Il m'a souri
mercredi 3 février 2010, 13:47 Chiens dangereux Lien permanent
Assis à mon bureau, je regarde, à travers la grande baie vitrée, le grand-père et son petit-fils s'avancer vers la porte de la clinique. Devant moi, mon bloc-notes, des stylos éparpillés, le recueil de la formation sur l'évaluation comportementale. L'écran de l'ordinateur est figé sur la fiche de Loupiot, un beau brin de braque âgé de 7 ans, suivi depuis toujours à la clinique pour ses vaccins, ses piros et ses bobos, mais aussi pour une arthrose galopante du coude droit.
Loupiot qui est venu ce matin pour une évaluation, après avoir mordu au visage le petit blondinet qui tient, bien serrés, deux doigts de la main droite de son "Dédé". J'anticipe leur arrivée, ouvrant la porte de la salle de consultation au moment où ils franchissent le seuil de la clinique, les invitant à s'assoir devant moi. Le bol de bonbons est posé sur le bord du bureau, et Dédé en propose un à Jonathan, après l'avoir installé sur un des deux sièges.
Je n'ai pas grand chose à raconter sur Loupiot. Chien banal dans une famille banale, il chasse quand son maître a envie de se dégourdir les jambes et mène, le reste du temps, une vie de famille tranquille chez ce couple de personnes âgées. Cela fait bien longtemps que je le fréquente, et même s'il a toujours été sur la réserve à la clinique, il ne m'a jamais posé de problème en salle de consultation, endurant plus ou moins stoïquement toutes les manipulations, même les plus douloureuses. Un joli gris fumé, un panache blanc sur le poitrail, une cicatrice sur sa babine, à droite, une queue un peu pelée et un collier orange fluo : un chien comme les autres.
Jonathan a cinq ans environ, une bouille de gosse adorable, une masse de cheveux blonds coupés au bol - ça se fait encore ? - et un joli anorak rouge. Un de ces jean's d'enfants qui n'ont pas le temps de s'user qu'ils sont déjà trop petits, et une paire de baskets qui clignotent - clignotaient ? - lorsqu'il marche. Un gosse comme tant d'autres.
Mais Jonathan a quelques points de suture sur l'oreille gauche, et une vilaine marque violacée à l'angle de la mâchoire. Comme l'a dit le médecin : ça aurait pu être pire.
Jonathan passe, depuis des années, la plupart de ses journées chez ses grands-parents. Avec Loupiot le chien et Minou le chat. Il ne fréquentait pas particulièrement le braque, mais ne manquait jamais l'occasion de lui faire une caresse, ou de lui donner une croquette. Surtout s'il lui avait bien donné la patte, le genre d'exercice qui n'avait pas l'air d'intéresser beaucoup le chien, qui l'ignorait la plupart du temps. Dédé m'avait décrit une relation très neutre, normale. Un gosse attaché mais pas envahissant, un chien plutôt indifférent. Jamais menaçant, ni collant.
Devant moi, Jonathan balance ses jambes, l'une après l'autre, et engloutit un, puis deux chocolats.
Avant hier, Dédé est allé faire du bois, avec son C15, son Loupiot et son petit-fils. Le gosse jouait tranquillement dans le sous-bois à côté de la voiture, le chien vaquait à ses occupations. Lorsqu'il est revenu en courant se terrer dans le C15, se glissant par la porte arrière encore ouverte, Dédé n'y a pas trop prêté attention. Il lui a bien semblé que le bruit de course était un peu rapide, mais, sur le coup, il n'a pas réagi. Loupiot finit toujours par aller dormir dans la voiture après sa promenade. Dédé s'est même demandé s'il n'a pas entendu un couinement, mais il n'en est pas sûr, il se l'est peut-être inventé après coup. Le reste, il ne l'a pas vu. Lorsqu'il a entendu son petit-fils hurler, il s'est précipité vers la voiture, à une vingtaine de mètres de lui, a vu son chien détaler et le sang, le sang sur le visage de Jonathan. Ensuite, la voiture, la chemise déchirée et nouée autour du visage, les urgences, les sutures. Les parents paniqués, les cris, la colère. Le père voulait tuer le chien, alors Dédé a pris son fusil et son C15, il est retourner chercher Loupiot. Le braque l'attendait à côté de la tronçonneuse, patient.
