De la radio en zone rurale

Habiter dans un trou perdu à la campagne a de gros avantages : pas de voisins, pas de supermarché, pas de voitures. J'ai poussé le vice jusqu'au "pas de télé".
Heureusement, j'ai un accès ADSL.
En bonus, j'ai la vue sur les Pyrénées.

Tout ceci définit mon refuge, celui que j'ai cherché et choisi.

Outre internet, mon lien avec l'actualité, ma compagne de tous les jours, dans mes tournées, mes aller-retour à la clinique, mes urgences, c'est ma radio. Le style de truc en série avec un lecteur CD à encrassage rapide, qui m'a lâché il y a des années.

Ici, les stations se résument à :
- Sud Radio (rugby et duo des non, non merci)
- France Culture (un peu trop mou pour moi)
- France Inter
Et les grandes ondes, sur lesquelles je me branche régulièrement pour France Info.

La radio généraliste, pour moi, c'est donc Inter. Ça tombe bien, j'apprécie beaucoup sa programmation musicale et le faible nombre de pubs. Le matin, pour aller bosser, j'ai Nicolas Demorand. Je l'apprécie peu, donc en général je zappe sur Info, comme ça j'ai mon journal. Pendant mes visites, c'est la fin du 6h30/10h (Esprit critique par exemple), puis Natacha Giordano et son Service Public, trop "60 millions de consommateurs" et polémiste à mon goût. C'est toujours mieux que la démagogie de Julien Courbet. A 11h00, pour le fou du roi, je suis rarement sur la route. L'après-midi, c'est 2000 ans d'histoire, la tête au carré, des magazines neutres et agréables. Là-bas si j'y suis et son insupportable et indispensable Daniel Mermet. Celui-là, il m'épuise : trop provocateur à mon goût, trop caricatural, mais j'apprécie qu'il ait cet espace unique. Je me force à l'écouter, quand j'en ai la possibilité. Les émissions sont parfois passionnantes. La fin d'après-midi, je ne suis jamais dans la voiture, donc je ne connais pas.

Et puis il y a le soir, la nuit, le dimanche, les urgences. Sur la route, Laurent Lavige, volume à fond. Le pont des artistes, idem. Rendez-vous avec X, les délires du Mangin Palace, indispensables à ma bonne humeur hebdomadaire, comme La prochaine fois, je vous l'chanterai. Sur quelle autre radio trouve-t-on ce genre d'émissions ?

Et puis, il y a Didier Porte. Pour lui, j'essaie à chaque fois de sortir à l'heure de la clinique, pour être à 12h05-12h10 dans ma voiture. Évidemment, je n'y arrive pas souvent, c'est pourquoi je savoure chaque rendez-vous réussi. Impertinent, voire même insolent, j'apprécie l'acidité de sa langue et la justesse de ses bassesses. Bien sûr, il n'est pas toujours drôle, il est parfois vulgaire. Il est parfaitement subjectif, et revendique sa "gauchitude" ? Au moins, on est prévenu, nous sommes assez grands pour en tirer nos conclusions.
Il est, surtout, souvent, juste.
Juste. Juste comme il faut, dans son rôle de trublion d'une émission par ailleurs très sage et très consensuelle, rompant avec le tranquille déroulé des interventions des membres de l'équipe du Fou du Roi. Je suppose que la plupart des invités de Stéphane Bern attendent avec une inquiétude non feinte sa déferlante du jour.

J'apprécie particulièrement sa façon d'essayer de retenir son rire lorsqu'il nous sert une ânerie dont il est visiblement très fier.

Mais manifestement, tout comme Stéphane Guillon (qui passe trop tôt pour que je le connaisse), Didier Porte dérange. Comme d'autres avant lui, même si je n'aime pas les comparaisons trop évidentes.

Concernant Didier Porte, j'ai du mal à comprendre. Comment peut-on virer ce type d'une radio qui prétend incarner "la différence" ou l'irrévérence" à chacun de ses jingles ?

France Inter, c'est presque ma seule compagne sur les routes. La seule radio qui passe presque partout, ici. J'ai de la chance, je l'apprécie.

Pour combien de temps ?