La valeur de la vie
mercredi 20 février 2008, 22:38 Un peu de recul Lien permanent
Les vétérinaires praticiens sont des professionnels de santé des animaux. Vous avez pu constater au fil de mes billets qu'ils doivent également faire preuve de pas mal de psychologie. Je vous expliquerais sans doute un jour ou l'autre qu'ils doivent également être des chefs d'entreprise.
Ils doivent également être des comptables. Je ne parle pas des comptes du cabinet (j'en parlerais dans un autre billet). Je parle de la comptabilité de la vie, et de la mort.
En parler ?
Le sujet gêne, le sujet fâche. On préfère l'esquiver. Se dire que la vie a la valeur que l'on daigne lui accorder. Nier. Parce qu'il n'est pas question d'argent avec mon chien adoré, c'est ma peluche, mon compagnon de jeu, mon confident fidèle, lui, alors que mon petit ami m'a quitté. Parce que mon chat ronronne sur ma couette le matin, et qu'il fait ces petits caprices si agaçants lorsqu'il a faim.
Pourtant, un jour, je vous déclarerai peut-être : "C'est un cancer. Il existe un traitement efficace qui peut offrir à votre chat 6 mois à 3 ans de vie, sans souffrance. Un traitement qui exigera un suivi extrêmement précis, et que je chiffrerais aux alentours de 2500 euros. Une chimiothérapie. Ou alors, nous pouvons lui donner de la cortisone, qui ralentira la maladie et lui permettra de finir sa vie confortablement, au bout de 3 à 9 mois, pour environ 30 euros."
N'ergotez pas sur les chiffres, ils sont vagues dans une situation vague, mais ils sont réalistes.
Que répondrez-vous ?
Que l'argent n'a pas d'importance ? En général, ceux qui me disent ça sont ceux pour lesquels il en a le plus, justement.
Peut-être me demanderez-vous combien aura coûté le traitement de votre chat au bout de 6 mois ? Je vous répondrais sans doute : 1200 euros. Peut-être calculerez vous alors que la cortisone offre aussi six mois de vie confortable, mais pour 30 euros. Nous parlerons de médiane de survie, de probabilité de survie au bout d'un an, de deux ans. Vous vous direz sans doute que, finalement, la cortisone, ce n'est pas si mal que ça. Vous vous direz aussi que certains humains n'ont même pas l'accès au vaccin polyo/tétanos, qui doit coûter quelques euros. Et vous aurez raison... Mais vous serez en train de marchander la vie de votre chat. Et que penserez-vous si malgré les meilleurs soins, après avoir payé 900 euros, au bout de cinq semaines, le chat meurt ?
Ou vous me direz sans doute que vous n'avez pas les moyens de payer 2500 euros pour votre chat, même en trois ans. Vous aurez honte. Vous culpabiliserez. Moi aussi, parce que je peux pas vous offrir ce traitement pour moins. Parce qu'en réalité, 2500 euros pour une chimiothérapie, ce n'est pas cher. Cela vous choque ? Je comprends. Nous en reparlerons dans un autre billet.
Et oui, nous parlons bien du prix que vous serez prêt à payer pour la santé de votre compagnon. De la valeur de sa vie.
Certains personnes me disent que 60 euros, pour le vaccin de leur chat qui est en parfaite santé, c'est cher. Je leur réponds que pour beaucoup de gens, 60 euros pour un animal, c'est un luxe. Je leur parle ensuite du typhus ou de la leucose qui sont des maladies mortelles. Je ne leur parle même pas de la valeur de la consultation vaccinale, du nombre de points que je contrôle, des dépistages effectués à cette occasion. Mais j'assume mes 60 euros.
Qu'est-ce qui définit la valeur de la vie ?
Classiquement, on définit deux paramètres dans l'argent que des propriétaire sont prêts à mettre dans les soins vétérinaires.
La valeur monétaire, c'est le prix de l'animal. Peu de gens sont prêts à soigner le hamster de leur fils, qui a coûté huit euros. "Il suffit d'en racheter un autre. Et puis, c'est une leçon de vie pour le gamin. Et la consultation du véto est à 25 euros ! Alors que, si ça se trouve, il ne pourra rien faire."
La valeur affective, c'est l'argent que ces mêmes propriétaires sont prêts à donner pour que l'on soigne leur compagnon. Combien aurait payé l'enfant pour sauver son hamster ? Tout, sans doute, parce que dans ce cas, l'exemple est mauvais, il s'agit d'un enfant, n'est-ce-pas ?
En fait, ces deux paramètres, classiquement donnés en cours, sont très incomplets. La profession vétérinaire touche à une multitude de milieux sociaux et culturels. Une stagiaire me demandait aujourd'hui, pour son rapport, comme je définirais ma clientèle. Je lui ai répondu : "Géographique. Ma clientèle, dans cette région rurale, ce sont les habitants 20 kilomètres à la ronde. Il y a des paysans, des chasseurs, des ouvriers, des médecins, des bourges, des pauvres, des enfants, des homme, des vieux, des médecins, un curé, des femmes, un foyer pour handicapés..."
Et toutes ces personnes ont leur propre rapport à l'animal. A leur animal, et à celui des autres. Je connais une jeune retraitée bien pensante qui ne supporte pas ces chasseurs de sanglier qui envoient leurs chiens au carton. Je lui parle alors de ces chiens qui, même blessés à mort, feraient n'importe quoi pour y retourner, qui adorent chasser. Qui sont malheureux lorsqu'ils voient la meute partir sans eux sous prétexte qu'ils ont des sutures partout. Je connais aussi une très vieille dame qui trouvait quand même étrange de payer une cinquantaine d'euros pour castrer son chat alors que, quelques soixante années plus tôt, elle quittait Lille pour gagner la zone libre. Elle trouvait qu'elle avait de la chance de payer cette somme aujourd'hui.
Il y a l'utilité de l'animal. Travaille-t-il avec son propriétaire pour lui faire gagner sa vie, comme un chien de berger ou un chien de garde ? Lui permet-il de surmonter son handicap, comme un chien guide d'aveugle ? Lui rapporte-t-il de l'argent lorsqu'il le vend, comme un veau limousin (son seul revenu, sans doute) ? Lui permet-il d'avoir des loisirs, comme un chien de chasse ou un cheval de concours. Il est probable qu'il ne "sert" à rien, comme votre chat. Il a pourtant de la valeur.
Il y a la place que l'on accorde à son animal. Le statut social, si vous préférez. Certains pensent que leur chien, même s'ils l'adorent, n'est qu'un chien. Ils veulent bien payer, mais ils veulent être "raisonnables". Certains pensent qu'un chat, c'est à peine "plus" qu'une fouine. Presque un nuisible. "Certaines personnes achètent un chat ? Les gens sont fous." D'autres demandent à leur avocat de négocier le droit de garde alterné du Yorkshire que leur ex a emporté. Comment cet avocat va-t-il leur expliquer qu'en droit, un chien est un bien meuble ? La plupart se situent dans un "juste" milieu. Juste ? Mais pour qui ?
Il y a l'espérance de vie de l'animal. Qui payerait des milliers d'euros pour offrir un mois de vie à son chien de 16 ans ? Tant de mes clients décident d'arrêter de vacciner leur chien lorsqu'il atteint un "certain" âge, souvent un âge où, pourtant, ces protections lui seraient bien utiles... D'autres refusent de réparer une patte cassée lorsque la chienne est vieille. Certains se moquent de son âge, ils se disent qu'ils leur doivent bien ça. Un éleveur de bovins n'investira pas une grosse somme dans une vache âgée qui ne pourra plus produire de lait ou de veaux. Il la réformera. Qui a raison, qui a tort ?
Enfin, il y a simplement l'affection que l'on porte à son animal. Vous ne vous posez pas vraiment la question, mais je vous la poserai peut-être un jour : combien êtes-vous prêt à payer ? J'espère sincèrement que ce cas ne se posera jamais pour vous. Mais la question est intéressante, non ? Et glaçante, sans doute. Vous n'avez sans doute plus très envie de vous la poser.
Alors pourquoi répondriez-vous pour les autres ?
Un conducteur a renversé une chienne avec sa voiture. Il n'y est pour rien, elle s'est jetée sous ses roues, il roulait à une vitesse normale. Quelle somme est-il prêt à payer pour soigner la chienne ? Et le maître de la chienne, si le conducteur s'est enfui ? Et le conducteur, s'il s'avère que la bestiole est une chienne errante que personne ne regrettera ? Combien le conducteur serait-il prêt à payer, si, cette fois, il était en tort ? S'il se disait que cela aurait pu être sa chienne ? Ou s'il déplaçait le problème, s'il se disait qu'il aurait pu renverser un enfant ?
Un éleveur demande au vétérinaire d'euthanasier l'une de ses vaches. Combien, pour qu'elle ne souffre pas, au lieu de la regarder mourir, ce qui ne lui coûterait rien ? Le prix des vaccins de ses veaux ?
Et celui qui achète un steack, combien est-il prêt à payer pour que l'animal meurt sans souffrance à l'abattoir ? Plus, d'après les sondages. Les gens sont si généreux. Pourtant, ils achètent la viande la moins chère au lieu d'acheter celle qui vient d'un pays où des règles très strictes encadrent l'abattage et la souffrance animale, comme la France.
Ces préjugés que j'aimerais tant briser
Je vous en ai donné quelques exemples avec mes chiens de chasse et mon yorkshire. J'ai répondu à Mona par ici, je lui rends hommage, c'est elle qui m'a donné l'envie de vous écrire ces lignes. Je ne veux pas être agressif avec elle, mais je devine ses a priori.
Chaque personne donne, pour chaque animal, une valeur à son existence. Ce prix dépend de tous ces paramètres plus ou moins irrationnels... alors, avant de juger les autres, essayez de comprendre. Moi, c'est ce que je dois faire tous les jours.
Et pourtant, je n'ai pas à décider, personnellement : j'offre des alternatives, et j'aménage un peu selon les clients. Le gamin avec son rat, qui pleure toutes les larmes de son corps, ne paiera qu'une somme symbolique, mais une somme quand même. Pour le symbole, justement. La dame, avec son yorkshire, qui me demande un certificat comme quoi son ex a maltraité Kiki (pour avoir le droit de garde, vous comprenez), ou celle qui réveille tous les confrères de la région en pleine nuit pour avoir une ovariectomie de chatte en urgence, risque fort de payer plus. Oh, rassurez-vous, je ne me permettrais pas de gonfler mes tarifs, mais je multiplierais les examens pour démontrer que Kiki va très bien. Heureusement, la plupart du temps, je me contente d'énoncer des devis, de proposer, et de laisser le maître se débattre avec ses contradictions.
Pourquoi pensez-vous qu'un éleveur se fiche de ses vaches, qu'il paiera le moins possible et certainement pas pour du "superflu" ? Parce qu'il les envoie à l'abattoir ? Vous pourriez aussi vous dire qu'il consacre sa vie à marcher dans la merde à se casser le dos. Qu'il subit des contraintes réglementaires dont vous n'avez même pas idée, pour le bien-être animal, pour la sécurité sanitaire. Et tout ça pour gagner combien, finalement ? Peut-être qu'il ne fait pas ça que pour l'argent. Je sais bien que beaucoup jouent les durs... mais les éleveurs aiment leurs animaux. J'aimerais que vous voyiez l'un de ces rustres lors d'une euthanasie.
Qu'est-ce qui vous permet de penser que ces brutes de chasseurs se fichent de leurs chiens ? Vous n'imaginez même pas combien ils payent pour les nourrir, les emmener à la chasse, ou les soigner. Combien de temps ils passent à les dresser, aussi. Vous devriez vois leur visage lorsque l'un d'entre eux reste sur le carreau.