Dédé a levé son fusil.
Il l'a armé. Puis il l'a baissé, et rangé dans son étui. Il a battu le chien, il a frappé sa colère, sa peur, sa frustration, sa lâcheté, sa déception, sa culpabilité, son impuissance. Puis il l'a jeté dans l'arrière du C15. Il pleurait. Il est venu directement à la clinique, et j'ai hospitalisé le chien le temps de laisser les choses se calmer. J'ai gardé Loupiot deux jours. Il attendait, paisible, au fond de la courette, profitant des promenades et pleurant lorsqu'il restait tout seul trop longtemps.
Puis Dédé et revenu, j'ai sorti son chien du chenil, et nous avons parlé. Loupiot avait une petit blessure au bout de la patte droite, les anti-inflammatoires et les soins locaux avaient suffi à tout faire rentrer dans l'ordre. Le maire avait demandé une euthanasie, j'avais évoqué l'évaluation comportementale. Alors nous avons parlé, parlé, abandonnant les sentiers des fiches, des petits carrés à cocher et des questions ritualisées, des rapports et des arrêtés. Comme moi, Dédé pense que le chien s'est fait mal, que son arthrose l'a sévèrement lancé, et que l'enfant l'a approché alors qu'il se terrait et souffrait. Que le gosse a déconné.
Dédé voudrait garder son chien, parle de pièces séparées, de loquets, de verrous, de l'enfant qui pourrait ne plus l'approcher, mais il est résolu, il veut bien qu'il soit euthanasié. Mais il ne pourra pas le tuer.
Comme lui, j'ai besoin de savoir : est-ce qu'il recommencera ?
- Jonathan, dis-moi.
- Écoute le docteur, Jojo.
D'un signe de la main, j'isole Dédé. Ce sera entre Jonathan et moi.
- Jonathan, est-ce que tu peux me raconter ce qu'il s'est passé ?
Jonathan regarde ses pieds, ses jambes qui se balancent, l'une après l'autre.
- Comment ça s'est passé lorsque tu es rentré dans la voiture ?
- Loupiot était couché, et il pleurait.
- Il pleurait ? Pourquoi il pleurait ?
- Il s'était fait momo à la patte. Il saignait.
L'enfant regarde toujours ses pieds, la clinique est silencieuse, le soleil baigne le bureau. Les chocolats vont fondre.
- Alors je lui ai dit que c'était pas grave et que ça allait passer, et je l'ai consolé. Je lui ai pris sa patte qui faisait momo. Il ronronnait, parce qu'il était content.
Il prononce ronron-nait.
- Alors je lui ai fait un bisou sur la patte, parce qu'il souriait. Et puis...
Et puis sa voix s'étrangle, et j'en ai assez.
Il souriait.
Il ronron-nait.
Loupiot a grogné. Loupiot a montré les dents, acculé dans le C15, blessé, il a averti l'enfant, a voulu le chasser. Mais l'enfant est resté, Jonathan n'a pas compris les signaux du chien, ces avertissements pourtant évidents. Évidents pour un adulte, pas pour un enfant. D'après mes cours, les jeunes enfants ne savent pas interpréter le langage des chiens, leurs attitudes et leurs signaux. Le cours venait brutalement de se faire rattraper par la réalité.
