Être véto et vegan ?
lundi 28 janvier 2019, 20:52 Un peu de recul Lien permanent
J'ai la chance, en ce moment, d'accueillir une stagiaire vétérinaire de première année dans ma clinique. Elle m'aère le neurone : expliquer son boulot à quelqu'un qui vient en stage, avec un vrai sujet d'étude de la relation entre la structure vétérinaire et l'environnement dans lequel elle évolue, ça force à remettre plein de choses en perspectives.
Au détour d'une conversation sur la baisse de consommation de viande, le végétarisme et le veganisme, ma stagiaire, aujourd'hui, m'a fait bondir. Elle m'a affirmé que sa promo comptait une petite dizaine de vegans revendiqués, qu'une de ses profs avait d'ailleurs piqué une crise violente en amphi sur la question, et que certains ("les plus ennuyeux") étaient anti-vaccins (mais c'est un autre problème).
Il m'a fallu quelques minutes pour réaliser : de jeunes femmes et de jeunes hommes ont donc traversé 2-3 ans d'études pour entrer en école vétérinaire, vont en faire 5 de plus pour devenir vétos, et se réclament du véganisme.
Être vegan est un mode de vie basé sur le refus de toute forme d'exploitation animale.
C'est la conséquence d'une réflexion sur les animaux, leur capacité à ressentir sentiments et émotions.
Lorsque l'on ouvre les yeux sur les abattoirs, la pêche, les laboratoires de recherche, les élevages..., il devient difficile de les refermer.
Quand on choisit de devenir vegan, on exclut, autant que possible, toute activité faisant souffrir les animaux.
Une personne vegan est une personne comme les autres. Elle a simplement choisi de modifier sa façon de consommer et d’agir, de façon à avoir un impact négatif le plus faible possible sur autrui. Elle fréquente les cirques sans animaux, observe les animaux dans la nature sans les chasser, se régale en mode 100 % végétal, choisit pour se vêtir des matières non issues de l’exploitation des animaux (coton, matières synthétiques...) et utilise des produits cosmétiques et d’entretien non testés.
Source : L214
Je respecte les convictions des militants vegans. Sérieusement. Je ne suis pas d'accord sur le fond et la forme, mais il y a plein de choses à améliorer dans notre rapport à l'animal, et leurs actions ouvrent les yeux de ceux qui veulent trop facilement se complaire dans un confort facile. Je regrette évidemment qu'ils se focalisent sur ce qui va mal au point d'oublier la grande majorité des choses qui vont bien, et surtout sur celles qui s'améliorent. Je pense que les solutions qu'ils proposent ne tiennent pas souvent compte de la réalité. Mais il est difficile d'être tiède si on est vegan. Défendre ses convictions et expliquer à ceux qui ne les partagent pas pourquoi ils ont tort, c'est respectable. Enfin je trouve que dans ce cas, ça l'est.
Par contre : A QUEL PUTAIN DE MOMENT DES GENS ONT-ILS PENSÉ QU’ON POUVAIT ÊTRE VÉTÉRINAIRE ET VEGAN ?
Et je ne parle pas d'être vétérinaire pour animaux d'élevage, parce que là, a priori, il est évident que c'est idiot. Je parle aussi d'être vétérinaire pour animaux de compagnie ! Merde quoi, si le veganisme est la conséquence d'une réflexion sur les animaux et leur capacité à ressentir sentiments et émotions, il ne faut pas se voiler la face : ce n'est pas compatible avec la vie d'un animal de compagnie !
D'où peut-on être vegan et avoir un chat qui fait ses besoins dans une boîte et regarde les arbres et les oiseaux par la fenêtre ? Comment peut-on le nourrir de croquettes (au tofu ou pas) au lieu de le laisser chasser dehors, aller et venir où et quand il veut, se reproduire et se battre ?
Par quelle gymnastique mentale peut-on se convaincre qu'on peut être vegan et promener son chien en laisse, l'empêcher d'aller voir ses potes au parc, l'empêcher de faire les poubelles, de bouffer les chats s'il le souhaite, d'avoir des portées tous les six mois ? D'où se permet-on de restreindre l'expression de son répertoire comportemental ?
Faut-il aussi que je parle des chevaux vivant dans une écurie, sortant au paddock une ou deux heures par jour et mangeant du foin et des granulés quand ils tombent, pour de temps en temps avoir le bonheur de porter leur propriétaire sur leur dos ?
Et pour ce qui m'intéresse aujourd'hui, comment va-t-on se justifier à soi-même le fait de faire des injections à des animaux ? De leur coller un otoscope dans l'oreille, un thermomètre dans l'anus ? De leur ouvrir le ventre pour en enlever des morceaux, que ce soient des tumeurs ou des ovaires ? A quel moment les animaux ont-ils dit qu'ils étaient d'accord pour ça ?
Que je sois bien clair : je sais que dans l'immense majorité des cas, le bilan de mes interventions est positif pour le bien-être de l'animal. Je réfléchis à trouver la solution la plus compatible avec leur bien-être. Je sais que, pour la plupart, les chats ronronnent sur ma table d'examen ou sur mes genoux en salle de consultation. Que plein de chiens arrivent dans ma clinique en remuant la queue. Mais j'assume le fait de décider pour eux, en accord avec leurs propriétaires, selon les données acquises de la science, ce qui est bon pour eux et pour ceux qui vivent avec eux.
Avoir des animaux de compagnie c'est assumer qu'on les utilise pour notre agrément. On peut vouloir leur bonheur, c'est un bonheur qui sera déterminé par notre définition de leur bonheur. Avoir un animal de compagnie est un acte profondément égoïste, qui implique d'adopter un animal créé, dans sa forme actuelle, par l'homme et pour l'homme, et empêcher au moins partiellement celui-ci d'exprimer son répertoire comportemental complet.
Comment serait-ce compatible avec la philosophie vegane ?
Commentaires
Bjr Fourrure.
Je vous trouve tout énervé, mais pourquoi? Comme si vous aviez écrit avec impulsivité...
Je ressens en lisant cet article une forme de confusion dans les thématiques.
Oui, la condition animale est assez dramatique (j'ai vécu 31 ans à ras un abattoir, personne n'imagine ce que j'y ai vu). L214 permet de faire avancer les choses au risque de nombreux procès, cette assoc dévoile au grand jour ce que bien des gens ne veulent pas regarder...C'est gentil d'aller faire visiter une ferme pédagogique aux écoliers, mais alors qu'on montre à ceux-ci le reste de la réalité, ils deviendront plus responsables, adultes en mangeant. Et je passe le listing de l'utilisation des animaux de labos à des fins de toutes sortes non justifiables, le transport des vaches en avion à l'étranger, des chevaux qui eux, arrivent ici etc...c'est à l'infini.
Il est plus que temps d'agir!
Pour l'animal de cirque, il est aussi évident que c'est une aberration, je ne vais pas argumenter, tellement c'est , encore une fois, inutile!
Quant à l'animal de compagnie, c'est un autre sujet, et là-dessus vous avez raison quant à la vision humaine et les comportements anti-nature qu'on leur demande d'adopter...Tout est dit dans l'intitulé , le mot "compagnie"!
Après, il y a l'éthique: comment est-ce que je gagne ma vie? En utilisant l'animal comme un article de commerce, voir en le trucidant ou bien en lui apportant un soin pour améliorer son sort?
Il n'est pas incompatible d'être véto et végan, pas plus que véto et non végan pas plus qu'il n'est incompatible d'être véto et de savoir que le maître empêche à l'animal d'exprimer, plutôt plus que moins, son comportement naturel.
Le rôle d'un véto n'est-il pas, comme celui d'un toubib, de tenter de préserver chaque "patient"? D'informer, d'inciter son maître à se questionner? J'irai à dire : éduquer!
L'humain a bien du chemin à faire pour se rendre compte de tellement de choses, et je ne m'exclus pas de ce constat.
Le bon véto tente d'améliorer la condition animale, enfin c'est l'idée, non? Et bien sûr il y a aussi à réfléchir sur l'alimentation de l'animal, disons à ce que cela implique en amont et en aval!
Mais je suis lucide, et quand je pense au système de l'exploitation animale dans sa globalité, je me dis que dans notre monde moderne, c'est à une telle échelle!!! On compte en millions d'animaux élevés par an (quand ils ne sont pas broyés vivants) à la naissance ou autre, rien qu'en France!
Il y a plus qu'un sérieux problème...
Elle a bien fait de venir, cette stagiaire, elle me donne un peu d'espoir!
Sa promo promet des vétos investis! Parce que ça aussi ça manque, dans les cabinets d'associés, c'est souvent du taf à la chaîne où l'animal est aussi un pur produit de rentabilité, et où un bon véto souffre, tant il manque d'autonomie.