Un chien de race, un shar pei qui se vend 2000 euros, vaut-il plus qu'un bâtard ? Non, bien sûr ! Pourquoi cette cliente si gentille, qui soigne si bien son chiot, s'est-elle mise à dépenser beaucoup d'argent pour lui alors que sa vieille corniaude a juste eu droit à une euthanasie précoce, quand elle aurait pu être soignée ? Je n'exagère pas, et cette personne est vraiment charmante, en plus.
Ca vous choque que l'on gave une oie ? Que l'on paye 2000 euros pour faire une triple ostéotomie du bassin sur son bouvier bernois de 7 mois ? Que l'on mange les chevaux ? Que l'on euthanasie un rottweiler parce qu'il a grogné ? Que l'on enferme un chien dans un appartement 23h30 par jour ? Que l'on donne des trucs à table à son chien pendant les repas ? Que l'on décapite une poule ?
Pourquoi ? Pourquoi pas ?
Commentaires
et ben... ça jette un froid mais ça fait réfléchir! merci merci
il faut voir plus loin... laisser tomber les préjugés et prendre du recul.
J'aime devenir moins conne, alors merci encore
Superbe billet, pour un sujet difficile.
Au sujet des éleveurs, c'est exactement cela, je passe régulièrement quelques jours chez des amis qui ont une ferme laitière, et leurs animaux c'est sacré !
Très bien vu, ce sujet. Et la difficulté de rester neutre, pour nous vétérinaires, est parfois délicate. Je me rappelle avoir eu une discussion avec un confrère âgé, au moment de mon installation
Lui : "Et essayez de ne pas acquérir la réputation de piqueur. Les gens, au début, vont vous tester pour savoir ce que vous êtes prêts à euthanasier. Pour eux, c'est un service rendu, si vous pouviez piquer leur belle-mère, vous gagneriez une belle part de marché"...
Je n'ai pas très bien compris sur le coup, offusqué "Mais voyons, on n'euthanasie qu'un animal condamné !"
Ah... J'ignorais encore certains rudiments, je n'avais pas lu l'article sur la "valeur de la vie" de Fourrure ;op
Régulièrement, ensuite, j'appelais ce confrère, pour avoir un avis sur des euthanasies que l'on me réclamait et auxquelles je ne savais trop quoi répondre. Parfois ce fut oui, parfois ce fut non.
Un jour, une dame très propre sur elle, bijoux de partout, manteau de fourrure, est venue avec un adorable chaton, 3 mois. Elle l'avait depuis 2 mois, trouvé par sa fille dans une poubelle, et depuis 2 mois, il mouchait et, parfois, toussait. Ça n'avait pas gêné la dame de le laisser comme cela 2 mois, mais voyez-vous, depuis 15 jours, il mouchait tant que cela projetait de la morve sur les tapisseries hors de prix de l'appartement.
"Bonjour docteur, j'aimerais savoir combien ça va me couter de le faire soigner"
"Et bien madame, c'est difficile à dire, mais l'examen clinique me permettrait probablement de confirmer uen hypothèse de coryza chronique, auquel cas le traitement n'est pas forcément difficile mais peut être long, le coryza est parfois revêche. Disons, a minima, consultation et premier traitement, vu son poids, dans les 30 à 40 euros"
Et la dame, de but en blanc
"Et l'euthanasie, ça me reviendrait moins cher ?"
"Il est jeune, il a toutes ses chances, un coryza est rarement mortel. Je ne le piquerai pas, madame"
Je ne l'ai jamais revue.
Et puis, le même vieux confrère m'a expliqué autre chose, sur un autre cas :
"Est-ce qu'on peut le soigner, ce chien ?
- Oui
- Mais est-ce que les gens VONT le soigner ? En sont-ils capables ? En ont-ils les moyens ? Sont-ils fiables sur le suivi ? En ont-ils envie ?
- Euh... Et bien...
- Dans l'hypothèse où vous ne piquez pas, et que le traitement sera mal fait, l'animal souffrira-t-il de sa situation ?
- Oui
- Alors piquez-le. Vous allez refuser de le piquer, et la seule chose qui va en découler, c'est que l'animal va souffrir pour rien car nous savons que ce qui doit être fait ne le sera pas".
Depuis, c'est entre autres avec cette idée en tête que je réponds favorablement ou non aux requêtes d'euthanasie.
Car détrompez-vous, ce n'est pas toujours le vétérinaire qui propose d'en finir, c'est parfois le propriétaire qui vient, bille en tête, "pour faire piquer docteur, y'a que ça à faire j'en suis sûr, elle a une boule énorme". Et si vous étiez venu avant qu'elle soit énorme ? Ça ne vous a pas effleuré, ça ?
En effet, ton billet résume fondamentalement, tout ce que j'ai pu rencontrer et toutes les réflexions que j'ai pu me faire en cotoyant des animaux en étant moi même propriétaire. J'y pense souvent.
"Comment cet avocat va-t-il leur expliquer qu'en droit, un chien est un bien meuble ?"
Beeeen, en leur disant, tout simplement...
Non, sérieusement, le fait qu'effectivement un animal soit un bien meuble n'empêche pas qu'il puisse avoir un certain statut et le droit considère l'ensemble des critères que tu énonces pour en tirer des conséquences.
C'est ainsi que le fait d'avoir par exemple tué un chien lors d'un accident a pu entraîner obligation de réparation, non pas simplement sur le plan financier (préjudice matériel, qui recouvre la valeur de l'animal, ainsi par exemple que le "lucrum cessans", le manque à gagner, si la bestiole est un chien de concours...), mais bien concernant le préjudice moral de son propriétaire (la peine liée à la disparition d'un compagnon...).
Inutile de rêver, vu les dédommagements offerts par les juridictions pour un jeune homme paralysé à vie suite à un accident de voiture, le dédommagement pour la mort d'un chien ne chiffrera jamais beaucoup (pour ceux à qui ça donnerait des idées...).
La véritable difficulté en droit réside dans l'appréciation du préjudice : celui-ci doit à la fois être évalué de manière subjective (pour le préjudice moral), tout en passant par les fourches caudines de l'objectif (il est bien évident que le préjudice moral lié à la perte d'un chien ne saurait valoir 2.000.000€, quelque soit cet animal et quelle que soit la douleur, réelle ou prétendue, de son maître).
Si vous voulez avoir une évaluation de la valeur de la vie telle que la conçoivent les tribunaux, je tiens à votre disposition quelques décisions de justice...vous pourrez constater que, bien souvent, le préjudice d'un auteur connu dont l'oeuvre a été plagiée est évalué bien plus que celui d'un homme de 21 ans tétraplégique pour avoir été fauché par un ivrogne.
Mais bon, je ne voudrais pas trop pourrir l'ambiance...
Sans l'avoir jamais vraiment formulé j'ai évidemment déjà réfléchi à tout cela, j'ai commencé à me poser réellement ces questions pendant mes études. Et malgré tout, j'ai un avis personnel sur la "valeur" que j'accorderais à un animal. Je juge quand même le propriétaire d'un animal selon la décision qu'il va prendre. Et dans la majorité des cas je ne montre pas ce jugement. Parce que dans la majorité des cas je juge acceptable la décision. Mais effectivement si je ne suis pas d'accord, parce que l'animal souffre ou au contraire parce qu'on peut le soigner dans ce que je (toujours moi) juge être de bonnes conditions, alors j'essaie d'influencer la décision. Ou alors, comme Vache albinos, je peux refuser l'euthanasie. Et si j'accepte de la pratiquer alors que je pense moi que cet animal aurait pu vivre sans souffrir, mais que les gens ne sont pas prêts à faire ce qu'il faut pour le lui permettre, alors ça me touche, ça me pose problème. Mon jugement n'est pas que subjectif, il est guidé par un savoir scientifique qui m'autorise à donner mon avis médical, reste que mon avis personnel est là, en général caché.
Côtoyer les gens et leurs animaux permet d'user les préjugés, merci en particulier de réhabiliter les éleveurs et leur lien aux animaux. Mais quant à se choquer des sommes que peuvent dépenser les gens pour leurs animaux, j'ai dépassé ce stade en pensant aux sommes que peuvent dépenser d'autres pour des voitures de sport ou tout autre bien matériel. Je peux dépasser mes convictions personnelles, c'est aussi mon métier.
Fourrure : Merci.
Au début dans mon boulot je me révoltais par rapport à certains jugements, certaines situations, j'ouvrai ma tronche. Et finalement, j'ai fini par fermer la porte de chez moi le soir. Un correctionnel avec des histoires plus ragoutantes les unes que les autres....je ne dis plus rien....je prends les dossiers les uns à la suite des autres. Une pseudo amie qui traite son cheval comme une "chose" ...j'ai coupé les ponts ça m'a saoulé justement ce genre de philosophie, style moins j'en fais moins je paye. Solutions radicales, certes, j'ai fini par fermer ma tronche, pourtant il y a des jours où :)
Alala... à chaque fois que je lis une de vos notes qui évoque l'euthanasie, je file illico voir mon dog et je lui demande comment il va... Bien, me répond-il, mais pourquoi fais-tu cette tronche ?
Désolé, mais j'aimerais quand même bien une réponse, sincère, de votre part, à la question : combien la vie d'un animal cher (ah ah) vaut-elle ?
Étant entendu que, par principe, la vie d'un animal de compagnie est inestimable et que, dans le même temps, dans (quasiment (admettons le cas des tortues et des centenaires...)) tous les cas, sa mort est programmée avant la nôtre, il y a un abîme insondable entre la vie à tout prix et le choix de l'euthanasie.
Bien sûr, quand le choix s'arcboute sur des raisons telles que le pedigree de l'animal, par exemple, elles sont forcément mal fondées.
Pour autant, alors que j'apprécie par ailleurs votre plume et votre regard sur votre métier (qui est sans doute davantage qu'un métier, j'en suis conscient), j'avoue que je n'aime pas le ton de ce billet, qui se passe de conclusion. Pourquoi cette sortie sur le hamster ? Vous trouvez sincèrement qu'il est logique d'emmener un hamster chez le véto ? (Je pose la question sincèrement, et sans provocation). Mais pourquoi s'arrêter aux hamsters ? Vous faites les poissons rouges ? :-)
Je plaisante au passage, mais ma question n'est pas sarcastique ou provocatrice pour autant, j'aurais aimé que vous disiez, quelque part dans votre billet, que, si les maîtres font leur choix en conscience, ils ne doivent pas non plus sentir le jugement inquisiteur derrière un mouvement de tête vaguement approbateur. Parce que bien sûr une vie est inestimable, mais que quelques centaines d'euros, de nos jours, représentent également l'intégralité du budget mensuel de beaucoup de ménages, une fois payées les charges fixes. Et même souvent plus.
Aussi votre phrase "Chaque personne donne, pour chaque animal, une valeur à son existence." est-elle tendancieuse : on ne choisit jamais que dans les limites de ses choix réels, et non des possibilités qui nous semblent offertes.
(Je suis bien persuadé que vous serez en accord avec tout ça, mais je réponds au billet davantage qu'à vous-même, celui-ci m'ayant mis mal à l'aise.)
Bien à vous,
Fourrure : Il n'y a pas de réponse à votre question. Ou plutôt, il n'y a pas "une" réponse. Mais je peux vous proposer plusieurs cas réels de sommes que des propriétaire sont été prêts à mettre pour leur animal.
J'ai un client dont le chien est diabétique. Il engloutit son (très très maigre) salaire mensuel dans l'alimentation et le traitement de son chien. Soit environ 300 euros. Je ne lui facture plus les glycémies de contrôle, ni les consultations, je l'aide comme je peux... Pour lui, la somme est démesurée, mais qui suis-je pour l'empêcher de soigner son chien ?
Je connais un couple qui a emprunté 2000 euros environ (je n'ai pas vu la facture) pour une chirurgie orthopédique très lourde pour leur bâtard.
Certains de mes clients dépensent plus de 1500 euros par an pour leur chien, et, dans ma zone rurale, les tarifs vétérinaires ne sont pas très élevés. J'ai du mal à imaginer les sommes que l'on doit pouvoir atteindre dans d'autres régions.