En ce qui me concernait, je n'avais pas grand chose à reprocher à Loupiot. Le reste de la discussion est venu confirmer cette interprétation. Le chien qui vient se cacher, l'enfant inquiet, qui veut le consoler, qui appuie là où ça fait mal, le chien qui prévient, cohérent, et puis qui repousse l'agresseur d'une unique morsure contrôlée, à sa hauteur, celle du visage de l'enfant agenouillé dans le C15.
Comme l'exige l'évaluation comportementale, j'ai donc classé ce chien.
Niveau de risque II : le chien présente un risque de dangerosité faible pour certaines personnes ou dans certaines situations.
Faible, car même dans une situation "critique", le chien a prévenu et contrôlé sa morsure, utilisée en dernier recours pour chasser un importun.
Pas en niveau I, car l'enfant, même s'il en sera désormais séparé, pourrait réussir à se retrouver avec lui (quoique les conditions pour une nouvelle morsure seraient probablement difficiles à réunir).
Par contre, la persistance de la douleur arthrosique crée un facteur de risque supplémentaire, je recommanderai d'améliorer la prise en charge de la douleur.
Le maire a suivi mes recommandations. J'ai eu une explication calme avec le père de Jonathan, qui, une fois la colère passée, a parfaitement compris l'évaluation.
Quant à Loupiot... il continue à aller faire du bois avec Dédé, car maintenant, Jonathan est assez grand pour passer l'essentiel de ses journées à l'école...
Commentaires
Quelle histoire, elle fait froid dans le dos. Pour l'enfant pour qui ça aurait pu être pire, pour le chien qui finalement a réagi de manière mesurée.
Tout chien qui mord doit être évalué?
Fourrure :
Oui, depuis la loi du 20 juin 2008.
Un jeune enfant qui grandit avec un chien apprend à reconnaitre ces signes ou même dans ce cas-là il risque de ne pas les comprendre?
Fourrure :
Un jeune enfant qui grandit avec un chien n'est pas censé voir ces signaux là, il ne risque donc pas d'apprendre...
Merci merci beaucoup pour ce billet
Un cas d'incompréhension ordinaire entre un enfant qui souffre pour son chien et un chien qui ne sait comment exprimer sa douleur et éloigne la douleur à regret !
En espérant que l'enfant n'en garde pas de séquelles
Pour répondre à Miss Mopi
j'ai deux chiens, mes beaux parents ont en 2 aussi.
4 chiens : 3 gros.
J'ai deux filles : et je passe mon temps à leur expliquer que quand le chien s'en va, grogne, s'écarte c'est qu'il ne va pas bien, qu'il en a marre et qu'il faut le laisser tranquille.
Il faut éduquer l'enfant à comprendre le chien au moins autant que le chien à ne pas se retourner sur l'enfant.
Donc oui un chien qui vit avec un enfant peut le mordre, oui un enfant qui vit avec un chien peut ne pas comprendre les signes d'apaisement de son chien.
pour éduquer les jeunes enfants, l'excellent travail de "the blue dog" (hélas en anglais!) par ici http://www.thebluedog.org/ et une super vidéo pour les tout-petits (en langue internationale) par là http://www.youtube.com/watch?v=1SZv...
Hé oui même en étant élevé avec des chiens, un enfant n’apprend pas forcément le langage chien. D’ailleurs ce petit a cru que le chien lui parlait chat « ronronnait » et même un chat qui ronronne n’est pas forcément en de bonnes dispositions. Personnellement j’ai failli perdre un œil pour une histoire similaire, j’avais 4ans j’étais chez des amis de mes parents avec ceux ci, et j’ai voulue suivre la chienne berger allemand récemment amputée d’une patte dans sa « maison » , la chienne a grognée, s’est retournée et a mordu « un peu » elle aurait pu faire bien plus de dégâts, je garde juste une cicatrice sous l’œil ( un peu comme une cernes à vie^^") qui me rappel qu’on n’accule jamais un chien ! Et qu’on ne laisse pas un enfant seul avec un chien, aussi gentil soit t’il car un accident est très vite arrivé ( et puis c’est souvent dans le cadre familiale ou proche que ce genre de drame arrive) Bon a l’époque la chienne n’a pas été iniquité, moi j’étais embêté; je me rappel le sentiment d’avoir fauté que j’ai ressentis après mais pas du tout la douleur et ça n'a heureusement pas crée de peur phobique des chiens.