Mais pour revenir au sujet d'origine, déjà stopper toute cette surconsommation de viande qui est un véritable fléau.
Fourrure :
Bonjour ! Oui, j'écris toujours avec impulsivité. C'est mon principal moteur d'écriture. Là, j'ai surtout écrit en colère. Parce que non, je ne crois pas que le veganisme et ce métier soient compatibles. Parce que oui, un véto travaille a priori pour offrir la vie la plus heureuse possible à ses patients, mais non, ce n'est pas compatible avec des convictions qui rejettent l'exploitation de l'animal par l'homme. Je ne crois pas qu'on puisse être un bon véto sans s'investir. S'investir dans la recherche d'un équilibre entre le bien être de l'animal et le cadre de vie contraint qu'on lui offre. Or, je crois que les convictions veganes sont respectables, pas de souci, mais que justement, pour être respectables elles doivent être entières. Qui pourrait supporter d'être en permanente compromission avec ses convictions ?
Quant aux cabinets d'associés, je ne vois pas trop ce que vous voulez dire. Soit on est un associé et on définit sa façon de travailler, soit on est un salarié et si le cadre de travail ne plait pas, on en change ! On manque de vétos partout en France, trouver du travail est plus que facile !
Le juste milieu ? Connait pas, dit l'homme ! Tout ou
rien et c'est comme cela que, dans tous les domaines, il en arrive à se taper dessus et à se
massacrer. Courage ! Faites de votre mieux et,
comme dit le proverbe : on ne peut pas contenter
tout le monde et son père !
Je mange de la viande (pas trop), du poisson (un peu) des œufs (pas mal), le tout bio et (très important) produit dans des conditions animale et humaine respectables.
Pour les conditions humaines de production :
Avec le même vigilance pour les productions végétales.
Avec le même vigilance pour la production des vêtements, surtout en coton et évidemment en synthétique.
Je ne supporte pas de voir chez ceux qui "aiment" les animaux, un oiseau en cage, un poisson dans un bocal ou même un bassin, des serpents dans un vivarium, un chien en appartement, ...
Et j'aimerais savoir ce que préconise L124 quand la maison est envahie de souris ou qu'on est attaqué par les moustiques.
Bonjour,
Je suis assez étonnée de votre positionnement. Il me semble qu'on devient véto à la base pour SOIGNER les animaux, et que c'est une volonté tout à fait raccord avec le veganisme (qui cherche à améliorer la vie des animaux, en faisant cesser leur exploitation).
Quand on devient vegan on ne prétend pas être parfait du jour au lendemain, et on a conscience de la société dans laquelle on vit : les animaux sont là, si on peut agir pour leur bien-être, pourquoi pas ?
Sans parler des gens qui deviennent vegan pendant ou après leurs études...
Fourrure :
Qui définit le bonheur de l'animal ? Quels sont les critères ? Les nôtres ? Mais ils sont forcément biaisés. Donc on fait des compromis ? Jusqu'où ? En quoi opérer un chien le rend-il heureux ? En quoi respecté-je les émotions et sentiments des animaux quand je travaille ? Je veux dire : oui, je fais attention à eux, à ce que ça se passe le mieux ou le moins mal possible. Mais si je leur demandais leur avis, la plupart s'en iraient ! On soigne les animaux contre leur gré, même quand ça se passe dans la plus grande douceur du monde. Et l'euthanasie, même la plus justifiée du monde, qu'en fait-on ?
Merci pour ce petit coup de gueule, ça fait du bien !
Jeune véto, je rejoins ton point de vue. Le veganisme a à mon sens l'énorme avantage de forcer à soulever des questions qui étaient restées trop longtemps en suspens.
Mais je ne suis pas certaine qu'il soit compatible avec notre métier... C'est le désir de soigner, d'aider les gens et les bêtes qui m'ont menée à l'école. Aider les gens aussi, et trouver un compromis acceptable pour les deux partis, mais qui cautionnera nécessairement l'exploitation des animaux par les humains.
J'essaie autant que possible de ne pas être désagréable pour mes patients. Mais une césarienne, ça n'est pas agréable. Un thermomètre, c'est déplaisant et probablement même assez terrifiant pour une bête qui ne comprend pas ce qui se passe. Je ne parle pas des comprimés, qu'il faut parfois administrer de force, des injections, du chien muselé ou de la vache saisie à la mouchette parce que pour la soigner, je dois lui faire subir ce qu'elle va considérer comme une agression.
Aujourd'hui, c'est ce que je dis à mes stagiaires, quand je les sens capables de l'entendre : nous ne sommes pas les "amis" des animaux, du moins de leur point de vue à eux et la plupart du temps. Peu importe à quel point nous voulons leur bien.
J'essaie d'aider les bêtes à vivre auprès des humains. Parfois, ça implique d'agir en sachant consciemment qu'on va faire les contraindre dans des conditions de vie imparfaites, où ils sont au service de l'Homme. Mon chat qui me réconforte le soir dépend des choix que je fais pour sa vie, et si j'essaie au maximum de penser à lui quand je le fais, il n'aura jamais une vie "idéale" de chat.
C'est une drôle de contradiction... On la résoud peut-être en commencant à bosser. J'y avais un peu pensé en école, mais ça m'a surtout frappé au début de ma vie professionnelle.
Comment un vétérinaire vegan pourra anesthésier un chat errant trappé par une association, qui le regarde en tremblant de tous ses membres parce qu'il est terrorisé et que pour lui, ledit vétérinaire aussi doux soit-il est l'ennemi et le tortionnaire ? Même moi, ça me fend le cœur... Mais c'est pour son bien, et celui de la population féline locale, et j'assume cette façon de décider pour lui et contre sa volonté.
Peut-être aussi que c'est pour cette raison que je ne suis pas choquée de manger des vaches provenant d'élevages que je suis. Je ne sais pas.
En tous cas, j'ai un peu peur pour le bien-être à long terme de ces jeunes confrères. Aller travailler tous les jours contre ses convictions, ou même aller étudier en devant se forcer à aller contre elles, ça ne me paraît pas un sort enviable.
Maintenant, si des vétos vegans lisent ceci, je suis très curieuse de savoir comment ils gèrent.
Fourrure:
Merci d'écrire, sans doute plus posément que moi, ce que je ressens.
J'aime les vegans car ils posent de vrais questions par leurs pré requis, j'aime Boules de Fourrure car il donne des vraies réponses.
Nous avons domestiqué la planète : animaux et végétaux, c'est la révolution culturelle du néolithique, il y a dix mille ans environ, décidée simultanément par des groupes humains qui ne se connaissaient pas en plusieurs lieux de la planète (en Europe, Göbekli tepe, en Anatolie).
Nous avons créé des sociétés qui ont domestiqué l'homme également, décidant pour lui ce qui est bon pour la collectivité.
J'aime les anarchistes car ils posent eux aussi de vraies questions. Qui décide ?
De ce que l'on apprend? De qui on soigne? De comment on soigne?
Médecin, j'entends les antivax plaider pour une "sélection naturelle" mais ils sous entendent tous : pour les autres, pas pour eux car s'ils sont malades JE dois les soigner et les sauver malgré leur choix. Peut-être aurais-j dû faire véto?
L'Homme dit "sapiens" n'en est pas à une contradiction près. Les "vegan" me laissent perplexe tout comme les anti-chats "parce qu'ils tuent les chauves-souris et les zoiseaux".
J'ai appris, il y a longtemps, que l'humain comme le porc et d'autres espèces, est un omnivore.
Certains soulignent que ne plus consommer d'alimentation d'origine animale c'est à terme la fin de l'élevage, donc de l'agriculture (l'un allant difficilement sans l'autre), donc créer un déséquilibre irréversible pour la planète... On en est loin c'est certain : demandez à un SDF ou à un réfugié de guerre si il préfère un steak de bœuf ou un steak de tofu... (je plaisante... juste un peu). En fait, pour moi, "vegan" c'est surtout une lubie d'enfants gâtés dans un pays riche. Mais oui, pour revenir au sujet, véto et vegan c'est étrange comme combinaison.
Bonjour,
Je ne suis ni véto ni vegan mais j'aime à penser que la vie que j'offre à mes animaux (du moins à ma chienne pour l'instant, pour les cochons d'Inde ils vivront à l'extérieur dans un grand parc quand on aura acheté, pour l'instant on fait au mieux avec une grande cavy et de "floor time" avec plein de trucs à manger...) est juste au compromis entre sa liberté et sa sécurité. Dans le sens où elle n'est jamais en laisse (à part chez le véto), elle me "suit par devant" comme ça elle a toujours le temps de renifler tout ce qu'elle veut avant que j'arrive à son niveau. Elle va et vient à son aise dans un lieu dit non clôturé, je sais qu'elle ne chasse rien à part les poubelles et le pain du centre équestre d'en face alors au moins je suis tranquille là dessus. Ce n'est pas juste un animal de compagnie, c'est ma moitié, un coup de foudre mutuel au premier regard, et je vis chaque jour avec l'idée que ce jour doit être exceptionnel pour elle ! Même si ça veut dire faire des choses qui, moi, ne m'enchante pas (du style aller se promener sous la pluie parce-qu'elle a envie de sortir mais pas seule :P)
Bonjour Dr Fourrure,
Étant une jeune végane et lectrice assidue de votre blog, j'avoue avoir été très agréablement surprise de lire le titre de ce billet et les questions/réflexions qui en découlent.