Voilà ce que certains sont prêts à payer.
Pour d'autres, il est hors de question de dépenser six euros pour des antibiotiques pour un chat à coryza qu'ils m'ont amené à l'accueil. Ils accompagnent leur regard outré devant le prix du médicament d'une précision, des fois que je voudrais facturer : "mais je ne veux pas de consultation docteur, juste un avis".
On m'amène parfois des hamsters en consultation. Des rats, des lapins (de compagnie, ou de clapier). Pourquoi serait-ce anormal ? Après tout, si l'on part du principe tels que "la vie d'un animal de compagnie est inestimable" (qui n'est pas le mien, vous l'avez compris, pour moi, malheureusement, elle est de facto estimée tous les jours)... Et j'ai déjà soigné un poisson rouge, il avait une mycose. Certains vétérinaires ne soignent que ces animaux. Et ils gagnent leur vie, c'est bien que certains estiment la vie de leur cochon d'inde aux tarifs d'un spécialiste.
Les maîtres doivent faire leur choix librement. Évidemment, ils pensent que je les juge, car ils sont mal à l'aise et culpabilisent de marchander la santé de leur animal. Je ne dois pas les juger. Je dois rester technique, médical, les éclairer dans leurs choix, c'est ce que je tente de faire le plus honnêtement du monde, tous les jours. Comme la plupart de mes confrères, je ne suis pas un chantre de l'acharnement thérapeutique, ni de la piqûre qui endort. C'est pourquoi j'offre des possibilités de gestion du cas, j'avertis des coûts, et des espoirs que l'on peut attendre de chaque choix. Je ne ferme pas la porte à l'euthanasie. Il m'arrive souvent de préciser les choses de la manière suivante : "nous pouvons aussi tout arrêter, et euthanasier votre chien. Il a 15 ans, cette pathologie est très grave et les traitements ne le rajeuniront pas. Je comprendrais que vous fassiez ce choix."
Bien entendu, de nombreux propriétaires n'ont pas les moyens de choisir la meilleure prise en charge pour leur animal. Vous avez raison, là s'arrête leur liberté de décision à cet égard... Notre code de déontologie précise par ailleurs : "tu distingueras le pauvre du riche". Ce n'est pas qu'une formule, je sais faire des efforts pour aider les plus démunis, mais je sais aussi que je dois vivre, que les salariés de la structure doivent vivre, etc.
Enfin, je ne suis pas d'accord avec votre déclaration : "on ne choisit jamais que dans les limites de ses choix réels." Je pense que mon billet vous donne nombre de pistes à cet égard. Beaucoup de propriétaires d'animaux, même de compagnie, pourraient faire bien mieux pour leur animal. Un exemple simple ? Combien de chiens ou de chats non vacciné, alors que cela représente environ une cinquantaine d'euros par an ?
Ce billet est fait pour vous mettre mal à l'aise. Ne croyez pas que nous, vétérinaires, soyons à l'aise face à ces questions. Or, c'est notre quotidien... beaucoup de vétérinaires n'arrivent pas à facturer leurs actes à leur juste valeur, et se sous-payent. D'autres abandonnent la clientèle, ou se blindent et deviennent amers, ou dépressifs. Vous n'y croyez pas ? Nous y reviendrons, mais cela mérite un billet, ou plusieurs.
@Alex d'epidose :
Vos remarques sont pertinentes, mais je réagirais volontiers sur le concept de "on ne choisit que dans les limites de ses choix réels". La question est ardue, certes. Mais l'affirmation n'est pas forcément vraie, si je l'ai comprise dans le sens qu'il fallait.
J'ai vu des gens riches à millions (à commencer par mon propriétaire) demander une euthanasie plutot que d'assurer le détartrage (certes plus qu'en retard, compliqué d'abcès dentaires, etc...) de leur chien (un détartrage de cette nature pouvant être facturé, soyons fou, dans les 100 euros, en tapant fort). J'ai vu de malheureux propriétaires contracter un crédit à la consommation de 3000 euros pour faire opérer leur chien d'une hernie discale (pas chez moi, nous sommes peu à pratiquer ces interventions, mais j'ai assuré le suivi), ou d'une pose de prothèse de hanche.
J'ai vu miss fourrure demander si l'euthanasie était moins chère que le traitement pour un coryza, j'ai aussi vu une étudiante ruiner son budget pour faire retirer à son rat (domestique) un abcès abdominal.
En toutes circonstances, à mon sens, on a toujours le choix.
Après, nous sommes d'accord, il y a les choix raisonnables, et ceux qui le sont moins. Mais la raison, comme la valeur de la vie, sont affaires de point de vue. Il y a 50 ans, dans beaucoup de fermes de par chez moi, un chien pouvait "crever" au bout de sa chaine sans qu'on appelle le vétérinaire, et il n'y a pas si longtemps, pendant les "épidémies" (ou plutot la psychose) de grippe aviaire, certains patelins ont assisté à une hécatombe de chats, sauvages ou domestiques, tirés au vol par des superstitieux qui avaient entendu dire que les félins transmettaient le H5N1 HP. Les rats sont encore aujourd'hui abondamment traqués et empoisonnés, comme des nuisibles qu'ils peuvent être, et d'autres sont prêts à dépenser des fortunes pour en sauver un seul. Ont-ils raison ou tort ? Ce n'est qu'à eux, je pense, de savoir ce qu'ils veulent.
Quand on lit tout cela, le billet comme les réactions, logiquement partagées ou interrogatrices, cela m'inspire une digression qu'il est délicat de faire : on comprend peut-être mieux pourquoi, dans un registre pas si éloigné, nul n'est capable (et surtout pas moi !), à ce jour, de trancher sur la question de l'euthanasie humaine. Fin de la digression.
Fourrure : Je n'ai rien à voir avec cette miss fourrure (des fois que).
première visite, et très impressionée d'une part par les sujets, et d'autre part par l'écriture.
mon expérience étant surtout tournée vers le chien de sport et de travail, j'ai également vécu ces différences sur la valeur de la vie que l'on peut attribuer à son animal.
et j'ai parfois été agéablement surprise comme parfois très déçue par la réaction de certains...
Peut-être pas grand chose à voir mais tout de même je tenais à dire qu'il existe des "assurance" pour animaux (chien et chat visiblement pas rongeur ... ) ; à titre indicatif il faut savoir que pour par exemple, pour un chien et un remboursement de 70% des frais ( maladie et accident ) à hauteur maximum de 1500 euros par ans on paie environ 20 euros par mois ... ce qui nous donne du 240 euros par ans ... peut-être pour rien certes, mais qui peux éviter à des gens qui ne pourrait pas sortir des milles et des cents sur un coup dur de sauver tout de même leur animal ... (il existe aussi en remboursement à hauteur de 30 ou 100 % pour des prix, bien entendu, différent).
Certains diront peut-être que 'est n'importe quoi, mais je penses que c'est vraiment important quand on ne veux pas avoir à se poser de question sur un traitement lourd ( en argent) pour son chien/chat.
Peut-être Fourrure pourra me donner son avis sur la question, mon vétérinaire m'ayant pour sa part dis que les clients qui avaient souscrit à ce genre d'assurance se permettaient bien plus volontiers de venir soigner leur chien/chat, vite et sans se poser de questions, et me l'a donc conseillé.
Merci d'avance ;)
J'en profite pour tirer mon chapeau à la plume de sire Fourrure, si sa femme ne lui a dis de ma part, c'est ainsi fait !
Encore quelques années et ce sera un livre des plus intéressant sur le métier de vétérinaire avec ces déboires, tristesses et joies qu'il comprend et qu'on imagine pas, nous, petits maîtres inquiets du moindre éternuement de leur bestiole et ne voyant bien souvent pas plus loin que le bout de leur nez affolé.
Sin'
Fourrure : Oui, les assurances sont une voie intéressante, pour les raisons que vous avancez. J'ai vu beaucoup de contrats différents, certains excellents, d'autres très mauvais.
Un vétérinaire n'a pas le droit de faire de la publicité pour une assurance, il lui est donc interdit de vous recommander l'une au détriment d'une autre. Par contre, il ne lui est pas interdit de vous dire que le contrat que vous lui apportez est bon ou mauvais.
Tiens, ça ferait un autre sujet de billet... !
Pourtant une fois un vétérinaire nous a conseillé d'opérer notre vieille chienne (15 ans) de ce qui paraissait un kyste mais devait être une tumeur dans la bouche. Ça la gênait mais elle mangeait et appréciait toujours promenades et bains de soleil. J'ai accepté "pour son bien" 3 semaines (épouvantables) plus tard la seule solution qui nous restait a été de l'euthanasier car elle ne pouvait plus s'alimenter et ne bougeait pratiquement plus de son coussin. Je ne peux m'ôter de l'idée qu'elle n'aurait peut être pas vécu beaucoup plus longtemps mais que si je n'avais rien fait ces derniers jours auraient certainement été moins difficiles. C'était il y a 18 ans et je m'en veux encore, je n'ai pas su la protéger.
Fourrure : Que dire... ?
Chacune de ces situations demande, d'une part, beaucoup de courage de la part du propriétaire, et beaucoup de tact de la part du vétérinaire. A chaque fois, c'est un pari fait contre la mort (si l'on choisit de traiter) ou contre la vie (si l'on choisit l'euthanasie, ou l'absence de traitement).
Notre rôle, à cet endroit, est d'éclairer le choix du propriétaire. Et jamais, je dis bien jamais, un vétérinaire ne pourra donner à ses questions une réponse blanche, ou noire. Les niveaux de gris, les nuances. Toujours. Bien sûr, dans nombre de cas, les probabilités pencheront dans un sens, ou l'autre. Il appartiendra au propriétaire, il vous appartiendra, de prendre la décision. Je ne la prends jamais de mon propre chef (sauf en cas de force majeure... toujours des nuances). C'est dur pour le maître, mais c'est aussi la plus saine des alternatives.
Parfois, la décision aura été la bonne. Parfois, la mauvaise. Pire : souvent, on ne saura pas si c'était la bonne, ou la mauvaise... quel que soit le point de vue (humain, éthique, médical, financier, etc).
Si la tumeur n'avait été qu'un kyste, et son exérèse facile, votre chienne aurait probablement profité tranquillement de ses vieux jours. A l'inverse, sa tumeur l'aurait peut-être emportée à la même vitesse sans l'intervention (avec sans doute moins de souffrances, certes). Là encore, on peut émettre des hypothèses, parler de probabilités. Mais qu'importe ? Cela ne vous fera pas oublier ce que votre chienne a enduré.
Enfin, si je puis me permettre : comment auriez-vous pu la protéger ? En refusant un traitement qui aurait pu avoir d'importants bénéfices si les choses s'étaient passées autrement ? Si la nature de cette masse avait été toute autre ?
Lorsqu'il vous propose un traitement, votre vétérinaire vous offre ses doutes, et ses certitudes. Il sait beaucoup de choses, mais il peut se tromper. In fine, le choix vous appartient. Voilà les quelques mots que je peux vous offrir pour, peut-être, apaiser votre sentiment de culpabilité : vous ne pouviez certainement pas savoir comment la protéger.
Mon véto m'a dit qu'il ne refusait jamais une euthanasie. Il m'a raconté une anecdote où il avait refusé et le proprio a voulu tuer son chien lui même à coup de fusil sauf qu'il a pas très bien visé et ça a été une boucherie et une souffrance affreuse pour le chien.
Quand il m'a raconté ça je me suis dit qu'il avait raison et que si un client ne voulait plus de son animal celui ci allait souffrir. Par exemple la dame au chaton à coryza, il ne sera jamais correctement soigné car la dame ne veut pas investir d'argent, donc certainement pas de temps non plus, et ne l'a visiblement pas investit au niveau affectif. donc même si il y a de l'espoir au niveau médical cet animal ne sera jamais bien traité par son propriétaire qui n'en veut plus ou pas . Alors autant s'exécuter je pense que c'est la meilleure chose à faire pour l'animal.
