Mais comment a-t-il pu passer à côté de ça ?
mardi 26 octobre 2010, 22:26 Un peu de recul Lien permanent
Mais c'est du foutage de gueule ?
Mais il avait bu ?
Qu'est-ce que je vais dire au propriétaire ? Que son véto est un con et que son chien va en mourir ?
Ces questions, nous nous les sommes tous posées. Quand je dis nous, je veux dire : les vétos. Un jour ou l'autre, nous sommes tous consultés pour un second avis, voire un troisième, ou nous prenons tout simplement la suite d'un confrère suite à un déménagement du client. Bref : nous passons après quelqu'un d'autre.
Article R.* 242-39 : Confraternité.
Les vétérinaires doivent entretenir entre eux et avec les membres des autres professions de santé des rapports de confraternité. Si un dissentiment professionnel surgit entre deux confrères, ceux-ci doivent d'abord chercher une conciliation, au besoin par l'intermédiaire du conseil régional de l'ordre.
Lorsqu'un vétérinaire intervient après un confrère, il doit s'abstenir de tout dénigrement.
Les vétérinaires se doivent mutuellement assistance, conseil et service.
Ça, c'est la théorie. Et soyons honnêtes : je l'aime bien. Il n'y a rien qui soit plus désagréable que de se faire chier dans les bottes par un type qui exerce la même profession que vous, surtout lorsque l'objectif est de "piquer" un client. J'ai assez de boulot comme ça pour ne pas vouloir celui des autres, et j'ai assez de tensions professionnelles pour me passer de cette catégorie là.
J'entends déjà les chantres du libéralisme effréné et de la libre concurrence crier au corporatisme et à l'hypocrisie. Halte-là : non, l'univers du tout concurrentiel ne me convient pas, et ce n'est pas pour défendre mon pré carré. J'éprouve une certaine fierté à l'idée d'appartenir à une profession qui encourage des valeurs désuètes telles que la confraternité, la probité et, bref, une élémentaire déontologie. Ça ne coûte rien, et même si je sais qu'une partie de mon activité tient de l'épicerie, un épicier peut aussi être fier de vendre de bons produits de qualités, et de bien conseiller son client.
Mais je digresse salement.
Mon propos ce jour, c'est cette réaction mêlant incrédulité, sarcasme et agacement lorsque l'on pose en consultation un diagnostic "évident" alors qu'un confrère est passé à côté.
Le pire, pour ça, c'est l'étudiant véto à l'école. Je le sais, j'en étais. Tellement sûr de moi, tellement pétri de cours et de de connaissance, fier comme un setter qui a levé sa première caille lorsque j'ai posé mon premier diagnostic. Quoi, il a raté une démodécie ? Mais enfin, il a fait de l'ivomec à un cheval ? Comment, il a confondu un glaucome avec une uvéite hypertensive ?
Quel blaireau !
Et moi, derrière mon écran, avec mon pantalon plein de tâches douteuses, mes cheveux rares et mes premières rides, je regarde ce jeune étudiant qui croit tout savoir d'un air effaré, à la fois amusé et consterné.
Petit con.
Comme le gosse qui croit duper son monde lorsqu'il se glisse en douce derrière la porte pour regarder le film à la télé tandis que ses parents lui tournent le dos, trop absorbés (haha) par l'écran. Comme l'ado qui n'imagine pas un seul instant que tous ceux qui l'entourent ont très bien compris pourquoi il s'était mis à aider une fille de sa classe qui avait du mal en math'...
Nous sommes tous passés à côté de diagnostics évidents. Si un confrère a rattrapé le coup, tant mieux. S'il a été sincère sans chercher à trop nous protéger, tout en évitant de nous enfoncer le nez dans la bouse, alors parfait.
Parce que bon, les gars, un demodex ou un sarcopte, il faut le trouver ! Parce que le piroplasme qui infectait un globule rouge sur 100000 hier, et qui en infeste un sur 10000 aujourd'hui, est bien plus facile à détecter. Parce que si quelqu'un est déjà passé avant vous, il est facile de déduire des effets des traitements mis en place tout un tas d'informations que votre prédécesseur n'avait pas. Quand le chien traité pour une allergie cutanée avec de la cortisone voit ses symptômes empirer, il faudrait être couillon pour ne pas s'orienter vers une démodécie (oui, j'en parle beaucoup : le demodex est un parasite canin plutôt difficile à détecter, provoquant une maladie qui peut être typique mais avec de nombreuses formes moins reconnaissables).