Vous partager mon point de vue ici serait bien trop long, mais m'étant moi même posée ce genre de questions (entre autre : se proclamer antispécisme/véganisme et avoir des animaux de compagne n'est-ce pas un choya contradictoire?), je me permets de vous partager ce billet, dans lequel j'avais tenté d'y répondre : https://encoreindecisesurladresse.w...
Je ne sais pas s'il vous incitera à changer de point de vue, mais cela vous permettra peut être de comprendre un peu plus la position de certains VéGens sur le sujet :)
Encore merci pour vos textes et réflexions, toujours très agréables à découvrir!
Amélie
Fourrure :
Merci beaucoup pour ces éléments. Je comprends votre raisonnement, mais je ne le trouve pas logique, au final. Ou plutôt, et je dis cela sans méchanceté, je trouve que votre réalisme, votre pragmatisme, sont une accommodation un peu facile avec la réalité. Parce qu'au final, vous décidez pour l'animal qu'il ne peut plus vivre sans nous dans notre monde. Un cheval n'a pas plus besoin des humains pour vivre qu'un chevreuil. Idem pour un chien, un chat ou une poule. Ces espèces domestiquées pourraient très vite reprendre leur autonomie, hors hypertypes façon brachycéphales. Alors on peut se rassurer en se disant qu'on n'exploite pas son chien, mais je trouve que même ce point est très discutable...
Ne prenez pas mal mes réflexions, je ne cherche pas à vous vexer. Je pense juste que nous devons assumer que nos animaux, même de compagnie, sont effectivement assujettis à nos désirs.
Bonjour Dr !
Je ne vois pas en quoi cela serait incompatible... C'est sur qu'en rural c'est évidemment plus délicat... mais c'est tout à leur honneur. Adopter un mode de vie vegan, c'est avant tout le fruit d'une réflexion per-so-nelle. Ça n'implique pas forcément le fait de vouloir l'imposer aux autres. ^^
J'ai aussi eu des retours comme quoi dans une promo de véto, certains étudiants n'aimaient pas les animaux...
A priori, cela pourrait être incompatible aussi, mais il faut de tout pour faire un monde...
Ensuite, on peut être vétérinaire et ne pas avoir d'animaux ou du moins de carnivore chez soit... On peut être vétérinaire et refuser de vendre des croquettes.
On peut être vétérinaire, être vegan et juste avoir envie d'améliorer de petites choses dans le quotidien de ceux que l'on soigne... ***UTOPIE***
On peut aussi être végétalien, avoir un carnivore et le nourrir comme tel, parce que c'est le respecter en tant que ce qu'il est. C'est pas parce que l'on est vegan que l'on va imposer une cure d'herbes et de graines à tous les animaux de la planète.
Concernant les soins médicaux imposé: pour soigner un bébé, a priori on ne lui demande pas son avis. Perso, j'étais pas d'accord pour les injections... bein on me les a fait quand même... ^^
Aussi, vegan ou pas, je ne me ferais pas de nœud au cerveau pour le cas d'un animal. Le sujet le plus épineux serait peut être en effet, la question de l'euthanasie : mais il n'y a pas besoin d'être vegan pour se poser la question de savoir si l'on est en train de prendre la bonne décision, ou de se demander "qui suis je pour décider à sa place?"... Le rôle et la sensibilité du véto est très importante dans ce cas...
Là, où je vous rejoins c'est que lorsque l'on prend un animal, il y a une exploitation de ce dernier pour combler - souvent - des manques affectifs. Si on est un peu "jusqu’au-boutiste", on pourrait dire que vivre avec un animal, quel qu'il soit, est donc incompatible puisqu'il y a automatiquement une exploitation pour répondre à un besoin humain... Mais même dans ce cas, ça n'empêche pas de soigner ceux des autres, pour comme je le disais plus haut, améliorer de petites choses que ce soit par des soins ou par des conseils...
Personne n'est obligé de pousser la philo jusqu'à son ultime extrême...
Et puis, je ne suis pas certain qu'il existe tant d'activité que ça compatible à 100% avec le veganisme psychorigide.
J'assume ne pas être végane ! j'ai 1 chien que je vaccine, que je tiens en laisse la plupart du temps . Votre article est une grande remise en question sur le therme de vegan pour moi ! pourtant je vous suis depuis presque le début …
Pour tout avouer, je mange même les œufs de mes poules ! Elles sont 5, 2 seulement pondent encore, les 3 premières sont à la retraite … J'assure à tout le monde sécurité, chaleur, nourriture et soins (elles sont en pleine forme mais si un jour il y a besoin je serais là)
Pour moi je ne les exploite pas, c'est du "vivre ensemble" . Elles m'apportent autant que je leur apportent …
Mais je comprend et je suis absolument d'accord avec votre réaction !
Etre vétérinaire ou non , on mange ou ne mange pas de la viande pour d'autres raisons …
Est-on fatalement antispéciste quand on est végan? Ne peut on simplement pas dire qu'on arrête de consommer de la viande car la barbarie des abattoirs et de l'élevage intensif est telle qu'on ne veut plus y participer? Rien ne peut être absolu sur cette terre pour reprendre votre phrase dans le commentaire en réponse à Annie "Qui pourrait supporter d'être en permanente compromission avec ses convictions ?" car c'est bien ce que nous faisons tous, des compromissions avec nos idéaux qui par essence ne sont pas viables et viendront se heurter en permanence à leurs paradoxes. Quant à la réponse de Mijo qui explique qu'être végan est une lubie d'enfant gâté dans un pays riche, je la trouve totalement démago, car ces pays riches ont plus que les autres lutté contre l'obscurantisme et que ce luxe là, justement, permet de prendre du recul sur le malheur (devrait-on citer l'éducation, les droits des travailleurs, la sécu, les congés payés, la parité, l'exploitation des enfants, bref une tentative de s'élever au dessus de la pauvre condition humaine? Et animale? Mijo ne profite t-il pas, et c'est bien normal, de ces libertés acquises au fil des siècles?). Je préfère le terme végétarien à celui de végan, j''essaie de ne plus manger de viande mais je mange les oeufs de mes poules, je ne les exploite pas, elles sont en totale liberté avec un poulailler, si je ne mange pas les oeufs, ils s'entassent, autant en profiter et ça ne fait, ici dans ces conditions de vie, de mal à personne, les poules pondent des oeufs, point. Toute chose existante provoque une interaction avec son milieu naturel, si les chiens pouvaient parler, ils demanderaient sans doute qu'on les soigne pour ne pas mourir, la peur de mourir est bien cette chose que toutes les espèces ont en commun. C'est surtout pour cette raison là que je n'ai plus envie de manger de viande, pour le reste, l'évolution du bien être est selon moi une excellente chose.
Salut,
Tu t'emballes pour des étudiants : par définition en construction. Ils ont le temps d'équilibrer leurs opinions actuelles avec leur future pratique, d'une façon ou d'une autre, et d'inventer leurs propres solutions.
Les adultes, dont la prof qui leur a fait la morale, n'ont jamais été jeunes ? Jamais contradictoires, excessifs, ou en construction ? Ils sont nés tout cohérents et définivement forgés ? C'est bien triste : c'est le processus qui rend les gens intéressants, pas le résultat.
Parfois faut que ses convictions se prennent le réel dans la gueule pour se renforcer, s'adapter ou se polir : mais c'est un processus personnel, y a pas à se la jouer au sage en fermant définivement les portes.
Enfin, je dis ça sans agressivité.
Fourrure :
Oui je m'emballe pour des étudiants : ils en valent la peine. Je m'emballe sur ce qui m'apparaît une grave faille logique. J'écris parce que j'espère que certains jeunes lecteurs ou lectrices vegans, qui ambitionneraient de devenir vétérinaires, se posent des questions avant de devoir se renier ou abandonner des études commencées voire terminées. C'est pour ça aussi que je suis heureux que cette prof ait poussé son coup de gueule : parce que justement, son coup de gueule ou mes réflexions peuvent faire partie de ce qui fait réfléchir !
Et par ailleurs, d'après un commentaire au moins, j'ai une lectrice vétérinaire et vegane, ce qui va je l'espère me permettre de mieux comprendre.
