Vétérinaire, médecin
jeudi 12 avril 2012, 08:34 Un peu de recul Lien permanent
Beaucoup généraliste, pas mal obstétricien, chirurgien, un peu ophtalmo, un peu dermato, un peu anapath, un peu cardio. Certains de mes confrères se spécialisent, formations complémentaires, diplômes ou expérience.
Certains amis me disent : "je préfèrerais être soigné par toi que par mon médecin."
Parce que moi, contrairement à leur médecin, j'explique.
Parce que moi, contrairement à leur médecin, je m'implique.
Mais suis-je plus compétent ? Qu'un médecin généraliste ? Non. Autant, peut-être, si la comparaison a un sens.
Qu'un médecin spécialiste ? Non, certainement pas. Et mes confrères spécialisés, dans leur domaine, sont certainement moins compétents que les spécialistes "correspondants".
Je ne parle là que de compétence, de savoir, de précision du geste, de possibilités diagnostiques et thérapeutiques. Je ne parle pas de qualités humaines, car il y a de tout partout. Vous allez me dire que votre médecin est nul, alors que votre véto est génial. OK, mais l'inverse est sûrement vrai pour quelqu'un d'autre. Je ne parle pas de cas particuliers.
Nous sommes moins bons, parce que nous avons moins de moyens, et parce que nous faisons trop de choses.
Moins de moyens parce que le portefeuille bloque forcément les possibilités diagnostiques et thérapeutiques.
Moins de moyens parce que la recherche en médecine vétérinaire, même si elle a fait des pas de géant depuis trente ans, est en retard, très en retard. Moins de moyens, moins de chercheurs, moins d'enjeux. C'est normal !
Pour autant, dois-je en conclure que je fais de la moins bonne médecine que les généralistes de mon village ? Et puis d'ailleurs, cette question est-elle pertinente ? En tout cas, elle est régulièrement soulevée par mes clients, qui sont aussi leurs patients.
J'ai eu la malchance d'être emportée dans un tourbillon médical, lors d'une urgence. D'être aux premières loges, avec la possibilité de saisir et comprendre tout ce qui se disait ou se faisait autour de moi. Je suis admiratif. Pas forcément envieux, parce que je doute de la pertinence d'une telle qualité de soins pour nos animaux, avec tout l'amour et le respect que j'ai pour eux. Être vétérinaire m'a permis, très tôt, de sortir des réflexions binaires d'ado sur le thème "une vie animale vaut autant qu'une vie humaine". Évidemment je caricature mon propos, mais c'est essentiel. Ne jamais perdre de vue que les animaux sont... des animaux ! Qui souffrent, qui ont des émotions, leur connerie, leurs qualités, mais des animaux.
Je ne suis pas envieux, donc, mais admiratif. J'aimerais en savoir autant, j'aimerais avoir accès à ces médicaments, à ces techniques d'exploration. J'aimerais disposer d'un tel réseau. Les possibilités se multiplient depuis des années, mais nous jouons si souvent aux devinettes, quand les médecins peuvent confirmer ou infirmer leurs suspicions avec une infime marge d'erreur.
Alors je complexe. Comme beaucoup de vétérinaires. Mais je me révolte lorsqu'on me prend pour un con, et j'ai un sourire dépité lorsqu'un médecin sort une énormité. Surtout si je sais qu'il a tort, pour la toxoplasmose ou un cas de dermato soit-disant parasitaire. Ou autre chose. Surtout si il ne m'écoute pas parce que, après tout, je ne suis qu'un vétérinaire.
Ducon.
D'autant que j'ai quelques beaux souvenirs de collaborations inopinées avec des médecins. Une suspicion de tuberculose sur une personne âgée déclenchée par une suspicion sur son chat. Une teigne, lorsque les pièces de puzzle s'assemblent pour moi en consultation, quand le médecin n'a vu que l'enfant. Une intoxication.
