement parce que ceux qui ne se plient pas aux règles de base de notre société en respectant les autres, ne se plieront pas plus à cette loi ! Bon courage pour les évaluations !
Merci pour ce petit rappel des textes , cela fait du bien de mettre ça au clair ! Je voulais juste te demander comment on s' inscrit sur ces fameuses "listes départementales" ( via le CRO , le SNVL ? ) .
Fourrure :
C'est la DSV qui gère ces listes, c'est elle qu'il faut contacter pour s'inscrire.
PS : désolé, mon filtre à spams n'a pas aimé votre IP... ?
Bonjour.
J'ai un fila brasilero. Elle est impéccable avec nous,gentille avec ma mere et les gens qu'elle "pratique".Ne demande qu'a jouer à la balle ou au baton. Assis debout couché impeccable le rappel aussi la marche en laisse bien mais tire un peu.Si quelqu'un vient à la maison c'est autre chose. apres 5mn de méfiance elle lui apporte la balle pour jouer. Mais ce test me fait peur!car elle ne suporte pas les familiarités avec les gens qu'elle ne connait pas! Si le véto s'approche directe pour la caresser je serais pas tranquille. Conscient de ça je préviens et la tiens en laisse fermement. "Elle n'est pas sociable" au sens strict du terme mais ne vas jamais voir les gens en ballade elle est indifférent. Je crains le véto qui va vouloir l'approcher qui va la voir grogner et relever les babines et donc vouloir tout simplement l'euthanasier. Que dois je faire?
Fourrure :
Une évaluation comportementale, c'est beaucoup plus que regarder un chien et dire blanc ou noir. Les vétérinaires sont quand même conscients du comportement normal/anormal d'un chien, avoir peur d'un type en blouse blanche dans un endroit qui sent bizarre, ça fait malheureusement partie des choses normales. Et puis on n'euthanasie pas un chien parce qu'il grogne sur le véto (parce que sinon, je n'aurais plus de clientèle moi !) !
De toute façon, le fila brasileiro n'appartient a priori à aucune catégorie, donc à moins que votre chien morde ou menace quelqu'un, il n'a pas besoin d'évaluation comportementale.
Bonjour ! Ma chienne rottweiler de 6 ans vient de passer son évaluation comportementale. Verdict : classement en niveau 1 mais le vétérinaire souhaite revoir la chienne dans 3 ans. Ah ? Je croyais que c'était à partir du niveau 2. Je veux bien comprendre pour un chien entre 8 et 15 voire 24 mois, dont le caractère n'est pas encore complètement affirmé. Je relis le décret, je ne trouve rien qui justifie la décision du vétérinaire. J'appelle le vétérinaire, peut être que quelque chose m'a échappée, peut être que je n'ai pas tout compris. Le vétérinaire m'explique, en gros, qu'il ne peut pas être sûr qu'un chien gentil le restera toute sa vie. D'accord. Qu'il est de sa responsabilité (en plus de la mienne) de prendre toutes les précautions. D'accord aussi. Lorsque je me risque prudemment à lui faire remarquer que tous les vétérinaires habilités à faire passer des évaluations comportementales ne tiennent pas le même discours, il me rétorque qu'il est comportementaliste, que cela lui a pris 4 années de sa vie, et que ce ne sont pas ses confrères qui ont simplement suivi une formation de 2 jours qui peuvent lui donner des leçons... Bon. Que dois je en conclure ? Que la loi est sujette à libre interprétation ? Qu'il y a un intérêt commercial dans l'histoire ? Que je ne conseillerai pas à d'autres propriétaires de chiens catégorisés d'aller chez lui (alors que je suis pense qu'il est plutôt compétent)? Je suis membre d'un club canin habilité à dispenser la formation obligatoire. Il est important que nous tenions un discours cohérent à nos adhérents et aux personnes qui suivent la formation. Bref, je ne suis pas contre la loi, mais elle doit être la même pour tous. C'est déjà suffisamment contraignant pour nous propriétaires responsables, mais si en plus les vétérinaires s'y mettent... (je plaisante)!!! Vous en pensez quoi, vous ?
Fourrure :
Le vétérinaire est libre de décider du rythme de réévaluation, sauf pour les chiens de catégories où un rythme maximal est décrété pour les niveaux 2, 3 et 4 (article D211-3-2 du Code rural). La décision de votre vétérinaire est donc justifiée d'un point de vue légal.