Petite, j'avais un chien à qui je pouvais tout faire : dormir avec lui dans son panier, çà c'est gentil, lui prendre sa nourriture dans sa gamelle pendant son repas, çà craint nettement plus là, ou pire encore, lui sauter dessus quand il dormait!
Et bien c'est pas avec lui que j'aurai pu apprendre le langage des chiens!
La preuve, après sa disparition (il aimait monter dans toutes les voitures...), en un an et demi, je devais avoir entre 4 et 6 ans, je me souviens très clairement avoir compter m'être faite mordre 7 fois.
J'insiste sur le terme ''je me suis faite mordre'' : aucun chien ne m'a attaquée sans raison. Par exemple, je sautais sur le premier chien venu pour le caresser, j'accompagnais le chien de ma nounou à la sieste, la routine en quelque sorte.
Le pire c'est que j'annonçais fièrement ce : "j'ai eu 7 morsures en un peu plus d'un an!", sans me rendre compte de ce que cela représentait.
Enfin, si, j'ai bien du m'en rendre compte, car partir de ce constat pas très glorieux en réalité, je n'ai plus jamais été mordue...jusqu'à ce que je commence à exercer notre beau métier ;)
et c'est dans ce genre de situation que je suis heureuse que le PAM (prévention des accidents par la morsure) existe en Suisse... des intervenants en école primaire, dès l'âge de 6 ans, et qui apprennent aux enfants à reconnaitre les signaux des chiens, comment aborder les chiens, pourquoi il ne faut pas courir devant un chien... bref, toutes ces choses essentielles qui font que l'enfant apprend qu'un chien est son copain, mais pas seulement...
une prévention nécessaire et qui porte ses fruits.
Oui, ben moi je n'insisterais pas trop sur " je me suis faite mordre": il n'y a pas d'accord du participe passé s'il est suivi d'un infinitif.
Est-ce que Fourrure aurait épousé une blonde à forte poitrine?
Olivier, toujours pour la paix des ménages ^^ .
Fourrure :
Un blâme pour moi, elle m'avait posé la question !
Belle enquête, belle conclusion. On peut extrapoler et ça, j'aime !
Merci pour ce billet ! Comme Fourrure's wife, j'ai grandi avec 2 chiens extraordinaires jusqu'à mes 6 ans, et j'ai pris pour acquis bien des choses... mon apprentissage de la "vraie vie" ensuite m'a laissé quelques traces !
Depuis je crois que j'ai appris et je coache ma fille au maximum de mes connaissances. bien que cela fasse 2 ans qu'on vit chez nos chats (des chats extras !), et que notre fille aille sur ses 8 ans, on voit bien qu'il y a encore à faire et qu'il ne faut pas relâcher la vigilance et les explications "toi, tu penses comme ça, mais lui le voit autrement".
Je suis blonde à forte poitrine (enfin en ce moment because allaitement), et je ne fais pas ce genre de faute. Halte à la discrimination !
Sinon, très bel article, j'aime beaucoup...
Pour info, j'aurai mis risque 2 également pour les mêmes raisons.
Et non, je ne suis pas blonde :p
Pour la petite histoire, prise d'un doute, j'avais même posé la question à mon écrivain de mari qui m'avait répondu, je cite : ''de toutes manières "se faire mordre" n'est pas français car cela signifierait que l'on fait exprès de chercher la morsure''. Je lui avais répondu que justement, c'était presque le cas et qu'il n'avait pas répondu à ma question initiale. La suite, vous la connaissez ;)
ce texte est magnifiquement ecrit!
c'est telment courant!