Bonjour cher confrère
Je suis vétérinaire et vegan
Fourrure :
Bonsoir chère consoeur, Alors expliquez-moi : comment conciliez-vous cela ? Comment répondriez-vous aux points que je soulève ? Comment conciliez-vous le refus de l'exploitation de l'animal, le respect de ses sentiments et émotions, avec un métier qui implique de décider pour eux de leur vie ?
Pardonnez-moi si je parais agressif, je ne veux pas l'être même si c'est sans doute ce qui ressort à la lecture. Je suis en colère contre ce qui m'apparait une faille logique menant forcément à un reniement.
Si vous souhaitez et préférez discuter ailleurs que dans ces commentaires, je suis disponible par mail sur fourrure-at-boulesdefourrure.fr .
Le métier de vétérinaire est spéciste par essence. C'est comme ça, je dirais même que c'est irréfutable de manière épistémologique. C'est comme l'eau qui mouille, le la qui vibre à 440 Hz, les mammifères qui ont 7 cervicales... Par contre ce qui est effrayant dans ce billet, c'est qu'un nombre non négligeable de futurs consoeurs et confrères sont anti vaccins. Juste pour info, la première école vétérinaire a été créée au siècle des Lumières afin de lutter contre la peste bovine, maladie qu'on a juste mis 250 ans à éradiquer. L'obscurantisme est en marche.
Bonjour,
Je vous conseille la lecture de l'excellent roman de Vincent Message, Défaite des maîtres et possesseurs.
"Comment peut-on le nourrir de croquettes (au tofu ou pas) au lieu de le laisser chasser dehors, aller et venir où et quand il veut, se reproduire et se battre ?"
Ah oui...
Ben les végans de mon entourage se posent pas trop la question. Leur réponse serait plutôt du genre: "l'humain est une affreuse bestiole, toutes les autres (Ebola inclus) sont gentils.". Je caricature mais pas tant que ça. Quand au chat coincé à domicile et boulottant des croquettes... ben "c'est pour son bien". L'enfer est pavé de bonnes intentions comme on dit.
Sans leur proposer d'adopter mon point de vue (en résumé: la vie est féroce et en dehors de quelques végétaux, tout ce qui vit tue pour survivre.), je pense comme vous que le traitement des animaux doit être au moins amélioré. Disons que les végans ont posé des questions intéressantes. Mais qu'ils ne me semblent pas plus cohérents à mes yeux que des chasseurs se disant "des amoureux de la nature" (ou alors de la nature saignante).
Ce qui m'a vraiment fait sauter au plafond c'est d'apprendre qu'il y a de futur vétos anti-vaccins (bon courage!).
Quand à cet échange:
"Bonjour cher confrère
Je suis vétérinaire et vegan
Fourrure :
Bonsoir chère consoeur, Alors expliquez-moi : comment conciliez-vous cela ?"
J'attends la réponse de votre collègue mais je vous répondrais qu'il y a des médecins anti-vaccins et homéopathes. Dont l'un d'entre eux a été radié de l'ordre des médecins:
https://www.ladepeche.fr/article/20...
Merci, Fourrure, pour ce post.
Une remarque sur la construction des étudiants : c'est en tant qu'étudiant (hors domaine véto) que j'ai fait des choix "philosophiques/moraux" qui ont impacté les 20 années suivantes de ma carrière professionnelle. Je n'ai jamais regretté ces choix, ils m'ont donné un avantage certain face à mes collègues (en gros, se construire une position éthique cohérente nécessite une lecture correcte de la réalité, ce qui donne un avantage certain face à ceux qui n'ont pas fait cet effort).
Tout cela pour dire que c'est par des posts comme celui-ci que l'on influence la carrière des futurs professionnels, leur réussite et celle de la société dans laquelle ils vivent.
Donc encore une fois, merci Fourrure.
Bonjour,
Je partage entièrement votre point de vue.
Le veganisme a fait son lit de la profonde modification des « modes de production » des animaux.
Il est vrai que la modification pour raison d’hygiene des modes d’abbatage , les contraintes que cela a entraîné aux agriculteurs, l’industrialisation à grandes échelles est chocante.
Et doit nous faire réfléchir, car si sanitairement les animaux n’ont jamais été aussi bien suivis , moralement (à être traité comme de vulgaires marchandises bonnes à traverser l’europe en camion) leur sort et peu enviable.
Et on peut regretter pour eux, même s’il pouvait être imparfait, le modèle des fermes traditionnelles à l’ancienne, à taille humaine qui amenait les bêtes à l’abattoir du coin ou bien qui réalisaient elle même l’abattage.
Concernant les vegans que j’ai pu côtoyer, certains étaient propriétaires de chiens ou de chats et j’ai toujours été surprise du clivage: - pour nous humains pas de viande , « c’est mal »
- pour l’animal de compagnie carnivore, 2 attitudes:« pas de soucis » croquettes et viande peuvent être achetées, mais je me demande où est le respect de ses convictions en agissant de la sorte.
« Pas de soucis » il existe des croquettes sans viandes pour chats et chiens vegan. Mais où est le respect de la nature de l’animal.
Pour aller plus loin dans un monde vegan que deviennent les chats et chiens ? Comment vivre avec eux en accord avec ses convictions ? Je me pose vraiment la question...
Bonjour,
Article un peu énervé qui manque de discernement, mais je rejoins assez cet avis : être véto et végane est difficilement compatible. Après il faut rester lucide, ces personnes sont en première année d'école véto, elles sortent donc de prépa et me semble-t-il sont loin d'avoir suffisamment pratiqué leur futur métier pour se rendre compte de ce qui les attend sur le terrain... J'ai été végétarienne, puis végane, au même âge, et travaillant dans le milieu agricole et m'intéressant davantage au fonctionnement des écosystèmes au sens large, j'ai changé progressivement de vision. Surtout qu'être végétalienne, au bout de quelques années, m'a porté préjudice. Je suis toujours soucieuse de faire le moins de mal possible aux animaux mais je suis devenue plus modérée, et plus consciente du problème global. Le véganisme possède une vision assez étriquée des choses et de la réalité. Soigner les animaux est compatible avec le véganisme, mais le métier de vétérinaire n'est pas limité qu'à cela. Donc pour moi, ça me semble assez couru d'avance, que toutes ces personnes ne resteront pas véganes, ou alors elles changeront de voie par la suite pour s'accorder avec leur propres convictions. ;)
Bonjour,
Je ne suis pas vétérinaire, pas plus que végan (mais j'ai énormément réduit ma consommation de viande) et encore moins antispéciste. Mais je reconnais dans votre position un argument que j'entends beaucoup au sujet de l'anticapitalisme, à savoir que quelqu'un qui porte des nike ou possède un iphone perd tout de suite toute crédibilité militante. Pourtant, on vit dans une société où c'est quasi impossible de vivre selon un anticapitalisme total. Alors on fait quoi ? Ben on s'accomode de certaines choses, on avance par petits pas, on change des habitudes petit à petit, on réfléchit à nos comportements. Cet iphone, il a peut être été acheté d'occasion par exemple. Vous pouvez appeler ça une compromission, moi j'appelle ça un arrangement avec les conditions réelles de notre existence.
Je pense que les vegans qui souhaitent devenir vétérinaires ont en tête qu'on n'arrêtera pas d'avoir des animaux de compagnie de sitôt, et donc il faut bien les soigner le mieux possible (du point de vue humain, je suis d'accord avec vous sur ce point) en attendant que l'humanité évolue.
Bon, je commente ici aussi alors, ça alimentera le blog...
Ma première réaction, personnellement, c'est de ne pas être d'accord avec ce que semble sous-entendre la façon dont est tourné ton billet :
tu sembles partir du principe que les vegans et.ou antispécistes ont le monopole de la réflexion sur le bien-être animal, ou le monopole des réponses - et qu'imposer quelque chose à un animal, ou restreindre certains de ses choix, c'est forcément totalement contradictoire avec le fait de prendre en compte son bien-être, sa conscience, etc...
Or, déjà, non.
Les antispécistes ont une position sur cette question, soit - et, pour certains que j'ai lus ou croisés, une position qui me semble parfois elle aussi essentiellement centrée sur eux-mêmes et ce qu'ils ressentent, le discours sur l'animal développé autour témoignant parfois d'une méconnaissance assez profonde des animaux ou de la vie au contact d'animaux, et très fortement imprégné de préjugés.
Et d'autres ont une autre position, qui ne méconnait pas forcément pour autant ces questions.
Les animaux se contraignent aussi entre eux. déjà.
Et si nous, en tant qu'humains, prenons en compte le bien-être te la conscience des animaux dans notre façon d'interagir avec eux, c'est donc bien une prise en compte de ces questions, même si ça ne s'accorde pas avec la réponse antispéciste.