Alors, quelles sont les raisons pour imposer une réévaluation ?
Tout d'abord, le comportement de votre chienne peut changer. Elle peut tomber malade, y compris d'affections discrètes capables de modifier son comportement (sénescence, endocrinopathie ou que sais-je ?), ou devenir arthrosique, avoir des dents très entartrées (douleurs sourdes, comportement modifié). Elle peut devenir sourde, ou aveugle (et donc plus facile à surprendre, risque de défense accru).
Il se peut que votre situation familiale change. Un mariage, un divorce, un enfant, toutes choses qui peuvent avoir des répercussions sur la chienne ou sur les personnes vulnérables autour d'elle. C'est très important aussi dans l'évaluation.
De mon point de vue de clinicien qui voit, au plus, mes patients une fois par an, oui, je note des changements de comportements qui apparaissent avec l'âge même hors de tout contexte pathologique, changements parfois progressifs et donc peu remarqués par le propriétaire. Pas forcément
Et si d'autres vétérinaires choisissent de ne pas imposer de réévaluation, c'est de leur responsabilité. Je pense que votre véto, comportementaliste, est sans doute mieux sensibilisé, plus compétent que d'autres, et que l'obligation de moyens renforcée qui est la sienne en tant que spécialiste l'incite à plus de prudence encore. Je comprends donc sa décision, même si je comprends, aussi, votre réserve.
Enfin, et c'est un autre sujet, pour le moment, les évaluations comportementales ne sont pas rentables pour moi. Si l'économique devait être un critère de décision majeur, j'arrêterai.
Bonjour,
Et merci pour tous vos billets, très instructifs. Cependant, je n'ai pas réussi à trouver la réponse à une question que je me pose sur l'évaluation comportementale. Le poids du chien suffit-il à le faire basculer d'un niveau 1 à un niveau 2 ? Parce que dans ce cas, la plupart des rottweilers, par exemple, vont se retrouver en 2 ?
Qu'en pensez-vous ?
Bonjour le rott de 6 ans de mes parents à été classé en catégorie 4 le niveau le plus élever c'est un chien adorable qui n'a jamais mordu personne, il se défend à peine lorsqu'il se fait attaquer par d'autres chiens, quel recours avons nous? Sinon ce sera euthanasie ou isolement... Je trouve cela honteux, d'autre chose devrait être juger notamment la cruauté de l'homme envers les animaux plutôt que l'inverse.
Fourrure :
La cruauté envers les animaux est punie par la loi. Mais bon, ce n'est pas la question essentielle. Si vous contestez une évaluation (ce qui, au niveau 4, est effectivement compréhensible en cas d'incohérence avec la dangerosité du chien), le mieux est de se tourner vers un spécialiste, un vétérinaire comportementaliste, pour réaliser une "contre-évaluation". Vous pouvez en trouver sur ce site (rubrique adresses).
C'est donne un pouvoir a une personne qui se fait de l'argent sur ces évaluations...plus le veto demandera a voir le chien plus il gagne...
Je connais quelques vétos qui ne savent pas manipuler un chien, l'aborder...
Bref, c'est loi est pour moi absolument nulle.
J'ai peur que les gens réellement compétents refuseront de pratiquer ces évaluations...
Fourrure :
Votre première critique est recevable, mais elle est un peu trop simpliste à mon goût. Je déteste ces évaluations, celles des chiens de catégories sont une fumisterie, celles des vrais chiens mordeurs sont une putain de responsabilité. Concernant le "plus le véto demandera à voir le chien plus il gagne", ma réponse st un non catégorique : il va surtout perdre un client s'il s'amuse à demander des réévaluations manifestement injustifiées. La procédure est suffisamment lourde et chiante pour les maîtres pour que ce levier là soit peu crédible. Rien n'oblige à aller chez un véto en particulier, même pour renouvellement.
Un véto ne devrait pas faire ces évaluations s'il n'est pas compétent sur ce sujet. Il y a des formations pour cela, d'ailleurs. Bien sur, certains le feront malgré tout, parce qu'ils pensent en toute bonne foi être compétents sans forcément l'être (formation ou pas, c'est un autre souci), ou parce qu'ils s'en foutent. Faut-il jeter le bébé avec l'eau du bain ?