Vetonat, tu ne fais pas ce genre de faute, mais tu en fais quand même : "J'auraiS mis risque 2..." ;D
arrrfff, voui, pas d'excuse... (non, non, aucune, même pas ma blondeur)
Ouf, l'histoire se finit bien. Gamine, je ressemblais à Fourrure's wife avec le chien de mon grand-père, une pâte qui supportait tout mais pas le bruit des bisous( j'ai eu un bon réflexe, et pas d'égratignures, ouf)
Confondre le langage des chats et des chiens... Ce qui me rappelle mon chien habitué à notre chat pas ronronneur, et qui a eu très très peur d'un chaton câlin qui l'accueillait à coups de ronrons!
très interessant cet article. On ne diffuse pas suffisamment ce genre "d'évidences"... ( par exemple les cabinets vétérinaires pourraient relayer, mais c'est vrai qu'il y a tant de choses à dire aux enfants, aux parents, aux propriétaires d'animaux ...
Merci pour cette nouvelle information
Je reviens sur cet article pour vous informer qu’il existe un site pour sensibiliser les enfants de 5 à 7 ans aux gestes à faire et à ne pas faire avec un chien. C’est un jeu dit « sérieux » qui a été créer spécialement dans ce but, il est totalement gratuit et manque vraiment de publicité. Personnellement j’en ai entendu parler à l’émission « les maternelles » qui avait comme sujet : "faut il avoir peur de son chien ?"
Donc voila le lien pour le site http://www.scc.asso.fr/mediatheque/...
a recommander peut être a vos clients/ connaissances :D Je viens de le faire, ( j’ai eu tout juste !!! :D ) et il faut que les parents soient avec l’enfant,il y a tout le temps une petite explication du pourquoi du comment il ne faut pas agir ainsi avec un chien.
En Belgique, il y a http://www.lechienbleu.be/
(rien à voir mais KERRY30 c'est de la pub...)
je suis désolée d'apprendre qu'il y a une "fourrure's wife".. :-)!
Wahou super bien raconté!!!!
:)
Wahou super bien raconté!!!!
:)
Nous aussi, quand on "sourit" on montre les dents. Ambigüité du sourire?
Sans doute un enfant n'apprend pas spontanément à interpréter les signaux du chien. Mais on peut le lui apprendre. Quand un chien fait trop "partie de la famille" on a du mal à l'imaginer dangereux sans doute?
Docteur, existe-t-il une loi, un règlement émis par l'ordre des vétérinaire, enfin quelque chose d'officiel qui interdise à un vétérinaire de pratiquer une euthanasie sur un animal en bonne santé et non dangereux ?
Fourrure :
Non. Nous avons le droit de refuser d'euthanasier (encore heureux !) même sur demande du maire si nous considérons que l'euthanasie n'est pas justifiée, mais rien n'interdit d'euthanasier un animal, qui reste, au regard de la loi, un objet (même si le statut de l'animal est différent de celui d'une armoire, puisque la cruauté envers les animaux, la maltraitance etc sont elles, interdites et punissables, alors qu'on a le droit d'affamer et de brûler son armoire).
Merci de votre réponse.
Bonjour, je découvre avec bonheur votre blog, et cet écrit m'a beaucoup touché par votre façon de conter l'histoire mais aussi pour les questions que vous soulevez.
Impossible de faire disparaitre totalement le risque d'une morsure
L'homme ne doit pas oublier cependant, qui est, aux yeux de l'animal, doté de 3 pinces potentiellement dangereuses : la machoire mais aussi les deux mains . La caresse peut devenir source de douleur et d'agression, la main amicale peut-être celle qui vient pincer la souffrance .
Ben oui, évident. L'animal et l'enfant (et les erreurs de syntaxe, lol !). Je reviendrai, j'aime bien votre blog.