Fourrure :
A mon avis, le "jamais" comme le "toujours" sont deux extrêmes à éviter. Pensons à toujours rester très humble face à "ce qu'aurait voulu la personne", ou "ce qui est le mieux pour l'animal".
Ca me rappelle une histoire, vécue il y a quelques années. Il y a matière à un billet...
Chaque cas mérite d'être pris avec beaucoup de tact et de prudence. Qui sait si quelques mots bien choisis ne vont pas motiver la dame à soigner le chaton ?
Bref, pas de généralité, pas de règle, nous parlons de vie et de mort.
Je viens un peu régulièrement sur le blog de Fourrure et ça me fait un bien infini de constater que les confrères ont les memes fonctionnements que moi; je me suis souvent sentie un dinosaure quand j'explique aux clients que non la chimiothérapie n'est pas adaptée aux animaux ( on peut meme se demander suivant les cas s' il est humain de faire passer les hommes par là !! )malgré tout quand on ne se bat pas on ne gagne jamais.
Une anecdote: une cliente qui posséde des brebis appelle le docteur pour lui dire que la mamie ne va pas bien; le docteur après examen lui affirme que tout va bien et qu'elle s'est trompée.La mamie est morte dans la nuit , l'éleveuse me racontant l'histoire me dit: "j'ai bien vu qu'elle allait mourir, j'ai l'habitude avec les brebis".
Ainsi, nous qui vivons avec la mort nous la reconnaissons souvent et ça nous aide à guider les gens vers l'euthanasie ou vers les soins mais malgré tout il faut aider les propriétaires à vivre leurs choix.Le comportement face à la mort de l'animal est fonction de l'histoire de chacun: une cliente à qui j'annonçais la très forte positivité de son chat pour le FIV a eu la reflexion suivante:"mon frère a mis 5 ans à mourir du SIDA , nous on ne va pas faire comme ça!!"
Intéressant, vraiment très intéressant...
Quand je vois combien j'ai récemment laissé à un vétérinaire pour soigner ma chienne pour une broutille... je me dis qu'en effet, les motivations ne sont pas les mêmes pour chacun !
Mais bon, j'en veux beaucoup à ce véto qui m'a quand même pris pour une vache à lait, tout en laissant souffrir ma chienne en ne la soignant pas et en lui faisant un maximum d'examens inutiles.
Ne comprenant pas l'origine de ses étouffements, et après moult radios, examens de sang, cortisone, antibio et autre petits plaisirs de ce genre, j'ai profité des vacances chez ma mère pour aller voir mon "véto de coeur", celui (le seul) en qui j'ai toute confiance.
Après 5 minutes de consult, il éclate de rire... "Ce qu'elle a ? mais rien de plus banal qu'un bouchon d'herbe dans les sinus !"
Une petite anesthésie plus tard, ma chienne n'a plus jamais étouffé...
Et cela faisait 3 semaines que de l'autre côté on me faisait faire des examens tous très onéreux pour découvrir la cause de cette étrange pathologie sur un chien, vieux, mais en parfaite santé.
Mais seulement voila... même si j'ai du manger des pâtes pendant 2 mois après ça : ma chienne n'a pas de prix, et cela se voit... et parfois, je craint que certains vétérinaires peut scrupuleux n'en profitent. Heureusement, ils sont rares !
petit rajout : y'a quand même un point positif :) certes ca m'a couté cher en examens inutiles, mais au moins je suis sûre d'une chose : ma vieille toutoune est en parfaite santé !
C'est déjà ça non :) ?
votre billet me rappelle le regard horrifié de mes parents et de mes collègues lorsque je leur ai dis que j'amenais mes rats chez le vétérinaire en cas de problème , un vétérinaire spe NAC qui voient tous mes animaux en consultation : chiens - rats - furets
je n'ai pour l'instant pas eu à faire ce choix de cout de la vie , sauf peut être pour un de mes rats qu'on a essayé de soigner ( 400€ de facture sur 2 mois ) et qui est mort à la clinique dans sa bulle à oxygène .
je redoute ce jour fatal où j'aurais un tel choix à faire .
Ce billet me rappelle l'époque où j'avais des rats, qui ont tous eu à un moment ou un autre des ennuis de santé ( tumeurs et abcès principalement)
il m'a toujours semblé logique de les faire soigner si c'était possible car j'estime que lorsqu'on adopte un animal, on l'assume ensuite.
Je dois dire aussi que les frais engagés n'ont jamais excédé mes possibilités, peut être aussi parce que les vétos m'ont fait des propositions thérapeuthiques adaptées....
J'ai eu 5 rats au total, et pour 3 d'entre eux, j'ai pris la décision de les faire euthanasier ( et pas par convenance personnelle, je vous assure!)
Deux d'entre eux avaient des absès et leur état s'est dégradé malgrès les antibios , et le 3e avait une tumeur mammaire évoluée et je l'ai emmenée quand elle a arrêté de se nourrir et s'est tapi dans un coin de sa cage.
Le plus difficile a été la première fois que j'ai du emmener mon rat pour l'euthanasie, mais le véto de garde a été super, attentif, a l'écoute, et a bien pris le temps de demander l'histoire de la maladie et les traitements qui avaient été fait avant d'accéder à ma demande.
Pour le rat qui a fait une tumeur mammaire, la tumeur était tellement énorme, envahissante, "gênante" à regarder que l'idée de l'emmener pour qu'il soit euthanasié m'a effleuré plus d'une fois.
Juste pour ne plus voir ce truc effroyable continuer à grossir.... Mais malgré tout, elle faisait sa petite vie de rat, mangeant, se promenant tout de travers.
Alors je l'ai laissé terminer sa petite vie jusqu'au jour où elle a arrêté de se nourrir.
Bien sûr, j'ai conscience que la décision est rarement aussi simple à prendre dans d'autres cas.
Une cliente, il y a quelques années, espagnole, dalmatien leishmanien... A propos d'une éventualité de soin couteux, dont je balbutiai le prix, comme pour lui faire convenir que ce ne serait pas raisonnable...
Elle m'a regardé avec des yeux ronds, et dans un français approximatif a levé sa main gauche et désigné tour à tour ses bagues...
"Vous voyez cette bague ? 10 000 €. Celle-ci ? 25 000 €.... Ces boucles d'oreilles ? 12 000 €....
docteur, croyez vous que je les préfère à mon chien ?"
Je m'évertue depuis à ne pas faire des choix à la place des propriétaires, ni, du moins, à en éluder une partie parce qu'un soin serait "trop couteux" pour ce qui n'est "qu'un animal" comme disent les bien pensant. Ce jour là j'ai pris la mesure de ce qu'est le consentement éclairé.
Longue vie à ce blog. C'est beau, et si vrai.
Bonsoir. Je suis tombée sur votre blog par pur hasard. J'ai lu une partie. Et je me permet de vous laisser un mot, même si ce billet est 'ancien'.
La valeur de la vie...Je vous trouve très réaliste. Peut être votre métier y joue un rôle.
Cela me rappel lorsque j'ai prit la décision de faire piquer ma petite chatte. Elle était jeune (pas 2 ans) en pleine forme et paf! Cancer, inopérable mais encore vaillante.
Mon véto m'a laissé le choix. Il m'a proposé la cortisone. Pour dire vrai, je n'ai absolument pas pensé au cout financier sur l'instant. Il n'y avait que "je suis désolé, je ne peux rien faire de plus" qui tournait et retournait dans ma tête.
Franchement l'idée de la voir dépérir lentement à la maison m'était insupportable, plus que d'abréger des souffrances inutiles
Alors que ma vieille chienne cumulant les problèmes de santé, durant un an, j'ai dépensé une sommes folle.
Cela ne veut pas dire pour autant que j'accorde moins de valeur à l'un ou à l'autre.
Les cas sont chaque fois différent et il ne revient à personne de juger je pense.
Quand j'avais acheté ma rate de coeur, SoleXine, payée 8€, je n'avais aucun revenu, tout juste 18 ans, et je me disais "c'est qu'un rat, le jour où il y a une connerie je payerai pas des mille et des cent pour la faire soigner".
Mais un an et demi plus tard, ma rate, qui était devenue un bout de moi, qui ne me quittait que la nuit (elle dans sa cage, à côté de mon lit), qui vivait la journée entière sur mon épaule, dans ma poche ou ma capuche, a eu une tumeur mammaire. Toujours pas de revenus, peu d'économies...
J'ai vidé mon compte pour la faire soigner (130€... ouais, aucun radis je dis !!!)
Et elle a vécu une année de plus, une petite rate que je n'oublierait jamais... je l'aimais tellement... elle est morte de sa belle mort, une nuit...
Des fois je la sens, sur mon épaule, qui me raconte ses secrets de rat...
Aujourd'hui j'ai un merveilleux petit chien, un Berger de Savoie tricolore de 9 mois, j'ai l'espoir de travailler avec un jour, pour l'instant même s'il obéit très bien, les vaches, il veut pas trop.
Mais même s'il n'apprend jamais le troupeau (ce qui m'étonnerait, il a du potentiel, et des parents très bons), je n'hésiterais pas à recommencer comme avec ma rate ; c'est mon chien, mon tout premier, et ma seule compagnie quand mon compagnon travaille loin...
Un membre de ma famille...
La vie n'a pas de prix. Et qui sommes nous pour décider de vie ou de mort sur un être vivant ?
CEPENDANT, concernant les animaux, nous avons le pouvoir de leur permettre de partir dignement, sans souffrir et trainer en longueur des douleurs qui ne font qu'empirer (comme cela existe chez les humains que l'ont abrutit à coup de morphine pour atenuer vaguement les douleurs de cancers généralisés, par exemple)et cela, à mon sens, c'est un devoir que l'on devrait avoir envers eux.
Effectivement, comme évoqué plus haut, cela pose la question chez les humains.
Par contre, j'estime que quand des personnes se présentent chez le veto, avec un jeune chien LOF en pleine santé, et qu'ils demandent à le faire euthanasier sous couvert de séparation et parce qu'ils n'arrivent pas à s'entendre sur qui va le garder, là, quand on aime un minimum les animaux, on prend le chien, mais on fait en sorte de le replacer, soit soi-même, soit par le biais d'une association.
En ce qui concerne les assurances, pour ma part, je considère que la meilleure assurance qui soit est de mettre 20€ (puisque c'est la somme évoquée ici) sur un compte épargne tous les mois et la ressortir en cas de pépin. Au moins l'intègralité de la somme sert et ce sans condition, sans petite ligne tout en bas du contrat...
Enfin, par rapport à l'intervention de catherine, je crois que malheureusement, quelles que soit les circonstances du déces, on arrive toujours à s'en vouloir. Sachant qu'une operation était possible, si vous aviez décidé de ne pas intervenir, vous vous seriez mis la ratte au court-bouillon de savoir que vous pouviez peut-être améliorer son quotidien. Comme rajouté par Fourrure, il n'y a malheureusement pas de "bonne" solution. On prend celle que l'on pense être la meilleure. On agit en toute bonne fois. Parfois les choses font qu'on se dit que c'était la bonne (ce qui n'empechera pas à nos amours à 4 pattes de s'en aller un jour) parfois on culpabilise d'avoir pris une "mauvaise" décision. Et quand l'animal part "de lui-même", on arrive quand même à regreter de ne pas l'avoir aidé à partir un peu plus vite, avec moins de souffrances... La culpabilité fait partie intègrante du deuil.
"tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé" (st exupéry )
La vie n'a pas de prix, le maximum doit-être fait pour tout être vivant comme s'il s'agissait de soi-même. Absolument rien - ni excuse ni circonstance - ne peut et ne doit atténuer cette philosophie. Si l'on ne part pas avec cette réflexion établie avant de décider de vivre avec un animal, mieux vaut s'abstenir d'en avoir un un jour. Mais pure utopie bien sur que d'imaginer l'humain (ou l'animal, s'entend) capable de faire pour l'autre autant que pour lui-même. La nature est mal faite ; voilà l'absurde conclusion de toute réflexion idéaliste.