Parce que les maladies ne font pas comme dans les bouquins, parce que les chiens comme les vaches sont nuls en physiologie, en anat', en médecine et en parasitologie. Faut pas leur en vouloir : personne ne leur a appris à lire. Et le vieux véto va trop vite sauter sur le diagnostic d'une maladie qu'il a déjà vu 1000 fois, et le jeune va s'enferrer dans un diagnostic différentiel en oubliant le truc capital parce qu'un détail ne collait pas.
Et puis il y a les moyens : moi, avec mon microscope de compétition et mon goût pour la cytologie, je pose des diagnostics que des confrères seraient bien en peine de trouver sans de grosses errances. Et j'ai bien conscience que les spécialistes en anapath', et les confrères cancérologues, seraient consternés par mon incapacité à voir ce qui pourtant se trouve là, sous mes yeux, sur ma lame mal colorée...
Bref. Nous sommes tous l'incapable de quelqu'un. Le plus dur reste de trouver ses limites, et d'accepter que des confrères puissent faire mieux, ou différemment, sans pour autant chercher à nous enfoncer. Les plus jeunes d'entre nous ont bien plus que les anciens une mentalité de "réseau", acceptant et appréciant d'avoir l'avis de confrères, de se remettre en question, au prix sans doute d'une perte d'autonomie ? Un vieux con m'avait dit que je manquais d'ambition.
Le problème va, cependant, bien au-delà d'une question de générations. Sommes-nous prêts à accepter le regard critique d'un confrère, à accepter que, sur ce coup-là, et peut-être d'une manière générale, il soit meilleur, surtout s'il prétend au même "niveau" de compétence que nous (j'exclue de cette question la problématique des cas envoyés à des spécialistes, dont on attend justement un diagnostic là où l'on bloque) ? Et si en plus c'est un client, habitué ou non, qui va de lui-même voir le confrère ? Comment accepter ce qui, à juste titre ou non, peut être perçu comme une ingérence ?
J'ai personnellement très mal vécu un diagnostic raté sur un cheval maigre. Le confrère a posé le bon diagnostic, sans tambours ni trompettes, la propriétaire est venue m'engueuler, fin de l'histoire. J'ai perdue une cliente, je serai meilleur une autre fois.
Intuitivement, je pense que nous savons tous que nous n'avons aucun intérêt à casser du sucre sur le dos d'un confrère.
Ahaha M. Martin, c'est pourtant facile, votre chien a une straelensiose. Ce traitement ne sert vraiment à rien, c'est n'importe quoi, vous allez plutôt lui donner ceci. Bon, vous savez, je comprends le collègue, hein, c'est pas une maladie si fréquente, il faut connaître.
Vous croyez vraiment que la cliente va nous regarder d'un air béat, et, telle la groupie moyenne, se jeter éperdue de reconnaissance à nos pieds comme à ceux du Dr Ross ?
Elle risque plutôt de nous trouver sacrément prétentieux.
What else ?
Moi, il me semble qu'un :
C'est une leishmaniose. Pas fréquent dans le coin, on en voit vraiment rarement, c'est une maladie qui se voit surtout sur le pourtour méditerranéen. Vous aviez dit au Dr Roussine que vous aviez été en vacances sur la côte d'Azur cette été avec le chien ? Sans cette information, c'était pas évident d'y penser...
- Oui mais vous me l'avez demandé, vous !
- C'est vrai, vues les hypothèses écartées suite à la consultation avec lui, et l'échec de son traitement, il fallait que j'aille chercher plus loin.
La modestie, ça permet souvent de s'en sortir avec élégance, personne ne nous en voudra, et, en plus, la plupart du temps, il ne devrait pas y avoir à la feindre.
C'est toujours plus facile de "parler en second." C'est comme ça que disait un prof lorsqu'on lui présentait un cas en consultations, à l'école : le premier étudiant présentait le cas, le second observait les réactions du prof, puis présentait sa version.
Alors, pour répondre à ma question d'introduction : Qu'est-ce que je vais dire au propriétaire ? Que son véto est un con et que son chien va en mourir ?