Je suis satisfait de cette loi pour les chiens qui ont mordu ou agressé. C'est une merde pour les chiens de catégorie, comme le concept de chien de catégorie.
Elle est mal appliquée car la plupart des morsures ont lieu dans le cercle familial, qu'il n'y a pas plainte, pas litige, parce que les gens pensent, à tort ou à raison, pouvoir gérer. C'est un autre débat.
bonjour, jai actuellemnt un chiot rott de 6 mois maintenant l'evaluation comportemental est elle obligatoire, merci
Fourrure :
Rien n'a changé, mais 6 mois, c'est un peu jeune pour l'évaluation.
« Fourrure : La cruauté envers les animaux est punie par la loi. »
Malheureusement de nombreuses dérogations existent et permettent pas mal d'atrocités.
Les animaux sauvages ne sont pas protégés contre les actes de cruauté (ils peuvent être traqués, piégés, etc.), seuls les animaux domestique peuvent être protégés. Et encore, pour beaucoup d'animaux domestiques la loi autorise à les égorger, leur tirer une balle (ou projectile captif) dans la tête, les électrocuter ou les gazer (afin de les manger et ce par millions).
Les responsables de cruauté envers les animaux sont plutôt bien protégés par la loi, visiblement mieux que nos amis à quatre pattes de catégorie 1 et 2.
Merci pour cet article très intéressant!
Bonjour
Tout d'abord je tenais à vous féliciter pour votre article j'avoue me poser beaucoup de questions
Je pense qu'il faudrait avant tout tester les maîtres avant les chiens
trop de personnes humanisent les réactions de leur animal et puis vient ensuite le vétérinaire , un bon praticien n'est pas forçément un bon comportementaliste
Sur quelle base peut on juger un animal ?
Un chien qui a mordu n'est pas forcément méchant les codes canins mal interprétés ou pas interprétės du tout peuvent faire passer l'animal pour dangereux
Comment un véto face à une famille en panique interprétant un acte à leur manière peut discerner le vrai du faux ?
Un chien dominant est potentiellement dangereux s'il n'est pas bien maîtrisé dans un tel cas que doit on faire ? Classer le chien en catégorie 4 ou l'enlever à ses maîtres ?
Chaque propriétaire devrait avoir l'obligation pour posséder un chien de faire une évaluation et de s'inscrire en club canin pour que l'animal et et l'humain puissent se comprendre correctement
Je suis la maîtresse d'un doberman , j'ai fait 4ans de club canin j'ai mon csau
Aujourd'hui j'ai une chienne éduquée , je peux l'emmener partout avec moi elle vit en famille dort dans son panier aime tout le monde
Quand elle est arrivée à la maison j'ai expliqué à mon fils certaines règles , règles qu'il connaissait puisque nous avions déjà un Yorkshire jamais il n'y a eu de problème et j'espère qu'il en sera de même pour les années à suivre , mais , considérant ma chienne comme une gentille je reste très vigilante car le risque zéro n'existe pas , j'aime ma chienne passionnément mais c'est avant un chien et un chien doit être considéré comme tel au sein d'un foyer , accorder le canapé à son animal ne le rend pas plus heureux , ça le met juste au niveau de ses maîtres dans la hiérarchie ce qui peut engendrer des conflits de pouvoir et créer des accidents
C'est juste du bon sens et je trouve que beaucoup de maîtres en manquent cruellement
Ceci n'est que mon avis
Bonsoir,
Article très complet et instructif, mes chiens viennent de passer une évaluation comportementale...si j'ai bien compris, seul le Maire en reçoit un exemplaire?
Parceque la gendarmerie de mon secteur m'a demandé de leur joindre le dossier, j'ai obeis, mais en avait'elle le droit?
Fourrure :
Alors ça, pour moi, c'est assez flou. Ça dépend de qui demande l'évaluation ("autorité de police"). Pour celles des chiens de catégories, c'est en général la mairie ou la police municipale (ce qui revient au même) qui gère la délivrance de permis. Si c'est suite à une plainte, ça peut être le procureur, la police, la gendarmerie... Mais les limites exactes de "qui a le droit", je ne sais pas exactement.