Et je m'énerve aussi lorsque quelqu'un refuse une possibilité pertinente proposée par son médecin ! Le plus souvent par méfiance ou manque d'information, quand c'est, à long terme, une question de santé essentielle, voire de vie ou de mort. Remise en cause de traitements pourtant cohérents, d'examens peu invasifs, de diagnostics, même. On peut, on doit être critique envers son médecin - comme envers son vétérinaire. Évidemment, c'est difficile, car cela nécessite des connaissances et des modes de raisonnements qui ne s'apprennent pas sur internet ou dans la salle d'attente du coiffeur. Mais cela ne signifie pas pour autant qu'il faille refuser une prise en charge "parce que ces toubibs, ils n'y connaissent rien". "Parce que ces toubibs, ils sont tous pourris." "Parce que les médicaments, c'est juste du poison, c'est juste pour le pognon." Cela me frustre et me met en rage, même. Principe de précaution, superstition, biais de confirmation. J'abhorre ces barrières. Alors parfois, un client me pose une question sur son propre cas. Et parfois, je suis un déclic pour l'acceptation d'un traitement. Je n'aime pas cette position, même si elle peut être très satisfaisante, quand on a l'impression d'avoir aidé. Mais qui suis-je pour conseiller, quand je ne connais pas le dixième du dossier ? Alors je rassure, avec beaucoup de conditionnel. Je renvoie vers le médecin. Parfois, c'est utile.
Eolas dit que le pire ennemi d'un avocat, c'est son client. J'ai souvent l'impression que le pire ennemi d'un médecin, c'est son patient. Et ne venez pas me parler d'acharnement thérapeutique ou autres problématiques extrêmes, c'est de la médecine de tous les jours que j'évoque.
J'aimerais tant être aussi fort que ces docs de l'hôpital, que ces généralistes qui parlent de pathologies que je comprends à peine. Je ne peux pas, je fais trop de choses, et puis, je n'en ai pas les moyens.
Alors je continue à faire ce que je fais le mieux : écouter, diagnostiquer, traiter, expliquer. Un service de proximité, de qualité. Nous nous formons. Nous embauchons, nous nous équipons, nous nous donnons autant de moyens que possible pour servir une clientèle toujours plus exigeante, pour le meilleur et pour le pire. Je dis "nous" parce que cette progression passe forcément par des moyens humains et financiers qu'un véto solitaire ne peut s'offrir.
Alors pourquoi complexer ?
Parce qu'il y a des Jaddo, des Borée, des Stockholm. Ils sont sans doute compétents, ils sont certainement d'excellents soignants. Ils se remettent en question, ils disposent de réseaux plus ou moins formels pour ce faire, ils ont Prescrire. C'est ce que j'admire le plus, au-delà de l'excellence, en médecine humaine.
Moi j'ai mes bouquins, mes experts, un pauvre dico des médicaments vétérinaire, une pharmacopée qui oscille entre l'excellent et l'inutile... sans que ce dernier ne soit suffisamment remis en question.
Mais j'ai quand même mes avantages ! Je ne suis pas contraints par des protocoles de soins écrits par des obtus, mais je peux en trouver de bons si je cherche. Je n'ai pas la pression de la vie humaine sur les épaules, et cela m'offre une liberté inespérée. J'ai le droit de bricoler, j'ai le droit d'essayer, parce que de toute façon, personne ne le fera à ma place. La fierté lorsque j'ai refait - et proprement s'il vous plait - une mandibule fracturée avec un vieux mandrin, un fil de fer et deux pinces !
Alors je guette, je lis, je cherche. Des sites vétos, des sites médicaux. Je discute, j'enrichis mon réseau de spécialistes, les mails fusent, les dossiers se promènent.
Pour mon plus grand plaisir.
Et lorsque je regarde le chemin parcouru depuis que j'ai commencé à travailler, je me dis que mon métier a bien changé. Pour le meilleur.
Commentaires
Tu as raison, cette comparaison médecin veto est stupide. Chacun son domaine, chacun peut être bon, excellent ou nul. J'ai eu un très bon ami veto. Sur certains sujets il m'epatait par ses connaissances (maladies parasitaires par exemple, comme tu le soulignes) et surtout la liberté d'action dont il jouissait, lui permettant d'avancer dans ses connaissances et pratiques.
Entièrement d'accord avec ton billet, bravo et merci
Joli billet !
Ce qui m'amuse:assez régulièrement je me demande comment font les vétérinaires pour tout savoir sur des espèces animales si différentes.
Je me dis que je ne suis que médecin,pas anesthésiste,pas radiologue pas chirurgien... Toi,tu fais tout!
J'avoue que, tout comme Soleil-De-Marseille, je reste scotcher de voir tout ce que vous devez savoir sur l'ensemble des espèces (sans parler des spécifications de chaque race) animales !!