J'en reste aux faits. A ce que j'ai trouvé, pourquoi, comment, et pourquoi, s'il me le demande - il me le demandera si la vie de son animal est en jeu - mon confrère s'est planté. Sans porter de jugement, mais sans protéger indûment. Ne pas en rajouter, ni dans un sens ni dans l'autre. Notre crédibilité en dépend, et le propriétaire en voudrait trop facilement "à ces salauds de vétos". Surtout s'il est perdu, choqué, dégoûté. Si le confrère a bien fait son boulot, s'il n'a rien à se reprocher même s'il s'est planté, il aura peut-être perdu un client, mais nous en perdons tous tous les jours (ouais, peut-être pas tous les jours, mais bon...). S'il a déconné... à lui de gérer, sans qu'il soit nécessaire d'en rajouter. Mais je ne me mettrais pas dans la merde pour lui.
Nous sommes trop attaqués de tous les côtés pour nous permettre de prêter le flanc aux accusations de corporatisme, et nous avons suffisamment d'emmerdes pour accorder une vraie valeur à la solidarité.
En plus, des fois, le confrère avait raison, et il n'y a rien à rajouter.
Alors, tiens, parce que je le sens venir, on va encore me dire un truc du genre : "Un peu Gauchisant, Robin des Bois à la petite semaine ... mais avec un jugement dur sur par mal de points et de toute façon un avis qui semble ne pas prêter à discussion tant il est proféré !".
Je vais la jouer préventive : ouais, je donne mon avis, ma façon de percevoir les choses, vous avez le droit de ne pas être d'accord et de trouver que je suis un poseur et un donneur de leçons. Mais le conditionnel et les formules alambiquées pour ménager les susceptibilités, parfois, m'insupportent.
Commentaires
Poser un diagnostique c'est carrément pas évident, surtout que nous propriétaires avertis nous avons tendance à polluer un peu avec nos analyses lorsque le véto examine notre animal.
C'est la raison pour laquelle malgré ma langue bien pendue j'ai appris à me taire, ça facilite le boulot du véto.
En plus, je fais partie de la catégorie propriétaires de chevaux, entre les copains qui ont déjà vu, les forums, et surtt qu'il est tt a fait possible de jouer les voyageurs de commerce en allant consulter 2 ou trois vétos pour une pathologie ...je comprends que parfois ce soit difficile.
Enfin, pouvoir soigner autant d'animaux, version généraliste, et autant de pathologie sur le vif, je suis bien admirative :) ça signifie être cardiologue, opthalmo, gyneco.....que sais je, et c'est déjà beaucoup !
Oula vous semblez en avoir gros sur la patate !
Sinon, il est vrai que, étant membre/modo/admin sur plusieurs forums dédiés aux chiens, nous avons facilement le conseil du deuxième avis en cas de doute sur un diagnostic.
A coté de ça je rejoins Arkadia sur le fait que vous devez être tout à la fois (généraliste et spécialiste)et expert sur des domaines tous aussi différents les uns que les autres.
Après y a le coté humain à prendre en compte, certains savent mieux communiquer que les autres, certains ont un esprit communautaire que d'autres non pas.
D'ailleurs recevez vous des comptes rendus de 2eme avis de la part de vos confrères ?? En faites vous ?
Arkadia : je réponds sur le fait que certains font plusieurs vétos pour une pathologie. Vous avez les mêmes qui se font 15 généralistes pour avoir l'arrêt de travail qu'ils veulent ou avoir la maladie (plus ou moins imaginaire) qu'ils ont décidé d'avoir.
On peut pas refaire le monde
Fourrure :
Chercher un deuxième avis, c'est humain et normal. Consulter un vétérinaire ne signifie pas prendre son diagnostic pour parole d'évangile, et je comprends que certains de mes clients aillent voir un confrère, comme d'autres font l'inverse. Tant que chacun respecte l'autre véto, moi, je trouve ça très sain.
Quand les gens viennent me voir pour un second avis, en général, ils me le précisent, sans forcément me dire qui est le confrère. Dans ce cadre, il est rare que j'envoie un compte-rendu, oral ou écrit, au confrère - d'ailleurs, la plupart ne le souhaite pas (et puis j'en ai marre de me faire recevoir comme un escroc quand je le fais, donc j'ai ma liste de vétos "amis" que j'appelle et ceux que j'ignore). Je me rappelle d'une occasion où un confrère avait merdé (ce que je n'avais pas dit en ces termes à la cliente), j'avais reçu la cliente et soigné le chien, puis téléphoné au véto pour le tenir au courant, en toute confraternité. Il ne m'avait rien dit de particulier, puis la cliente m'avait rappelé deux jours plus tard pour me donner des nouvelles, et me préciser qu'elle n'avait pas apprécié que mon confrère déboule chez elle pour gueuler qu'elle l'avait trahi... Ca ne donne pas envie de tout faire dans les règles du code !