Donc, oui, je restreins (enfin, j'essaye, hm) l'espace des poules que j'héberge dans mon jardin, parce que je ne peux pas leur expliquer que nous n'avons pas, elles et moi, la même compréhension de l'usage d'un potager, d'une pelouse, et des parterres de fleurs.
Pour autant, je prends aussi en compte leur bien-être et leurs besoins, et donc je restreins dans une certaine mesure, pour des raisons pratiques, mais en leur gardant une surface qui leur soit utile, nécessaire et agréable.
Je restreins certaines allées et venues des chattes qui vivent chez nous, parce que personnellement je ne veux pas retrouver en permanence de l'urine de chat sur mon tapis de bain.
A côté de ça, je prends en compte leurs besoins, je leur fournis habitat, protection, santé, nourriture.
C'est ce qui me gêne le plus dans l'article : sous-entendre que seuls la position vegane ou antispéciste prendrait en compte la réflexion sur le bien être et la conscience animales.
Après, sur la réponse à la question : si être végan implique de considérer comme contraire au bien-être animal le fait de vivre avec des animaux de compagnie, alors effectivement ça semble incompatible avec le métier de vétérinaire.
Fourrure :
Je crois qu'il y a une incompréhension : non, bien entendu, et heureusement, les vegans n'ont pas le monopole de la réflexion sur le bien-être des animaux. Les responsables des abattoirs aussi se concentrent sur ces questions (oui, je choisis cette exemple sciemment). Oui, bien sûr, en tant que vétérinaire, le bien-être des animaux est pour moi une préoccupation majeure, que j'essaie de combiner avec la nécessité de les soigner (plus ou moins d'invasivité et de iatrogénie), les problèmes financiers, les problèmes humains etc.
Par contre, la définition de L214, qui rejoint celles trouvées en cherchant rapidement sur le net, met l'accent sur le respect du libre-arbitre des animaux, sur le respect de leurs sentiments et émotions. Ce n'est PAS la même chose que la recherche de leur bien-être, ou en tout cas, ça impose de se demander ce qui définit ce bien-être, et qui le définit !
Bonjour,
Merci pour cet article intéressant et pertinent. Ma soeur est devenue soigneur animalier parce qu'elle aimait les animaux. Puis elle a quitté son poste (en zoo) parce qu'elle aimait les animaux... Quelle terrible épreuve d'ouvrir les yeux une fois dans le bain..
Je ne suis pas d'accord avec vous, sur le fait qu'être végan et vétérinaire soit incompatible.
En fait on peut être végan et idéaliste, ou végan et pragmatique (et en réalité ce n'est pas l'un ou l'autre, comme souvent, pas noir ou blanc mais plutôt un dégradé de gris entre les deux).
Dans le 1er cas, végan idéaliste, en effet c'est plus logique de se tenir aussi loin que possible de toute exploitation ou utilisation des animaux, et ne pas cautionner, ne pas participer à l'utilisation des animaux pour notre bon plaisir. Donc ne pas non plus détenir ou s'occuper d'animaux "de compagnie". C'est une approche radicale.
Dans le 2nd cas, être végan pragmatique, c'est plutôt se dire qu'en l'état actuel des choses, autant essayer d’œuvrer comme on peut pour améliorer les conditions de vie des animaux, car on ne peut pas d'un claquement de doigt supprimer le fait que les humains prennent droit de vie et de mort sur des animaux qu'ils forcent à vivre selon leurs souhaits même si c'est en souhaitant leur bonheur et en faisant leur maximum en ce sens (prison dorée, mais prison quand même).
Ne reprochez pas à ces étudiants végans de ne pas être radicaux et idéalistes, c'est quand même dommage ! Pourquoi ça serait mal de faire des compromis raisonnés ?
Ils peuvent être végans pragmatiques et vouloir aider la cause animale de façon concrète en aidant les animaux qui se sont retrouvés à vivre comme animaux de compagnie. En informant et en orientant leurs "maîtres" pour les inciter à respecter au mieux l'animal.
Quand à la stérilisation, pour ce qui est des chats, si on ne le fait pas ils se multiplient beaucoup et vite.. Ce qui - à mon sens - ne serait pas trop un problème si les chats errants n'étaient pas considérés comme des nuisibles par certains et traités comme tels.
J'ai l'impression que dans certains endroits et certaines cultures (cf documentaire Kedi sur les chats à Istanbul), ils sont mieux acceptés, les riverains s'en s'occupent, les nourrissent, se cotisent pour les soigner, et ils ne se font pas massacrer. Ici, si ils prolifèrent sans gestion de la population via la stérilisation, ils se font dégommer, noyer, écraser volontairement... La stérilisation c'est surtout pour les protéger de la bêtise des riverains qui ne supportent plus de voir un chat errant en bas de chez eux. Ni un pigeon d'ailleurs.
Par contre je suis d'accord que être végan et "posséder" soit même des animaux "de compagnie", ça n'a pas de sens. C'est un peu de la dissonance cognitive comme le disent les végans eux même quand ils parlent des gens qui mangent de la viande tout en flattant minet et toutou à la maison.
Mais qui ne fait jamais preuve d'incohérence avec soit même ?
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Pour situer, même si on s'en fout un peu, pour ma part je suis végétarienne, presque végétalienne mais pas encore tout à fait, et j'essaie de réduire autant que possible mon influence négative sur les animaux dans ma consommation de tous les jours - mais c'est dur parce qu'on n'y comprend pas grand chose aux étiquettes des produits d’hygiène à moins d'avoir un doctorat en chimie. Je rejette complètement les actions violentes des extrémistes végans qui comme tous les extrémistes jettent le discrédit sur toute la cause. J'accepte que les autres gens que je côtoie pensent différemment, et mangent de la viande si ils veulent, j'essaie de ne pas faire trop de militantisme sauf si quelqu'un aborde le sujet là je vais défendre mon point de vue et informer de façon aussi objective que possible sur les conditions de vie et d'abattage des animaux de ferme (que souvent les gens découvrent un peu épouvantés ! )...
et par contre je vis avec 5 chats, 3 que j'ai adoptés, 2 en accueil temporaire en attente d'adoption pour une asso de sauvetage de chats errants. Tous les 5 sont des chats errants qui ont été recueillis dans la rue et soignés et stérilisés pour leur éviter une survie difficile livrés à eux même en pleine ville, mais ils sont en appartement avec seulement un accès au balcon pour toute vie extérieure. C'est nul par rapport à mes convictions, et si c'était à refaire je ne les adopterais pas, je les confierai à quelqu'un avec un accès à un jardin, car entre temps ma réflexion a évolué et je me suis rendue compte que ce n'est pas normal - a mes yeux - de posséder des êtes vivants. Mais maintenant que je les ai adopté, je les assume jusqu'au bout du mieux que je peux, mais je n'en re-adopterai pas. En plus ça m'agace de devoir payer l'industrie de la viande pour leur acheter des croquettes et du pâté très riches en viande mais je le fais quand même car ils sont carnivores strict, eux... alors que nous au final, en France en 2019, on peut vivre très bien sans.
Je suis bénévole dans une asso de gestion des chats errants, je les capture, et même si j'essaie de les traiter avec le + possible de bienveillance et de calme, je vois bien qu'ils ont très peur de moi dans ces moments là, ça ne me fait pas plaisir, mais je le fais parce que je sais qu'au final ça va protéger la masse de chats errants de la bêtise des citadins. C'est juste pragmatique. Je fais adopter des chatons de la rue à des gens alors que je suis contre l'idée d'avoir des animaux de compagnie, mais en l'état actuel des choses ça me semble juste moins pire pour ces chats là d'être en prison dorée (chaleur, confort, sécurité, nourriture, affection, soins, mais perte de liberté) que de se faire dégommer dans la rue (liberté - dans un cadre de vie inadapté à la vie sauvage - et souffrances à chaque coin de rue).
Si je pouvais claquer des doigts, et faire en sorte qu'il n'y ait plus de notion d'animaux de compagnie, et qu'il n'y ait plus d'animaux de ferme, plus de chasse, plus de pêche, et qu'on foute la paix aux animaux grosso-modo (Bim ! vous seriez au chômage, désolée ! ;-) Ou du moins votre métier n'existerait plus. Ou alors les seuls vétérinaires existant seraient là pour les centres de sauvegarde de la faune sauvage qui se chargent de soigner les animaux sauvages retrouvés blessés et sauvables pour une réintroduction rapide dans la nature ) , je le ferais. Mais je ne peux pas. Donc en attendant que la société avance petit à petit vers cet idéal (pour ce qui me concerne), je fais avec, et j'essaie de faire au mieux pour concilier mes convictions avec la réalité actuelle du terrain.