Chacun sa spécialité mais rien n'empêche de s'enrichir les uns aux contact des autres :)
C'est une question de bon sens et d'intelligence.
Je côtoie les deux spécialités, mais avec 4 chats, deux chevaux trois gnominoux et la vie j'ai parfois des interrogations du genre : merde c'est génial cette couverture antibio du chat qui dure 15 jours en piqûre ...pourquoi pas nous !
Ou des choses terribles, ah pourquoi mon pédiatre me reçoit 4 minutes chrono alors que le véto m'en octroie 15 ....bref quotidien d'une famille qui s'intéresse un peu.
Merci pour ces belles réflexions :)
Un oubli DE TAILLE dans ton explicatif d'introduction:
""Certains amis me disent : "je préfèrerais être soigné par toi que par mon médecin."
Parce que moi, contrairement à leur médecin, j'explique.
Parce que moi, contrairement à leur médecin, je m'implique.""
C'est le:
Parce que moi, contrairement à leur médecin, je suis DISPONIBLE!!!
Pas seulement de 8 à 12 et de 14 à 19, mais la nuit, mais le dimanche, mais les jours fériés: Noël, Paques et son lundi, pentecôte et son lundi, le 8 mai, le premier aussi, le quatorze du mois de juillet et le quinze du mois d'août, bref, brisons là! la liste n'est pas close jusqu'à la fin de l'année...
Cette disponibilité qui était non-dite dans les propos de la désopilante Françoise Tenenbaum, conseillère régionale de Côte d'or dont le président du conseil régional est un ancien Vétérinaire!
Que cette proposition ne nous a-t-elle pas valu de quolibets!, émanant de nos "Amis" médecins, chirurgiens surtout par cette fameuse vidéo du cheval prétendument exécuté par un véto (ce que suggère le "pan" en bruit off, alors qu'aucun véto digne de ce nom ne terminerait un cheval autrement que par un moyen aussi chimique qu'efficace et discret...)Sous entendu, le véto, sous-merde de la médecine, carricature animale du "noble art médical", boucher paré d'un bistouri, et j'en passe et des moins élogieuses!
A aucun moment tous ces beaux thérapeutes offensés ne se sont posé la question qui fâche: Pourquoi les déserts médicaux s'agrandissent-ils, alors qu'à la campagne subsiste une profession assurant 7 / 7 et 24 / 24 un "service" que PERSONNE d'autre n'est capable d'assumer?
Attends, faut pas complexer parce que j'ai vu faire des stomies ! Tu crois que je saurais gérer une pyroplasmose ?
Vous faites un travail admirable, les vétos, avec des activités tellement variées : chirurgie, médecine gé, médecine interne... De vrais polyvalents avec une vison d'ensemble ! Pas de quoi complexer ;)
intéressantes toutes ces remarques.
je ne crois pas que le patient soit le pire ennemi du médecin, c'est le médecin lui-même qui est son pire ennemi, soit par manque de connaissances, d'expérience soit par excès de confiance (je pense que c'est applicable à beaucoup de professions d'ailleurs)
comme il est aussi son meilleur ami, il y a de l'opposition permanente dans chaque soignant (enfin les soignants qui acceptent de se remettre en question)
le patient n'est ni bon ni mauvais, il est là, et il faut faire avec, il y en a des faciles, des difficiles, des compliants, des opposants, ...
Parfaitement d'accord, la comparaison est stupide, et encore plus quand des politiques souhaitent ainsi faire gérer par d'autres leurs imprévoyances...
J'aimerai revenir sur un sujet, que je n'ai pas croisé, mais le blog est tellement vaste ...
La castration des porcs, remplacée par une injection à 60 kg (certains parlent de vaccination)
Qu'en pensez-vous ?
J'ai l'impression, qu'on confond de plus en plus douleur et bien-être animal.. Je ne nie pas la douleur de l'animal à 2 ou 4 jours d'âge, mais j'observe que quand toute la portée est remise dans la case, ils vont tous téter..
Les Suisses ont des systèmes pour endormir les animaux au gaz...
Le système d'injection n'est-il pas juteux pour les labos... tout en répondant à un problème sociétal.
Le plus simple serait de tuer à 70 kg vif les mâles, et 110 kg les femelles..
Merci de m'éclairer, ou de me renvoyer vers un confrère (autre que 3trois3)
Merci pour la qualité de vos réflexions.