C'est complètement différent si la personne souhaite que je tienne au courant le confrère, dans ce cas, je fais un compte-rendu écrit que je transmets.
C'est aussi complètement différent dans le cadre du référé : si un véto m'envoie un client, compte-rendu téléphonique puis écrit aussi. Et quand j'envoie un client, j'attends mon compte-rendu également.
Très bel article! Je me tâte depuis des mois pour m'essayer au même sujet dans l'univers des experts judiciaires, mais j'ai beaucoup plus de mal que vous à rester de marbre...
Il est vrai que nous n'avons pas d'ordre et que notre activité n'est pas une profession.
J'ai lu votre billet avec plaisir. Voilà, c'est dit :)
100% d'accord avec votre article, de A à Z. La confraternité, c'est tout un art.
Passer en second, c'est pratique. Je le disais à mes clients, d'ailleurs... quand je passais en second ! Ce n'est pas un excès de modestie : c'est une assurance pour le jour où on passe en premier et où on se plante pour des tas de raisons. Car on se plante, il faut aussi savoir le dire.
Ce superbe imbroglio entre la confraternité, la déontologie et des propriétaires mécontents, je me le suis pris en pleine figure lors de mon premier remplacement, ma première garde. Un superbe dogue allemand de 2 ans vu pour la première fois le vendredi soir par confrère X et le samedi matin par confrère Y, arrive en urgence l'après midi. C'est mon premier cas de dilatation torsion, je suis seule au cabinet, j'hésite 1 heure avant de tenter l'opération. C'est l'échec!(Je n'ai pas eu le temps de faire beaucoup, l'estomac était nécrosé par endroit et le chien a fait un arrêt cardiaque.) Difficile d'expliquer à des propriétaires que j'ai eu très facile de faire un diagnostic. Comment gérer ça, moi jeune diplômée quand les propriétaires veulent entendrent que les deux autres confrères auraient du sentir venir. Mais l'histoire ne s'arrête pas là: le lundi je teléphone aux confrères les compte rendu du week-end, en expliquant qu'ils risquent d'avoir les proprios mécontents. Je pense m'en etre bien sortie quand j'apprend plus tard que le confrère Y est allé se plaindre à mon patron de mon incompétence car pour lui si le chien est mort c'est parce que j'ai mis 1 h à me décider. J'ai été vaccinée pour le reste de ma carrière... La confraternité oui, je suis pour mais jusqu'à une certaine limite...
Corporatisme [kCYpCYatism] n. m.
ÉTYM. 1911, Jaurès; du rad. de corporation, et -isme.
v
¨ Écon. (relativement cour.). Système des corporations; doctrine qui préconise les groupements professionnels du type des corporations.
0 Du corporatisme au syndicalisme la route est longue. Chacun de ces mouvements représente deux orientations historiques différentes du travail ouvrier (…) Mais dans les deux cas se retrouve la préoccupation fondamentale d'améliorer les conditions de travail (…)
Claude Fohlen, le Travail au xixe siècle, p. 61.
¨ Attitude d'esprit de corps professionnel.
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Ca, c'est le copié-collé de la définition du grand Robert.
Pourquoi "Corporatisme" est-il devenu un gros mot?!! Quelque chose qui amalgame privilèges, fermeture d'esprit, obstruction à la transparence, confort de l'entre-soi, paternalisme et plein d'autres qualificatifs tous plus négatifs les uns que les autres??
Alors qu'on pourrait tout aussi bien y voir les valeurs d'entraide, de formation professionnelle (qui qualifient aussi le compagnonnage) de responsabilité comprise et assumée, de conscience profonde du service dû au client, indépendamment de la rétribution attendue puisque c'est "prestation d'abord, règlement après..."
Ben oui, je suis sûrement un gros naïf, mais j'y crois encore à ces valeurs d'un autre siècle que mes anciens m'ont transmises...
Et puis, avec l'âge, quand je nage, je dis tout simplement au client "Je sais pas ce qu'elle a, votre bestiole..." tout en proposant quelque chose à suivre. Eh ben, croyez-moi si vous voulez, la plupart du temps, ça se passe très bien, en toute humilité...