C'est trés vrai tout ça. Moi aussi a 3 ans j'ai croisé un chien ""mord" de rire"...ma cuisse s'en rappelle encore! Et en plus j'ai pris une bonne secouée de ma mamie pour avoir été voir ce fameux chien attaché...
Heureusement le chien n'en a pas subi les conséquences! Mais comme quoi, on oublie tout ne coule pas de source pour les petits!
Trés beau récit, trés émouvant.
merci pour ce témoignage, je découvre votre site et je suis ravie.
il me sera utile car je vais être tata, et nous avons adopté un croisé malinois agé d'environ 10 ans malvoyant doté d'un sacré caractère, dominant a ses heures. Nous faisons tous pour que ca se passe bien (nous prenons des cours) ; votre récit m'a rassuré, c'est a nous d'être vigilant. merci
Merci de dire les choses aussi clairement et avec un vrai talent de conteur en plus! Je suis bénévole dans un refuge et toujours consternée par les abandons "parce que le chien de la famille a grogné"... que de malentendus...
Ouf! L'histoire finit bien pour tout le monde et pour le toutou! Merci pour cette jolie histoire!
Voila, je n'arrive pas à dormir, et je suis là à lire ce blog qu'une amie m'a conseillée (même si ca me fait un peu mal au coeur parce que je n'ai moi-même pas réussi à atteindre l'école vétérinaire).
Mais cette catégorie d'article m'interpelle, et j'ai une petite question (que je ne sais pas trop où poser, et à laquelle j'aurais peut-être une réponse en lisant plus loin, mais au moins comme ca, j'aurais peut-être une réponse claire).
A la fin du collège, comme tout le monde, j'ai eu l'occasion de faire un stage dans une clinique vétérinaire. En milieu de semaine, un monsieur s'est présenté, avec un gentil chien, à la consultation.
Un chien de chasse, il me semble, huit ans, mais aucun soucis de santé.
Le monsieur est ennuyé mais ferme : Il veut faire euthanasier son chien, parce que celui-ci à grogné contre son petit-fils le week-end précédent.
L'injection est faite quelques minutes après l'explication, et c'est moi qui reste avec le chien lors de ses derniers instants, sur cette table froide. Monsieur n'a pas voulu y assister.
Ca m'a pas mal remuée, et je me suis toujours interrogée. Est-ce que c'était justifié, est-ce qu'il n'aurait pas pu envisager une autre solution ?
Fourrure :
Vous connaissez la réponse.
Mais ma vraie question est :
Est ce qu'on a vraiment le droit de demander à un vétérinaire de tuer son chien comme ca ? Est-ce qu'une évaluation n'est pas obligatoire ? Est-ce que le vétérinaire est vraiment le seul juge de la situation et doit prendre en main seul le choix de le faire ou non ?
Est-ce qu'un vétérinaire peu scrupuleux peu vraiment accepter de mettre fin à la vie d'un chien sans qu'il y ait eu agression, avec une vague explication de la situation (après tout, tout et n'importe quoi aurait pu provoquer une réaction agressive d'un chien face à un petit garçon, comme on peut le voir ici)?
Désolée pour la longueur du commentaire, et pour la presque redondance des questions.
Je n'arrive juste pas à oublier ce chien, et comme une muselière coûte tout de même moins cher qu'une piqûre, je ne comprend pas que le propriétaire, après 8 ans de "relation" (je met des guillemets parce que je vois déjà ceux qui vont froncer le nez) n'aie pas trouvé d'autre option pour lui.
Fourrure :
Alors, dans l'ordre :
Oui, on a le droit de demander (sauf si le chien a mordu, auquel cas un délai de 15 jours doit être respecté pour vérifier que le chien ne développe pas des symptômes de rage).
Une évaluation n'est pas obligatoire.
Le vétérinaire est, oui, tout seul pour décider, et donc, il peut pratiquer, de plein droit, l'euthanasie.