Fourrure :
Honnêtement je n'y connais presque rien en cochons... et je ne connais personne pour vous éclairer. mon seul élément de réponse (très partielle) concerne une éleveuse de porcs qui, un jour, m'a avoué détester la castration "chirurgicale" et être très intéressée par la possibilité médicamenteuse.
Ma belle-soeur, excellente dentiste, une amie, psychiatre qui a cartonné à l'internat, le major de ma promo de pharma, moi, qui suis arrivée 9e à mon concours de pharma... Notre point commun? Nous avons tous échoué à l'école véto. Pourquoi?! Parce que le niveau est incroyablement plus élevé que les études de médecine, pharma ou dentaire!!! J'ai un immense respect pour les vétérinaires, qui sont à la fois médecin, chirurgien, ophtalmo, pharmacien... et pour des espèces différentes!! Les médecins sont parfois arrogants, et l'expérience m'a montrée que c'était souvent les plus médiocres!
PS: "J'ai eu la malchance d'être emporté" et non "ée" ;)))
je vais paraitre stupide mais :"...Moins de moyens parce que la recherche en médecine vétérinaire, même si elle a fait des pas de géant depuis trente ans, est en retard, très en retard. Moins de moyens, moins de chercheurs, moins d'enjeux. C'est normal !..." Cette recherche dépends de qui ? Comment elle se fait ?
"... Je dis "nous" parce que cette progression passe forcément par des moyens humains et financiers qu'un véto solitaire ne peut s'offrir..." Donc il faut éviter les cabinets du véto solitaire (je connais que ça) pour des cliniques ?
Fourrure :
La recherche a lieu dans les labos (pharmaceutiques, de diagnostic génétique...), dans les écoles/facultés vétérinaires, les instituts agronomiques... et sans doute à d'autres endroits auxquels je ne pense pas. Elle dépend d'une multitude de sources, privées comme publiques. Impossible de la cataloguer en quelques mots !
Pour les vétos solitaires : les éviter ? Non. pas du tout, sauf si vous recherchez un gros plateau technique, ou une équipe de spécialistes. Pour l'immense majorité des cas, un véto solitaire fera aussi bien qu'un groupe de vétos associés. On trouve par ailleurs, parfois, des vétérinaires très spécialisés dans un domaine de compétence restreint (chirurgie orthopédique, dermato...) et qui exercent seuls. Pas de règle générale, donc. Le tout est d'avoir un bon carnet d'adresses et de savoir référer aux plus compétents ou plus équipés quand le besoin s'en fait sentir. Comme un médecin généraliste !
Il serait stupide de comparer les médecins aux vétos, et encore plus de "hiérarchiser" ...
La première remarque est évidemment la responsabilité, dans mon exercice rural je préserve au mieux les intérêts économiques de mes clients, même s'il y également un facteur affectif. Ma responsabilité n'est en aucun cas comparable avec celle d'un médecin !
Effectivement, ce que l'on entend le plus souvent de la part de nos clients, c'est la disponibilité. pour travailler en zone rurale, les généralistes sont trop peu nombreux, sans parler de leurs horaires de consultation, et les urgences souvent débordées par des urgences toutes relatives ... Alors avoir une personne connue au téléphone 24h/24 et 365jrs/365 c'est appréciable !
Par contre on est régulièrement confrontés aux difficultés financières de nos clients : les examens complémentaires coutent chers et il n'y a pas de sécu ... Combien de nos clients connaissent le vrai prix de leur santé ? Heureusement pour tout le monde, il y a la sécu !
Bonjour, pour 9. Anne So ... et Dr Fourrure :
"à l'école véto le niveau est incroyablement plus élevé que les études de médecine"
Il y a une rumeur de la rue qui dit que ceux qui font véto sont ceux qui ont échoué en médecine. N'y connaissant rien pourrier vous démystifier le sujet svp ?
P.S. : et quelles que soient vos opinions, n'oubliez pas d'aller voter. Mascotte participe aussi à la lutte contre l'abstention :
http://socratelewestie.canalblog.co...
Fourrure :
A mon avis, les difficultés sont comparables à l'entrée (concours). Je ne crois pas qu'il y ait beaucoup des ratés de l'un qui aillent à l'autre. J'en ai connu quelques uns, mais juste quelques uns. Ensuite, à l'école ou à la fac, non, je ne crois pas non plus que ce soit réellement différent. C'est par contre bien plus long en médecine.
pardon, pourriez-vous démystifier, et pas pourrier ... faute d'inattention.