Et comme le disait mon premier employeur:
"Tu n'es pas propriétaire de tes clients!..."
Fourrure :
Je ne connaissais pas ce sens neutre (et originel !) de corporatisme.
juste pour dire qu'en prêtant serment à mon Ordre j'ai accepté de respecter un article sur la confraternité et la déontologie très proche du vôtre... Arhictectes, vétos... surement d'autres professions ordinales véhiculent encore des valeurs que certaines trouvent désuètes.
Moi non, pas plus que vous !
et je vous suis à 100% sur votre exposé d'une situation que je rencontre aussi ;)
Dans tous les métiers il y a des "types biens" et puis les autres. Vous faites partie des premiers, ceux que j'aime fréquenter, mais parmi les autres il y a parfois des gens indispensables, alors il faut faire avec.
Je ne me lasse pas de votre verve et de votre franc parler!! Merci!
suis devenue une inconditionnelle!!
Je pense que la clientèle y est souvent pour beaucoup dans les querelles entre vétos... Les clients n'ont aucun code de déontologie à respecter, eux et, leurs langues bien pendues font souvent boule de neige pour une seule "histoire".
Pour ma part, lorsque j'ai changé de véto, je lui ai dit "je viens de la clinique x, j'ai eu un gros désaccord avec le Dr Y mais techniquement ils n'ont jamais commis d'erreur et je n'ai rien à leur reprocher sur les soins en eux mêmes".
Qu'il s'agisse de relation véto-véto, client-véto, des relations humaines en fait, les problèmes sont souvent dûs à un manque d'objectivité et d'honnêteté.
Ouais ben je vote pour qu'il y ait plus de gauchisants et de Robin des Bois à la petite semaine.
J'ai quitté une clinique véto compétente sur une erreur de diagnostique que cette clinique avait pourtant rattrapée (heureusement qu'il y avait plusieurs vétos).
J'ai quitté essentiellement parce qu'il n'y a pas eu reconnaissance de la boulette, et que du coup, la confiance n'était plus possible ; je peux faire confiance à une personne qui s'est trompée mais l'admet à terme. Je ne le peux pas à une personne qui s'enferre dans le déni.
Pour autant, j'aurais très mal vu que notre véto actuel, informé - comme l'ancien d'ailleurs - de nos motifs critiquât ce qui avait été fait par ses collègues.
Pas simple de tenir debout au milieu de tout cela, Doc' !!!
Bonjour,
Ah la nature humaine, que serions nous sans elle, elle qui nous aide à rendre le monde si complexe et à nous organiser par la suite pour nous y retrouver.
Il y a bientôt 10 ans mon petit westie de 4 ans est mort de ce qui ressemblait à une crise cardiaque 2 heures après être sorti de chez le vétérinaire qui venait de lui faire 3 piqûres et qui l'avait vu 3 fois dans la semaine. Erreur de diagnostic ? Maladie confondable avec une autre, sous estimation de la gravité, manque de précisions de ma part sur les symptomes lors des consultations ? Je ne le saurai jamais et il est trop tard de toutes façons.
J'ai malgré tout à l'époque changé de vétérinaire en précisant ce qui s'était passé au nouveau qui m'a posé une question : "est-ce qu'il a fait ceci ?" et je lui ai répondu "non". Apparement il avait fait mouche et sa réaction un peu embarrassée a été "Machin, il vieillit ...". Sympa de sa part, il ne l'a pas traité de "vieux con" ( :-) ).
J'ai changé de vétérinaire pour 2 ou 3 raisons : la première bien sûr c'est la mort de mon petit chien, la seconde c'est que j'étais une fois dans la salle d'attente avec une dame qui avait un setter ou un épagneul, je ne sais plus trop, blessé à une patte et qui saignait. Le véto est arrivé et a engueulé la dame au point que j'en étais malade pour elle, parce qu'elle avait attendu dans la salle d'attente et qu'il y avait des traces de sang quand elle s'est dirigée vers le cabinet alors qu'il aurait préféré qu'elle attende vers la porte de sortie pour ne pas qu'il y ait de traces dans la salle d'attente. Comment pouvait-elle deviner ? Je suppose que son plus cher désir était de soigner son chien et qu'elle se foutait complètement de l'état de la salle d'attente. La troisième raison a été une phrase qui m'a conforté dans mon choix de changer de vétérinaire lorsque au début de la semaine je lui ai amené Micky (le westie de 4 ans) qui vomissait et qu'il m'a dit lui faire une piqûre d'anti-vomitif en ajoutant "comme ça vous serez tranquille". Ayant assisté auparavant à la scène de la salle d'attente je n'ai jamais vraiment compris dans quel sens prendre le "vous serez tranquille" : dans le sens "il ira mieux" ou dans le sens salle d'attente "Il ne salira plus avec ses vomissements" ? Mais tout cela est de l'histoire ancienne, les relations avec le nouveau vétérinaire sont complètement différentes et la lecture de vos articles nous aide à comprendre les difficultés de votre métier et nous rappelle que derrière chaque vétérinaire il y a "aussi" un être humain ... comme nous ... Merci.