Merci de votre réponse, même si je trouve ca affreux.
je comprends d'autant plus qu'il m'est arrivé à peu près la même chose, quand j'avais 3 ans...
je me souviens à peine de ce moment où Folk (le corniaux de mes grands parents, un p'tit loulou pas méchant pour deux sous) m'a niaquée à la joue droite il me semble, et encore sans être certaine du côté de la morsure...
plus de peur que de mal...
par contre je me souviens de la réaction de mes parents, qui m'ont expliqué qu'il ne fallait pas ennuyer le chien, qu'il fallait le laisser tranquille quand il allait dans son panier : une réaction intelligente, comparée à tous ces "ce chien est dangereux, il faut le tuer..." et j'en passe que l'on peut entendre dans ces cas-là...
et si l'on prenait TOUS un peu plus le temps de comprendre notre animal, de décoder ce qu'il veut nous "dire", d'analyser le pourquoi du comment ?
je pense souvent qu'une initiation obligatoire au chien et son langage "sa vie son oeuvre" pour TOUT nouveau propriétaire de chien, quelle que soit la catégorie du chien, serait sans doutes une bonne chose, non ?
Salut Fourrure . J'ai découvert votre blog par hasard en cherchant des infos pour mon chat qui vomissait beaucoup et s'étiolait .Rien de grave qui ne fut réglé par le véto que je vois une fois par an. C'est un vrai plaisir de vous lire ,vos mots sont justes et puissants, et les émotions que cette lecture me procure , oscillant entre rire et larmes ,rappelle que nous ne sommes pas les seuls sensibles sur cette planète. Merci .
Je suis toujours en train de parcourir ce blog. Je lis beaucoup de choses qui m'interpellent.
Oui, j'ai deux gros chiens qui sont très gentils. Oui, j'ai des petits enfants. Cela se passe très bien. Mais lorsque mes chers petits enfants arrivent, je fais toujours la même recommandation, ne pas embêter les chiens,les chats : genre tirer les oreilles, mettre les doigts dans leurs yeux etc... et je ne les laisse pas tous seuls ensemble.
Maintenant, ils sont un peu plus grands mais je fais toujours la même recommandation. Je leur dis qu'eux-mêmes n'aimeraient pas être embêtés alors il faut faire de même avec les animaux.
Je leur dis que si le chien grogne c'est qu'il n'est pas content, de même pour les chats. Donc il faut les laisser, ils n'ont pas envie de jouer à ce moment-là.
Et surtout nous évitons au maximum de les laisser seuls ensemble.
Merci infiniment pour cette évaluation, juste. Je travaille moi-même sur un projet d’envergure de prévention de la morsure, dans le milieu familial entre autres, dessiné à la fois aux enfants et aux parents. Ce travail est basé sur les signaux d’apaisement, les postures et les comportements à proscrire face au chien. ( http://www.servimg.com/image_previe...)
Ravi de lire ce que je pense et essaie de transmettre depuis toujours : l’enfant et le chien sont deux êtres dotés d’émotion et de sensibilité qui ne peuvent pas se comprendre.
j'ai lu ce récit l'angoisse au ventre, probablement parce que côté chats, c'est un peu la même histoire : tripoter où ça fait mal, même avec les meilleures intentions du monde, ça fait mal. et ne pas reconnaître les signes de douleur et donc ne pas mesurer les risques de réactions possibles, c'est dangereux. mais ouf, l'histoire finit bien.
Petite (6/7 ans) je me suis fait mordre par un épagneul breton au bras, dans la rue, parce que je l'ai caressé alors qu'il mangeait. Je connaissais le chien, il rongeait un os, j'avais mal apprécié le moment. Banal. Mais, à l'époque (années 60), il n'a a été question ni de tuer le chien, ni de lui faire passer un examen comportemental. Je crois que mes parents n'ont même pas été voir le propriétaire du chien, ou peut-être ont-ils échangé trois mots à ce sujet, juste pour dire, ouais, ok, elle a été mordu, c'est pas cool, mais le chien n'y est pour rien. J'ai été chez mon toubib, un point de suture, une cicatrice, et voilà. D'où ma question: depuis quand a été mise en place cette procédure que vous décrivez? Est-ce que tout ceci n'est pas un peu excessif dans 90% des cas? Pour le cas que vous décrivez, effectivement c'est plus grave, mais celui que j'ai vécu doit bien encore arriver couramment,non?