Bonjour, 12. NicoVéto m'amène à une réflexion face aux "difficultés financières" :
Les propriétaires d'animaux et plus particulièrement domestiques devraient ils être incités à souscrire une assurance santé pour leur(s) animal(aux) domestique(s) ? Sous réserve qu'il en existe de bon rapport qualité prix ? Est-ce que ça ne devrait pas être obligatoire comme pour une voiture (qui elle lorsqu'on ne la soigne pas ne souffre pas) ?
Il y a quelques années j'ai du renouveler mes lunettes. Forcément avec le remboursement du tarif de base de la sécu vous avez droit à des culs de bouteilles et le reste dépend de votre mutuelle. Il me restait donc une part à ma charge à régler et j'ai fait la réflexion suivante à l'opticien : les gens sont capables de se payer des consoles de jeux, des télévisions, des smartphones, etc. ... et ils ne sont même plus capables de se payer une paire de lunettes, un dentier ... et j'ajoute aujourd'hui ... de soigner leur animal (je n'aborde volontairement pas le sujet du monde rural ou professionnel de l'élevage, ne le connaissant pas). J'ai préféré dépenser 1100€ en soin et vaccins pour Mascotte et Socrate l'année passée plutôt que d'acheter un téléviseur à écran plat ou un smartphone.
Fourrure :
Recommander une mutuelle ? Oui, à condition de bien comprendre que l'objectif d'une mutuelle n'est pas d'être rentable pour l'assuré. Une mutuelle, c'est comme un vaccin, on est content de l'avoir quand on a un pépin, mais on ne fait pas exprès de choper la maladie pour la "rentabiliser".
L'assurance obligatoire de la voiture, c'est pour les dommages causés aux tiers, le reste est facultatif, ce n'est donc pas du tout comparable.
Et obligatoire... non, je crois qu'il y a assez de choses obligatoires comme ça dans la vie.
Vétérinaire est un superbe métier. Je n'en aurais jamais eu les capacités, parce que je ne supporterais pas de voir la souffrance animale physique, mais heureusement que vous êtes là pour sauver et soulager chaque jour des petites bêtes :)
Billet une fois encore très juste et très intéressant!
Quelques remarques sur l'article et sur les commentaires :
- Tu écris : "Ils se remettent en question, ils disposent de réseaux plus ou moins formels pour ce faire, ils ont Prescrire."
à cela, je réponds que nous avons nous aussi nos réseaux (vetagora, vetonet, rue des abattoirs pour ne citer qu'eux) qui nous permettent d'échanger et de progresser grâce à l'expérience et aux compétences de chacun et nous avons depuis bientôt un an "prescrivet" qui a pour but de fournir une information objective et indépendante sur les médicaments vétérinaires! (cf http://www.vetonet.org/spip.php?bre... )
- pour répondre au commentaire de socratelewestie : "Il y a une rumeur de la rue qui dit que ceux qui font véto sont ceux qui ont échoué en médecine." je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui ait fait véto après avoir échoué en médecine, en revanche l'inverse oui! Je n'en tire pas de conclusion quant à la difficulté respective des concours. Une remarque cependant, compte tenu du règlement du concours véto et notament de la limite d'âge pour l'inscription, il me paraît difficilement réalisable d'aller en prépa véto après avoir échoué en médecine...
Rien à voir Fourrure mais j'voulais savoir si tu avais vu cette émission et si tu en entendais parler dans le monde que tu fréquente, même si ce n'est pas l'agriculture ... y a t-il des équivalents de ce genre de soucis dans l'élevage ?
Fourrure :
De quoi parle-t-on, là ?
Avant que le traité de Maastricht n'octroie le droit d'aller faire des études sans concours mais avec des examens ( la différence est de taille) - payantes qui plus est- dans des facs d'équarrissage en Belgique, ceux qui rataient véto faisaient médecine, ceux qui rataient médecine faisaient pharma, ceux qui rataient pharma faisaient dentaire, ceux qui rataient dentaire faisaient kiné.
ROLLIN-DELAY, vous faites un métier ou vous etes dispo 24h/24 et 7j/7??? Vous etes marié? Avec des gosses? Le médecin est avant tout un être humain avec une vie de famille, sa vie et ses envies, pas votre esclave dévoué....non mais!