Après un premier commentaire "véto/client/patient" j'aime bien cette notion : véto=vétérinaire=celui qui soigne, patient=l'animal à soigner, client=en général le propriétaire de l'animal et qui sert de taxi-banquier-traiteur à l'animal et que l'animal promène régulièrement en lui laissant croire que c'est lui qui maitrise la situation (pour preuve l'animal a réussi a dresser l'humain à tenir la laisse avec la main alors que l'humain n'a encore pas réussi l'inverse sauf peut-être dans les cirques :-) ).
Le sujet du message d'origine pourrait effectivement être "multi-métiers" comme on le constate dans plusieurs commentaires.
Travaillant dans l'industrie dans les métiers de la mécanique il est vrai qu'il est beaucoup plus facile et beaucoup moins risqué d'émettre un diagnostic sur un tas de ferraille que sur un être vivant mais les notions de carrières et de concurrence y sont aussi très rudes. Je me souviens avoir entendu un collègue poser une question puis avoir travaillé avec lui pour résoudre son problème et me faire engueuler par la suite par mon chef parce que je n'avais pas fini mon travail. Ce à quoi j'ai répondu que ayant travaillé à 2 une journée sur son sujet alors qu'il y aurait passé au moins 3 jours ne sachant comment le traiter le gain pour l'entreprise était d'un jour, même si mon travail était un peu en retard, ce qui ne gênait en rien. Mais allez expliquer cela à un chef !!! Le rôle du chef n'est-il pas d'expliquer aux autres ce qu'il ne comprend pas lui-même ???
Il y a pire que le collègue qui se trompe de diagnostique, il y a le véto qui se trompe de diagnostique quand c'est vous le client, et qui, par négligence et diagnostique particulièrement con, vous tue deux chatons...
Remarquez, il y a une chose positive, ça m'a permis de rencontrer ma véto actuelle qui a sauvé le reste de la portée et m'a permis de distinguer une gastro d'une perte d'appétit dûe au froid (faut vraiment être complètement #@&% pour croire qu'une portée née à Paris dans un appartement surchauffé avec les mères dans le nid peut se refroidir au point de ne plus manger).
C'est marrant mais ce week end, j'ai pensé à vous Dr Fourrure lol Que vous auriez pu écrire un billet sur mon aventure si j'avais été une de vos clientes...
Suite à une bagarre entre mes 2 chiens mâles, l'un des 2 s'est retrouvé avec une grosse gonfle douloureuse sur le chanfrein, et plutôt que de filer chez le vétérinaire de garde, mon ami m'a convaincue d'aller à la pharmacie de garde lui chercher un anti inflammatoire. Le pharmacien m'affirme et me soutient que pas de soucis, je peux donner 200mg d'ibuprofène à mon chien de 20kg qui a une MICI !!!! Je vous passe les détails, j'ai failli tuer mon chien et il s'en tire avec une gastrite carabinée et moi avec une belle engueulade de mon véto qui a bien voulu le recevoir en urgence.
Du coup je me suis dit, rha ce serait bien que le Dr Fourrure nous fasse un billet sur les joies de l'automédication !!!!!
Ca fait plaisir de vous relire de temps en temps :)
et cela me fait aussi plaisir d'avoir votre point de vue, comme une piqûre de rappel, que l’humilité, la modestie et une certaine élégance sont plus importantes que le prestige, la moquerie facile et l'auto-congratulation. Aujourd'hui je l'ai oublie et ce soir, je ne me sens pas bien belle en face de mon miroir... (et non, il n'y a pas que chez les vetos que ca arrive :) )