Et je sais qu'il y a encore des contradictions entre mes idéaux et mes actions, mais c'est un work in progress, petit à petit je m'améliore :)
Enfin, je vous admire, vous et tous les gens du métier, car perso, je n'aurais jamais pu être vétérinaire ou assistante vétérinaire, car je ne supporterais pas de devoir rester cordiale face à certains propriétaires qui par ignorance ou bêtise mettent la santé physique ou mentale de leurs animaux en péril et n'y voient pas de mal.
Ohlala pardon j'ai écrit un roman.
Bonjour,
Je suis vegan, j'ai été soigneuse en centre équestre pendant des années (avant de devenir vegan ça va de soi) et si l'idée de reprendre des études aussi longues ne me rebutaient pas, devenir vétérinaire pour venir en aide aux animaux sortis d'élevage, aux animaux sauvés par les associations de protection, serait pour moi une chose fantastique. Quant au fait d'avoir des animaux de compagnie en étant vegan , c'est un vrai débat. J'avais de chats et un cheval quand je suis devenue vegan, je n'allais pas les relâcher dans la nature ;) Pour ma part, un animal de compagnie ne doit être qu'un animal sauvé, c'est le cas d'un de mes chats, trouvé bébé en forêt, elle est handicapée et n'aurait pas survécu. Je n'oblige pas mes chats à rester avec moi, je leur ouvre la porte quand ils le demandent, ils sont libres de partir. résultat, en plus des miens y a ceux des voisins qui se sont installés chez moi. Au final, je suis leur humain de compagnie ;)
Il faut des vétérinaires vegan pour éduquer les gens, leur expliquer qu'un chien n'est pas fait pour vivre en laisse, qu'un cheval vit en groupe à l'extérieur et non tout seul dans une boite...
Il faut des vétérinaires vegan pour gérer la transition. vers le veganisme.
Etre vegan et vouloir agir pour la santé des animaux, ça a du sens, quoi que vous puissiez en penser !
Cordialement
Marie
Fourrure :
Je comprends votre raisonnement. Mais je pense qu'il est basé sur des présupposés faux (oui, un chien est fait, par l'homme, pour vivre en laisse : il a été créé pour ça, il n'est plus du tout un loup) et sur une méconnaissance du métier de vétérinaire. Que les vétérinaires ne sont pas là pour éduquer les gens, même si cela fait partie de notre métier, mais plutôt pour soigner les animaux...
Être vegan et vouloir agir pour la santé des animaux a du sens, oui, bien sûr. Mais je ne crois pas que le métier de vétérinaire soit le bon pour le faire de cette façon là. Encore une fois, parce qu'être vegan est basé sur le souhait de respecter les sentiments et émotions des animaux, ce qui n'est pas compatible avec le fait de leur imposer des soins. Même si bien entendu les soins que nous prodiguons ont pour but leur bonne santé et leur bien-être, dans le respect, au maximum, de leur confort !
Bonjour,
Je suis perplexe. Je ne comprends vraiment pas votre colère.
Je ne vois pas en quoi être véto serait en désaccord avec le véganisme.
Le but du véganisme, c'est de diminuer la souffrance. Quand on arrête de manger de la viande, on diminue le nombre d'animaux dans les élevages industriels et les abattoirs. Quand on soigne un animal malade, on diminue sa souffrance. Quand on euthanasie un animal en fin de vie, on diminue sa souffrance.
Aucun végan ne prétend être parfait.
Oui, les animaux de compagnie n'ont plus un mode de vie naturel. Mais il y a une différence entre le chachat qui vit pépère sur son canapé à ne jamais s'inquiéter de rien, et les éléphants torturés pour le plaisir des touristes.
Oui, on impose des soins aux animaux. Et alors ? Le but n'est pas de les faire vivre dans un monde 100% naturel, ce n'est pas possible. On soigne les animaux parce qu'on veut qu'ils aillent mieux.
Oui, ils vivent selon notre bon vouloir. Personne ne prétend le contraire.
Le but n'est pas de supprimer l'emprise de l'homme sur la nature.
Le but, c'est de diminuer la souffrance.
Fourrure :
Vous êtes plusieurs à réagir ainsi. Je ne comprends pas. Je ne trouve pas ça cohérent. Il y a sans doute un problème de définition du veganisme. Je ne retrouve pas les définitions de L214 ou celle de Wikipedia par exemple dans vos propos. Vous parlez de diminuer la souffrance animale. Je soigne des chachats qui vivent pépère sur leurs canapés et qui souffrent de ce mode de vie (pas tous !) qui ne leur est pas... naturel. Je vois bien la différence avec les éléphants, mais vous ne pouvez rien pour les éléphants. Vous pouvez refuser d'avoir un chat. Vous pouvez refuser d'imposer votre volonté à un animal. Un vétérinaire ne le peut pas. Bien sûr, je travaille à diminuer la souffrance animale. Mais non, ce n'est pas que ça, être vegan, manifstement.
Par contre, je peux admettre sans difficulté une philosophie de vie "entre deux". Mais je ne peux pas concevoir un vegan vétérinaire, comme je ne peux pas concevoir un vegan adoptant un chien ou un chat (qui fait avec ceux qu'il avait avant de choisir de devenir vegan, par contre, je le comprends bien).
Comment vous expliquer ? Ma colère, toutes proportions gardées, est la même que de voir des catholiques, des chrétiens, défiler dans la Manif pour tous. Voir des gens qui se disent adeptes d'une religion prônant le pardon et l'amour de son prochain dénier des droits à des gens qui s'aiment. C'est insupportable.
Ma colère est celle de voir des gens qui veulent respecter les sentiments et les émotions des animaux devenir vétérinaire pour diminuer leurs souffrances, sans réaliser ce que sera leur métier : une longue série de choix merdiques, dans cette optique.
Cher confrère,
Un très grand merci pour ce coup de gueule. J'approuve complètement. Je vis au Royaume-Uni où le véganisme est très à la mode et je pense aussi que les végans possédant des animaux sont en contradiction avec les bonnes paroles qu'ils prêchent à tout bout de champ. Il faudra qu'ils m'expliquent comment ils peuvent justifier l'exploitation d'un chien (ou autre espèce) pour leur propre plaisir? D'autant plus que ce sont souvent les même qui ont des chiens brachycéphales... Soupir...
Bonjour Fourrure,
Je ne suis pas véto et pas surtout végan. Autant, je peux comprendre que l'on réduise la consommation de viande, que l'on améliore la vie et la mort des animaux que nous consommons, autant le véganisme me semble un mouvement extrême né dans nos sociétés riches ou l'on peut se permettre de "choisir" sa nourriture.
Dans tous les pays pauvres où les gens crèvent de faim, on ne parle pas de végan, on ne l'envisage même pas.
Refuser l'exploitation de l'animal sous toutes ses formes pourquoi pas? mais quid de tous nos animaux domestiques : on ouvre la porte des élevages et on dit aux vaches de trouver à manger toutes seules, on laisse les chiens en divagation comme ça ils attaqueront les vaches pour se nourrir. Si on pousse le raisonnement plus loin, plus de vaccin, de stérilisation - donc une reproduction incontrôlée et incontrôlable de tous les animaux que nous aurons rendu à leur vraie nature.
Je comprend ce qui vous fait bondir dans votre "coup de gueule" - comment peut-on vouloir soigner, aider, intervenir, faire mourir des animaux pour éviter des souffrances si on a la conviction profonde qu'on ne doit pas utiliser l'animal pour le service de l'homme, aussi bien pour la nourriture que pour l’agrément.
Et je n'oublie pas que pour le mouvement végan des enfants, des nourrissons sont morts, nourris aux pseudos"lait" végétaux, d'une mort lente de dénutrition par des parents tellement accrochés à leur "véganisme" qu'ils ne se rendaient même pas compte de l'état de leur enfant.
Bonjour Fourrure,
En tant que végane, je me pose plutôt la question inverse… Comment peut-on être vétérinaire et ne pas être végane ? Se battre le matin pour sauver des vies animales et manger un morceau du cadavre d'un animal qui n'aspirait qu'à vivre au déjeuner ? Cela a-t-il plus de sens que ce vous reprochez à ces jeunes vétérinaires plein-e-s de convictions ? Je vis avec deux chats qui sont libres d'aller et venir à leur guise, je pense leur offrir une vie plus sécuritaire et un accès aux soins non négligeable, même s'ils préféreraient parfois échapper à la visite véto, évidemment ! Bien cordialement.
Fourrure :
Bonsoir ! Et bien, je crois avoir répondu dans mon billet. Au sujet de l'exploitation animale, le non-respect de leurs émotions et sentiments... L'animal n'aspire pas plus à être mangé qu'à être soigné, pour autant que je puisse en juger. J'assume mon omnivorisme et ma dévotion à soigner les animaux. Je sais donc que je ne suis pas du tout vegan, ce qui n'implique pas par contre que je ne respecte pas ou n'aime pas les animaux.