Mon grand-père maternel était véto, pionner en nutrition (pas que animale d'ailleurs) et il avait dit à son fils "tu feras médecine, pas véto"... une espèce de dénigrement de son métier, par rapport aux médecins. Mon oncle a fait médecine par choix (ouf), ma mère a commencé véto et a changé du tout au tout à la mort de son père (pb financier), dans mes cousins 2 sur 4 sont médecins, mon meilleur ami est véto et déjeûne tous les vendredis midi chez maman pour parler véto... bref, je navigue dans un monde médical mi-médecin, mi-véto et si je constate que moi, je n'ai aucun a priori envers les uns et les autres et autant d'estime pour les deux, il n'en est pas de même de mes contemporains ni même des principaux concernés... Pourquoi cette dévalorisation du véto par rapport au médecin ? Je reste persuadée que ça vient essentiellement du piédestal sur lequel on a juché les médecins, ces presque demi-dieux souvent (pas tous hein !) assez imbus d'eux-mêmes...
du coup médecin c'est bien, mais véto, infirmière, sage-femme, pharmacien etc... c'est vraiment la loose... ou du moins c'est considéré comme un choix "parcequ'on n'a pas pu faire médecine" , comme un métier pas si prestigieux, un coche raté...
et je trouve ça bien dommage ! je trouve très bien de choisir médecine et j'admire les toubibs dans leur savoir immense (s'ils en ont l'humilité) mais de là à les déifier et à mépriser les autres, non... j'admire tout autant chaque personne qui se donne à fonds dans son métier et en parle avec passion. Chaque personne qui se remet en question, cherche, essaie, analyse, triture... bref expérimente et reste humble.
Alors je vous une admiration sincère pour Fourrure qui a toutes ces qualités humaines qui le rendent passionnant à lire... d'autant que ça me permet de mieux comprendre la vie quotidienne de mon ami véto (en rural, comme vous ;) ) ou de celle qu'a vécu mon grand-père (même si d'autres temps, d'autres lieux...)
Merci pour vos partages, quelqu'ils soient, merci pour votre blog, merci pour la façon que vous avez d'exercer votre passionnant métier et bonne continuation !!!
Madame Tenenbaum adjointe au maire de Dijon ,où je réside, a récemment proposé de répondre au problème des déserts médicaux qui sont à nos portes en proposant aux patients humains de se faire traiter par le vétérinaire local ( s'il en reste un..) cette proposition a connu un sucès mitigé dans notre bonne cité des Ducs !!
Je dis aussi très souvent que j'aimerais que mon vétérinaire soit mon médecin :)
Parce qu'il ne s'est jamais trompé une seule fois de diagnostic ( ma famille est un catalogue de victimes d’erreurs médicales parfois dramatiques), parce qu'on peut avoir rv du jour au lendemain (dans mon désert médical normand, il faut 9 mois, oui 9 mois pour avoir un rv chez un spécialiste : quand on souffre, c’est super-bath), parce qu'il ne s'offusque pas si je dis que j'ai fait des recherches sur internet et qu'il est ouvert à la discussion (alors que dire à un médecin qu'on a regardé internet pour se renseigner, c’est comme avouer qu’on est adepte de pratiques sataniques, quant à oser suggérer des pistes de diagnostic, ce serait carrément du suicide et l’assurance de se faire virer du cabinet médical avec pertes et fracas), parce qu’il est doux dans sa façon de manipuler les animaux, gentil, etc etc.
Oui, j’aimerais être soignée par mon véto !
Désolée Docteur, mais pour moi, une vie animale vaut autant qu'une vie humaine... Pas parce que je nous trouve équivalents aux animaux, mais parce que je trouve qu'ils ont au moins autant de qualités que nous.
Mon véto que j'appelle en pleurs parce qu'un de mes chats est en mauvais état, et qui m'attend jusqu'à 20h parce qu'il sait que quand je dis que ça va pas c'est vrai, qui est doux, respectueux, qui sait se faire discret, j'aimerais avoir un médecin comme ça.
Mais je suis aussi partisane de ne pas appliquer les soins au-delà d'un certain seuil pour les humains aussi, donc... j'ai une opinion assez particulière sur le sujet. Mais c'est un autre débat.