Non, c'est mon vétérinaire

Hôpital - Réception des urgences

- Bonjour madame.
- Bonjour !

Et le sourire, jolie réceptionniste ? Quoi, c'est un cliché, la jolie infirmière au comptoir de l'hôpital, qui regarde d'un air dégouté l'éleveuse mal dégrossie ?

- Votre nom s'il vous plait ?
- Bleuet, comme la fleur.
- Vous avez votre carte Vitale ?
- Oui oui.

Est-ce qu'on commence vraiment par demander la carte Vitale, aux urgences ?
Sans doute, lorsque le patient n'est pas en train de se vider de son sang.

- Vous venez pour ?
- C'est le docteur qui m'envoie, il dit que mes douleurs à la poitrine, c'est peut-être une crise cardiaque.
- Quel docteur ?

Je suis sûr qu'elle l'attendait, Mme Bleuet, sa réplique, sa tirade.

- Fourrure.
- Je ne le connais pas, c'est un remplaçant ?

Là j'imagine dans sa tête : "elle se fout de moi ou bien il y a vraiment un connard qui envoie des patients avec des signes d'infarctus sur les routes ?"
Froide, la voix dans sa tête.
Ou alors, elle se dit que la mamie n'a rien compris.
Ou alors, c'est tout à fait normal.

- Non, c'est mon vétérinaire. Il soigne mes vaches.

Je suis sûr que ça l'a faite marrer, Mme Bleuet.
Sûr qu'elle ménageait son effet.
Sûr que la précision des vaches, elle la réservait à l'infirmière.
Sûr qu'elle a ressorti la même à tous ses médecins, ensuite.

Promis, un de ces jours, je vous expliquerai comment on en est arrivé là.

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