Fourrure :
Je disconviens respectueusement. Les grands principes extrémistes, c'est marrant 5 minutes, mais ça ne conduit nulle part. Je prends un contre-exemple pour appuyer mon propos : vous êtes au chômage, pas d'argent de côté, vous avez deux enfants, vous avez un chien. Le chien passe sous une voiture, il est sauvable, mais pour 2500 euros. Que faites-vous ? La question n'est pas rhétorique, elle se pose assez souvent.
Donc, si, "absolument tout vient atténuer cette philosophie".
Sujet très complexe...
Je comprends exactement le message que vous voulez faire passer.
J'ai eu ce genre de décisions à prendre et par bonheur, j'ai pu emprunter pour faire soigner mes animaux (chimio+radiothérapie) mais quand je vois le nombre de personnes qui réagissent outrées "combien ????? pour un clébard ? un bâtard en plus ?"....
Chacun a le droit d'avoir sa conception de l'animal de compagnie, chiffrant ainsi le prix de la vie...
hé bien je vends un enfant bien sur! un enfant/un chien me parait plus équilibré.
non sans plaisanter et tout aussi respectueusement je contrecarre: vous résumez littéralement ma réflexion dans votre première phrase : 'les grands principes extrémistes ça ne conduit nulle part" -> "voilà l'absurde conclusion de toute réflexion idéaliste" . je ne fais qu'un constat, en définitive; un constat d'idéaliste, mais pas d'extrémiste, puisque je dis moi-même que l'idéalisme est utopiquement absurde, ou inversement.
pour répondre à la question - un peu vague et facile. ce que je fais je n'en sais rien, mais ce qu'il faudrait: un système de protection et de santé pour les animaux au même titre que l'homme: le débat est ailleurs.
c'est comme en cas de famine extrême: mangerait-on son chat? ou ces gens qui font des enfants sans pouvoir les nourrir: auraient-ils dû se poser la question avant plutôt que de les laisser crever de faim même en se sacrifiant ?
je ne sais pas. je ne sais vraiment pas. je ne puis répondre à ces questions. tout ce que je peux faire c'est imaginer comment cela pourrait être autrement, sans trouver de solutions. et que ça ne serve à rien d'accord. ok. coup de poing dans l'air. mais quoi ? n'est-ce pas un des principes de la philosophie ? de toutes les façons il n'y a pas de justice, si c'était le cas,l'homme aurait du soucis à se faire après toutes les tortures sans nécessité qu'il a fait endurer à -je pense- absolument toutes les espèces y compris la sienne! mais je m'égare encore dans un méandre sans utilité aucune...ce qui a tendance à énerver, hein.
et si c'était moi ce chien?
je m'imagine: agonisante sur le trottoir mais consciente de la possibilité d'être sauvée. bon bien sur je ne peux, moi à moitié morte, rien faire. mais je suis sure que dans ces circonstances l'imagination est fertile. j'essaie de trouver donc une solution pour que mes maîtres apeurés puissent payer, puisque c'est de cela qu'il s'agit. alors vite, je pense: vendre des objets, lancer des appels aux dons, demander à la famille, se rendre dans toutes les assos de protection des animaux, mendier, réduire le cout auprès des vétos, demander un paiement étalé, faire agir les enfants, voler... et puis si j'échoue... j'aurais fait "le maximum pour cet être vivant comme s'il s'agissait de moi-même" . ( j'applique alors exactement ma philosophie) je n'ai rien dit de plus finalement dans mon commentaire: l'échec n'est pas exclu.
à la réflexion, qd même, c'est un peu vite que vous m'avez taxée d'extrémiste.
Fourrure :
J'ai taxé votre raisonnement d'extrémiste. Pas vous. Mais peu importe, puisque du coup vous nuancez. Je n'aime pas ce genre de prise de position, même "juste pour le principe", car elles n'aident pas à réfléchir le jour où il faut vraiment prendre une décision, dans toutes ses nuances de cynisme, d'optimisme, etc. Cette question de la valeur de la vie des animaux de compagnie est particulièrement dure et riche d'enseignements sur chacun. Et votre réaction initiale, que j'ai croisé plusieurs fois par ailleurs "en vrai", a toujours aboutit à des drames, l'échec étant alors extrêmement mal vécu (d'autant que généralement, il y a urgence). Mieux vaut y réfléchir bien avant de façon "réaliste" pour pouvoir se préparer à ces éventualités. Et, oui, par exemple, une mutuelle est une excellente idée, même si elle n'est pas adaptée à toutes les situations.
Je me sentais seule au monde à penser cela... merci ^^
Le problème pour l'homme de donner une valeur à la vie de chaque être vivant sur cette planète est que nous sommes juges et parties. C'est comme faire un tribunal des vainqueurs.
Il faudrait qu'il y aie une civilisation hautement évoluée n'ayant pas son origine sur Terre, qui découvre cette planète et qui puisse juger selon le principe "On reconnait l'arbre à ses fruits"
Vu le saccage organisé de la planète par l'homme, ce dernier serait classé en tout en bas de la liste avec valeur proche de zéro
Fourrure :
Faisons avec ce qu'on a plutôt que d'attendre un jugement extérieur qui ne viendra jamais, et essayons, chacun à notre niveau, de peser le pour et le contre de chacune de nos décisions, non ?
bonjour,
j'ai découvert votre blog pas une jeune fille étudiante en 2ème année de véto à Lyon
je tombe sur cet article...
qui me laisse perplexe, et surtout face à toutes mes incohérences.
et je me pose cette question finalement, à combien j'estime la vie de ma louloute Shipee ? (une croisée jack de 9 ans, qui me porte autant que je l'aime, ou qui m'aime autant que je la porte... je ne sais pas trop... les deux peut-être ?)
je ne trouve qu'une réponse à cette question sur un plan pécuniaire : tout ce que je pourrai sur le moment... selon mes possibilité. et pour cela, j'ai eu la bonne idée de lui prendre une assurance que je paie très cher mais qui me permettra de faire le nécessaire, en cas d'accident ET de maladie, en espérant ne pas en avoir besoin (surtout qu'ils sont très tatillons et c'est désespérant de se faire rembourser quelque chose)...
je ne trouve qu'une réponse à cette question sur un plan personnel : il m'est arrivé de quitter un homme que j'aimais pour elle, j'adapte ma vie autour d'elle. elle est LA, elle fait partie de ma vie, je fais partie de la sienne, elle n'a rien demandé (même si c'est elle qui m'a choisie), et moi j'ai choisi cette vie avec un animal de compagnie. donc à moi de m'adapter, même si parfois je l'avoue, ça fait râler de devoir sortir le soir en hiver quand il pleut pour que la demoiselle fasse un dernier pipi, ou alors renoncer à quelques jours ailleurs parce que je ne peux pas l'emmener (tellement d'endroits n'acceptent pas nos 4pat' et on n'a pas forcément le choix de destination) et que je trouve personne pour la garder (et pourtant, c'est une crème, on me l'a encore dit il y a 15 jours "je te la re-garde quand tu veux, si bien sûr je suis dispo, elle est tellement attachante", et je refuse les chenils, aucune confiance, nos deux expériences ont été vraiment un mauvais souvenir)
je travaille dans la police, alors autant vous dire les moqueries quand je dis que je fais de l'agility avec ma chienne "du quoi ? un truc à mémère ?"... et alors ? un moment à nous deux, que l'on partage avec ses copains de "classe" Yéti, Pampa, Eden, Apache et Balka, et qui vaut tout l'or du monde, et qui me fait autant de bien qu'à elle (si ce n'est plus... http://www.canissimo.fr/agility-2 Shipee, c'est la petite Jack qui montre son derrière sur la passerelle :-)) )
enfin bref, à combien estime-t-on la vie de notre 4pat' ?
question d'une telle violence en fait ! réponses tellement difficiles, presque impossible pour moi...
comment quantifier l'amour que l'on échange avec notre animal ? comment donner un prix à toute cette complicité, à tous ces moments passés ensemble ? tous ces partages ? toutes ces expériences ? toutes ces larmes qu'ils nous auront léché sur nos joues ? tous ces câlins qu'ils nous donnent, juste comme ça, sans rien attendre en retour, ou si, peut-être quelques caresses...
et puis la question se pose différemment pour les chiens d'assistance !
j'ai eu le bonheur d'être famille d'accueil de Berlin, un labrador qui a failli (réformé pour cause de "mangeage" quasi systématique de ceinture de sécurité dans les voitures) devenir chien d'assistance pour personne à mobilité réduite ( http://berlinchendhandi.unblog.fr ), avec l'association Handi'Chiens ( www.handichiens.org )
ces chiens-là, en dehors de la valeur marchande du chiot, de la valeur marchande des deux ans d'éducation (les deux réunis, au total environ 13.000€), ces chiens sont les jambes de leur maître... et ça, ça n'a bien évidemment pas de prix ! (tout comme les chiens-guide qui sont les yeux de leur maître !)
mais ces gens-là, ont souvent de faibles revenus... et si leur chien est trop malade pour assumer son rôle, il est repris par l'association, échangé, comme on échange une robe quand on s'est trompé de taille... ou quand le maître est trop malade et passe trop de temps à l'hôpital, l'association se réserve le droit de reprendre le chien (colère colère colère !!! un cas qui se pose pour une jeune fille que je connais...)
enfin bref je m'égare, pardon...
je crois tout simplement que le problème posé par cette simple question que vous posez, est inextricable...
voilà comment j'avais envie de réagir à votre article, comme ça, comme ça venait, sans avoir la prétention de faire avancer les choses, dans l'incohérence de mes points de vue sur ce sujet...
je vais continuer de découvrir vos humeurs, vos coups de gueule, vos découragements, mais aussi votre force à travers vos billets....
merci
ps : votre lien "brèves de police" me semble un peu obsolète... allez voir ;-)
Isabelle
Mais véto c'est un commerce comme un autre ! Tu as l'argent pour soigner ton animal c'est ok ! après petit garçon qui pleure ou autre c'est la vie ! non ?
Fourrure :
J'hésite toujours à répondre à ce genre de commentaire, provocateur mais pas forcément crétin. Non, lorsqu'on touche à la vie et à la santé, ce n'est pas un métier comme un autre, c'est évident et vous le savez. Avec tout le respect que j'ai pour les garagistes, un chien n'est pas une voiture.
Et puis "c'est la vie", n'est-ce pas avant tout une façon de renoncer que de s'en remettre au destin ?
La phrase :"Je connais une jeune retraitée bien pensante qui ne supporte pas ces chasseurs de sanglier qui envoient leurs chiens au carton. Je lui parle alors de ces chiens qui, même blessés à mort, feraient n'importe quoi pour y retourner, qui adorent chasser..." Peut-être que dès la naissance, ils ne connaissent que ça et qu'ils sont "programmés" que pour ça? vous ne faites pas de l'anthropomorphisme à dire qu'ils sont malheureux de ne pas aller chasser?
Fourrure :
Non, mais c'est une bonne question. Un chien est parfaitement capable de ressentir du plaisir ou de la frustration. Assez intelligent pour anticiper et savoir ce qu'il manque. Si la définition du bonheur et du malheur dépasse manifestement mes compétences en philosophie, vous pouvez préférer des termes tels que frustration, anxiété, plaisir, excitation, etc. Pour rester dans un champs lexical plus biologique/neurologique. La "programmation" était une grilla d'analyse très prisée, notamment de l'école anglo-saxonne, il y a quelques décennies. Lors des grandes querelles entre l'inné et l'acquis, une des écoles prônait l'analyse des comportements via un filtre purement mécanistique qui délaissait l'émotionnel (l'évitant même via la définition d'une "boîte noire" qui permettait de simplifier l'analyse des comportements). Ce modèle est délaissé depuis longtemps, en psychologie humaine comme en éthologie.