Vous pensez pour eux leur offrir une vie plus sûre et un accès aux soins qu'ils n'ont pas demandé. Vous avez sans doute raison, mais je trouve tout cela bien éloigné de la définition du véganisme (ce qui me convient très bien).
Bonjour,
J'arrive un peu tard, mais pour apporter quelques éléments au débat.
Être végane, c'est vivre sans exploiter les animaux. Point. C'est la définition de la Vegan Society en 1944. L214 prône l'antispécisme, idéologie née en 1970.
Le véganisme est devenu techniquement possible depuis 1948, date de la découverte de la vitamine B12. Sans B12, pas de véganisme viable. L'antispécisme prétend que les humains ont exploité les autres animaux parce qu'ils ne sont pas de la même espèce, alors que c'est surtout par besoin nutritionnel.
Le véganisme ne retient pas le critère de la souffrance, qui est semble-t-il non pertinent pour 99% du règne animal. Il retient le critère de la nécessité. Depuis la découverte de l'origine bactérienne de la B12, nous pouvons désormais vivre sans aucune victime animale, et par là même réduire le nombre de victimes au sein des autres règnes. La Fédération végane parle de tuer moins.
Enfin, le véganisme conduit tout naturellement à la fin de toute domestication, qui est source de problèmes pour les animaux concernés.
Et je suis d'accord avec vous, il n'est pas possible d'être végane et vétérinaire, ne serait-ce que parce que le véganisme s'oppose par essence à toute forme d'expérimentation animale.
Dernière précision : en théorie, un-e antispéciste peut parfaitement avoir un régime omnivore.. il-elle peut consommer les animaux n'ayant pas la capacité de souffrir..
Merci de m'avoir lue, en espérant que ces précisions vous seront utiles.
Tiens, pour ajouter de l'huile sur la viande.
https://www.lenouvelliste.ch/articl...
Bonjour, je relis cet article que avais déjà lu il y a quelques temps. J’avoue que je ne comprend toujours pas votre réaction. Tout le but d’un toubib pour humain est de soigner ses patients, le but d’un toubib pour non humains est de soigner ses patients. Et, à ma connaissance, jamais « soigner » n’a signifié un truc super sympa et agréable que le patient accueille avec joie. D’ailleurs les bébés humains, les déficients intellectuels, les personnes âgées séniles, dans le coma et autres individus incapables d’exprimer leur accord avec la possibilité d’un soin sont quand même soignés. Ça ne me choque pas particulièrement. J’ai fait vacciner mes enfants sans leur demander s’ils étaient d’accord et ils ont même pleuré à l’injection. Pour quelle obscure raison penserait-on différemment pour les animaux qui partagent notre vie ? Parce qu’ils n’ont pas envie d'être soignés ? Mais les bébés humains non plus. Et si on m'avait demandé mon avis pour mettre au monde mes jumeaux, j’aurais voulu une césarienne.
Il y a une semaine, un de mes chiens a profité d’une grille ouverte pour aller faire un tour, renifler avec délectation, suivre une piste puis une autre etc.... un bonheur de chien... Il a été récupéré le lendemain par des voisins qui l’ont apaté avec de la viande. C’est pourtant un chien très craintif qui n’aime pas les humains hors les siens (d’humains) et qu’on ne peut que très difficilement approcher. Il voulait rentrer, la vie en dehors n’a pas l’air d’avoir été tellement plaisante. Le bonheur, bof bof vraisemblablement. Donc non, je ne vois pas où le problème entre être vegane et avoir des animaux ou être vegane et vétérinaire. Je précise que c’est un chien que nous avions nous même trouvé avec une corde rongée autour du cou il y a quelques années. Par contre je plaide complètement coupable pour l’achat d’un cocker pure race dans un élevage ( rien que les mots achat, élevage et pure race me débectent et pourtant je l’ai fait... en étant vegane). Nul ne résiste à un chiot cocker et à la dissonance cognitive qu’il provoque. Bin oui, les veganes n’ont absolument pas le prétention d’être parfaitement logiques, ils sont comme tout le monde, ils font comme ils peuvent avec leurs convictions. Sinon, j’adore votre blog. Bonne continuation
Bonjour Sylvain,
J'ai adoré votre récit dont je partage les arguments en TOUS points
Pour ma part, il y a quelques semaines une petite chatte m'a suivie jusque dans mon appartement. J'ai retrouvé sa propriétaire dans les 48h mais nous avons convenu que je prenais en garde cette petite chatte pour quelques temps.
Alors pour répondre à votre question : A QUEL PUTAIN DE MOMENT DES GENS ONT-ILS PENSÉ QU’ON POUVAIT ÊTRE VÉTÉRINAIRE ET VEGAN ?
Réponse : Et bin, après deux trois appels auprès de vétérinaires de ma ville, j'ai eu la sensation d'avoir un huissier de justice au téléphone (ou pour les plus curieux, l'impression d'avoir une hotesse dominatrice X en ligne...) Dépitée par l'accueil, ressentant un manque de conscience de la part de ces cabinets, je décida de chercher dans google :
VETERINAIRE VEGAN
ahah
Et pourquoi cela ? Car j'ai naturellement pensé qu'un vétérinaire végan aurait les égards que je recherche pour cette petite tigresse que j'ai en garde et qui a un parcours lourd
Mine de rien, je vous trouva :)
Vous n'êtes pas vegan mais c'est sur, vous êtes lumineux
Et :) je vais ajouter votre site dans mes favoris, je vous adore déjà
Merci pour ce partage
Cindy Malka
Fourrure :
Merci !
Bonsoir Fourrure,
Je reviens sur votre blog au détour d'une insomnie. Pour commencer, je ne suis pas vegan, j'ai juste décidé il y a quelques années de manger beaucoup moins de viande et de manière réfléchie (locale, bio...). Là où je ne vous suis pas: comment peut-on juger des jeunes vétos qui décident d'être vegan? Cela vous parait incompatible, mais votre point de vue l'est tout autant leurs yeux. Leurs intentions sont parfaitement louables, même si elles sont, comme vous dites, contradictoires avec votre pratique au quotidien. Et a-lors? Et alors! Il y a des vétos qui sont plus froids et efficaces, d'autres qui prennent le temps de de caresser et de parler avec chachat, des expressifs, des laconiques... Ces futurs vétos trouveront une patientèle qui leur ressemble, et c'est tant mieux. Ne jouons pas au chef de service d'un hôpital, ne comprenant pas la nouvelle génération d'internes et en proclamant des phrases commençant par "mais à quel putain de moment vous avez pu pensé que...". L'ouverture d'esprit ça commence par là, et il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis ;)
Fourrure :
Bonjour ! Non, en fait, pour le coup, je ne suis pas d'accord avec vous. Je crois m'en être expliqué longuement dans ce billet. La définition du véganisme n'implique en aucun cas de parler et caresser ou pas le chat vu en consultation. Il s'agit d'une philosophie, tout à fait respectable à mon sens, mais incompatible avec le fait de soigner (et donc contraindre) des animaux. Comment dire ? Ce serait comme de se prétendre chrétien et de participer à la manif' pour tous (sauf pour ceux qui ne sont pas comme nous).
Mais quoi ? Vous faites des raccourcis tellement aberrants et absurdes c’est n’importe quoi cet article. Déjà l’argument de si on devait respecter les sentiments blabla des animaux on les opérerait pas parce qu’ils seraient pas d’accord... wtf ? Donc par exemple tu peux pas être chirugien pédiatre et pour la protection infantile parce que tu opères des bébés qui vont mourir si tu les opères pas, alors qu’ils ont des sentiments et qu’ils peuvent pas être d’accord et que si on leur demandait comme c’est désagréable ils s’en iraient ? Mais vous réfléchissez ou quoi ? Bien sûr qu’en amenant un animal chez le veto, en soignant un animal, on le fait pour son bien être. Peu importe qu’il soit de compagnie ou sauvage si on a la capacité de sauver une vie je vois pas en quoi ce serait... contraire au veganisme ? AU CONTRAIRE ?