Fourrure :
Ce système a été mis en place en 2008. Dans la majorité des cas, il s'agit d'une usine à gaz sans intérêt, enfin, sans intérêt si les gens font preuve de bon sens. Je parle plus en détail de l'évaluation comportementale ici.
c'est superbement écrit !
bonjour
j ai adoré votre livre, le blog est au top Felicitations! je me suis fait attaquer par un grand danois à l'âge de 6 ans...bestiole jalouse de ses maîtres, enfant unique, qui n'a pas apprécié que je veuille le caresser pendant qu'il lechait l'assiette de dessert à table...je ne dois ma survie qu'au réflexe de ma mère qui m'a soulevée et arrachée à ma chaise depuis l'autre côté de la table où elle se trouvait...la bête m'a poursuivie figurez vous ,mon père et le propriétaire se sont interposés pendant que maman courait nous enfermer dans un couloir! le chien, qui avait de la suite dans les idées et un sacré grain, se jetait en hurlant contre la porte , ma mère s'appuyant de tout son poids de l'autre côté. ..un dogue mâle adulte vous imaginez!les hommes criaient en le frappant , je pleurais comme une hystérique, une scène apocalyptique! ^^Le propriétaire était fort marri, lol! ! nous ne sommes pas retournés chez eux +_+. et C'est en définitive à un caniche que je dois ma cicatrice sur l'oeil:)! ! cela dit " j'élève" des cursini, avec des enfants, et ai éduqué les filles:un animal est un être vivant, parfois il veut juste qu'on lui foute la paix, ne le suivez pas s' il cherche un coin tranquille et surtout, attention, les autres chiens ne sont pas tous comme vos patients compagnons! ils pourraient mordre!toutefois je trouve très difficile d'accueillir les copains non avertis des enfantsx).un cursinu est par sa race gentil et équilibré, mais il faudrait photographier leur tête épouvantée quand une petite se couche sur leur panier, qu'une autre leur enfile casquette et lunettes, ou un tutu, lol:D une surveillance de chaque instant^^! les chiots ont fait des tours de poussette, et une petite fille lisait des histoires à la maman désespérée ;).les chiens ont fêté les anniversai
res en sautant dans les châteaux , en lechouillant les assiettes ...avec d'autres chiens cela pourrait être effroyablement dangereux!je ne laisse pas mes bestioles seules avec des enfants,je les enferme si besoin , je ne pourrai garder ni faire reproduire un animal mordeur, même dans, "son droit":P!en résumé, éducation, là comme pour tout domaine! bonne journée à vous!
La situation décrite est touchante car elle est vécue. Le style et la qualité d'écriture renforcent le propos de l'auteur. Félicitations..et bonne année!
Bonjour Docteur Fourrure,
Tous mes voeux tout d'abord et un grand merci pour vos textes que je lis depuis plusieurs années avec toujours autant d'intérêt et de plaisir.
Je reviens sur ce post déjà ancien parce que j'aimerais avoir votre autorisation pour citer ce cas Loupiot et utiliser votre conversation avec le petit garçon lors des séances de prévention des morsures que notre association organise auprès des enfants(et parents !) avec nos chiens visiteurs. En effet le chien qui "ronronne" et "souri" est un bel exemple d'absence de compréhension du langage canin, pour faire passer notre message. En vous remerçiant à l'avance. Bien cordialement et au plaisir de vous lire à nouveau. Danièle - LAC 37