"... Et le conducteur, s'il s'avère que la bestiole est une chienne errante que personne ne regrettera ?..." et vous, vous en faite quoi de cette chienne si le conducteur vous la confie et s'en va ! c'est quoi la valeur de la "vie" côté véto ?
Fourrure :
Il y a un billet là-dessus qui s'appelle "obligation de soins" quelque part. La flemme de chercher, je vous l'avoue. Mais pour faire simple : je stabilise, j'évalue, je fais des soins conservatoires en cherchant le proprio (ça, j'y suis obligé et c'est très bien).. Si on ne trouve pas et que c'est trop lourd, trop long, trop de soins, on euthanasie. Si on ne trouve pas et que c'est humainement gérable, on soigne et on confie à qui veut. Dans certains cas on arrive à avoir la participation d'associations.
Je viens de découvrir ce blog... Et ça fait 3jours que je suis dessus non stop! (quoi faut bosser normalement ?)
Véto, un rêve de petite fille, puis finalement, je me suis perdue dans les couloirs d'une fac et j'ai découvert trop d'autres choses!
Cela dit, je suis une grande fan de bouledogues (oui oui, vos meilleurs clients en canine, je sais...)
Avant la morue que j'ai maintenant (et elle mérite son ptit nom la demoiselle!) j'avais une autre petite bouledogue qui avait une persistance du canal artériel... C'est pas bon ça, d'autant moins que ça a été diagnostiqué très tard... Bref, étudiante que j'étais, j'ai fait tous les vétos du coin et j'ai fini à l'ENVN où concrètement, soit je la faisais opérer en espérant que ça irait, soit je la laissais mourir avant ses 1 an...
Eh bien j'ai fait un choix, j'ai bossé pour payer tout ça, j'ai réduit mon train de vie au minimum et j'ai emmené mademoiselle se faire opérer. Manque de bol, son coeur s'est arrêté et a décidé de ne jamais repartir...
J'avais donc des dettes à l'école et plus de chien.
Cela dit, aujourd'hui, 2ans plus tard, je ne regrette rien, parce que quand j'ai acheté mon chien, j'ai aussi décidé de m'en occuper et de faire tout ce que je pourrai pour son bien être...
Pourtant, effectivement, ça a choqué autour de moi, principalement des gens qui n'ont pas d'animal, parce que c'était un chien condamné!
Effectivement, on ne peut pas juger parce que chacun fait face à ces situations et à sa situation personnelle comme il peut, mais n'est-on pas moralement obligés de soigner les animaux qu'on achète / récupère ? N'est-on pas responsable de nos animaux parce qu'on les a voulu ? Parce que s'ils sont là, en général, c'est bien parce qu'il y a la clientèle, non ?
Bonjour,
Je me promène sur votre blog, et je viens alimenter votre lot d'anecdotes de gens "prêts à payer". J'ai récupéré une petite cochon d'inde de 2 mois en animalerie. Deux semaines plus tard (temps d'incubation je suppose), perte de poils, d'apétit, lésions sur la peau, toux, rhume... Elle pesait 200 grammes. Consultation vétérinaire, antibios, bains pendant un mois tous les deux jours. Désormais, c'est une ravissante petite bête au poil luisant.
Je précise que j'étais alors étudiante, en période d'examens, et que j'ai plusieurs autres animaux.
Bonsoir,
J'ai expérimenté il y a peu la "valeur de la vie" d'un animal. La rate de ma meilleure amie, que l'on gardait parce que la maman vient de chez nous. Née début mai, chez nous pour les vacances, vu le temps de séparation (deux ou trois semaines?) on l'a remise dans la grande cage avec les autres.
Et puis... Un soir, 22h et des brouettes, on voit que la rate a un oeil qui pend. A paris, les urgences véto, si l'école d'Alfort est fermée, ça fait la centaine d'euros. Ma meilleure amie a accepté de payer, pour des antibio et un peu de morfine. De quoi faire en sorte que la rate n'arrache pas l'oeil avant qu'on aille voir le véto le lendemain.
Mais une opération de l'oeil, on avait regardé pour une énucléation, ça coûte 300€. Après les 130 de la veille, ma meilleure amie ne pouvait pas.
On prend rdv chez ma véto pour une euthanasie. 36€, on culpabilise beaucoup mais... on ne peut pas mettre les 300.
Et puis ma véto (que je chérie) a proposé de ligaturer l'oeil, mettre la rate sous antibio et anti-infflamatoires et voir la suite. 50 euros, ça, on pouvait. On a accepté avec joie.
La rate pétait le feu après ça. On était contents, on a remercié mille fois ma vétérinaire adorée.
Elle est morte hier.
180 euros pour un mois de vie. Ma meilleure amie est étudiante.
Et depuis, je ne peux pas m'empêcher de me demander combien je serais prête à payer pour la vie de mon furet. Combien? Pour quelle dose d'espoir? Pour combien de temps?
Dure question...
pour te cité kowa "combien je serai prête a payer pour soigner mon furet " perso énormément .... il est tomber malade il y a maintenant 2 ans ... ère consultation chez un spécialiste plusieurs hypothèse possible bah j'ai pas réfléchie ni une ni deux RDV chez mon banquier pour un crédit je ne travailler que chez mac do donc 600 euros de salaire j'ai mis 1 ans et demi pour rembourser mon crédit mais mon fufu et toujours la ... et pour longtemps j’espère ... toujours pas soigner maladie inconnu ???
et si c’était a refaire ? je recommencerai sans problème ....
je suis en formation assistante vétérinaire et c'est ce que je dis a tout le monde si on prend un animal on l'assume ... on va le chercher lui n'a pas demander a venir avec nous ... et des personne qui vienne et qui me dise mon chat/chien est malade mais je n'ai pas d'argent ... bah dans ce cas la on ne prend pas d'animaux ... enfin voila un ras le bol complet de ses personnes ... QUAND ON VEUT ON PEUT!!!!
Ce billet m'a beaucoup touché... Cet été, ma petite lapine (vaccinée deux fois par an myxo+vhd, emmenée régulièrement chez le véto dès que j'ai le moindre doute...) cette petite lapine a eu un début de pododermatite. J'ai payé environ 200 euros, pour 2 semaines de traitement, parce qu'elle a du avoir des antibiotiques, des soins... 200 euros, ça semble bien peu à certaines personnes, mais pour moi qui suis étudiante, c'est énorme, ça me permet de manger pendant 4 mois... Et 3 semaines plus tard, cette même petite lapine mourrait d'un AVC, un truc impossible à prévoir, un truc tout bête qui serait arrivé de toutes façons, et c'est fini. Et j'ai dépensé 4 mois de nourriture pour soigner un soucis, alors qu'elle allait partir 3 semaines plus tard. Entendons nous bien, si c'était à refaire, même en sachant qu'elle allait partir, je le referai. J'aimais cette lapine, vraiment, elle n'avait que 3 ans, elle méritait de vivre. Mais c'est vrai qu'après ça, on se demande vraiment combien vaut une vie. Parce que si le vétérinaire m'avait dit "désolé, ça coute 1000 euros pour la remettre sur pattes" je n'aurai pas les moyens. Et ça me fait mal au ventre de dire ça, parce que j'aime mes animaux plus que tout, que j'en prends soin, qui vont chez le véto régulièrement, je les aime mes bêtes, mais je ne pourrai pas. Et je trouve ça affreusement triste, parce que je les aime autant qu'un riche aime ses bêtes, mais moi je suis pauvre et je sais qu'au dessus de 500 euros je ne pourrai pas payer même si je le voulais, c'est plus que ce que j'ai d'économies.
Et à tous ceux qui pensent qu'on amène pas un rat, un CI, un hamster, un lapin, ou tout autre petite bête chez le véto : pourquoi ? Parce que c'est petit, que ça vit moins longtemps, ça ne mérite pas d'être soigné ? Tant que j'aurai encore 1 euro dans mon porte monnaie, mes animaux passeront avant moi et je leur donnerai tout ce que je peux pour les garder en bonne santé. Qu'ils soient petits ou grands, jeunes ou vieux. Mais je comprends la détresse que peuvent ressentir les gens quand ils ne peuvent pas payer le prix (parfois lourd) de la vie.
Je parcours ce blog depuis plusieurs heures. Ayant eu de nombreux animaux dans ma vie (j'ai 63 ans bien tassés), j'ai été confrontée plusieurs fois à ce problème : jusqu'où faut-il aller pour l'amour d'un animal ? c'est très dur. Je reconnais avoir choisi de faire euthanasier pour éviter des souffrances ou parce que je n'avais pas les moyens financiers de suivre les traitements trop longs. Il m'est arrivé de demander de payer en plusieurs fois les sommes demandées ; et cela, jamais un vétérinaire ne me l'a refusé. Je les en remercie ici.
voila j'ai une chienne, elle a 9 ans un kist à l'oreille qui grossit doucement et quelques autres plus petit un peu partout... on ne fera rien ...car aujourd'hui elle n'a pas mal, elle vit sa vie de chien de ferme avec une joie toujours égale depuis 7 ans qu'on l'a et on se dit que une oppération, ça lui ferai gagner quelques anées de vie sauf que c'est un grande race, on a déja de la chance qu'elle soit encore la aussi vaillante et qu'une oppération là maintenant ça l'empècherait de vivre sa vie de chien heureux qui vit en meute et va à la chasse toute la nuit et revien au matin s'étaler dans le canapé en ralant contre les jeunes chiens, qui, frais et dispos après une nuit de sommeil lui font des joies ... des chiens après des oppérations on en voit (trop) souvent, trainant lourdement leur couenne jusqu'à toi pour te dire bonjour avant de retourner tant bien que mal dans le panier, épuisé d'avoir traverser une pièce... comme ça a été si bien dit ici, chacun son avis ! pour moi, une euthanasie se décide selon les souffrances morales et physiques de l'animal et du maitre. et accéssoirement du prix. très accéssoirement... les petit budget se feront plus petit encore face a ce chien qui c'est cassé une patte mais qui c'ici quelques semaines cavalera comme un chien digne de ce nom ! quand notrevieux male avait 2 ans, il s"est fait renversé par une voitute. verict triple fracture du bassin. aujourd'hui il s'attaque aux sanglier sans problèmes, du haut de ses 9 ans ... bref je me perd tout ça pour dire qu'il ne faut pas juger les gens trop tot ... la mort est une décision lourde de sens, mais le vie aussi! tout est question de jugement
Juste ce petit mot pour confirmer un point évoqué par le Dr Fourrure. Il y a, effectivement, une différence énorme entre la valeur "commerciale" de l'animal et la valeur qu'on lui donne, nous, propriétaire dudit animal.
Je vis à Paris, j'ai des gerbilles (petit rongeur, un peu comme un hamster). Pour les faire soigner, je vais voir un spécialiste NAC ultra compétent. En plein Paris; 45 € la consultation hors garde. La gerbille coûte 10 € en animalerie.
La dernière fois que j'ai fait soigner mes gerbilles, c'était pour une affectation grave dont on n'a pas trouvé la cause. Symptôme: épanchement pleural énorme, gerbille respire très difficilement, ne se nourrit plus. Radio, soins intensifs, caisson d'oxygénation, petite chirurgie. 350 €: elle n'a pas survécu deux jours. Deux semaines plus tard, sa soeur développait le même mal; 250 € de soin, morte, elle aussi. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Et j'ai mangé des pâtes pendant 2 mois pour rembourser plus vite les amis qui m'avaient prêté l'argent.
Le jour de cette dernière consultation en urgence, une petite fille attendait dans la salle d'attente avec un carton troué contenant également une gerbille. La pauvre petite, 8 ans, toute seule avec sa gerbille agonisante dans les mains.
