janvier 2020

jeudi 2 janvier 2020

La poule

Silencieuse, elle m’attendait à côté de la porte de l’étable. La soixantaine indéfinissable, avec ses boucles grises, son tablier en imprimé bleu à fleurs délavées et son nez perpétuellement froncé. Je m’étais toujours demandé la signification de cette mimique, ce sourire, ce froncement, ces yeux serrés. Était-ce sa façon de regarder au-dessus de lunettes inadaptées ? Son mari se dandinait d’un pied sur l’autre. Sec, brun, silencieux. Le regard baissé. Il était de ces gens qui ne demandent jamais rien et sont gênés lorsque quelqu’un fait quelque chose pour eux, fusse-t-il le vétérinaire appelé par leur fils pour une vache ayant avorté. J’étais sorti de l’étable, un sourire sur les lèvres. Je...

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mardi 14 janvier 2020

Repriser les chaussettes

Le bras dans la vache, l’aiguille dans la main, je regarde, devant elle, l’ancienne porte qui menait de l’étable à la maison. Les trois marches que l’on retrouve toujours, parce que la chaleur monte, et qu’on voulait, je suppose, que la saleté reste en bas ? Elles sont toutes construites sur le même plan, ces vieilles étables, celles que l’on nomme les « étables neuves » : un large couloir central, et, symétriquement, une rigole sous le cul des vaches, avec un extracteur à fumier la plupart du temps, un quai sur lequel se tiennent les bêtes, trop court aujourd’hui pour le gabarit des bovins du 21ème siècle, une série de barres horizontales où l’on attache les chaînes et où se trouvent les...

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