Vous m’avez l’air quand même bien étriquée d’esprit pour avoir une telle haine et méconnaissance du veganisme. D’ailleurs c’est vous qui ne faites aucun sens. Vous avez décidé de faire de votre métier le soin des animaux mais ça ne vous dérange pas qu’en meurent inutilement pour vos papilles gustatives ? Du coup... c’est quoi la vraie motivation derrière ce choix de carrière ? Le fric ? Parce que moi je vois pas comment on peut dire qu’on aime et veut soigner les animaux si on déguste une grosse entrecôte en rentrant du travail. Mais bref. Je m’écarte. Ce qui me dérange le plus dans votre article et vos réponses c’est que vous êtes convaincue que le veganisme c’est un extrême de vie et de pureté à 2000% dans tout ce qu’on fait dans notre vie. Et c’est complètement stupide de penser ça en fait ? Rien n’est tout noir ou tout blanc dans la vie. Le principal c’est de faire le plus possible qu’on peut. La vous vous attaquez a des pseudo questionnements philosophiques qui prennent pas en question la réalité des choses. Oui les animaux sont censés être sauvages et non domestiqués et c’est une question à se poser quand on adopte etc, mais la démarche perso quand j’ai adopté mon chat c’était certes pour moi d’une part mais surtout pour sauver un autre animal qui serait mort si je l’avais pas sauvé dans un refuge. Les animaux domestiques qu’on soit d’accord ou pas ils existent quand même et on va pas les laisser crever parce que.... c’est contraire à nos convictions de protection animale ? il est là le non sens. Je comprends ce que vous dites, oui c’est en partie pour soi qu’on a des animaux, pour notre bien être mais bon de la a dire que c’est anti veganisme c’est ridicule a mon sens. Parce que y a quelque chose de louable dans le fait de prendre soin d’un animal qui sans nous serait peut etre pas en vie. Et puis alors même si on se dit que vous avez raison qu’avoir des animaux domestiques est débile, soit, allez. Mais parce qu’on fait un truc mauvais il faut faire QUE des trucs mauvais par voie de conséquence ? Pour aller avec l’idée que les animaux domestiques c’est pas un soucis, il faut aussi cautionner la cruauté des abattoirs et des milliards d’animaux tués par an dans des conditions atroces pour aucune raison puisque nous n’avons pas besoin de protéines animales DU TOUT ? Non en fait. Je préfère faire le + possible que je peux pour une cause à laquelle je crois même si c’est pas parfait, parce que devinez quoi dans un monde capitaliste on aura jamais rien de parfait et 100% ethique, que de rien faire du tout comme vous le faites. Je préfère quelqu’un qui mange pas de produits animaux et une fois toutes les 2 semaines s’autorise un croissant dans une boulangerie que quelqu’un qui décide de rien faire parce qu’il peut pas TOUT faire. Personne essaie d’être parfait. Le veganisme c’est pas une secte en fait. Mais je trouve ca complètement cohérent de se soucier des animaux au point de vouloir en faire son métier, et de pas en vouloir dans son assiette quand on rentre a la maison. C’est même plus logique que le contraire. Après les vetos d’animaux d’abattoir non perso je comprends pas comment on peut cautionner quoique ce soit de ce milieu, et c’est une toute autre question. Mais je pense que votre reflexion va trop loin en plein de points comme si vous étiez juste énervée que des gens réussissent à faire ce que vous n’avez pas le courage de faire; donc dans votre colère vous crachez sur tout un mouvement alors que le problème finalement... c’est peut être juste votre intolérance.
Fourrure :
Bonjour, Votre réflexion est intéressante et au moins, vous assumez l'imperfection des intentions. Ce qui me parait bien plus défendable que les discours entendus régulièrement via L214 ou des groupes de discussion vegans. Vous au moins, vous avez réfléchi à la question ! Mais j'ai l'impression que vous confondez protection animale et veganisme, qui sont deux sujets réellement différents même s'ils se rejoignent sur certains points.
Par contre, vous oubliez manifestement que des personnes qui ne partagent pas vos convictions réfléchissent aussi. Et vous méconnaissez le sujet. Non les conditions d'abattage et d'élevage ne sont pas atroces, mais il faut connaître le milieu de l'élevage pour le savoir. Bien sûr, il y a des chose qui ne vont pas. Mais elles sont minoritaires, et c'est justement le boulot des vétos (et pas seulement des vétos) de travailler à améliorer les choses. Mais pour cela, il faut rencontrer l'élevage avec un oeil curieux et non partisan. Comprendre pourquoi et comment les choses sont faites.
Enfin, je ne vous rejoins pas sur le refus de questionner l'éthique du soin aux animaux, du point de vue de l'exploitation animale. Non, la question du consentement, du "c'est pour leur bien" ne doit pas être écartée d'un revers de main. Et c'est valable aussi en pédiatrie. Parce que bien sûr, je suis d'accord avec vous, et c'est même l'essence de mon métier : j'assume choisir (avec le maître), pour l'animal, des procédures que nous pensons bonnes pour sa santé. Mais l'histoire de la médecine, vétérinaire ou pas, est pleine de choses qu'on ne fait plus parce qu'on a compris qu'elles étaient délétères alors qu'on les a longtemps faites en toute sincérité. Rien que pour ça, il y a une incitation à rester humble.
Et oui, j'ai un gros souci avec les gens qui militent, pour des convictions, pour une religion, etc, mais qui ne sont pas très exigeants envers eux-mêmes.
Et oui, je suis très exigeant envers moi-même, quoi que vous puissiez en penser dans votre colère.
Bonjour,
Je serais intéressée de savoir ce qu'a vu la personne qui travaillait dans un zoo, qui l'a conduite à quitter le zoo, par amour des animaux.
Sinon, que pensez-vous de ces études : https://www.veganimalis.com/veterin...
Bonjour,
En espérant que cela réponde à vos questions et apaise votre rage / colère / sentiment véhément qu vous anime contre les végans ayant des animaux : https://www.veganimalis.com/animaux...
En bref : avoir un animal ne veut pas dire acheter, donc supporter le système, adopter c'est faire preuve de compassion envers ces animaux.
Sinon la curiosité me pousse à vous demander comment vous justifiez le fait de pas être végan.e avec votre "logique" (vu que vous reprochez celle-ci aux végan.es). Faites-vous preuve de la même rigueur et cohérence envers vos principes et valeurs que celles avec laquelle vous jugez les végan.es ? :)
Pourquoi venir "taper" sur des personnes qui essayent de faire de leur mieux selon leurs valeurs et convictions, qui cherchent à nuire du mieux qu'elles peuvent à aucun être vivant. Ceci me rappelle les discours homophobes envers les couples non hétérosexuels personnellement.
Enfin la plupart des membres d'une communauté ne sont pas des individus donneurs de leçons, ils vivent leur vie comme ils l'entendent. Mais on vient "taper sur" toute la communauté dès qu'un de ses membres est trop dérangeant. Ce qui oblige toute sa communauté à être encore plus calme, bienveillante, etc. où elle se fera davantage réprimandée (ex: avec le combat féministe, si des femmes expriment leurs convictions avec un peu trop de force elles sont qualifiée d'hystériques, etc.).
J'espère que vous serez plus enclin à traiter les personnes qui ne partagent pas vos valeurs et vos convictions avec davantage de bienveillance à l'avenir, pour qu'on puisse vivre ensemble en paix :)
Bonne journée à vous
Fourrure :
Bonjour, merci pour ce lien intéressant. J'ai tendance, oui, à être plus dur avec moi-même qu'avec les autres. Mes proches ne me contrediront pas, je crois.
J'ai le regard d'un vétérinaire sur les animaux de compagnie comme de production. Je vois à quel point, souvent (pas toujours !) les animaux de compagnie sont dans des situations inadaptées à leur bien-être optimal (le chat en appartement qui ne sort jamais, le cheval qui moisit dans son box, le chien qui n'est pas assez sorti, etc). On prend un animal de compagnie pour soit, pas pour l'animal. Même si on peut se donner (et à juste titre, c'est une excellente démarche) bonne conscience en l'adoptant en refuge. Même si on peut essayer de faire le maximum pour son bine-être, dans les limites du réaliste.
Le véganisme est une démarche militante et politique (que je trouve sincèrement très respectable, et qui a ma sympathie), qui peut sans doute admettre des compromis (je comprends que tout le monde ne prétend pas être un "végan intégriste").
Par contre je ne comprends vraiment pas comment on peut être véto et végan. J'aimerais un jour pouvoir échanger avec une consœur ou un confrère végan à ce sujet.
Bonjour Fourrure, Je suis véto canin et végane. Comment est-ce possible? Juste en appliquant la philosophie de l'utilitarisme initié par Jérémie Bentham au 19ème siècle. Il s'agit d'une éthique qui demande d'agir pour créer le maximum de bonheur et le minimum de souffrance. Par exemple, une euthanasie pour arrêter les souffrances (d'un animal non humain ou un humain) va créer un peu de souffrance dans l'entourage, mais globalement, la somme des souffrances sera améliorée. Soigner un chien ou un chat comme je le fais tous les jours, soulage un peu de souffrance. Par contre, vétérinaire pour des animaux de production, ça ne crée pas plus de bonheur que de souffrance puisqu'on participe à un système qui prive l'animal d'un potentiel de vie conséquent (tuer un poulet à 42 jours ; un broutard à 2ans, un porc à 6mois prive ces animaux d'un grand potentiel de vie. Pour être végan, nul besoin de se consacrer aux animaux en réalité, ni de leur faire du bien. La seule chose qu'un végane doit faire, c'est de ne pas leur nuire.