Le véto m'a expliquée ce qu'elle faisait là: ses parents l'avaient envoyée ici faire soigner sa gerbille de guerre lasse, marre de la voir pleurnicher pour sa bestiole à 10 €. Seule. Avec sa gerbille en train de mourir.
Et vous savez quoi? La petite avait pris avec elle -consciente que les vétérinaires aussi devaient être payés!- TOUT son argent de poche et "l'argent que ses grands parents lui ont donné pour Noel" Une fortune: 35 €.
Quand je suis partie, le véto avait pas encore décidé ce qu'il allait faire avec la petite et sa gerbille. Je me suis toujours demandée: qu'est ce que j'aurais fait? Euthanasié la gerbille, très mal en point de toute façon, en ne prenant que le prix du produit? Quel message fait-on alors passer aux parents indignes? Envoyez votre fille en train de chialer, ça vous coutera moins cher??
Fourrure :
On me fait le coup régulièrement avec des enfants et leurs rongeurs. Envoyons la gamine (ou le gamin, hein), il osera pas faire payer. Seule, évidemment. Si je connais les parents, je téléphone et j'engueule. Sinon, je soigne, et je prends du temps avec l'enfant. Et s'il y a de l'argent, j'essaie de trouver un prix symbolique cohérent avec les moyens et le "comportement" de l'enfant (pas gratuit ! respectons aussi la responsabilité de l'enfant), sans trop me soucier des frais tant que l'on reste dans le raisonnable. Heureusement, ce n'est pas non plus fréquent...
Je vois pas mal de gens, étant toiletteur canin, qui, après quelque temps, veulent se séparer de leur toutou qui est devenu moins agréable, ou dans des situations sensible (naissance de bébé, allergie, déménagement forcé etc...). J'essaye d'aider a les faire placer si la situation est assez acceptable et si le chien n'est pas trop âgé.
Par contre, si c'est à cause d'une manque d'éducation (souvent le cas avec les mâles de petite tailles, comme les bichons et les yorkshire terriers), parce que le chien n’arrête pas d'aboyer, fait pipi partout, s'impose dans le lit du couple et pince le conjoint etc., je conseille les propriétaires d'aller voir leur vétérinaire et le comportementaliste, faire du dressage, trouver un autre solution, quoi.
Parfois le chien finira en euthanasie... car l'adoption d'un chien qui aboie et mord, ce n'est pas évident.
Un animal de compagnie, c'est un responsibalité, un engagement pour la durée de sa vie. Malheureusement, beaucoup de gens ne pensent pas au poids et frais d'une tel responsabilité quand il s'achètent un mignon petit peluche en passant par des animaleries....
Un cas spécial :
Quand j'étais en apprentissage, il y avait un couple de retraités qui avaient adopté une caniche d'une huitaine d'années à le SPA. Malgré leur efforts, la chienne n'est jamais devenue sociable et mordait tout le monde. A un point que ces pauvres gens ne pouvaient plus recevoir du monde. Avant d'amener la chienne pour son toilettage, on la faisait anesthésier par le vétérinaire. Le toilettage se faisait donc sur une chienne endormi. Elle se réveillait un peu pendant le séchage, fallait faire vite car une fois réveillée elle mordait.
Quand le couple a demandé l'avis de mon prédécesseur, elle a carrément conseillé d'euthanasier la chienne, car le couple n'avait plus de vie (plus des petits enfants chez eux, plus personne a cause de la chienne - trop dangereux, toujours des problèmes à l'intérieur et l'extérieur). La chienne avait l'air méfiante, toujours sur ses défenses, malheureuse.
Ils l'ont fait.
Pour le toilettage des chiens anesthésiés, je préfère de les refuser. Les chiens mordants - en toilettage - du clientèle de mon prédécesseur, je les ai rassuré et ils ne mordent plus. Ça a pris un certain temps, mais avec les maîtres, nous avons réussi.
Exception pour un ou deux chiens qui ont des traumatismes : je leur mets un muselière quand je m'occupe des endroits sensibles.
Bonjour.
Je viens de finir la lecture de ce billet qui est, ma foi, un des meilleurs que j'ai pu lire sur le sujet.
Je vais apporter ma petite anecdote personnelle. Même si ça n'a pas de lien directe avec l'euthanasie, ça rentre quand même dans les dépenses que l'on est prêt à faire pour nos petites bestioles. Ma famille compte parmi elle Max depuis déjà 8 ans. C'est un magnifique labrador croisé de 8 ans qui est aussi affectueux que fort de caractère (à prendre dans le sens qu'il ne se laisse pas intimider ^^).
Son problème à lui, c'est qu'il est épileptique et doit prendre des pilules (deux de 60 mg deux fois par jour) qui sont quand même assez chères (je ne sais pas le prix exact). Ce sont mes parents qui les paient. Évidemment, ils ont déjà trouvé que c'était beaucoup quand l'épilepsie de Max a empiré, mais jamais ils n'ont refusé de lui procurer ses médicaments. C'est un membre à part entière de notre famille et nous le traitons comme tel.
Il m'est déjà arrivé de raconter cela à quelqu'un qui m'a répliqué que c'était assez stupide de payer juste pour ça, surtout que les médicaments ne sont pas donnés et que l'argent pouvait servir à autre chose. Que, de toute façon, ce n'était qu'un chien. Inutile de dire que j'ai été scandalisée. Je ne comprends absolument pas ce genre de personne qui ne se rendent pas compte que la vie d'un animal a de la valeur et qu'il faut s'assurer de son bien-être quand on décide d'en adopté un. Je dis bien <<adopter>>, car on n'<<achète>> pas un animal comme en parlant d'un meuble.
Si jamais il devait arriver quelque chose à mon Maxou, j'essaierais sans doute de faire mon maximum pour l'aider, quitte à payer une somme élevée s’il le fallait. J'espère que nous n’aurons jamais recours à l'euthanasie pour lui et qu’il finira ses jours en dormant tranquillement le nez enfouit dans ses coussins. Bref, pour l'instant, il n'y a pas plus en santé que lui et c'est ce qui compte ;)
Bonsoir,
je voulais juste savoir la durée d'effet d'une piqure de cortisone ? quelques jours ? une semaine ?
(je ne connais pas le volume injecté ni le dosage du produit injecté).
ce sont des soins palliatifs (reculer pour mieux sauter....)pour mon chat atteint d'une tumeur buccale.
cette tumeur évolue rapidement et il commence à etre gêné.
Fourrure :
Cela dépend du médicament utilisé.
L'argent est une vraie saloperie. Ce genre de questions se posent également pour la vie humaine, les soins humains coûtent également énormément d'argent et des calculs de ce genre se font tous les jours pour les humains.
Je n'ai pas d'animaux, mais si j'en avais, je serais constamment en plein dilemme. Non seulement pour savoir combien je suis prêt à payer pour rallonger la vie de l'un d'entre eux, mais aussi pour savoir si je ne peux pas utiliser la même somme pour sauver beaucoup plus d'autres animaux. Et au final, combien d'argent, de plaisir qui m'est réservé, suis-je prêt à sacrifier pour sauver animaux et humains qui m'entourent, près ou loin, que je connais ou non.
En tout cas, une chose est sûre, ne pas les manger, ça en épargne énormément, et ça ne me coûte rien. Je serais totalement idiot de me poser des questions de valeur financière de la vie d'animaux, si je n'étais pas déjà capable de faire ça : Leur donner la valeur minimale, celle qui ne me coûte rien.
Merci ! Super cet article.
Chez nous les animaux font partie intégrante de la famille et il n'est jamais question d'argent quand il s'agit de les soigner (pourtant nous ne roulons pas sur l'or). Nous en avons la responsabilité depuis le jour où nous les avons accueillis et ce, aussi longtemps qu'ils partagent nos vies. Nous avions un caniche très fugueur il n'y a pas si longtemps. Un jour, après une nouvelle fugue il a été battu à mort et torturé par des jeunes de la ville... gratuitement (hanche "décrochée", la quasi totalité des côtes cassées, hémorragie, plaies importantes et j'en passe...). Malgré la plainte déposée à la police, aucune suite n'a été donnée et nous avons du débourser des milliers d'euros pour le soigner, lui qui était pourtant condamné. Ca a été extrêmement difficile pour lui et pour nous, car nous n'avions aucune certitude qu'il guérirait. Après un an il a pu remarcher et a vécu encore quelques belles années avec nous avant d'être emporté par un problème cardiaque. Puis rebelote avec un chien empoisonné au paraquat... Aucune chance de survie, juste des semaines, voire des mois de gagner et pourtant jusqu'au bout nous avons payé les soins nécessaires pour qu'il puisse encore se balader paisiblement avec nous, sans regret. Nous l'avons euthanasié lorsque nous avons senti que c'était la meilleure chose à faire (j'ai l'impression qu'on peut ressentir lorsque l'animal ne veut plus vivre, je ne saurais pas l'expliquer). Alors forcément quand je lis certaines des anecdotes dans l'article ou dans les commentaires j'ai beaucoup de mal
Bonsoir Fourrure,
J'ai découvert votre blog avec beaucoup d’intérêt et je vous remercie pour les points de vue que vous développez et pour les réponses et les réconforts que vous apportez aux uns et aux autres. C'est très utile.
Je pense qu’il doit être bien difficile d’être vétérinaire et de devoir tuer des animaux pour diverses raisons. Je suis moi-même soignante. Dans notre pays, l’euthanasie des êtres humains n’est pas encore admise légalement et il m’est arrivé de devoir assister, pratiquement impuissante, à des fins de vie douloureuses pour certains patients. La médecine a fait des progrès mais, contrairement à ce que l’on nous fait croire, la douleur n’est certainement pas prise en charge à 100% et ce, à cause de différents facteurs. La fin de vie reste donc pour beaucoup d’êtres humains un moment douloureux et anxiogène.
Pourtant, je suis absolument contre l’euthanasie, que ce soit des êtres humains ou des êtres animaux. Je ne fais aucune différence dans le respect de la vie. La plupart des demandes d’euthanasie des êtres humains en capacité de le faire sont en fait des demandes de ne plus souffrir et non pas de mourir. Quant aux animaux, qui fait effectivement la demande de tuer ? Certainement pas eux, et pourtant il s’agit bien de leur vie, la chose qui devrait leur appartenir en propre et qu’ils ont de plus précieux.
La plupart des demandes d’euthanasie des animaux sont faites pour des raisons de conforts personnels (soins trop lourds, animal sale..), d’économies d’argent, ou parce qu’on l’on considère normal de faire tuer un animal trop vieux ou malade, ou très souvent, parce qu’on ne supporte plus de voir son animal souffrir. On utilise le mot « euthanasie » car est moins dérangeant que le mot « tuer ». C’est pourtant un acte de tuer que l’on délègue au vétérinaire et peut être un jour, aussi au médecin et à l’infirmière, comme cela se fait déjà dans certains pays européens.
C’est vrai que c’est douloureux de voir son animal chéri souffrir, savoir que rien ne pourra le guérir, essayer de le soulager le mieux qu’on peut, mais le tuer ou le faire tuer, non ! Je ne demanderai pas que l’on tue ma mère, mon ami, ma sœur pour abréger ses souffrances, par respect pour leur vie, je ferai de même pour mes amis animaux.
Je pense que chacun a une vie à mener à terme, qu’elle soit longue ou courte, difficile ou relativement plaisante, j’estime nécessaire et bien de soulager au maximum les souffrances, mais je considère éthiquement inacceptable d’abréger la vie d’un être, qu’il soit humain ou animal, surtout si cela ne relève pas de son choix, soit parce qu’il n’a pas donné son accord, soit parce qu’il n’est pas en mesure de donner son accord.
Mais puisque notre société accorde si peu d’importance aux animaux et que l’euthanasie des bêtes est banalisée, il me paraît alors important, dans ce moment si délicat de fin de vie d’un être, d’essayer de mettre en place un environnement le plus paisible possible. A une anesthésie peut être plus rapide mais brutale, il me semble préférable une anesthésie plus lente mais pratiquée de manière « plus douce » pour que l’animal ne perde pas connaissance en éprouvant de la peur ou de la colère. Ce n’est pas la rapidité de l’endormissement qui est importante, mais la manière dont l’animal perd conscience. Et ce, si possible sans les cris ou les pleurs de l’entourage. Le départ d’un animal devrait se faire dans les conditions les plus paisibles possibles, comme celles que l’on souhaiterait pour un être humain. Un de mes chats se savait en fin de vie, la nuit il est venu me caresser la joue puis est allé se blottir dans un coin de mur pour mourir. Les animaux ont une plus grande capacité à accepter la mort, que nous ne l’avons nous mêmes.
L’euthanasie des animaux reflète notre difficulté face à l’inéluctable, ce à quoi nous serons tous confrontés un jour, notre propre mort. Euthanasier un animal, c’est encore une fois avoir l’impression de dominer la vie, d’être « actif » pour lutter contre la mort et de « faire » à sa place. Notre société a tant de mal à accepter la vieillesse, la maladie, et encore plus la mort … Nous devrions plutôt lutter pour respecter et préserver le vivant, la mort n’est pas une ennemie, la mort fait partie de la vie. C’est ainsi, mais nous n’acceptons pas la dominance de toutes ces choses qui nous dépassent, le fait de refuser la réalité des choses ne peut que nous faire souffrir d’avantage.
Encore une fois, les animaux, dans leur incapacité à se projeter loin dans le temps, acceptent les choses présentes, les souffrances et la séparation avec beaucoup plus d’aisance que nous mêmes.
Péma, j'ai RDV demain chez le vétérinaire et je pense demander l'euthanasie de ma chienne; à cause de son arthrose, j'ai déménagé pour éviter les escaliers.
Sauf que j'ai déménagé loin, trop loin pour rentrer manger le midi; alors la chienne a aboyé et s'est mutilée de chagrin.
J'ai arrêté le boulot.
Maintenant je perçois 520 euros de chômage et élève seule mon enfant.
Ma chienne a 13 ans, a fait un AVC il y a deux semaines et maintenant elle a le syndrome de cushing.
Je pourrais certes faire un crédit pour payer le traitement, mais je ne supporte plus toute cette angoisse que me procure ma chienne, cette impression de vivre dans un mouroir.
Ma pupuce est hyper attachée à moi, elle sent mon angoisse et passe ses journées à haleter bruyamment; ma santé s'en ressent et si je fais les pour et les contres de notre vie à l'heure actuelle, il y a bcp plus de contre.
Les seuls plus sont la culpabilité et le fait qu'elle va me manquer, sinon je sais qu'elle souffre, au moins psychologiquement de me savoir si triste.
Bonsoir Linec, Je comprends que ça doit être très difficile pour vous. Je vous souhaite bon courage et soyez assurée que je ne vous juge pas, ni vous, ni les autres personnes qui ont fait le choix d'euthanasier leur animal, car la plupart l'ont fait tristement et à contre coeur.
Ce que je dis, c'est que j'essaie de considérer la vie d'un être animal sur le même plan que la vie d’un être humain, même si je me sens bien plus touchée par ce qui peut arriver aux humains. Donc, tout comme je ne demanderais pas l’euthanasie d’un de mes proches, même si il est en phase terminale, je ne le ferai pas pour un animal. Cette « facilité » qui nous est donnée à faire euthanasier un animal vient du fait que notre société considère les animaux comme des êtres dépendants des humains et même leur appartenant, or un animal n’appartient en fait à personne, il s’agit de sa vie propre. Je trouve aussi que c’est un sacré acte que nous demandons à un vétérinaire, celui de tuer un être, même si la motivation peut être la compassion. C’est vrai que les soins coûtent très chers, moi même j’ai peu de moyens, si cela devait arriver à un animal sous ma protection, je ne pourrais pas financièrement le faire soigner longtemps, je ferai alors le choix des antalgiques, pour une prise en charge maximale de sa douleur, mais je lui laisserai finir sa vie, même si, je le reconnais, c’est difficile de supporter la maladie, la dégradation, la souffrance et la mort d’un être cher à nos yeux.
en effet, ce billet met "mal à l'aise", parce que ça nous met face aux idées qu'on se fait sur les gens qui nous entourent.
chaque personne a son propre regard sur l'importance donnée a son animal. et cette importance évolue parfois avec la vie (genre "tiens, ma fille est née. le chien n'aura plus le droit de rentrer maintenant. et puis, aller chez le véto une fois par an pour le chien??? je préfère mettre l'argent dans des jouets pour la petite!" alors que cette chienne était "le bébé de la maison" avant. histoire vécue, malheureusement)
il y a les gens qui se saignent aux 4 veines pour offrir le max a leurs animaux, il y a les gens qui se saignent a 2 veines, parce qu'il faut bien gérer les autres réalités de la vie, et puis il y a ceux qui ne prendraient même pas la peine de s'érafler un peu la peau.
qui sommes nous pour juger??
c'est bien ce qui m'impressionne le plus dans le boulot de vétérinaire... vous voyez des choses terribles, et vous devez rester pro.
j'ai du faire euthanasier l'un de mes chats, le mois passé.
mon vétérinaire m'a accueillie après ses h de consultation, avec sa petite fille venue dire adieu a mon bébé qui adorait les enfants. il m'a fait cadeau du prix de la consultation, ne m'a fait payer que le produit, rien d'autre.
il m'a accompagnée dans cette épreuve difficile, sans juger le moins du monde.
il a rendu cet adieu le plus supportable possible.
après ça, j'entends des "pffff, les vétos, tous des voleurs! ils ne font ça que pour le fric!", et j'ai bien envie de leur demander s'ils croient vraiment a ce qu'ils racontent.
ces gens qui mettent 650€ dans un téléphone dernier cri, mais qui refusent de mettre 60€ dans un vaccin parce que "c'est hors de prix, et de toute façon, c'est certainement une invention des vétos pour se faire de l'argent! les chats sauvages n'ont jamais été vaccinés, ils n'ont jamais mangé de croquettes de qualité et pourtant ils vont bien"
mouais...
mais la aussi, qui peut juger?
chaque personne a sa propre sensibilité, nous ne pouvons qu'accepter.... même si parfois, la pilule est amère et difficile a avaler.
pour tous ces vétos qui font leur boulot, avec humanité. pour tous ces vétos qui font leur boulot, qui donnent leur temps pour nous et qui ne recoivent comme remerciement qu'un "pfff, c'est cher!", pour tous ces vétérinaires, et particulièrement MON vétérinaire : merci!
Bonjour,
Eté 2008, notre boxer a été diagnostiquée hydrocéphale. Fin 2009, résignée à l'idée de devoir la faire euthanasier, son état s'étant trop dégradé comme prévu dans le CR scan, j'ai tenu à refaire un scanner dans un nouveau cabinet, pour ne pas avoir de regrets et me dire que je n'avais pas tout essayé pour la soulager, si possibilités il y avait.
J'ai rencontré un vétérinaire qui a su dire: "je ne peux rien pour vous, mais je connais quelqu'un qui pourrait peut-être, je transmets le scanner"
En février 2010, me voilà à 700 km de chez moi à l'ENVA pour la pose d'une valve de dérivation.
Je ne remercierai jamais assez ces 2 chirurgiens et mes véto "tradi".
Nous avons payé l'opération et les frais annexes (scanners, hôtel, suivis vétérinaires...) sans même réfléchir au fait que ce n'est qu'un "chien".
Beaucoup ne peuvent comprendre notre geste, le temps et les kilomètres consacrés pour la sauver - ce n'est qu'un chien après tout pour certains ...
Je ne pense pas que les premiers soignants en contact avec nous se soient posé la question de savoir si nous souhaitions/pourrions assumer financièrement notre "erreur de la nature"* (boxer blanche)
Il y a certes le côté financier, mais le côté humain importe plus que tout. Comme dans chaque métiers de soins il y a des spécialités. Certains devraient s'en souvenir et savoir dire simplement "je ne sais pas"
Ah l'Humain!
Pourquoi les Professeurs x ou y d'une école à une autre ne collaborent-ils pas, surtout lorsqu'ils se connaissent et savent sur quoi travaille l'autre?
Un vétérinaire n'a-t-il pas le devoir d'informer lorsque des soins sont possibles auprès d'un confrère?
Pour nous, cela n'a pas été la pilule financière la plus dure à avaler, ce n'est que matériel, mais la "rivalité" entre soignants/ENV.
Nous avons perdu presque 2 ans pendant lesquels elle était en souffrance. Cela a été un parcours difficile pour la faire soigner.
Nouveau scanner suite à des crises d'épilepsie l'été 2012, et bonne nouvelle le parenchyme cérébral se reforme. Donc oui si c'était à refaire, je le referai malgré le coût, le stress et le post opératoire.
La valeur de la vie, c'est la force qu'a mis ma chienne pour vivre. Je lui devais tout ça.
Ne rien faire était choisir inéluctablement la mort. Une chance sur deux que la vie l'emporte malgré l'incertitude d'une telle opération.
Bravo pour votre blog et vos billets découverts seulement ce week-end.
*peut choquer mais c'est ce que nous avons vécu
Il est très intéressant de se poser ce genre de questions. Mais je ne suis clairement pas de votre avis quant au sujet des éleveurs.
Quand on aime quelqu'un, ou un animal, on le tue pas, on ne le mange pas. Imaginons que j'élève des chiens pour les faire participer à des combats de chiens. Tout le monde me traiterai d'hypocrite si j'étais triste lorsqu'un de mes chiens tombe malade alors que je les envoie se faire tuer régulièrement. Les combats de chiens ne sont pas nécessaire, de même manger de la viande n'est pas nécessaire aujourd'hui.
Personne ne forcent les éleveurs à tuer des animaux. Devenir éleveur est un choix, qui implique de tuer des animaux. Quelqu'un qui aiment les animaux ne ferait pas ce choix. Mais peut-être que leur définition de l'amour n'est pas la même que la mienne. Dans ce cas j'espère qu'ils n'aiment pas leurs enfants de la même manière qu'ils aiment leurs animaux.
Fourrure :
Les raccourcis habituels. Ce n'est pas avec des arguments aussi courts que vous convaincrez quelqu'un qui n'est pas intéressé par le végétarisme, alors que c'est une philosophie très intéressante.
Il est trop facile de vous répondre qu'il y a une nuance évidente entre envoyer un animal se faire blesser régulièrement et envoyer un animal à l'abattoir au terme d'une période d'élevage respectueuse.
Trop facile de vous répondre qu'un enfant n'est pas un animal, et qu'il est risible de prétendre porter le même amour à un animal et à un enfant, même si l'on peut aimer l'un et l'autre, pour ce qu'ils sont.
Et le pire ? C'est quand ce sont les autres qui voudraient décider à notre place de la valeur qu'on accorde à la vie de notre animale. J'ai un cochon d'Inde qui a une bronchite chronique, entre les premiers rdv avec radio du thorax puis maintenant la prise en charge dans une clinique spécialisée où j'ai fait faire une bactério, où j'ai régulièrement des consultations de suivi, les antibiotiques, les probiotiques, je dois en être en tout à... 400, 500 € ? Je ne vais pas dire que j'ai arrêté de compter, car je n'ai jamais compté, je regarde juste s'il y a assez sur mon compte et là j'économise quelques temps pour refaire une bactério bientôt. Mon salaire mensuel est de moins de 800€, et dans mon entourage, à chaque rendez-vous, tout le monde me dit que c'est n'importe quoi, qu'il faut arrêter l'acharnement thérapeutique (acharnement thérapeutique ?? Il n'est pas à l'agonie, on essaye de venir à bout d'une bronchite qui avait sournoisement vraiment dégénéré...), qu'il faudra bien fixer une limite. Et quand j'ai répondu que la limite c'était mon compte en banque, alors là...!